10-15-2007, 05:38 AM
La vieille plume noire court sur l’antique papier de carnet à la couverture de cuir dont les pages jaunies semblent infinies.
Voilà longtemps que Caleb n’avait pas écrit de notes journalières. Ce rituel qu’il mettait un point d’honneur à entretenir au quotidien autrefois avait subit les affres de son inaptitude passée à faire ce qui devait être fait.
Sa main gantée parcourt les lignes sibyllines pour le commun des démons.
« Ce soir marque la fin d’une époque. Il va me falloir confronter mon prince. Maudite soit mon inattention. Maudit soit-il, ce traître dont il me faut encore taire le nom.
Ce soir, je sombre dans l’oubli.
Abigail a peur, elle est venue se lover contre moi, tremblante en me disant qu’elle ne voulait pas faire face à tout cela.
La loge doit s’éteindre.
Mais je le jure sur ce cœur qui me sera arraché, elle renaîtra.
La loge sanglante et ses rois domineront de nouveau les marches ténébreuses.
Mon Geôlier arrive. »
Caleb exhale un nuage de fumée noire.
Il n’y a ni nostalgie, ni rancœur en lui. Il fait le constat d’une décennie dans l’oubli et d’une misérable réincarnation.
« elle renaîtra. » Ces mots lui arrache violemment un demi sourire sincère. Sauvage et emporté, au diapason du tic-tac qui s’accélère dans sa poitrine.
Alors il fait courir sa plume sur la page antique.
« La noire passion qui m’étreint pour ma Sœur gagne en substance chaque jour. Kronos dans son infini sagesse entretient tous les sentiments qui conduiront mon cœur de ténèbre vers les strates de la noirceur la plus parfaite.
Se languir d’une caresse. Songer à ses lèvres trop pâles, rêver de lui arracher l’épiderme comme le cœur et étancher ma soif d’elle en la dévorant.
Tout cela est un jeu dangereux et malsain auquel je me prête volontiers, faillir m’est désormais impossible.
Ainsi que ma prédiction le laissait entendre, la loge sanglante est de nouveau ouverte. Et avec elle, les courants maléfiques des rois et des reines la composant, coulent à nouveau sur le monde prospère de la Chair.
Hier nous avons vaincu, un glorieux détenteur de la blancheur angélique.
Un preux chevalier de Michel, bouffi d’Orgueil et de Colère. Sa frustration était palpable et a contenté Abaddon comme un millier d’incendies.
Le tison a parlé, et il s’est redécouvert une passion pour les joies pyromanes qui lui manquaient depuis Chicago.
Le nom de cet ange, je l’ai déjà oublié, doit-on se souvenir d’une marche que l’on gravit ? Assurément, non.
Aujourd’hui, c’est l’hôte d’Abaddon qui a rendu l'âme, la gloire et la victoire lui sont montées à la tête. C’est là l’un de ses défauts.
Et de chasseurs nous devenons proies.
Cela nous sublime. Nos sens sont désormais tendus vers un unique but, la mort. Et Madra n’est jamais aussi belle que lorsque même près de l’âtre d’un vieux réchaud, elle est si concentrée qu’elle exhale de la buée.
Mais j’entends déjà du bruit à l’extérieur.
Je note ici qu’il me faudra relater notre rencontre avec le chevalier Carankhen sous peu.
Gloire à la loge.
Gloire au sang.
Longues vies aux nouveaux rois. »
Le livre se ferme alors que l’encre se dilate encore sur l’épiderme de papier.
La lame surgit, froide et tranchante.
Tout est accompli.
Voilà longtemps que Caleb n’avait pas écrit de notes journalières. Ce rituel qu’il mettait un point d’honneur à entretenir au quotidien autrefois avait subit les affres de son inaptitude passée à faire ce qui devait être fait.
Sa main gantée parcourt les lignes sibyllines pour le commun des démons.
« Ce soir marque la fin d’une époque. Il va me falloir confronter mon prince. Maudite soit mon inattention. Maudit soit-il, ce traître dont il me faut encore taire le nom.
Ce soir, je sombre dans l’oubli.
Abigail a peur, elle est venue se lover contre moi, tremblante en me disant qu’elle ne voulait pas faire face à tout cela.
La loge doit s’éteindre.
Mais je le jure sur ce cœur qui me sera arraché, elle renaîtra.
La loge sanglante et ses rois domineront de nouveau les marches ténébreuses.
Mon Geôlier arrive. »
Caleb exhale un nuage de fumée noire.
Il n’y a ni nostalgie, ni rancœur en lui. Il fait le constat d’une décennie dans l’oubli et d’une misérable réincarnation.
« elle renaîtra. » Ces mots lui arrache violemment un demi sourire sincère. Sauvage et emporté, au diapason du tic-tac qui s’accélère dans sa poitrine.
Alors il fait courir sa plume sur la page antique.
« La noire passion qui m’étreint pour ma Sœur gagne en substance chaque jour. Kronos dans son infini sagesse entretient tous les sentiments qui conduiront mon cœur de ténèbre vers les strates de la noirceur la plus parfaite.
Se languir d’une caresse. Songer à ses lèvres trop pâles, rêver de lui arracher l’épiderme comme le cœur et étancher ma soif d’elle en la dévorant.
Tout cela est un jeu dangereux et malsain auquel je me prête volontiers, faillir m’est désormais impossible.
Ainsi que ma prédiction le laissait entendre, la loge sanglante est de nouveau ouverte. Et avec elle, les courants maléfiques des rois et des reines la composant, coulent à nouveau sur le monde prospère de la Chair.
Hier nous avons vaincu, un glorieux détenteur de la blancheur angélique.
Un preux chevalier de Michel, bouffi d’Orgueil et de Colère. Sa frustration était palpable et a contenté Abaddon comme un millier d’incendies.
Le tison a parlé, et il s’est redécouvert une passion pour les joies pyromanes qui lui manquaient depuis Chicago.
Le nom de cet ange, je l’ai déjà oublié, doit-on se souvenir d’une marche que l’on gravit ? Assurément, non.
Aujourd’hui, c’est l’hôte d’Abaddon qui a rendu l'âme, la gloire et la victoire lui sont montées à la tête. C’est là l’un de ses défauts.
Et de chasseurs nous devenons proies.
Cela nous sublime. Nos sens sont désormais tendus vers un unique but, la mort. Et Madra n’est jamais aussi belle que lorsque même près de l’âtre d’un vieux réchaud, elle est si concentrée qu’elle exhale de la buée.
Mais j’entends déjà du bruit à l’extérieur.
Je note ici qu’il me faudra relater notre rencontre avec le chevalier Carankhen sous peu.
Gloire à la loge.
Gloire au sang.
Longues vies aux nouveaux rois. »
Le livre se ferme alors que l’encre se dilate encore sur l’épiderme de papier.
La lame surgit, froide et tranchante.
Tout est accompli.