04-20-2008, 03:53 PM
Une grosse cylindrée allemande se gare sur une place réservée aux hauts fonctionnaires Nergaliens. L'absence de plaques d'immatriculations la désigne comme un de ces quelques véhicules dont les propriétaires sont suffisamment puissants pour avoir le droit de rouler à 250 km/h en ville et d'écraser des enfants à la sortie des écoles, les réparations dues aux dégâts ainsi causés étant bien entendues facturées aux parents des marmots. Mais pour le moment le chauffeur ne se permet pas d'excentricités de ce genre et c'est en douceur que la voiture s'arrête. Il sort prestement et vient ouvrir la portière arrière gauche afin de permettre à son patron de s'en extraire.
L'homme semble insignifiant, et pourtant...
Il pénètre dans le bâtiment qui lui fait face, monstrueux hommage à la mégalomanie du Tyran Suprême et Eternel Nergal Ier. Le sol en marbre noir veiné de vert est tellement net qu'il reflète parfaitement les employés qui l'arpentent (et permet même de jeter quelques coups d'oeil réjouis sur les sous vêtements affriolants des fonctionnaires de sexe féminin vêtues de l'uniforme spécialement choisi pour elles par le Seigneur Universel du Monde : minijupe, petit haut moulant aux couleurs de Nergalia et talons hauts). Quand il rentre dans l'ascenseur principal toutes les autres personnes sortent sans un mot de protestation, le laissant seul pour profiter du confortable appareil élévateur. Il pianote un code long et complexe sur le clavier de commande et s'assoit tranquillement dans le fauteuil moelleux qui vient de sortir du mur du fond.
Quand le "ting" aigu annonce que l'ascenseur est arrivé à destination il se lève et avance dans un couloir aux murs tapissés des plus grands tableaux de maître pillés par les forces Nergalienne au fil des ans. A cet étage sont exposées les oeuvres de Poussin, Léonard, Matisse, Van Gogh et Herr Magnus. Comme chaque jour il ne peut manquer de marquer une courte pause devant le chef d'oeuvre de ce dernier : le fameux "Andromalius". Ce rituel respecté il continue son chemin dans le dédale de couloirs feutrés et bruissants du travail efficace des centaines de grands fonctionnaires qui font marcher la terrible machine d'oppression du système Nergalien. Avisant une porte ouverte, presque à l'extrémité du parcours, il vient taper un coup discret avant de rentrer dans la pièce. Le fauteuil massif qui trône derrière le lourd bureau en pur acajou est tourné dos à lui.
"Rim ?"
*snnnnnnnnnnnnnorrrrrt*
*kof kof*
*snif*
"Ouais ? "
Rimelda fait pivoter son fauteuil pour faire face à son interlocuteur, une traînée blanche et poudreuse sous chaque narine. Comble de la délicatesse, il lui reste un peu de coke sur le bout de son long nez crochu.
" - Ah, salut Djivz, t'en veux un peux ? (il désigne la montagne de stupéfiant qui encombre la petite table derrière son bureau)
- Pas maintenant, je suis pressé. Préviens le boss que je suis rentré du Mexique et que sa petite affaire avance bien. On bouffe ensemble à midi ?
- Peux pas j'ai un car de putes roumaines à niquer entre 11h et 13h. Mais ce soir j'ai rien de prévu.
- Va pour ce soir. A plus mec.
- Ouaip."
Rimelda se retourne et reprend le boulot là ou il l'a laissé tandis que le mystérieux "Djivz" sort de la pièce, un mince sourire au lèvre alors que les bruits d'aspiration nasale reprennent. Quand il se rendra compte que sa dope a été coupée à la cannelle il sera trop tard...
Alors qu'il pénètre dans son bureau à lui (une petite plaque dorée sur la porte indique "Jeeves, premier vice-tyran du régime") il ne peut réprimer un ricanement discret, vite étouffé quand il repense à tout ce qu'il a du endurer pour en arriver là. La partie inférieure bionique de son corps le faire encore souffrir et il n'arrive plus à satisfaire les femmes avec son sexe en métal. Tant pis, le bonheur de quelques centaines d'entre elles passe après l'avenir de l'humanité. Une ombre passe sur le haut front qui habite son puissant cerveau tandis qu'il se remémorre les passages les plus noirs de son existence : la servitude, la fuite précipitée, les chiens de Nyrielle le sortant de sa cachette souterraine, la prison, le supplice de l'ours bosniaque encore et encore... et puis sa rencontre fortuite avec son vieux pote Malback dans les geôles du régime, la saveur des dernières gouttes de tequila et cette force surhumaine qui s'était emparée d'eux... et puis son changement d'identité qui avait trompé même les plus brillants experts nergaliens, sa renaissance sous la forme de Jeeves, le fonctionnaire irremplaçable qui avait gravi les échelons de la hiérarchie à une vitesse ahurissante grâce à sa profonde connaissance du système. Et maintenant, l'heure était venue d'agir.
