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[ Chronique des Origines ]
#4
Situation - Prologue aux Origines
Lieu - Immac-sur-sable
Une Epoque - 2008

Comme tous les Samedi matin et comme convenu par Contrat de remise de peine avec l'Administration, se tenait l'animation du Cours de Kendô pour les enfants. A partir de neuf heures trente, jamais plus tard, le professeur dévérouillait la salle du Gymnase et selon la saison mettait le chauffage ou aérait le site. Ceci pour assurer le confort des marmots qui eux arriveraient généralement pour dix heures quinze. L'usage voulait néanmoins que l'on attende les retardataires jusqu'à dix heures trente, par convention.

La suite tenait du rituel. Surveiller à ce que le niveau de chahut ne soit pas trop important pour ne pas gêner la concentration mais aussi pas trop bas pour ne pas brider l'entrain et la passion. Aider ces petits bouts à s'échauffer les poignets et les mollets, puis les faire galoper un peu pour éliminer les heures de playstation, de Wii et autres activités sédentaires. Eventuellement, en profiter pour leur rappeler qu'on pouvait manger des fruits autrement que dans un yahourt ultra-lacté ou dans une confiture méga-sucrée. Ensuite, selon une procédure bien rôdée, l'on prenait quelques instants pour que la petite Julie mette son chouchou, sous les quolibets de ses petits camarades. Enfin, l'on pratiquait le Kendô, peut être pas avec un Grand K, mais avec plaisir et assiduité, pendant une bonne heure, avant de rendre les marmots à leurs parents, enchantés de les retrouver après avoir été ravis de s'en décharger pour une heure et demi à l'autorité bienveillante de l'animateur.

Nhömas Scylle, car c'est de lui dont il s'agissait, observait les enfants avec bienveillance, tenant la porte du Gymnase tel un Cerbère ayant fréquenté Olivier un peu trop longtemps. Il encouragea le petit Milan dans ses efforts, réconforta Ester pour un bobo qu'elle avait reçu à la main - en montrant à ses copains comment faire l'arbre droit et pas pendant le cours - et passa sa main dans les cheveux déjà ébourrifés d'Antonin - le fils de la famille Fibert, pas le stagiaire de la C.I.A - avant de refermer le cadenas de la porte dans un CLAC sonore.

Ca, c'était fait.

Il passa ensuite au Centre et traita les affaires juridiques courantes, s'assurant qu'Antonin fasse son travail - sans toutefois le réprimander pour ses bêtises mais en se renseignant de-ci, de-là, pour mettre quelques coups de correcteurs avant que le Directeur ne lise ses rapports - puis rangea ses affaires selon un double ordre, à la fois géométrique dans l'espace et thématique dans le classement. Accessoirement, il prît le temps de s'assurer de quelques formalités qu'il n'avait pas encore pu boucler, au chapitre desquelles nous pourrions cîter : " Plan de coupe et directives de forge" à l'attention de l'Agent Cyr, "Recette du Maki aux Mirabelles" à l'Agent Haubert, "Liste des Cheats Code de GH III" à l'Agent Armezel... Il expédia "Au bonheur de ces Dames" à l'Agent San Antonio, une tentative de polar noir qu'il avait bouclé il y a peu et "L'insoutenable légèreté de l'Etre" à la stagiaire, Cara.


Accessoirement, pour faire plaisir au Directeur, il lui expédia aussi un message personnalisé, à savoir la liste des circulaires mises en conformité avec les nouvelles Lois de l'Inspection des Services Angéliques.


Il referma son portable d'un mouvement calculé et contourna son bureau pour passer à l'Espace Bibliothèque. Il en retira le Gris-Moire, cet ouvrage manuscrit qui lui tenait lieu de Grise Mémoire, d'incarnation en incarnation. Il l'ouvrit au hasard d'une page plus retorse que les autres et se permit d'en lire le contenu.


« Et voilà que je me sens un peu moins seul,
Cerné d’âmes jaillissant de leur linceul
Répliques d'Etres aux Gloires Anciennes,
Que la Poussière du Temps a fait sienne... »


L'Ange posa le livre le temps de se changer, tranche ouverte. Il retira son costume règlementaire, sa cravate règlementaire, ses boutons de manchettes règlementaires, sa chemise "vous aurez compris" et enfila une tenue plus appropriée à la suite de la journée. Ceci fait, il enregistra une demande anticipée de congés , qui prendrait effet dans huit minutes pour finir dimanche, en avance de douze heures sur l'horaire usuel.

