05-23-2007, 04:22 PM
Putain de sa mere, CA c’est de la teuf ou je ne m’y connais pas !
Laisse moi te narrer, improbable lecteur, le déroulement de cette nuit de folie.
D’abord, le lieu : les Falaises de la Mort qui Tue.
Paysage magnifique, un plateau couvert d’une végétation rase mais douce sous les pieds, dominant notre (mon) territoire.
Le gouffre qui plonge dans les ténebres sert de temps a autre aux sacrifices humains (et de poubelle pour les bébés malformés ou handicapés aussi) ce qui ne manque pas de donner un caractere “sacré” au lieu. Sur le plateau, une surface immense a été débrousaillée et aménagée. Des feux sont allumés un peu partout, mais pour peu que l’on s’éloigne un peu de la lumiere la voie lactée apparait dans toute sa splendeur au-dessus des convives.
Un grand cercle de pierre cerne un terrain rasé a nu. Au centre se trouve un immense bucher qui ne demande qu’a etre allumé. Les premiers hommes qui arrivent sur place ne cachent pas leur étonnement a la vue de cet assemblage ; d’ordinaire les soirées du Dieu Malback sont un joyeux bordel melant viols collectifs, débauche et avilissement, le tout noyé sous des tonnes d’alcool de kiwi – ce qui aide a ne pas se souvenir des atrocités commises la veille.
Derriere le cercle, des mysterieux objets ont été recouverts de fougeres afin de les dissimuler a la vue des curieux.
Ici et la des ours-hiboux, des sangle-boeufs ou des salamandres géantes sont pendus a des branches la tete en bas, attendant d’etre égorgés. Plus tard dans la soirée, les enfants pataugeront en riant dans les flaques de sang que la terre engorgée n’arrivera pas a absorber.
Des femmes arrivent en processions régulieres, chargées de victuailles, outres de breuvages divers (mais tous alcoolisés), qu’elle arrangent sur de grandes pierres plates recouvertes de nappes en peau de sangle-boeuf. Le premier buffet de l’histoire.
Les hommes, eux, se contentent de fumer ou de manger des cacahuetes géantes en se racontant des blagues et des contrepeteries (“Avant que Malback ne vienne, les Connards habitaient des gites immondes” fait fureur).
Il y a dans l’air ce parfum éléctrique qui précede les grands évenements, et tout le monde est un peu nerveux.
Quand soudain…
Une flamme gigantesque monte en roulant sur elle-meme vers les cieux étoilés. Tous les regards se tournent vers son auteur : le Grand, l’Unique, le Glorieux Malback.
“MOUAHAHAHAHAAAAAA !
QUE LA FETE COMMENCE !”
Une gerbe de flammes allume le bucher dréssé au centre du cercle.
D’un bond prodigieux, je me retrouve a proximité des objets dissimulés, que je découvre d’un souffle brulant. Sous les herbes seches qui s’embrasent en un instant, le public découvre des morceaux de bois aux formes étranges.
“C’est tout ? Rha la lose…” – gémit un Connard dépité. J’en fait un Connard décapité la seconde d’apres, sous les applaudissements des centaines de personnes présentes.
Un geste de la main, et une dizaine d’hommes s’avancent, un sourire complice sur leurs levres épaisses.
Chacun se saisit d’un des objets en bois, certains s’asseyant dessus, d’autres les roulant et se munissant de batons en os sculpté. Les hommes forment un demi-cercle en bordure de l’arene de pierre.
“Yessssssss”….
Je pointe un doigt vers celui qui se trouve au centre. Ce-dernier, debout derriere de qui ressemble a un tronc d’arbre évidé, leve une lourde branche élaguée au dessus de sa tete et l’abat de toutes ses forces sur le tronc – TOM !
Puis, lentement, recommence – TOM !
Puis plus vite – TOM ! TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM !
Je pointe un doigt vers la gauche, et deux paires de mains caleuses frappent une peau tendue sur un cercle de bois – Doum-doum ! Doum-doum ! Doum-da-doum !
(au public) “Tu la sens ma vibes ?”
