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the Time Warp Dance
#31
Comment vas-tu, O lecteur chéri ? Moi ca va bien, merci.

Au risque de briser l'un des secrets les mieux gardés d'Immac, je me dois en cet instant de te faire une révélation, de briser a tes pieds chastes un tabou honteux, une information top-confidential en échange de laquelle de nombreux anges seraient prets a vendre pere et mere si ce n'était déja fait.

Approche, je vais te la dire dans le creux de l'oreille :


Danator n'a pas de culotte.


Je le sais, car en ce moment meme, le ciel a la teinte bleutée d'un matin pale, sans nuage, l'air est frais et regorge de fragrances pré-hivernales, et en surimpression de l'eau qui se rapproche a la vitesse d'un cheval au galop, j'ai une vue plongeante imprenable sur ses deux roubignolles agitées en tout sens par le rude vent d'automne. Il faut dire aussi que la chute que nous sommes tous les deux en train de faire, du haut de mon donjon d'Aveyron vers mes douves profondes, a un peu retourné sa robe de bure antédiluvienne comme un gant, et Dan' se trouvant quelques metres en dessous de moi, je ne peux que fixer, une mine de dégout sur les levres, les attributs tout aussi antédiluviens de mon ami et collegue de chez Kronos, tandis que les carreaux d'arbalete fusent en sifflant tout autour de nous.

Mais je m'emballe. Peut-etre serait il sage de commencer par le début, et je m'en vais de ce pas te narrer, O lecteur anonyme mais néanmoins fidele, la succession de lamentables catastrophes nous ayant placés en cette si facheuse posture.


Tout a commencé ce matin.

Je venais de mettre la touche finale la veille a mes "Mémoires", un document d'une audace et d'une fougue historique et littéraire a faire palir d'envie Amadeus von Schweinkopf, le philosophe des temps modernes. S'en était suivi un traditionnel banquet (hum, peut-etre devrais-je dire : une bacchanale orgiaque) au cours de laquelle je ne pretais que peu d'allégations aux inquiétudes de mes gens, humains ordinaires et superstitieux, quand au moral des ménages au village, humains couards et consanguins. Apres une bonne nuit de sexe torride bien méritée, je descendais dans ma cour pavée, une enclume en fusion dans la gueule et un canon de 75 encore fumant a l'entrejambe, abaissait d'un bras le levier retenant la pourtre bloquant les portes du chateau, et m'appretais a sortir faire mes 40 km de dos crawlé dans mes douves froides, tout nu, lorsqu'un élement inhabituel vint frapper le coin de mon oeil, tant sa présence dérangeait la monotonie de mon ordinaire si bien rangé : on avait cloué une chouette a ma porte.

Un fils de pute borgne avait osé salir les lourdes portes ancestrales de mon chateau avec ses décorations de mauvais gout.

J'en profitais pour rentrer dans une rage folle et balayais du regard la morne plaine située devant mon domaine, l'oeil injecté de sang, la bave aux levres.

C'est alors que je les vis. Une cinquantaine d'hommes, vetus de blanc, en train de contruire une cabane a moins de 200m de mon chateau.

Nul doute que si le coupable ne se trouvait parmi eux, au moins auraient-ils été témoins de quelque chose, et puis en plus ils étaient sur une propriété privée non de Lui bordel.
Toujours dans le plus simple appareil, je me dirigeais a grandes enjambées vers la troupe de clowns, et ne remarquait pas, noyé dans ma rage, les nombreux symboles religieux éparpillés ca et la dans leur campement.

J'avisais un drole qui en plus de sa robe blanche, portait une cagoule en pointe avec juste deux trous pour les yeux. Le lourd médaillon qu'il portait autour du cou le distinguait de ses pairs, et j'estimais qu'il devait s'agir d'un responsable quelconque.

(Pour des raisons évidentes de commodité de lecture, notament a l'égard de nos plus jeunes lecteurs, les dialogues suivants ont été traduits du vieux francois vers notre langue moderne)


- Eh bande d'enculés de fils de putes, vous branlez quoi la, c't'une propriété privée bordel de merde !


L'homme me regarda un court instant, et ma nudité ne semblait pas le déranger outre mesure. Les autres en revanche détournèrent le regard de mes attributs, murmurant des paroles dont je saisissait quelques bribes : "membre monstrueux", "oeuvre du diable", etc. Puis le type fit un signe de la main m'indiquant de dégager. Oh putain.


- Non mais hé, il a un probleme le peignoir ? J'ai pas que ca a foutre des mes journées alors les romanos ils dégagent de la, ok ?

- Hors de ma vue, manant, ne dérange point l'office divin ou peine t'en cuira a donf.

- Et on peut savoir ce qu'ils officient les divins ?

- Nous dressons un bucher pour achever la Bete qui se terre en ces lieux maudits. Fuis, pendant que tu en as le temps, je prierais pour le salut de ton ame.

