11-01-2007, 02:58 PM
<i> Jeudi 1er Novembre.
Malgré le ronronnement ininterrompu du moteur, la qualité inégale de la route et les frasques de Carline qui n’en finissaient pas, Caleb posa sur ses genoux, le vieux carnet et saisit de nouveaux son stylo afin d’étancher la soif d’histoire de ces feuilles jaunies par le temps au puit de l’encre noir de sa plume gracile.</i>
« J’interrompt le récit de ma rencontre avec le chevalier Carankhen. Elle n’est pas spécialement intéressante et ne dénote que par l’intérêt qu’octroie ce carnet en cas de perte de mémoire.
Hier soir, c’était halloween.
Je ne peux pas dire que cette tradition protestante me fascine. Je ne peux pas dire non plus que je sois sous le charme de cette aventure pleine de sucreries qui n’est que la résultante de la transformation d’une honorable tradition, où l’on rendait grâce dans la crainte à la nouvelle saison sombre qui s’annonçait, par des commerciaux sans scrupules qu’il ne m’est pas non plus possible de fustiger.
Ils sont probablement gradés aujourd’hui.
Depuis que le monde a connu le chauffage, « Samain » a perdu de sa magie.
Ceci étant, et dans les limites de la métaphysique de mon inconscient : « j’aime » cette fête. Non pas que je sois de ceux qui apprécient voir des enfants papillonnés de ci de là, dans des costumes dont la manufacture dépend de leur classe sociale.
Mais j’aime que les cœurs mortels s’ouvrent à l’inconnu et l’ésotérisme. J’aime les voir jouer à se faire peur. J’aime les voir prendre goût à l’abominable, aussi infantilisé soit-il.
Notons que Abigail nomme Halloween : « la fête des pédophiles ». Qu’il a fallu empêcher Abaddon de mettre le feu à un couple de jeunes délinquants ayant jeté de œufs sur sa voiture (qui n’est pas SA voiture aux yeux des autorités administratives), et que Carline a hurlé a qui voulait l’entendre à travers la fenêtre du véhicule « si vous voulez de vrais démons, venez voir ici ».
Je note à titre personnel, une certaine déception, personne ne s’est aperçu que pour l’occasion, j’avais pris soin de grimer mon hôte en lui ajustant une fausse rose noire et en renforçant le rimmel noir de ses yeux.
De plus, et même si Cole a suggéré que nous fassions une distribution de bonbons périmés, ce que Madra a tout de suite dénoncé comme une farce potache digne des missions les plus inutiles de l’administration, j’aurais aimé que nos chevaliers nous ordonnent en cette nuit particulière de nous montrer un peu plus véhément à l’égard de nos meilleurs ennemis.
Le combat attendra.
Saint Cyr attendra.
Et Catherine ne m’attend plus.
Peut être faudra t-il que je note un passage sur Catherine.
En tout cas, Halloween est le seul jour où voir des enfants ne m’insupporte pas. C’est déjà bien.
J’en ai même profité, lors d’une halte pour souffler à une fillette que du costume de petit fantôme à la dissection de sa propre mère encore vivante, il n’y avait qu’un pas.
Elle a eu l’air intéressée. »
Malgré le ronronnement ininterrompu du moteur, la qualité inégale de la route et les frasques de Carline qui n’en finissaient pas, Caleb posa sur ses genoux, le vieux carnet et saisit de nouveaux son stylo afin d’étancher la soif d’histoire de ces feuilles jaunies par le temps au puit de l’encre noir de sa plume gracile.</i>
« J’interrompt le récit de ma rencontre avec le chevalier Carankhen. Elle n’est pas spécialement intéressante et ne dénote que par l’intérêt qu’octroie ce carnet en cas de perte de mémoire.
Hier soir, c’était halloween.
Je ne peux pas dire que cette tradition protestante me fascine. Je ne peux pas dire non plus que je sois sous le charme de cette aventure pleine de sucreries qui n’est que la résultante de la transformation d’une honorable tradition, où l’on rendait grâce dans la crainte à la nouvelle saison sombre qui s’annonçait, par des commerciaux sans scrupules qu’il ne m’est pas non plus possible de fustiger.
Ils sont probablement gradés aujourd’hui.
Depuis que le monde a connu le chauffage, « Samain » a perdu de sa magie.
Ceci étant, et dans les limites de la métaphysique de mon inconscient : « j’aime » cette fête. Non pas que je sois de ceux qui apprécient voir des enfants papillonnés de ci de là, dans des costumes dont la manufacture dépend de leur classe sociale.
Mais j’aime que les cœurs mortels s’ouvrent à l’inconnu et l’ésotérisme. J’aime les voir jouer à se faire peur. J’aime les voir prendre goût à l’abominable, aussi infantilisé soit-il.
Notons que Abigail nomme Halloween : « la fête des pédophiles ». Qu’il a fallu empêcher Abaddon de mettre le feu à un couple de jeunes délinquants ayant jeté de œufs sur sa voiture (qui n’est pas SA voiture aux yeux des autorités administratives), et que Carline a hurlé a qui voulait l’entendre à travers la fenêtre du véhicule « si vous voulez de vrais démons, venez voir ici ».
Je note à titre personnel, une certaine déception, personne ne s’est aperçu que pour l’occasion, j’avais pris soin de grimer mon hôte en lui ajustant une fausse rose noire et en renforçant le rimmel noir de ses yeux.
De plus, et même si Cole a suggéré que nous fassions une distribution de bonbons périmés, ce que Madra a tout de suite dénoncé comme une farce potache digne des missions les plus inutiles de l’administration, j’aurais aimé que nos chevaliers nous ordonnent en cette nuit particulière de nous montrer un peu plus véhément à l’égard de nos meilleurs ennemis.
Le combat attendra.
Saint Cyr attendra.
Et Catherine ne m’attend plus.
Peut être faudra t-il que je note un passage sur Catherine.
En tout cas, Halloween est le seul jour où voir des enfants ne m’insupporte pas. C’est déjà bien.
J’en ai même profité, lors d’une halte pour souffler à une fillette que du costume de petit fantôme à la dissection de sa propre mère encore vivante, il n’y avait qu’un pas.
Elle a eu l’air intéressée. »