"Yé souis révénou pour vous, cabron, et il mé reste encore plein dé balles"
AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA
(à suivre)
L'homme semble insignifiant, et pourtant...
Il pénètre dans le bâtiment qui lui fait face, monstrueux hommage à la mégalomanie du Tyran Suprême et Eternel Nergal Ier. Le sol en marbre noir veiné de vert est tellement net qu'il reflète parfaitement les employés qui l'arpentent (et permet même de jeter quelques coups d'oeil réjouis sur les sous vêtements affriolants des fonctionnaires de sexe féminin vêtues de l'uniforme spécialement choisi pour elles par le Seigneur Universel du Monde : minijupe, petit haut moulant aux couleurs de Nergalia et talons hauts). Quand il rentre dans l'ascenseur principal toutes les autres personnes sortent sans un mot de protestation, le laissant seul pour profiter du confortable appareil élévateur. Il pianote un code long et complexe sur le clavier de commande et s'assoit tranquillement dans le fauteuil moelleux qui vient de sortir du mur du fond.
Quand le "ting" aigu annonce que l'ascenseur est arrivé à destination il se lève et avance dans un couloir aux murs tapissés des plus grands tableaux de maître pillés par les forces Nergalienne au fil des ans. A cet étage sont exposées les oeuvres de Poussin, Léonard, Matisse, Van Gogh et Herr Magnus. Comme chaque jour il ne peut manquer de marquer une courte pause devant le chef d'oeuvre de ce dernier : le fameux "Andromalius". Ce rituel respecté il continue son chemin dans le dédale de couloirs feutrés et bruissants du travail efficace des centaines de grands fonctionnaires qui font marcher la terrible machine d'oppression du système Nergalien. Avisant une porte ouverte, presque à l'extrémité du parcours, il vient taper un coup discret avant de rentrer dans la pièce. Le fauteuil massif qui trône derrière le lourd bureau en pur acajou est tourné dos à lui.
"Rim ?"
*snnnnnnnnnnnnnorrrrrt*
*kof kof*
*snif*
"Ouais ? "
Rimelda fait pivoter son fauteuil pour faire face à son interlocuteur, une traînée blanche et poudreuse sous chaque narine. Comble de la délicatesse, il lui reste un peu de coke sur le bout de son long nez crochu.
" - Ah, salut Djivz, t'en veux un peux ? (il désigne la montagne de stupéfiant qui encombre la petite table derrière son bureau)
- Pas maintenant, je suis pressé. Préviens le boss que je suis rentré du Mexique et que sa petite affaire avance bien. On bouffe ensemble à midi ?
- Peux pas j'ai un car de putes roumaines à niquer entre 11h et 13h. Mais ce soir j'ai rien de prévu.
- Va pour ce soir. A plus mec.
- Ouaip."
Rimelda se retourne et reprend le boulot là ou il l'a laissé tandis que le mystérieux "Djivz" sort de la pièce, un mince sourire au lèvre alors que les bruits d'aspiration nasale reprennent. Quand il se rendra compte que sa dope a été coupée à la cannelle il sera trop tard...
Alors qu'il pénètre dans son bureau à lui (une petite plaque dorée sur la porte indique "Jeeves, premier vice-tyran du régime") il ne peut réprimer un ricanement discret, vite étouffé quand il repense à tout ce qu'il a du endurer pour en arriver là. La partie inférieure bionique de son corps le faire encore souffrir et il n'arrive plus à satisfaire les femmes avec son sexe en métal. Tant pis, le bonheur de quelques centaines d'entre elles passe après l'avenir de l'humanité. Une ombre passe sur le haut front qui habite son puissant cerveau tandis qu'il se remémorre les passages les plus noirs de son existence : la servitude, la fuite précipitée, les chiens de Nyrielle le sortant de sa cachette souterraine, la prison, le supplice de l'ours bosniaque encore et encore... et puis sa rencontre fortuite avec son vieux pote Malback dans les geôles du régime, la saveur des dernières gouttes de tequila et cette force surhumaine qui s'était emparée d'eux... et puis son changement d'identité qui avait trompé même les plus brillants experts nergaliens, sa renaissance sous la forme de Jeeves, le fonctionnaire irremplaçable qui avait gravi les échelons de la hiérarchie à une vitesse ahurissante grâce à sa profonde connaissance du système. Et maintenant, l'heure était venue d'agir.
"Yé souis révénou pour vous, cabron, et il mé reste encore plein dé balles"
AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA
(à suivre)