Avec aisance, il passa des vêtements plus conformes à sa nature. Chemise cintrée proche du corps et pas d'une taille au dessus, comme les sélectionnent souvent les hommes, au col duquel il suspendit une cravate effilée, sombre sans être noire, un brin mâtifiée pour légèrement surbriller, au noeud élégament défait, pour paraître relaxé sans sembler négligé. Un jean's mode enfilé, ceinturé par une boucle affichant un "Born to Be Immor[T]al ", vint compléter son accoutrement. L'être divin tituba quelques instants sur la délicate question des chaussures, avant de sélectionner une paire de chaussures de ville d'une teinte cognac - que le commun des mortels désigne usuellement comme était noire et rouge zébrées", qui auraient pu déparailler sur un autre, mais guère sur lui. Il fît quelques pas dans ses quelques mètres carrés du bureau, trouvant l'équilibre du talon à la fois agréable et rassurant, allongeant sa jambe et lui donnant une toute nouvelle prestance.

Il vérifia que tout était bien en ordre en passant son manteau puis en soulevant son sac de voyage - un sac de sport Adidas, ultra Vintage - avant de se repositionner face au Gris-Moire.


« Et voilà que je me sens un peu moins seul,
Cerné d’âmes jaillissant de leur linceul
Répliques d'Etres aux Gloires Anciennes,
Que la Poussière du Temps a fait sienne... »


Il referma le livre dans un CLAC sonore.

Ca, c'était fait.


Il sortit du Centre en jetant quelques signes à droite, à gauche, observant les gens qui s'affairaient et souriant à ceux qui lambinaient. Il passa devant le Bureau de l'Agent Cyr sans se faire repérer puis passa le sas central du Centre, sortant dans le Bar PMU qui en assurait la couverture sur la Marche Terre. Il réconforta quelques fumeurs déprimés et au bord de l'asphixie, qui encaissaient à la fois les réformes gouvernementales - Que Nhömas écrivait souvent "Gouverne-le-Mental" - et les actualités sans cesse plus déprimantes que la veille.

Une fois à l'extérieur, il s'engouffra à la hate dans un Bus de ville, aidant Madame Michot à hisser ses courses à l'intérieur, direction centre ville. En l'espace de quelques stations il pénétra dans les quartiers huppés, dévisageant les tenues des gens pour passer le temps. Cesser de commenter l'actualité et les modes vestimentaires faisaient parti de ses bonnes résolutions. Fort heureusement, ne pas les suivre n'était pas péché.

L'Ange descendit le dernier du Bus quand ce dernier stoppa à son Terminus, dans un grand CLAC sonore tiré d'une suspention défaillante.


Ca, c'était fait.

Il s'orienta rapidement vers le parc de la Mairie, qu'il traversa le plus tranquillement du monde, prenant juste le temps de faire un détour pour arroser des "Rondes-Aux-Dindons" délaissés par le Jardinier. Ce qui était bien avec les jardins publics, c'est qu'il y avait tellement de véritables matières vivantes que l'on pouvait jardiner sans se tacher. Enfin bref...

Il émergea de l'autre côté du parc et traversa au passage piéton quand le petit bonhomme rigide vira au vert. Il prit la rue des Benêts-Dictins puis entra dans un sas de verre, préambule à l'un des endroits les plus hypes de la ville, le Nanti-Spam, boîte de nuit ultra private, lieu d'ébauches pour artistes, mondes désignés sur mesure pour d'importants clients, etc etc.

Il se présenta à l'acceuil, devant un homme en livrée, importé d'angleterre.


" Monsieur " livra t il, en guise d'introduction.

" Réservation au nom de Nhömas Scylle " confirma t il.

" La salle de Bal vous est reservée mOnsieur " dit il en lui ouvrant le bras, lui indiquant l'orientation à suivre pour rejoindre la fameuse salle. Par avance il prit le temps de régler l'importante addition, signant de son nom commun et en achevant sa signature par l'enfoncement du stylo dans le chèque, en un fort entrainant CLAC sonore.

Ca, c'était fait.

Lorsqu'il entra dans le vestibule précédant la pièce, il prit le temps de respirer plusieurs fois longuement.

Le plus dur... Lui... restait à faire.
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[ Chronique des Origines ] - by Nhomas Scylle - 01-08-2008, 01:32 AM
[ Chronique des Origines ] - by Hermary - 01-08-2008, 01:34 AM
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[ Chronique des Origines ] - by Nhomas Scylle - 04-03-2008, 08:46 AM

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