Rumeurs d'ascète

[Rimelda]

Il parait que :

Voici le début des nouvelles aventures d'Antoine Le Roy . Aujourd'hui, il découvre le monde fabuleux du travail. Et ouais, quand on est étudiant, trouver un boulot de saisonnier c'est pas forcément la joie, surtout sans permis et sans expérience. Bon, heureusement pour lui, il avait déjà fait un répérage des différents bars et restaurants en bord de mer. Il avait justement entendu parlé d'un établissement qui recherchait des petits jeunes, nommé "Le Mat d'Argent".
Allé, on se motive, on met une chemise correcte et on va déposer son C.V au directeur pour faire bonne impression. Pousse la porte, tout ira bien, suffit de sourire et d'être poli. Tiens, le voilà.

Antoine : "Bonjour monsieur, j'espère que je ne vous dérange pas, mais j'aurais juste voulu savoir si vous engagiez du personnel pour cet été ?"
(On travaille le petit sourire en coin)
Patron : "Queque tu di pt'it gar ?"
Antoine : "Euh... je voulais juste vous demander si ..."
Patron : "Je becte que d'chie à ce que tu baragouin' mon ptiot, va falloi' k'tu t'expliqu' !"

Oh. Merde. Ca allait être sport. La plupart des gens avertis se remémeront alors la classification possible des différents humains sur Terre. Il y avait les beatniks, les intellectuels, les pervers refoulés, les gens banals, et pour finir les peknos consanguins. Ces derniers étaient problématiques. Un autre langage, une odeur différente, et une attirance prononcé pour l'espèce bovine. Fallait tout reprendre à zéro.

Inspire calmement Antoine. On va lui montrer que nous aussi on a des origines bretonnes et qu'on aime le cochon pas que pour la charcuterie.
Antoine : "J'dis just' qu'en c'moment c'est pas la joie mon bon monsieur, et que cherche du boulot. M'faudrait juste des sous."
(Pas mauvais, mais tu peux faire mieux)
Patron : "J'vois l'affaire, c't est marée bass' dans le port'-monnaie, hein ?"
Antoine : "Ouais je suis plutôt rik rak mais c'est histoire d'ammasser de l'oursin dans les filets."
(Je sais pas d'où je l'ai sorti celle là, mais faut continuer. Et ne pas articuler surtout)
Patron : "Voiti un jeun' qui sait commen quon caus'. J'aim' ça !"
Antoine : "Hé comptez pa' su' moi pour gratter le dos d'la tourt'relle, je fé pas c'genre là !"
(j'en peux plus, mon répertoire est vide et il pue de la gueule en prime)
Patron : "T'es franc mon ptit ga', une vraie p'tite pouliche de bordel, si tu voi ce qu'j'veux dire."
Antoine : "Bon, j'vous lèsse, faut qu'j'aille ratisser les comptoirs. Au fait, voici mon CV. Enfin c'que chais faire."
(Ne gache pas tout maintenant, mets toi à boiter, histoire de montrer que tu as le sens de la famille. Enfin si les consanguins en ont un.)
Patron : "Mé chais pas lire couillon."
Antoine : "tant mieux, chais pas écrire."
Patron : "J'le prends alors !"

20 min plus tard, domicile d'Antoine Le Roy.
Parents : "Tu as trouvé un boulot ?"
Antoine : "Ouais, et grand standing en plus."
Parents : "Kek tu dis ?"
Antoine : "J'dis juste que j'ai jamais vu une couille de loup aussi mastoc'."

Oui, desfois je me dis que j'ai honte de mon éducation... mais ça peut être un avantage... mais j'en ai honte.

Rimelda
Il parait que plus jamais ça. Non. Plus jamais.