A droite maintenant : deux hommes entament un rythme rapide sur des calebasses a l’aide de fines baguettes – Tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tak-a-tam-tam ! tandis qu’un troisieme retourne un baton empli de sable, le bruit des grains passant dans les alvéoles du bois creusé par des termites imitant le bruit de la pluie.
“HEEEEEEEEELL YEAAAAAAAAH !!”
Tchak-a-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tak-a-tam-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tak-a-tam-tam !
Doum-doum ! Doum-doum ! Doum-da-doum ! Doum-doum ! Doum-doum ! Doum-da-doum ! Doum-doum !
TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM !
Les quatre derniers portent un tube de bois a leur bouche et en sortent un son terrible – ressemblant a didgeridoo-didgeridoo-didgeridoo - jouant de la langue, de la pression des joues, criant dans leur bout de bois, c’est le son des tripes de la nature qui résonne sur le plateau. Déja plusieurs convives bougent leurs cheveux en rythme sur ces sons inconnus.
Tchak-a-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tak-a-tam-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tak-a-tam-tam !
Doum-doum ! Doum-doum ! Doum-da-doum ! Doum-doum ! Doum-doum ! Doum-da-doum ! Doum-doum !
TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM !
C’est l’heure de la deuxieme surprise : j’ai passé les deux dernieres semaines dans les montagnes du Levant a la recherche d’une plante mysterieuse aux effets connus de quelques initiés seulement. C’est un vieux shaman qui m’a confié le secret jalousement gardé par son pere, et son pere avant lui, et son pere avant lui pendant des générations. Contre une bouteille d’eau-de-vie de kiwi, elle est pas belle la civilisation ?
Bref cette plante que les anciens appellent “Fou-Jol” possede des vertus hallucinogenes puissantes. J’en ai ramené 300 kilos et ce soir j’offre une méga-défonce a l’oeil a mon peuple.
Je sais etre génereux, parfois.
Tchak-a-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tak-a-tam-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tak-a-tam-tam !
Doum-doum ! Doum-doum ! Doum-da-doum ! Doum-doum ! Doum-doum ! Doum-da-doum ! Doum-doum !
TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM !
“Allez, bougez-vous, LOUE SOIT MON NOM !”
“LOUE SOIT LE SEIGNEUR MALBACK !!”, reprennent des centaines de voix tandis que je distribue des fou-jols a pleines poignées.
Les effets ne tardent pas a se faire sentir : en moins d’un quart d’heure le plateau s’est transformé en dancefloor géant, des centaines de personnes sautant, hurlant, dansant au rythme de la premiere rave-party de l’histoire
Tchak-a-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tak-a-tam-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tak-a-tam-tam !
Doum-doum ! Doum-doum ! Doum-da-doum ! Doum-doum ! Doum-doum ! Doum-da-doum ! Doum-doum !
TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM !
L’émotion me saisit, je dois bien l’avouer. Dansant et bondissant comme un diable au milieu des miens, je retrouve un instant le feeling qui m’avait habité sur scene a Immac, a une époque qui me parait révolue depuis des siecles au lieu de quelques années.
Mes rugissements répondent aux cris de la foule, et nul ne saurait dire combien de temps dure cet état de transe collective.
Ce dont je me rappelle, c’est que la lune est pleine et rousse au-dessus de nous lorsque le grésillement résonne a mon oreille.
Le temps semble ralentir, mais je mets ca sur le compte des effets des space-cakes au fou-jol que je me suis enfilé jusqu’a ce que les éclairs bleutés crépitent autour de moi.
La foule n’est pas surprise outre-mesure, habituée aux frasques de son Maitre, et j’ai toutes les peines du monde a garder le sourire alors que je sens le temps se déformer a nouveau.
Je balaie d’un mouvement de tete le peuple qui fut le mien jusqu’en cet instant, parviens a hurler “REMEMBER THE NAME : MALBACK” avant que tout ne devienne flou, et qu’a nouveau le WARP n’engloutisse tout.
ps : les ours-hiboux sont empruntés a MJ Sraj' sans sa permission. Volés, quoi.
