08-31-2006, 12:04 PM
Quote:Le néerlandais est dorénavant la seule langue tolérée dans les cours de récréation des écoles communales de Merchtem
MERCHTEM Ils auront beau s'armer de cartables flambant neufs et de bics indélébiles, les élèves des écoles communales de Merchtem redoutent déjà la rentrée des classes. Du moins, ceux qui ne parlent pas le néerlandais à la maison... Sous peine d'être expédiés dans le bureau du directeur, ils sont tenus de ne s'exprimer qu'en flamand dans la cour de récré. Et s'ils osent ne fût-ce que chuchoter une autre langue, les surveillants seront là pour imprimer la sentence en gros cachet rouge dans leur journal de classe : renvoi, retenue, expulsion.
C'est en tout cas ce que le conseil communal de Merchtem a décidé , à l'unanimité, mardi soir : à partir de cette année scolaire, le néerlandais sera la seule langue admise au sein de quatre de ses écoles communales. Non seulement du côté de la plaine de jeux, mais également lors des contacts avec les parents.
"C'est affolant, proteste-t-on du côté du FDF. Ce désir d'éradiquer les francophones s'apparente à du racisme! Et dire que Merchtem ne se situe qu'à un jet de pierre de Bruxelles..."
Eddie De Block (VLD), le bourgmestre de Merchtem, a tenu pourtant à expliquer que cette nouvelle réglementation répond à une demande des directions qui sont de plus en plus confrontées à des parents ne parlant que le français. Ceux-ci sont, de fait, incapables d'aider leurs enfants à étudier ou à faire leurs devoirs.
"Nous avons comme objectif de favoriser la bonne intégration des élèves à l'école, explique Eddie De Block (VLD), le bourgmestre de Merchtem. Nous ne visons pas que les francophones, mais également les élèves issus de familles d'émigrés. Les parents qui placent leurs enfants dans une école flamande ont, en outre, le désir d'assurer leur avenir linguistique. Si le nouveau règlement ne leur plaît pas, libre à eux de changer leurs enfants d'institution ! Même si notre solution est de loin la meilleure manière d'apprendre le néerlandais".
Un avis que ne partage donc pas le FDF. "C'est à dégoûter les enfants d'apprendre cette langue, s'insurge Olivier Maingain, le chef de file du parti. Les flamands ne font décidément aucune preuve d'ouverture. Quand comprendront-ils que la contrainte est anti-productive et que c'est justement l'échange linguistique qui est fructueux ? ". Et le bourgmestre de Merchtem d'insister : sa décision est irrévocable. Dès la rentrée, on ne parlera que flamand dans les écoles de sa commune.
Ludivine Nolf
© La Dernière Heure 2006