12-08-2007, 12:18 AM
A bas la Monarchie! Chronique sous influence pour notre dérangé de service.
********************************
"Un Océan !
Que dis je, un océan ! C’est une mer, un lac, une flaque, un verre d’eau !
Oui ! Un verre d’eau !
Terrible récipient aux marées de fortune qui embrase nos vies pour mieux nous noyer sous les flots de son implacaaable vengeance. Car sachez que personne ne persévère, chacun à son ver à soie, à l’envers comme à l’endroit aussi bien en droite ligne que dans les courbes.
Aussi, montrons nos dents à la vague labile et croquons les bans mordorés des harengs de la lune….Messieurs, en garde !
Il serait indécent de faire attendre madame, squelettique au demeurant, quoique je la subodorerais hypothétiquement grasse dans sa petite –et lointaine- jeunesse. Sabordons donc ou virons de bord, vers Bordeau ou Angkor, ou encore vers la première destination où d’obèses tétrarques ne danseraient pas le tango.
..
Vous attendez la fin du monde? Désolé, mais j’ai bien peur que son quart d’heure ne soit passé. Vous prendrez la suivante."
Kraag fixa deux yeux ébahis vers le démon qui lui faisait face, sans comprendre la raison de sa propre présence sur le pont délabré d’une caravelle en plein naufrage.
Batîment en perdition qui pour ajouter à l'incongru de la scène, s'enfonçait dans les abysses d'un gigantesque...verre d'eau.
Une porte, il avait juste passé une porte. Une simple porte blanche ornée d’un K doré qui menait -en principe- vers le bureau d'un gradé d’Abalam.
Le capitaine du radeau de la méduse, dont il n’arrivait pas à saisir la forme aussi mouvante que le fond, se pencha vers les deux puits perplexes de son regard, glissa et faillit bien y choir. Il se rattrapa de justesse à la cornée, mordit la pupille, sortit finalement par l’oreille, et commença un numéro endiablé de claquettes avec un homard sosie de fred astaire, partant vers les tréfonds du navire de fortune.
Ooooh, toutes ces mélodiiieeeees…
J’ai une lettre pour vous, risqua le Baalberith.
Et il le risqua réellement, sa phrase se faisant voluptueusement déchiquetée par un oursin unijambiste accompagné d’un phoque dont l’homosexualité ne faisait pas l’ombre d’un doute : pour preuve la présence du dit doute dont l’ombre, on vous l’assure, valait son pesant de pédérastie.
Mais déjà, l’étrange capitaine semblait avoir disparu vers l'arrière du bateau et Kraag, désappointé –Il le faisait chaque matin, administration oblige- dût se résigner à tenter de suivre son sémillant destinataire.
Traversant le pont sous les rafales furieuses du vent, l'échine aussi courbée que la muraille du dit pays, il ne put s’empêcher de hurler à l’ouragan d’une voix haut perchée.
« TU VISES MAL ! »
Son cri s’éteignit sans un bruit lorsqu’une bourrasque le précipita des hauteurs du mât.
Regardant avec anxiété sa propre voix se casser sur le plancher vermoulu de la caravelle, il continua sa folle traversée à travers le bateau, sous les protestations de divers murs outrés d’une telle insolence.
Le capitaine se trouvait dans sa cabine. Assis à table –il n’y avait pas de chaises- il tenait à la main une énorme lettre.
« Un peu de thé? Hélas, je n’ai plus de asses pour le boire. »
« J’ai une lettre pour vous ! »
L’abalam fit la moue, frisant de justesse l'érotisme pour rester dans le mécontentement.
Une lettre? Il n’ya que ça ici, vous ne les voyez pas? A E I U O X ! Facile. F A C I L E.
Motus? Mais nous allons à l’arrière de gros ennuis, que dis je, nous perdons à notre course. Ou l’inverse. En tout cas, je vois dans les abîmes éthérées de mon marc de café que nous tomberons sur une tuile qui n’est pas une brique, foi de franc maçon !
L’Abalam lui tendit un foie posé sur une assiette avec un sourire candide, provenant probablement d’un cadavre différent que l’organe en question.