Laisse moi te narrer, improbable lecteur, le déroulement de cette nuit de folie.
D’abord, le lieu : les Falaises de la Mort qui Tue.
Paysage magnifique, un plateau couvert d’une végétation rase mais douce sous les pieds, dominant notre (mon) territoire.
Le gouffre qui plonge dans les ténebres sert de temps a autre aux sacrifices humains (et de poubelle pour les bébés malformés ou handicapés aussi) ce qui ne manque pas de donner un caractere “sacré” au lieu. Sur le plateau, une surface immense a été débrousaillée et aménagée. Des feux sont allumés un peu partout, mais pour peu que l’on s’éloigne un peu de la lumiere la voie lactée apparait dans toute sa splendeur au-dessus des convives.
Un grand cercle de pierre cerne un terrain rasé a nu. Au centre se trouve un immense bucher qui ne demande qu’a etre allumé. Les premiers hommes qui arrivent sur place ne cachent pas leur étonnement a la vue de cet assemblage ; d’ordinaire les soirées du Dieu Malback sont un joyeux bordel melant viols collectifs, débauche et avilissement, le tout noyé sous des tonnes d’alcool de kiwi – ce qui aide a ne pas se souvenir des atrocités commises la veille.
Derriere le cercle, des mysterieux objets ont été recouverts de fougeres afin de les dissimuler a la vue des curieux.
Ici et la des ours-hiboux, des sangle-boeufs ou des salamandres géantes sont pendus a des branches la tete en bas, attendant d’etre égorgés. Plus tard dans la soirée, les enfants pataugeront en riant dans les flaques de sang que la terre engorgée n’arrivera pas a absorber.
Des femmes arrivent en processions régulieres, chargées de victuailles, outres de breuvages divers (mais tous alcoolisés), qu’elle arrangent sur de grandes pierres plates recouvertes de nappes en peau de sangle-boeuf. Le premier buffet de l’histoire.
Les hommes, eux, se contentent de fumer ou de manger des cacahuetes géantes en se racontant des blagues et des contrepeteries (“Avant que Malback ne vienne, les Connards habitaient des gites immondes” fait fureur).
Il y a dans l’air ce parfum éléctrique qui précede les grands évenements, et tout le monde est un peu nerveux.
Quand soudain…
Une flamme gigantesque monte en roulant sur elle-meme vers les cieux étoilés. Tous les regards se tournent vers son auteur : le Grand, l’Unique, le Glorieux Malback.
“MOUAHAHAHAHAAAAAA !
QUE LA FETE COMMENCE !”
Une gerbe de flammes allume le bucher dréssé au centre du cercle.
D’un bond prodigieux, je me retrouve a proximité des objets dissimulés, que je découvre d’un souffle brulant. Sous les herbes seches qui s’embrasent en un instant, le public découvre des morceaux de bois aux formes étranges.
“C’est tout ? Rha la lose…” – gémit un Connard dépité. J’en fait un Connard décapité la seconde d’apres, sous les applaudissements des centaines de personnes présentes.
Un geste de la main, et une dizaine d’hommes s’avancent, un sourire complice sur leurs levres épaisses.
Chacun se saisit d’un des objets en bois, certains s’asseyant dessus, d’autres les roulant et se munissant de batons en os sculpté. Les hommes forment un demi-cercle en bordure de l’arene de pierre.
“Yessssssss”….
Je pointe un doigt vers celui qui se trouve au centre. Ce-dernier, debout derriere de qui ressemble a un tronc d’arbre évidé, leve une lourde branche élaguée au dessus de sa tete et l’abat de toutes ses forces sur le tronc – TOM !
Puis, lentement, recommence – TOM !
Puis plus vite – TOM ! TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM !
Je pointe un doigt vers la gauche, et deux paires de mains caleuses frappent une peau tendue sur un cercle de bois – Doum-doum ! Doum-doum ! Doum-da-doum !
(au public) “Tu la sens ma vibes ?”
