12-05-2007, 10:07 PM
Quote:« Les Grades Trois ? Une sacrée bande de tarés… »
Un Grade 0
Infiltration furtive dans les lignes ennemies, pas à pas, comme une ombre, c’est la guerre. Lentement, on glisse le long d’un mur, on se plaque contre un coin. Coup d’œil rapide. All Clear. Continuer à avancer…
Essuyant d’une traite l’épaisse sueur dégoulinant le long de sa tempe, l’Ange jeta un coup d’œil vers un couloir a première vue plus désert que le vide absolu qui s’étendait entre les deux oreilles de Novalis. Mais il connaissait son ennemi et le savait plus sournois que le serpent, plus rusé que le Renard et plus tenace qu’une moule accrochée à un rocher.
Six cents ans de guérilla urbaine, de mesures, de contre mesures, d’assauts, d’opérations spéciales et autres missions à risques le lui avait appris aussi sûrement qu’une balle dans les burnes lui aurait appris la douleur. Ce couloir n’était pas désert. Il ne pouvait pas l’être.
Une certitude.
Un truc qui vous tordait les tripes avant même d’avoir vu le danger.
Le géant expira doucement afin de chasser le stress qui tentait insidieusement d’ envahir ses nerfs et tous les muscles de son immense carcasse. Et il en avait, des muscles.
Bâti sur plus de deux mètres de hauteur, le Général Bill W. Striker était un véritable colosse à coté duquel Georges en personne serait passé pour un transsexuel brésilien.
On avait du inventer l’expression « Montagne de muscles » pour lui. Et rajouter l’Himalaya sur la carte, aussi.
Son regard gris acier se reporta sur le couloir pendant que son imposante mâchoire se contractait de fureur.
Il allait pas se laisser défoncer comme une tantouze. Jamais. Pas ici, pas maintenant, pas après toutes ces batailles, tous ces morts, et tous les regards surpris de ces valeureux boys, frappés par la mort, pour la gloire du Tout Puissant.
Et même si les senteurs de javel de la zone ne lui rappelait pas les langueurs veloutées de la jungle vietnamienne ou les fragrances océanes d’un débarquement normand, l’endroit serait incontestablement le lieu d’une de ses plus belles victoires.
Il passa une de ses mains de bûcheron sur son crane rasé de près, vérifia rapidement ses munitions, s’équipa de ses lunettes à vision thermique et loua une dernière fois le nom de Dieu.
Ses doigts dégoupillèrent avec aisance la grenade fumigène qui valsa aussitôt dans le couloir, explosant dans un nuage de fumée opaque.
Gogorush.
Bordel de merde !