Dehors, le ciel s’orangea tellement qu’il fut épluché, les vagues ondulèrent, brandissant leurs lames vers le navire dans de longues menaces, l’écume aux lèvres. Le capitaine fit la roue.
(Cet r facétieux habilement détourné, nous évitons encore une fois de tomber dans le scabreux.)
Franchement mon vieux, ne faites jamais confiance à une vague. Elles manquent de précision, c’est affreux. Et je nous vous parle pas des dégâts qu’elles provoquent dans l’immobilier.
Mais tiens…Ne serait point la le strident sifflement qui sous le souffle souffrant d’une mer déchaînée annonce, lugubre, une chute d’aspirine?
L’alka seltzer traversa les cieux avant de s’enfoncer dans les flots en colère, et pour le coup, légèrement assomés. Il eut l’effet d’une bombe nucléaire. L’eau se mit instinctivement à bouillir de rage sous le coup de l'affront. O râge, désespoir, vieillesse ennemie et perfides huitres marines.
Soulevés, projetés, portés par des bulles aux dialogues abscons – Hergé lui même n’en aurait pas voulu – Kraag et son destinataire furent ballotés jusqu’au confins du monde connu, constitué en un rebord, tandis que leur fier vaisseau coulait à pic avec la belle vaisselle.
"Ma lettre !"
S’écria le pauvre Baalberith, consciencieux et professionnel dans toutes les situations.
"Laquelle? Il y’en a un alphabet ! Mais laissons la vos désirs d’orthographes, très cher, nous nageons désormais en pleine sémantique, bien qu’elle soit bien plus moderne que son appellation ne le laissa supposer."
"Mais…"
"Juin? Allons, allons – Mais où? Preuve que votre mais a de l’utilité – cessez donc vos jeux infantiles. Ne sommes nous point dans la tourmente pétillante d’un monceau d’aspirine? Vous devriez savoir que dans ce genre de situation, si le pire n’est pas à venir, il ne viendra pas. Malheureusement pour nous, je crois bien l’entrapercevoir sur la liste des invités."
Soudain, une baleine émergea des profondeurs du Verre, énorme, blanche et suintante, soulevant encore plus haut les rescapés de la médecine moderne, avant de les projeter à nouveau vers le centre mousseux. Alors que Kraag s’abimait dans l’onde furieuse sous l’effet de quelques coups de poings mouillés, l’Abalam réussissait l’exploit de retomber sur le cétacé.
"C’est assez ! Immonde créature, depuis trop longtemps tu terrorises les océans, faisant fi des sommes astronomiques qu’ils déboursent des lors en psychothérapie dans les fauteuils en cuir d’étoiles freudiennes !"
Le harpon brandit mais sobre, le démon se mit à rire aux éclats de Verre fendillé. Au bord de la noyade, mais point du récipient, Kraag commençait quand à lui à couler, risquant probablement de finir par faire des tâches.
Sa courte vie lui repassa devant les yeux, manœuvrant un kayak avec l’aide d’une porte blanche marquée d’un K doré, et lui fit tristement un petit signe de la main.
Et soudain Kraag comprit. Attrapant une lettre, le démon qu’on appellerait Raag pour le reste de ses jours la lança de toutes ses forces l’Akham isolé.
Souriant, celui ci la mit dans sa poche avec un petit clin d’œil alors que le Baalberith réussissait miraculeusement à rejoindre l’embarcation de sa vie et à passer la porte.
Lorsqu'il se retourna, haletant et trempé, vers la porte qui menait à l'enfer dans l'enfer, Raag ne fut même pas surpris de voir que l'inscription qui y figurait avait changé. Des énormes lettres dorées étincelaient sous les lumières du couloir. Elles ne formaient qu'un simple nom.
Karol.
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"Un Océan !
Que dis je, un océan ! C’est une mer, un lac, une flaque, un verre d’eau !
Oui ! Un verre d’eau !
Terrible récipient aux marées de fortune qui embrase nos vies pour mieux nous noyer sous les flots de son implacaaable vengeance. Car sachez que personne ne persévère, chacun à son ver à soie, à l’envers comme à l’endroit aussi bien en droite ligne que dans les courbes.
Aussi, montrons nos dents à la vague labile et croquons les bans mordorés des harengs de la lune….Messieurs, en garde !
