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A tout ceux qui savent manier leurs poings dans cette ville
#20
Une violente rafale de vent s'écrase sur la porte du bar, et a peine trois secondes plus tard, celle-ci s'ouvre à la volée, frappé du pied sans aucune douceur par quelqu'un qui semble aimer les westerns et toutes ces entrées remarquables des bandits dans les saloon. ... Seulement voilà, ce n'est pas vraiment "quelqu'un" mais plutôt juste ... ses deux doigts.

Les gros doigts (de taille impressionnante il faut bien avouer) font donc claquer leurs ongles jaunis sur le sol, y laissant tomber quelques vers blancs mangeurs de cadavres en plein repas et s'envolent pour laisser la place a un œil noir et scrutateur qui comble une bonne partie de l'encadrement de la porte. Tournant sans arrêt dans son orbite a la recherche de quelque chose, il s'arrête brusquement, revient en arrière et fixe El'Ohell impassible, imperturbable, comme si la "chose" a qui il se trouve appartenir, faisait un effort de concentration pour le reconnaître.

... Qu'a cela ne tienne ... l'odorat ne trompe pas ! Et l'œil laisse alors la place a une paire de narines sans poils et sans fond (l'horreur) qui renifle bruyamment dans l'embrasure, rappelant étrangement le son des rafales de vents s'engouffrant. (Voila ce que ressentent les taupes quand "tommy" le fox terrier de votre grand-mère se mets en tête de les débusquer de leur terrier.)


MOOOOHOUUUUUUUUUUUUUUUUU !

Une plainte déchirante d'animal blessé ... les présentations sont faites ... le jour se fait a la porte ... les doigts reviennent accompagnés du reste de la famille. Deux mains enchaînées ensemble, bardées de rondes cicatrices purulentes qui ne sont pas sans rappeler quelques accidents de fakirs mémorables, suintant d'un sang épais et noir comme de l'huile de vidange, et parsemés des vers voraces qui attaquent la chair de toute part de leurs mandibules acérées. Certains d'entre eux, repus, tombent au sol et rampent misérablement vers la sortie pour rejoindre leur troupeau d'origine afin de s'y taper une sieste digestive tranquille.

Deux doigts se redressent et pointe El'Ohell. Dans un cliquetis de chaînes qui trainent au sol, ils se rapprochent de lui et à moins d'un mètre on peut remarquer qu'ils tiennent un petit bout de papier (format A3 le post-it quand même). Dessus on peut lisiblement lire "Participant : ANIMA Modaeru" écrit en gros et en rouge sang, d'une écriture mal assurée et enfantine.

MHOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU !!

L'air de ce mugissement qui s'engouffre par la porte secoue littéralement l'intérieur du bar (et de l'estomac des clients aussi ... faut dire que "Freedent white" et la brosse a dents ne sont pas vraiment de pur produits issus de l'activité démoniaque ...)

Voilà, Anima Modaeru s'est présenté pour s'inscrire !


OOOUUUUUUUOOOOOONNNN

Si Chewbacca avait été là il aurait certainement pu traduire en
- "bonjour on m'as dit que vous me cherchiez"
- "Je suis anima, j'aimerais beaucoup m'inscrire s'il vous plait"
- "Je vous remercie et vous dit à bientôt !"
Mais malheureusement ce boulet s'était retrouvé coincé sur une autre marche, dans une partie de cache-splatch avec des Eewoks saouls ... bref ... du coup anima avait du improviser !

Fier du travail accompli, le monstre (ou plutôt "certaines parties du monstre") commence a s'en aller, arrachant au passage une bonne partie de la porte dans un geste malencontreux (la chaîne qui relie ses mains a son cou s'est malheureusement coincé dans la poignée), dans un dernier cliquetis, la lumière du jour se fait a nouveau a l'entrée et l'air se trouve d'un seul coup beaucoup moins vicié de ce mélange d'odeur de putréfaction et de chair brûlée.

Un énième long mugissement qui perd en puissance et finit par mourir dans ce qui semble être "le lointain" et l'horreur démoniaque (géante) est repartie chez elle.
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A tout ceux qui savent manier leurs poings dans cette ville - by Modaeru - 05-06-2008, 07:28 PM

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