A droite maintenant : deux hommes entament un rythme rapide sur des calebasses a l’aide de fines baguettes – Tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tak-a-tam-tam ! tandis qu’un troisieme retourne un baton empli de sable, le bruit des grains passant dans les alvéoles du bois creusé par des termites imitant le bruit de la pluie.
“HEEEEEEEEELL YEAAAAAAAAH !!”
Tchak-a-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tak-a-tam-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tak-a-tam-tam !
Doum-doum ! Doum-doum ! Doum-da-doum ! Doum-doum ! Doum-doum ! Doum-da-doum ! Doum-doum !
TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM !
Les quatre derniers portent un tube de bois a leur bouche et en sortent un son terrible – ressemblant a didgeridoo-didgeridoo-didgeridoo - jouant de la langue, de la pression des joues, criant dans leur bout de bois, c’est le son des tripes de la nature qui résonne sur le plateau. Déja plusieurs convives bougent leurs cheveux en rythme sur ces sons inconnus.
Tchak-a-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tak-a-tam-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tak-a-tam-tam !
Doum-doum ! Doum-doum ! Doum-da-doum ! Doum-doum ! Doum-doum ! Doum-da-doum ! Doum-doum !
TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM !
C’est l’heure de la deuxieme surprise : j’ai passé les deux dernieres semaines dans les montagnes du Levant a la recherche d’une plante mysterieuse aux effets connus de quelques initiés seulement. C’est un vieux shaman qui m’a confié le secret jalousement gardé par son pere, et son pere avant lui, et son pere avant lui pendant des générations. Contre une bouteille d’eau-de-vie de kiwi, elle est pas belle la civilisation ?
Bref cette plante que les anciens appellent “Fou-Jol” possede des vertus hallucinogenes puissantes. J’en ai ramené 300 kilos et ce soir j’offre une méga-défonce a l’oeil a mon peuple.
Je sais etre génereux, parfois.
Tchak-a-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tak-a-tam-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tak-a-tam-tam !
Doum-doum ! Doum-doum ! Doum-da-doum ! Doum-doum ! Doum-doum ! Doum-da-doum ! Doum-doum !
TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM !
“Allez, bougez-vous, LOUE SOIT MON NOM !”
“LOUE SOIT LE SEIGNEUR MALBACK !!”, reprennent des centaines de voix tandis que je distribue des fou-jols a pleines poignées.
Les effets ne tardent pas a se faire sentir : en moins d’un quart d’heure le plateau s’est transformé en dancefloor géant, des centaines de personnes sautant, hurlant, dansant au rythme de la premiere rave-party de l’histoire
Tchak-a-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tak-a-tam-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tam ! Tchak-a-tak-a-tam-tam !
Doum-doum ! Doum-doum ! Doum-da-doum ! Doum-doum ! Doum-doum ! Doum-da-doum ! Doum-doum !
TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM ! TOM-TOM !
L’émotion me saisit, je dois bien l’avouer. Dansant et bondissant comme un diable au milieu des miens, je retrouve un instant le feeling qui m’avait habité sur scene a Immac, a une époque qui me parait révolue depuis des siecles au lieu de quelques années.
Mes rugissements répondent aux cris de la foule, et nul ne saurait dire combien de temps dure cet état de transe collective.
Ce dont je me rappelle, c’est que la lune est pleine et rousse au-dessus de nous lorsque le grésillement résonne a mon oreille.
Le temps semble ralentir, mais je mets ca sur le compte des effets des space-cakes au fou-jol que je me suis enfilé jusqu’a ce que les éclairs bleutés crépitent autour de moi.
La foule n’est pas surprise outre-mesure, habituée aux frasques de son Maitre, et j’ai toutes les peines du monde a garder le sourire alors que je sens le temps se déformer a nouveau.
Je balaie d’un mouvement de tete le peuple qui fut le mien jusqu’en cet instant, parviens a hurler “REMEMBER THE NAME : MALBACK” avant que tout ne devienne flou, et qu’a nouveau le WARP n’engloutisse tout.
ps : les ours-hiboux sont empruntés a MJ Sraj' sans sa permission. Volés, quoi.