08-24-2004, 11:11 PM
Ambiance
L’humidité était de 65%. Il pleuvait à torrent dehors. De nombreuses personnes s’étaient abritées dans la maison de Dieu.
Des mendiants, des toxicomanes, des immigrés arrivés depuis peu, la rue peinturlurait ce monde avec des mélanges de couleurs totalement improbables. Cette rue devait être peinte à la gouache parce qu’elle ne supportait pas l’eau. La moindre goutte lavait ces couleurs délébiles d’un simple contact, refoulant toutes ces âmes errantes vers le seul point nodal de la ville. L’église.
Déjà la vie s’organisait dans ce lieu de prières, remplis de gens sans abris ou sans but. Des tranches d’existence et d’entraide montraient bien mieux que tous les discours du monde comment survivre sur une Terre qui renie la plupart de ses marginaux.
Ici et là, on pouvait voir une mendiante donner à boire à une vieille dame d’allure plutôt riche, un petit homme courbé tenir en haleine dix enfants en racontant une merveilleuse histoire, le prêtre accueillir les arrivants trempés de la tête aux pieds cherchant un peu de chaleur.
Un peu plus à l’écart, une dame malade allongée sur un lit improvisé transpirait sang et eau pour garder sa petite flamme encore allumée. Trois sœurs tentaient de rendre sa douleur supportable, en vain.
L’une d’elle, sous les derniers cris de souffrance de la dame coura chercher le prêtre pour guider cette pauvre âme vers la seule maison qui saura l’aider et l’aimer.
Musique
Invisible aux yeux des mortels, La Filasse observait son nouveau milieu.
Depuis quelques minutes, elle assistait à cet horrible spectacle, la prenant au cœur comme une énorme tenaille.
- Je t’en supplie, laisse toi aller. Cesse de te torturer ainsi…
Etrangement, l'humaine l’avait entendue. Elles se regardaient interloquées. Après quelques secondes La Filasse sourit pour rassurer cet enfant de Dieu, pour lui montrer que le monde qui s’ouvre sous peu à elle est chaleureux.
L’humaine tendit son bras droit vers La Filasse sous les prières du père et de quelques fidèles.
Son âme se détacha alors de son enveloppe charnelle et se dirigea vers l’Angèle au doux sourire. En arrivant à son niveau elle lui chuchota ses quelques mots dans sa langue natale.
- Viens ma belle, viens prendre possession de ton nouveau corps. Montre à la face du monde qu’une émigrée tunisienne peut aussi avoir une admirable destiné. Que le bonheur des autres soit ta nourriture, jeune angèle.
La Filasse perçut pendant quelques dixièmes secondes l’aura de Ange dans cette âme inconnue
Elle était ravie de pouvoir servir sa maîtresse. L’âme tira alors La Filasse par la main et la dirigea vers ce nouveau corps. Elle déposa un doux baiser sur le front de l’Angèle et partit vers ce nouveau monde.
- Au revoir et merci
Un Spasme secoue légèrement ce corps inanimé ; étendue là, comme un fœtus recroquevillé sur le sol. Elle ouvrit les yeux sur ce nouvel univers à explorer et à comprendre. Elle n’avait qu’un mot à la bouche « Amour » et elle apprendrait bien vite que ce mot était le plus difficile à prêcher en ce monde.
Une guerre avait lieu et protéger les humains restait sa principale mission.
Les quelques personnes penchées sur sa carcasse sursautèrent. Les yeux grands ouverts, ils regardèrent La Filasse se redresser comme une belle en sommeil depuis de nombreuses années. Elle tourna la tête en souriant, parcourant l’espace de ses yeux violacés seuls souvenirs de son appartenance à la caste angélique. Elle s’arrêta sur ses admirables porteurs d’espoirs, les sœurs et frères étonnés qui portaient la parole de Dieu. Le plus beau sourire du monde se dessina sur ce doux visage.
- Merci pour tout. Dieu sait bien choisir ses enfants.
- Le prêtre d’un ton émerveillé : C’est un miracle, mes sœurs… Un miracle…
- Un miracle oui. Je vous le rendrais au centuple dit La Filasse en se relevant délicatement.
Se rappelant les préceptes de discrétion que lui avait enseignés son maître, elle rajouta.
- … Merci de m’avoir assisté pendant ma crise, La Filasse baisse les yeux, cette maladie est tellement handicapante des fois…
- J’ai soif de connaissance et hâte de parcourir ce monde… Je dois prendre congé, je reviendrais dans quelques jours. Que Dieu veille sur vous mes amis
Et d’un grand sourire, elle se retourna et quitta ce lieu vers de grandes aventures…
L’humidité était de 65%. Il pleuvait à torrent dehors. De nombreuses personnes s’étaient abritées dans la maison de Dieu.
