12-05-2007, 10:09 PM
Une fumée acre et épaisse forçait toujours un ennemi à sortir de son trou. On avait fait ça en foutant le feu aux Châteaux Forts, en foutant le feu aux maisons, en foutant le feu à la jungle, et quand on ne pouvait pas foutre le feu à un truc, en utilisant des fumigènes.
Mais on y avait sacrement perdu le goût du brûlé, cet odeur rustre et virile qui vous râpe le palais une fois que vous avez bombardé Cologne, cette senteur puissante qui émane d’un village de jaunes carbonisé au Napalm.
Cette putain d’odeur de guerre qu’il adorait tant.
Si il avait pu en faire un parfum, il l’aurait utilisé comme de l’eau de Cologne, justement.
Et soudain, l’ennemi bondit de sa position.
Horrible. Infernal. Insoutenable.
Avec ses yeux enfoncés dans des orbites creuses, son teint blafard, ses muscles atrophiés, son acnée juvénile, et par dessus tout, son complet costume cravate parfaitement repassé et ses lunettes faites avec les hublots d’un sous marin…
« Crève raclure d’enfoiré de suceur de bite technocraaaaaaaaaaaate ! »
Le M16 du Général cracha la mort en une longue rafale alors qu’il plongeait dans le couloir, un terrible cri de guerre aux lèvres, si puissant qu’il en vint même à couvrir le bruit des tirs. Les balles traçantes illuminèrent les trajectoires létales de l’armada d’acier, alors qu’elle déchiquetait sauvagement le corps malingre de l’Adversaire, petit pantin réduit à danser au rythme cadencés de détonations rageuses.
« T’aimes ça connard ! MEUUUUUUURS »
La déflagration qui suivit l’envoi de la grenade incendiaire pulvérisa le couloir dans une gerbe orangée.
Il l’avait enfin, son odeur. Oui, l’odeur de la victoire. Se relevant, il enleva ses lunettes de visée et essuya son visage couverts de poussières, de plâtre et de cendres avant de braquer son arme imposante dans la direction du cadavre présumé de celui qui avait osé, un jour, s’opposer à lui.
Précautionneusement, il s’approcha de la carcasse brûlée, avide de contempler la dépouille de la bête, obligé de se contenir par pure prudence, pour ne pas bondir vers elle et en secouer les restes dans un hurlement victorieux. D’un coup de bottine bien ajusté, il la retourna.
Bertrand le fixait avec de grands yeux écarquillés par la stupeur.
De grands yeux vivants.
Bordel.
D’une main atrocement mutilée, il tendit un dossier à son supérieur dans un râle de douleur.
« Vos dossiers de la journée chef ! »
Ce petit enfoiré était décidément très fort.
Mais on y avait sacrement perdu le goût du brûlé, cet odeur rustre et virile qui vous râpe le palais une fois que vous avez bombardé Cologne, cette senteur puissante qui émane d’un village de jaunes carbonisé au Napalm.
Cette putain d’odeur de guerre qu’il adorait tant.
Si il avait pu en faire un parfum, il l’aurait utilisé comme de l’eau de Cologne, justement.
Et soudain, l’ennemi bondit de sa position.
Horrible. Infernal. Insoutenable.
Avec ses yeux enfoncés dans des orbites creuses, son teint blafard, ses muscles atrophiés, son acnée juvénile, et par dessus tout, son complet costume cravate parfaitement repassé et ses lunettes faites avec les hublots d’un sous marin…
« Crève raclure d’enfoiré de suceur de bite technocraaaaaaaaaaaate ! »
Le M16 du Général cracha la mort en une longue rafale alors qu’il plongeait dans le couloir, un terrible cri de guerre aux lèvres, si puissant qu’il en vint même à couvrir le bruit des tirs. Les balles traçantes illuminèrent les trajectoires létales de l’armada d’acier, alors qu’elle déchiquetait sauvagement le corps malingre de l’Adversaire, petit pantin réduit à danser au rythme cadencés de détonations rageuses.
« T’aimes ça connard ! MEUUUUUUURS »
La déflagration qui suivit l’envoi de la grenade incendiaire pulvérisa le couloir dans une gerbe orangée.
Il l’avait enfin, son odeur. Oui, l’odeur de la victoire. Se relevant, il enleva ses lunettes de visée et essuya son visage couverts de poussières, de plâtre et de cendres avant de braquer son arme imposante dans la direction du cadavre présumé de celui qui avait osé, un jour, s’opposer à lui.
Précautionneusement, il s’approcha de la carcasse brûlée, avide de contempler la dépouille de la bête, obligé de se contenir par pure prudence, pour ne pas bondir vers elle et en secouer les restes dans un hurlement victorieux. D’un coup de bottine bien ajusté, il la retourna.
Bertrand le fixait avec de grands yeux écarquillés par la stupeur.
De grands yeux vivants.
Bordel.
D’une main atrocement mutilée, il tendit un dossier à son supérieur dans un râle de douleur.
« Vos dossiers de la journée chef ! »
Ce petit enfoiré était décidément très fort.