12-06-2007, 11:25 PM
Ecrit d'une sombre Encre de Chine, agrémentée de quelques cercles de Cires, prouvant que l'auteur s'est courbé l'Echine, pour nul autre plaisir que celui d'écrire.
Contes et Contines - Grandeur et Merveilles. - Grande Heure et Mère-Veille.
Notre Fable se déroule dans le Pays d’Anirûl,
Une contrée évitée où les serpents s’enroulent,
Où les Ages s’enchainent sans récits et sans grâce,
Où seuls les convois perdus passent et repassent.
Ce Monde isolé vit donc comme au ralenti,
Un Géant Triste en est le plus beau nanti,
On y croise aussi diverses Dames Harpies,
Et d’autres dangers qui vous foutent en Charpie.
Une Femme pourtant a bravé l’interdit,
Portant son Enfant en ses bras qui lui dit
« Maman Maman… J’ai déjà sommeil »
Et elle répond « Dors, Belle, ta maman veille ».
Son visage est austère, de fatigue ou de fiel,
Mais pour la Petite elle semble venue du Ciel
La Môme s’endort sous ses boucles dorées,
Son regard bleu ayant pleuré des marées.
La Mère s’installe près d’une roche sereine,
Qui a défaut de chaume, fera bon appui tête
En Pénombre venante elle s’installe en reine,
Imaginant sa colonne non d’os mais d’arrêtes.
Le matin vient, avec lui les graves surprises
Perdus les rêves et les Chimères sans prises.
Pour voir qu’en marchant l’adorable Enfant,
Est allée se nicher entre les pieds du Géant.
De gestes craintifs la Mère se mue et se lève,
Et une fois debout ne lui manque que le Glaive,
Car on le sait les Géants sont d’aigres poissons
Aussi s’apprête-t-elle à lui donner de l’hameçon.
Un doigt est levé et sévère, il donne des ordres,
Mais pour l’œil avisé une chose semble en désordre.
Car le doigt levé est pointé tel le Hérisson
Car de fait, c’est la môme qui donne la Leçon.
L’Etre Colossal est assis les mains jointes,
N’ayant de la nuit bougé, saoul à l’absinthe
D’un air morne et triste il note les tac et les tics,
Dont l’Enfant cadence un cours de mathématiques.
La Mère se place, le regard de Glace,
Soulève la Môme et de ses bras l’enlace,
Recule un peu quand l’Enfant se rebiffe,
Et se prépare à faire saillir les griffes
« Une grande femelle presque famélique,
Et un asticot que j’avalerai d’un seul lot,
Si j’ai compté l’addition que j’explique,
J’aurai autant de plaisir en buvant un seau d’eau… »
La Mère reprend d’une voix peu sûre d’elle,
Prête à tout instant à fuir à tire d’ailes
« Mon nom de Deca et vous salue bien bassement,
A moins que ce dire ne puisse vexer un Géant ».
« Mon nom est Grandeur, relatif à ma taille,
Et l’humeur des Géants est elle sure et sans faille ?
Difficile à dire pour qui vit seul sans atours,
Avec pour compagnie celle des hyènes et vautours… »
« Hyènes et vautours, votre Altesse Compère,
Fréquentez-vous alors qui se dit Humain,
De ces Gens qui comme de ma fille le Père,
Nous ont retiré le pain puis la main… »
Le Géant se redresse avant que de répondre
« Ai-je l’air chère Dame d’un Mouton à tondre,
Vos billets et maux doux, vos incertitudes
Ne m’émeuvent pas moins que mon aimée solitude… »
Contes et Contines - Grandeur et Merveilles. - Grande Heure et Mère-Veille.
Notre Fable se déroule dans le Pays d’Anirûl,
Une contrée évitée où les serpents s’enroulent,
Où les Ages s’enchainent sans récits et sans grâce,
Où seuls les convois perdus passent et repassent.
Ce Monde isolé vit donc comme au ralenti,
Un Géant Triste en est le plus beau nanti,
On y croise aussi diverses Dames Harpies,
Et d’autres dangers qui vous foutent en Charpie.
Une Femme pourtant a bravé l’interdit,
Portant son Enfant en ses bras qui lui dit
« Maman Maman… J’ai déjà sommeil »
Et elle répond « Dors, Belle, ta maman veille ».
Son visage est austère, de fatigue ou de fiel,
Mais pour la Petite elle semble venue du Ciel
La Môme s’endort sous ses boucles dorées,
Son regard bleu ayant pleuré des marées.
La Mère s’installe près d’une roche sereine,
Qui a défaut de chaume, fera bon appui tête
En Pénombre venante elle s’installe en reine,
Imaginant sa colonne non d’os mais d’arrêtes.
Le matin vient, avec lui les graves surprises
Perdus les rêves et les Chimères sans prises.
Pour voir qu’en marchant l’adorable Enfant,
Est allée se nicher entre les pieds du Géant.
De gestes craintifs la Mère se mue et se lève,
Et une fois debout ne lui manque que le Glaive,
Car on le sait les Géants sont d’aigres poissons
Aussi s’apprête-t-elle à lui donner de l’hameçon.
Un doigt est levé et sévère, il donne des ordres,
Mais pour l’œil avisé une chose semble en désordre.
Car le doigt levé est pointé tel le Hérisson
Car de fait, c’est la môme qui donne la Leçon.
L’Etre Colossal est assis les mains jointes,
N’ayant de la nuit bougé, saoul à l’absinthe
D’un air morne et triste il note les tac et les tics,
Dont l’Enfant cadence un cours de mathématiques.
La Mère se place, le regard de Glace,
Soulève la Môme et de ses bras l’enlace,
Recule un peu quand l’Enfant se rebiffe,
Et se prépare à faire saillir les griffes
« Une grande femelle presque famélique,
Et un asticot que j’avalerai d’un seul lot,
Si j’ai compté l’addition que j’explique,
J’aurai autant de plaisir en buvant un seau d’eau… »
La Mère reprend d’une voix peu sûre d’elle,
Prête à tout instant à fuir à tire d’ailes
« Mon nom de Deca et vous salue bien bassement,
A moins que ce dire ne puisse vexer un Géant ».
« Mon nom est Grandeur, relatif à ma taille,
Et l’humeur des Géants est elle sure et sans faille ?
Difficile à dire pour qui vit seul sans atours,
Avec pour compagnie celle des hyènes et vautours… »
« Hyènes et vautours, votre Altesse Compère,
Fréquentez-vous alors qui se dit Humain,
De ces Gens qui comme de ma fille le Père,
Nous ont retiré le pain puis la main… »
Le Géant se redresse avant que de répondre
« Ai-je l’air chère Dame d’un Mouton à tondre,
Vos billets et maux doux, vos incertitudes
Ne m’émeuvent pas moins que mon aimée solitude… »