- Il débloque a foiz le guignol. Y'a plus de bete a 20km a la ronde, et en plus c'est pas la saison de la chasse…

- Je parle de l'Esprit du Mal qui hante ces murs abjects. L'etre déchu qui sous les traits d'un Homme oeuvre pour le Malin. Au nom de Notre Mere l'Eglise des Moines Ninjas, cette injure doit cesser. Maintenant calte de la ou je t'éclate les dents, capice ?

- Waitaminute ; tu parles du Noble Chevalier de Malbaque la, on est d'accord ?

- Lui-meme, bien que je renonce a prononcer son nom a voix haute. Cet abject patronyme salit ma bouche.


Je cherchais un bref instant si l'un des mecs en robe avait pas la gueule de Marcel Beliveau. Comprend mon état d'esprit, Lectrice mon amour, en pensant aux 60 litres de biere viking que j'avais ingurgité la veille.

Le joueur de tambour qui jouait sur mes globes occulaires refusait se s'arreter, et chaque pulsation de mon coeur envoyait des vagues de douleur acérées dans mon cerveau. J'étais qui plus est au bord de la quiche. Tout en sachant que c'était une connerie, mais en le faisant quand meme, incapable de reflechir, je répondis :


- C'est moi Malback, tete de noeud. Ma main dans ta gueule ca va te salir la bouche aussi ?


Je m'appretais a joindre le geste a la parole et deja l'ombre de mes doigts grossissait sur la cagoule de mon nouvel ami lorsqu'une dizaine d'arbaletes se pointerent vers moi dans un bruit de fusil a pompe que l'on arme – shlak-shlak ! - C'était des arbaletes a pompes über-stylées avec fers forgés et gravés genre le truc pur design qui fait techno-magique.

D'aucuns pourraient dire ensuite que j'ai fui en tracant ma race, d'autres parleront de retraite stratégique, quand a moi je prefere utiliser le terme : "managment efficace des fonctions vitales par effet retroactif"

Quinze secondes plus tard, j'étais dégrisé, et en train de rabattre mes portes. Elle se fermerent sous une pluie de carreaux d'arbaletes se fichant dans le bois.

Courant comme un dératé, je foncais vers mes appartements, ou j'esperais pouvoir, heu, adopter un "process confidentiel et détourné de gestion alternative du risque par l'emploi d'un passage secret".

Je courais dans un couloir lorsqu'un vitrail explosa sur ma droite, le trait d'arbalete s'enfoncant mortellement dans le mur opposé.

J'hurlais par la nouvelle ouverture a l'encontre de ces sauvages :


- Vous cassez mes carreaux avec vos, heu… carreaux, salopes fascistes !


Quel ne fut pas ma surprise en voyant que mes gens, aidés par des poullieux du village voisin armés de fourches et de torches, ouvraient un passage au groupe inquisiteur. Les traitres. Les ignobles petites merdes de traitres. Des trucs a vous dégouter de l'Homme ca.

Je reprenais ma course de plus belle, pour découvrir subitement mes appartements en proies aux flammes. La voix de Derrick résonna dans mon crane : "Oui, et l'incendie m'a tout l'air d'etre d'origine criminelle…"
Et comme une grosse merde, j'avais pas d'Immunité au Feu. J'étais dans la merde. Je me dirigeais, toujours a oilpé, vers le donjon, poursuivi par les flammes gourmandes.

C'est en arrivant au sommet des escaliers que les éclairs se manifesterent ; je croyais mon salut arrivé encore une fois providentiellement.
Mais la sensation n'était pas a la meme que d'habitude. J'étais parcouru par les eclairs au lieu d'en etre le centre de révolution.

Soudain, au dessus de moi, dans une lumiere aveuglante, une forme apparut.

WAAAAAAAARP !

La forme s'averait etre un sac a patates qui me tomba lourdement sur le coin de la gueule.

Apres un roulé-boulé dans les escaliers, je me relevais pour constater que je tenais fermement deux chevilles entre mes mains caleuses, et que j'étais malencontreusement posté derriere un genre de moine, dans une position qui n'aurait pas manquer d'en amuser certains (heureusement, ca c'est du RP secret vous pouvez pas le savoir ni l'utiliser yek yek yek – personne ne saura jamais que Malback a failli se taper Danator en doggystyle) car, ah ben oui merde je viens de le dire, c'était bien lui !

Je laisse a mon co-narrateur le soin de vous détailler lui meme son arrivée, pour sauter a la scene suivante : poursuivi par les flammes et les hommes en blanc, nous arrivames au sommet du donjon, avec peu d'options : se farcir une cinquantaine de moines-guerriers (et peut etre, parmi eux, des anges) et finir cramés ou sauter.

Donc, on a sauté.

