01-24-2008, 10:26 AM
Axe, ce joueur belge méconnu abonné au Prix Poelevoorde, monte à son tour sur la scène. Il semble visiblement étonné de récolter encore quelques honneurs malgré sa faible participation à la vie du jeu cette année. Il sort un morceau de papier froissé de sa poche et commence à lire son discours.
"Y'a trop de gens qui m'aiment, chantait hier soir encore sur TF1 Héléne Segara d’une voix pudibonde et mielleuse alors que je ne prêtais attention, comme à l’accoutumée, qu’à son opulente poitrine.
Cette affirmation d’une banalité rare, cet axiome a priori sans intérêt, ce trivial postulat éculé auquel je n'accordai, vu la conjoncture, qu'une oreille distraite, appelle néanmoins une analyse plus fouillée.
Evidemment, nulle raison de s’en cacher, je jouis d'un succès social pour le moins conséquent. La gloire et les lauriers sont mon pain quotidien, et l'élection de cette année en apporte à nouveau la preuve éclatante. Je remercie d’ailleurs les électeurs pour avoir posé ce choix, certes peu original, mais excessivement gratifiant pour mon ego.
Si cette enviable notoriété déconcerte, elle est cependant loin d’être étonnante : ma bonhomie, mon esprit, ma fantaisie, mon érudition et toutes ces autres qualités qu’il serait fastidieux d’énumérer ne peuvent, cela s’entend, déclencher que de l’adulation pour ma personne.
A la lecture des résultats de ce scrutin donc, j’ai une pensée emplie d’attendrissement pour toutes ces personnes qui se sont pliées de bonne grâce aux lois naturelles en ayant voté pour moi.
Nonobstant cet état de fait, je ne peux également m'empêcher de songer avec émotion à mes trop rares détracteurs, lesquels sont à nouveau réduits à la portion congrue.
S'ils ne se comptent que sur les doigts d'une main donc, force est de constater qu’ils méritent néanmoins que l’on s’y attarde un bref instant et qu’hommage leur soit rendu. Oui, à vous, mes chers ennemis !
Vous qui n’avez de cesse de me maudire ad nauseam ! Vous qui m’accordez invariablement votre mépris ! Vous qui vouez une haine féroce à mon auguste personne ! A vous tous, je rend grâce aujourd’hui !
N’y voyez point de sollicitude ou de miséricorde de mauvais aloi, mais bien un sincère témoignage de reconnaissance. Car sans vous, que serait le théorème précité ? Quelle règle absolue subsiste sans qu’une exception vienne la confirmer ? Aucune…
En me vilipendant, vous ne faites en somme qu’empêcher que ne périclite cette vérité dogmatique : l’humanité m’aime.
Merci."
Il sourit
"Toute ressemblance avec un discours prononcé l'an dernier est loin d'être fortuite."
"Y'a trop de gens qui m'aiment, chantait hier soir encore sur TF1 Héléne Segara d’une voix pudibonde et mielleuse alors que je ne prêtais attention, comme à l’accoutumée, qu’à son opulente poitrine.
Cette affirmation d’une banalité rare, cet axiome a priori sans intérêt, ce trivial postulat éculé auquel je n'accordai, vu la conjoncture, qu'une oreille distraite, appelle néanmoins une analyse plus fouillée.
Evidemment, nulle raison de s’en cacher, je jouis d'un succès social pour le moins conséquent. La gloire et les lauriers sont mon pain quotidien, et l'élection de cette année en apporte à nouveau la preuve éclatante. Je remercie d’ailleurs les électeurs pour avoir posé ce choix, certes peu original, mais excessivement gratifiant pour mon ego.
Si cette enviable notoriété déconcerte, elle est cependant loin d’être étonnante : ma bonhomie, mon esprit, ma fantaisie, mon érudition et toutes ces autres qualités qu’il serait fastidieux d’énumérer ne peuvent, cela s’entend, déclencher que de l’adulation pour ma personne.
A la lecture des résultats de ce scrutin donc, j’ai une pensée emplie d’attendrissement pour toutes ces personnes qui se sont pliées de bonne grâce aux lois naturelles en ayant voté pour moi.
Nonobstant cet état de fait, je ne peux également m'empêcher de songer avec émotion à mes trop rares détracteurs, lesquels sont à nouveau réduits à la portion congrue.
S'ils ne se comptent que sur les doigts d'une main donc, force est de constater qu’ils méritent néanmoins que l’on s’y attarde un bref instant et qu’hommage leur soit rendu. Oui, à vous, mes chers ennemis !
Vous qui n’avez de cesse de me maudire ad nauseam ! Vous qui m’accordez invariablement votre mépris ! Vous qui vouez une haine féroce à mon auguste personne ! A vous tous, je rend grâce aujourd’hui !
N’y voyez point de sollicitude ou de miséricorde de mauvais aloi, mais bien un sincère témoignage de reconnaissance. Car sans vous, que serait le théorème précité ? Quelle règle absolue subsiste sans qu’une exception vienne la confirmer ? Aucune…
En me vilipendant, vous ne faites en somme qu’empêcher que ne périclite cette vérité dogmatique : l’humanité m’aime.
Merci."
Il sourit
"Toute ressemblance avec un discours prononcé l'an dernier est loin d'être fortuite."