12-22-2008, 07:13 PM
Un rictus garnit de dents acérées et jaunâtres se dessina sur une face aussi poilue que celle d'un singe. Et pour cause, l'individu en était bien un. Famélique, pouilleux au possible, couturé d'une constellations de balafres, et par dessous tout : borgne. Son œil unique, torve et injecté de sang, transperçait un à un chaque occupant de son inquisitrice pupille, qui se réduisait à chaque fois un peu plus sous le coup d'une colère intense.
Perché telle une gargouille près des bouteilles d'alcool les plus élevées, le macaque déambula de droite à gauche dans une série de bonds souples, en poussant de petits cris. Il regarda encore une fois les occupants du bar, semblant passer en revue les consommations de ceux ci, puis les membres féminins de l'assemblée.
Il hurla.
Un cri assourdissant dont seul les primates sont capables. Un charivari insoutenable visant le monde entier et personne en particulier, mais surtout toi, la bas au fond, face de pet. La tempête de cris prit de l'ampleur, le singe sautilla de plus belle, et, attrapant une bouteille d'alcool fort, la fit chuter de l'étagère dans un fracas de verre brisé.
Dans une furie méthodique, il fit subir le même sort au reste des spiritueux du bar, à grands renfort de hurlements, maculant les murs de picole bon marché, et le sol de bouts de verre. Quand il eut finit d'installer l'apocalypse d'un coté du bar, il sauta d'un geste leste sur le comptoir et invectiva les occupants de la salle.
Du moins, il en donnait l'impression: écumant de rage, le poing tendu, le regard noir. Sa queue s'empara d'un tesson de bouteille. Il se replia sur lui même, comme sur le point de sauter à la gorge de la première personne venue, quand une voix calme mais ferme retentit de l'arrière boutique.
« Du calme, Jovza. »
Le primate stoppa net son mouvement et, larguant son tesson, fonça se percher sur l'épaule du nouvel arrivant. Un autre barbu, mais humain cette fois, au type nord africain, dont le faciès émacié était masqué par d'imposante lunettes de soleil de marque et enveloppé d'un keffieh digne d'un émir saoudien. Il tenait un verre de thé dans une main et un journal irakien sous le bras.
Il arborait un uniforme au kaki usé dont les emblèmes ternis évoquaient sans aucun doute le monde arabe, sans pourtant appartenir à un pays en particulier. L'uniforme semblait avoir bien vécu, et on y distinguait ça et la quelques impacts de balles.
Il grattouilla légèrement le menton du macaque qui reprit son hurlement furieux pendant quelques secondes, avant que d'un geste, l'arabe ne lui intime une nouvelle fois le silence.
« Tais toi Jovza. Tu es intenable. Ne brise rien dans la maison d'un hôte, fussent des flasques d'alcool, de peur de briser une amitié. Tu t'en excuseras plus tard. »
Nouveaux hurlements. Clairement dirigés vers Lahmi, Lumière Noire, Hermary et Génocide. Et un peu Lucas Boïzerd, mais le singe n'avait pas une bonne vue.
L'ange musulman -vous l'aurez compris- fronça les sourcils, arborant d'un coup une mine sévère.
« Suffit ! Tu as raison, mais je doute qu'une telle vulgarité puissent pousser ces femmes débauchées loin du précipice de la prostitution et de l'infamie. Surveille donc ton langage, mécréant !»
Jovza se renfrogna. Il ne sauterait plus à la gorge de personne, du moins, pour un moment. Quand à son maitre, il prit tranquillement place, salua les présents et entreprit de siroter son thé tout en survolant son journal, pendant que, sur son épaule, un signe dardait toujours un regard assassin sur l'assistance.
Perché telle une gargouille près des bouteilles d'alcool les plus élevées, le macaque déambula de droite à gauche dans une série de bonds souples, en poussant de petits cris. Il regarda encore une fois les occupants du bar, semblant passer en revue les consommations de ceux ci, puis les membres féminins de l'assemblée.
Il hurla.
Un cri assourdissant dont seul les primates sont capables. Un charivari insoutenable visant le monde entier et personne en particulier, mais surtout toi, la bas au fond, face de pet. La tempête de cris prit de l'ampleur, le singe sautilla de plus belle, et, attrapant une bouteille d'alcool fort, la fit chuter de l'étagère dans un fracas de verre brisé.
Dans une furie méthodique, il fit subir le même sort au reste des spiritueux du bar, à grands renfort de hurlements, maculant les murs de picole bon marché, et le sol de bouts de verre. Quand il eut finit d'installer l'apocalypse d'un coté du bar, il sauta d'un geste leste sur le comptoir et invectiva les occupants de la salle.
Du moins, il en donnait l'impression: écumant de rage, le poing tendu, le regard noir. Sa queue s'empara d'un tesson de bouteille. Il se replia sur lui même, comme sur le point de sauter à la gorge de la première personne venue, quand une voix calme mais ferme retentit de l'arrière boutique.
« Du calme, Jovza. »
Le primate stoppa net son mouvement et, larguant son tesson, fonça se percher sur l'épaule du nouvel arrivant. Un autre barbu, mais humain cette fois, au type nord africain, dont le faciès émacié était masqué par d'imposante lunettes de soleil de marque et enveloppé d'un keffieh digne d'un émir saoudien. Il tenait un verre de thé dans une main et un journal irakien sous le bras.
Il arborait un uniforme au kaki usé dont les emblèmes ternis évoquaient sans aucun doute le monde arabe, sans pourtant appartenir à un pays en particulier. L'uniforme semblait avoir bien vécu, et on y distinguait ça et la quelques impacts de balles.
Il grattouilla légèrement le menton du macaque qui reprit son hurlement furieux pendant quelques secondes, avant que d'un geste, l'arabe ne lui intime une nouvelle fois le silence.
« Tais toi Jovza. Tu es intenable. Ne brise rien dans la maison d'un hôte, fussent des flasques d'alcool, de peur de briser une amitié. Tu t'en excuseras plus tard. »
Nouveaux hurlements. Clairement dirigés vers Lahmi, Lumière Noire, Hermary et Génocide. Et un peu Lucas Boïzerd, mais le singe n'avait pas une bonne vue.
L'ange musulman -vous l'aurez compris- fronça les sourcils, arborant d'un coup une mine sévère.
« Suffit ! Tu as raison, mais je doute qu'une telle vulgarité puissent pousser ces femmes débauchées loin du précipice de la prostitution et de l'infamie. Surveille donc ton langage, mécréant !»
Jovza se renfrogna. Il ne sauterait plus à la gorge de personne, du moins, pour un moment. Quand à son maitre, il prit tranquillement place, salua les présents et entreprit de siroter son thé tout en survolant son journal, pendant que, sur son épaule, un signe dardait toujours un regard assassin sur l'assistance.