Et c'est ainsi que j'ai eu la réponse a l'une des questions qui me taraudait pendant mes années Immaciennes.

Nous atterimes dans l'eau glacée, ce qui mit fin au moins a l'erection élephantesque qui me tiraillait depuis la matinée, et nageames aussi vite que possible vers la berge, sous une pluie d'acier.
Glissant sur les berges boueuses, dérapant dans les flaques spongieuses, nuos avons fini tant bien que mal par nous jeter dans la gueule du loup, atterrissant au milieu d'une vingtaine de mecs en toges armés d'arbaletes, de nunchakus, de shurikens, et de wakiz… de washiz.. wakish.. de katanas.

Nous vimes clairement les hommes presser leurs détentes, les bras se dérouler en de voluptueuses courbes chargées de métal tranchant, et les bouches se déformer sous les cris de guerre ninjas.

Et alors que nous allions etre transpercés de carreaux, la peau lacérée par les étoiles d'argent et nos cranes broyés par les nunchakus, un souffle se fit sentir, un Miracle se produisit.

Rien ne se passa.

J'ouvrais un oeil, puis deux, pour m'apercevoir que comme dans Matrix, les dangereux projectiles flottaient dans l'air, immobiles, tout comme nos opposants. Le groupe de Ninja Warriors Integristes s'était subitement statufié. Dans le ciel, un couple de busard flottait, immobile. Plus aucun son ne percait le silence soudain.

Encore un effet du Warp ?

Que neni, quelque chose de beaucoup plus fort. D'abord une odeur animale, et poussiereuse. Le genre d'odeur qu'a une peau de félin empaillé dans un museum apres les 50 premieres années, vous voyez ? Non vous voyez pas ?

Mmh, bon alors l'odeur des bas de grand-mere aux jambes variqueuses si vous preferez.

Et, dans une fournaise de puissance psychique pure, déployant une aura aveuglante, Il apparut : Kronos, Maitre du Temps et de l'Eternité.

Nous tombames a genoux, les bras ballants.

Grand, majesteux, déplacant le temps autour de lui, il avanca lentement.

L'herbe se dessechait sous ses pas lourds. Lorsqu'il arriva a moins de dix metres des moines-ninjas, ceux-ci se mirent a vieillir a toute allure, leur peau se craquelant, fannant, leurs yeux absorbés dans les orbites, leurs machoire apparaissant pour finir par se déchausser et pendre mollement, tandis que leurs corps de poussiere s'effondraient dans les armures désormais rouillées.

Nous tombames a genoux, les bras ballants.

Un geste de sa main et les projectiles tomberent au sol comme des brindilles.
Sa voix était le tonnerre, et le sol et mes intestins tremblerent lorsqu'elle roula vers nous en une vague ecrasant et faisant chavirer le navire de notre incomprehension.

Nous tombames a genoux, les bras ballants.

Sa présence était en nous, autour de nous, comme un sucre que l'on aurait dilué dans un verre d'absinthe : on ne le voit pas, pourtant on sait, on sent qu'il est la.


- Vous avez fini vos conneries ?


Je ne me rappelle plus de ce qu'a répondu Danator.

Il se tourna vers moi, et m'adressa la parole en ces termes :


- Bon, écoute connard : si ca tenait qu'a moi je t'aurais renvoyé en Enfer en moins de deux pour avoir foutu le bordel dans les Fils du Temps comme tu l'as fait a cause de ta propre stupidité. Mais, dans le futur un certain Furfur ne le voit pas de cet oeil et, heu, il a pu adoucir ma punition (palpe une liasse de biftons dans sa poche). Nous avons donc trouvé un agrément, hé hé hé.

Va ! Va, Malback fils de Personne, il y a d'autres Mondes que celui-ci.



Il se tourna ensuite vers Danator.

Moi, comme dans un reve, je faisais volte-face et me dirigeais a nouveau vers les douves. A la surface de l'eau, une porte était apparue.

Une simple porte de bois, simplement la, elle n'avait rien a foutre la et pourtant elle était la, frappée d'un symbole dont je ne connaitrais la signification que dans l'épilogue de cette chronique, une porte donnant sur rien en apparence, une porte simplement posée sur l'eau, et pourtant, et pourtant elle tourna sur ses gonds lorsque je tournais la poignée et elle s'ouvrit sur un spectacle qui fit basculer ma raison, ou du moins le peu qu'il en restait.

Me couvrant les yeux pour ne pas subir l'horreur qui s'offrait a moi, entendant mon propre hurlement

( NOOOOOOOooooooooooooon… )

comme s'il venait de tres loin, je franchis néanmoins la porte mysterieuse d'un pas non actionné par mes muscles mais par la seule volonté de Kronos.

Dans un claquement, elle se referma violement derriere moi, et tout devint plus noir que dans le cul d'une vieille pute jamaïcaine.
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