Des mendiants, des toxicomanes, des immigrés arrivés depuis peu, la rue peinturlurait ce monde avec des mélanges de couleurs totalement improbables. Cette rue devait être peinte à la gouache parce qu’elle ne supportait pas l’eau. La moindre goutte lavait ces couleurs délébiles d’un simple contact, refoulant toutes ces âmes errantes vers le seul point nodal de la ville. L’église.
Déjà la vie s’organisait dans ce lieu de prières, remplis de gens sans abris ou sans but. Des tranches d’existence et d’entraide montraient bien mieux que tous les discours du monde comment survivre sur une Terre qui renie la plupart de ses marginaux.
Ici et là, on pouvait voir une mendiante donner à boire à une vieille dame d’allure plutôt riche, un petit homme courbé tenir en haleine dix enfants en racontant une merveilleuse histoire, le prêtre accueillir les arrivants trempés de la tête aux pieds cherchant un peu de chaleur.
Un peu plus à l’écart, une dame malade allongée sur un lit improvisé transpirait sang et eau pour garder sa petite flamme encore allumée. Trois sœurs tentaient de rendre sa douleur supportable, en vain.
L’une d’elle, sous les derniers cris de souffrance de la dame coura chercher le prêtre pour guider cette pauvre âme vers la seule maison qui saura l’aider et l’aimer.
Musique
Invisible aux yeux des mortels, La Filasse observait son nouveau milieu.
Depuis quelques minutes, elle assistait à cet horrible spectacle, la prenant au cœur comme une énorme tenaille.
- Je t’en supplie, laisse toi aller. Cesse de te torturer ainsi…
Etrangement, l'humaine l’avait entendue. Elles se regardaient interloquées. Après quelques secondes La Filasse sourit pour rassurer cet enfant de Dieu, pour lui montrer que le monde qui s’ouvre sous peu à elle est chaleureux.
L’humaine tendit son bras droit vers La Filasse sous les prières du père et de quelques fidèles.
Son âme se détacha alors de son enveloppe charnelle et se dirigea vers l’Angèle au doux sourire. En arrivant à son niveau elle lui chuchota ses quelques mots dans sa langue natale.
- Viens ma belle, viens prendre possession de ton nouveau corps. Montre à la face du monde qu’une émigrée tunisienne peut aussi avoir une admirable destiné. Que le bonheur des autres soit ta nourriture, jeune angèle.
La Filasse perçut pendant quelques dixièmes secondes l’aura de Ange dans cette âme inconnue
Elle était ravie de pouvoir servir sa maîtresse. L’âme tira alors La Filasse par la main et la dirigea vers ce nouveau corps. Elle déposa un doux baiser sur le front de l’Angèle et partit vers ce nouveau monde.
- Au revoir et merci
Un Spasme secoue légèrement ce corps inanimé ; étendue là, comme un fœtus recroquevillé sur le sol. Elle ouvrit les yeux sur ce nouvel univers à explorer et à comprendre. Elle n’avait qu’un mot à la bouche « Amour » et elle apprendrait bien vite que ce mot était le plus difficile à prêcher en ce monde.
Une guerre avait lieu et protéger les humains restait sa principale mission.
Les quelques personnes penchées sur sa carcasse sursautèrent. Les yeux grands ouverts, ils regardèrent La Filasse se redresser comme une belle en sommeil depuis de nombreuses années. Elle tourna la tête en souriant, parcourant l’espace de ses yeux violacés seuls souvenirs de son appartenance à la caste angélique. Elle s’arrêta sur ses admirables porteurs d’espoirs, les sœurs et frères étonnés qui portaient la parole de Dieu. Le plus beau sourire du monde se dessina sur ce doux visage.
- Merci pour tout. Dieu sait bien choisir ses enfants.
- Le prêtre d’un ton émerveillé : C’est un miracle, mes sœurs… Un miracle…
- Un miracle oui. Je vous le rendrais au centuple dit La Filasse en se relevant délicatement.
Se rappelant les préceptes de discrétion que lui avait enseignés son maître, elle rajouta.
- … Merci de m’avoir assisté pendant ma crise, La Filasse baisse les yeux, cette maladie est tellement handicapante des fois…
- J’ai soif de connaissance et hâte de parcourir ce monde… Je dois prendre congé, je reviendrais dans quelques jours. Que Dieu veille sur vous mes amis
Et d’un grand sourire, elle se retourna et quitta ce lieu vers de grandes aventures…