09-20-2007, 02:03 PM
- JE TE TUERAI, TU M’ENTENDS, PETITE TRAINEE !? JE TE TUERAI !!!!
Sur le sol froid de sa chambre, la main sur sa joue marquée par la chevalière familiale, la coupable tentait de reprendre son souffle.
Elle n’avait jamais été frappée, ni même seulement brusquée à ce jour. La douleur aigue et la menace d’une canne de plomb au-dessus de sa tête, tenue par un bras que peinaient à retenir deux servantes, achevèrent de transformer l’amoureuse transie en une bête craintive et esseulée.
Car oui, à compter de cet instant, elle était seule.
Elle devait être seule ! Il n’y avait pas d’autre alternative possible ! Comment y aurait-il pu en avoir une autre ? La ville entière était au courant de la disgrâce !!
La faire partir à l’étranger, c’était se pendre en reconnaissant la faute !
La déshériter ? Et offrir le nom de sa famille à la couronne pour qu’elle dispose des biens et de la lignée ? Jamais.
Non, il fallait garder cette monstruosité chez lui. La nourrir encore, et lui trouver un mari qui ne soit pas regardant, ni sur les rumeurs ni sur les antécédents que la première nuit de couple trahirait forcément.
Un mari qui lui offrirait un héritier convenable. Quitte à déprécier l’arbre généalogique pour deux, peut-être trois générations, avant de retrouver le confort de l’honneur qu’offre la noblesse véritable.
Oui, il fallait endurer.
Pour l’un comme pour l’autre. Endurer la vision d’un visage honni, du blasphème et de la haine.
Il fallu à Catherine, la patience et la volonté d’un pays entier pour supporter les brimades quotidiennes et l’absence d’égards envers sa personne.
Sa mère avait quitté le foyer pour vivre chez sa sœur. Elle ne supportait pas l’idée d’avoir perdu sa fille.
Le père refusait de voir l’enfant plus que nécessaire.
Ils se voyaient donc au dîner chaque soir. Moment où il était interdit à Catherine de seulement ouvrir la bouche.
Les servantes surveillaient la jeune femme en permanence et brûlaient sa correspondance ou ses notes personnelles.
Elle n’existait que pour son ventre. Son potentiel de matrice.
Après l’héritier, et seulement après lui, elle pourrait quitter la maison.
Mais en attendant, elle obéirait.
Et elle vécut plus recluse qu’une nonne en son couvent. La chambre de Catherine devint son seul et unique sanctuaire. La fenêtre était désormais grillagée.
Elle mangeait à la manière des oiseaux qu’elle aimait voir se poser à toute heure à sa fenêtre, venir déguster les quelques miettes qui lui restaient d’un repas déjà peu conséquent.
Ce n’est qu’après une période de captivité de deux ans, durant laquelle on s était efforcé de faire d’elle l’ombre de ce qu’elle fut, que Catherine reçut la visite formelle de son père.
Elle caressait, comme tous les matins, la marque indélébile de la chevalière sur sa joue.
Il rentra sans même frapper.
Et déposa une lettre sur son bureau après avoir écarté d’un coup de canne vif et violent tout ce qui l’encombrait.
- Il s’appelle Matthew Stevenson. Sir matthew Stevenson. Il a 68 ans. C’est la seule chance qui te reste de pérenniser le peu de dignité qu’il te reste.
La canne frappa le bois du bureau aussi violemment que la main de l’ancien militaire le pouvait.
Mais Catherine n’éprouva pas autant d’effroi devant cette manifestation agressive de volonté que devant son avenir.
La captivité, puis le servage.
- Tu seras une Dame dans un mois à compter de ce jour !!
Il parti comme il était venu. Comme la tempête qui s’éloigne, indifférente aux ravages dont elle était coupable.
Ce matin-là… Catherine pleura.
Sur le sol froid de sa chambre, la main sur sa joue marquée par la chevalière familiale, la coupable tentait de reprendre son souffle.
Elle n’avait jamais été frappée, ni même seulement brusquée à ce jour. La douleur aigue et la menace d’une canne de plomb au-dessus de sa tête, tenue par un bras que peinaient à retenir deux servantes, achevèrent de transformer l’amoureuse transie en une bête craintive et esseulée.
Car oui, à compter de cet instant, elle était seule.
Elle devait être seule ! Il n’y avait pas d’autre alternative possible ! Comment y aurait-il pu en avoir une autre ? La ville entière était au courant de la disgrâce !!
La faire partir à l’étranger, c’était se pendre en reconnaissant la faute !
La déshériter ? Et offrir le nom de sa famille à la couronne pour qu’elle dispose des biens et de la lignée ? Jamais.
Non, il fallait garder cette monstruosité chez lui. La nourrir encore, et lui trouver un mari qui ne soit pas regardant, ni sur les rumeurs ni sur les antécédents que la première nuit de couple trahirait forcément.
Un mari qui lui offrirait un héritier convenable. Quitte à déprécier l’arbre généalogique pour deux, peut-être trois générations, avant de retrouver le confort de l’honneur qu’offre la noblesse véritable.
Oui, il fallait endurer.
Pour l’un comme pour l’autre. Endurer la vision d’un visage honni, du blasphème et de la haine.
Il fallu à Catherine, la patience et la volonté d’un pays entier pour supporter les brimades quotidiennes et l’absence d’égards envers sa personne.
Sa mère avait quitté le foyer pour vivre chez sa sœur. Elle ne supportait pas l’idée d’avoir perdu sa fille.
Le père refusait de voir l’enfant plus que nécessaire.
Ils se voyaient donc au dîner chaque soir. Moment où il était interdit à Catherine de seulement ouvrir la bouche.
Les servantes surveillaient la jeune femme en permanence et brûlaient sa correspondance ou ses notes personnelles.
Elle n’existait que pour son ventre. Son potentiel de matrice.
Après l’héritier, et seulement après lui, elle pourrait quitter la maison.
Mais en attendant, elle obéirait.
Et elle vécut plus recluse qu’une nonne en son couvent. La chambre de Catherine devint son seul et unique sanctuaire. La fenêtre était désormais grillagée.
Elle mangeait à la manière des oiseaux qu’elle aimait voir se poser à toute heure à sa fenêtre, venir déguster les quelques miettes qui lui restaient d’un repas déjà peu conséquent.
Ce n’est qu’après une période de captivité de deux ans, durant laquelle on s était efforcé de faire d’elle l’ombre de ce qu’elle fut, que Catherine reçut la visite formelle de son père.
Elle caressait, comme tous les matins, la marque indélébile de la chevalière sur sa joue.
Il rentra sans même frapper.
Et déposa une lettre sur son bureau après avoir écarté d’un coup de canne vif et violent tout ce qui l’encombrait.
- Il s’appelle Matthew Stevenson. Sir matthew Stevenson. Il a 68 ans. C’est la seule chance qui te reste de pérenniser le peu de dignité qu’il te reste.
La canne frappa le bois du bureau aussi violemment que la main de l’ancien militaire le pouvait.
Mais Catherine n’éprouva pas autant d’effroi devant cette manifestation agressive de volonté que devant son avenir.
La captivité, puis le servage.
- Tu seras une Dame dans un mois à compter de ce jour !!
Il parti comme il était venu. Comme la tempête qui s’éloigne, indifférente aux ravages dont elle était coupable.
Ce matin-là… Catherine pleura.