Il serait indécent de faire attendre madame, squelettique au demeurant, quoique je la subodorerais hypothétiquement grasse dans sa petite –et lointaine- jeunesse. Sabordons donc ou virons de bord, vers Bordeau ou Angkor, ou encore vers la première destination où d’obèses tétrarques ne danseraient pas le tango.
..
Vous attendez la fin du monde? Désolé, mais j’ai bien peur que son quart d’heure ne soit passé. Vous prendrez la suivante."
Kraag fixa deux yeux ébahis vers le démon qui lui faisait face, sans comprendre la raison de sa propre présence sur le pont délabré d’une caravelle en plein naufrage.
Batîment en perdition qui pour ajouter à l'incongru de la scène, s'enfonçait dans les abysses d'un gigantesque...verre d'eau.
Une porte, il avait juste passé une porte. Une simple porte blanche ornée d’un K doré qui menait -en principe- vers le bureau d'un gradé d’Abalam.
Le capitaine du radeau de la méduse, dont il n’arrivait pas à saisir la forme aussi mouvante que le fond, se pencha vers les deux puits perplexes de son regard, glissa et faillit bien y choir. Il se rattrapa de justesse à la cornée, mordit la pupille, sortit finalement par l’oreille, et commença un numéro endiablé de claquettes avec un homard sosie de fred astaire, partant vers les tréfonds du navire de fortune.
Ooooh, toutes ces mélodiiieeeees…
J’ai une lettre pour vous, risqua le Baalberith.
Et il le risqua réellement, sa phrase se faisant voluptueusement déchiquetée par un oursin unijambiste accompagné d’un phoque dont l’homosexualité ne faisait pas l’ombre d’un doute : pour preuve la présence du dit doute dont l’ombre, on vous l’assure, valait son pesant de pédérastie.
Mais déjà, l’étrange capitaine semblait avoir disparu vers l'arrière du bateau et Kraag, désappointé –Il le faisait chaque matin, administration oblige- dût se résigner à tenter de suivre son sémillant destinataire.
Traversant le pont sous les rafales furieuses du vent, l'échine aussi courbée que la muraille du dit pays, il ne put s’empêcher de hurler à l’ouragan d’une voix haut perchée.
« TU VISES MAL ! »
Son cri s’éteignit sans un bruit lorsqu’une bourrasque le précipita des hauteurs du mât.
Regardant avec anxiété sa propre voix se casser sur le plancher vermoulu de la caravelle, il continua sa folle traversée à travers le bateau, sous les protestations de divers murs outrés d’une telle insolence.
Le capitaine se trouvait dans sa cabine. Assis à table –il n’y avait pas de chaises- il tenait à la main une énorme lettre.
« Un peu de thé? Hélas, je n’ai plus de asses pour le boire. »
« J’ai une lettre pour vous ! »
L’abalam fit la moue, frisant de justesse l'érotisme pour rester dans le mécontentement.
Une lettre? Il n’ya que ça ici, vous ne les voyez pas? A E I U O X ! Facile. F A C I L E.
Motus? Mais nous allons à l’arrière de gros ennuis, que dis je, nous perdons à notre course. Ou l’inverse. En tout cas, je vois dans les abîmes éthérées de mon marc de café que nous tomberons sur une tuile qui n’est pas une brique, foi de franc maçon !
L’Abalam lui tendit un foie posé sur une assiette avec un sourire candide, provenant probablement d’un cadavre différent que l’organe en question.
Dehors, le ciel s’orangea tellement qu’il fut épluché, les vagues ondulèrent, brandissant leurs lames vers le navire dans de longues menaces, l’écume aux lèvres. Le capitaine fit la roue.
(Cet r facétieux habilement détourné, nous évitons encore une fois de tomber dans le scabreux.)
Franchement mon vieux, ne faites jamais confiance à une vague. Elles manquent de précision, c’est affreux. Et je nous vous parle pas des dégâts qu’elles provoquent dans l’immobilier.
Mais tiens…Ne serait point la le strident sifflement qui sous le souffle souffrant d’une mer déchaînée annonce, lugubre, une chute d’aspirine?
L’alka seltzer traversa les cieux avant de s’enfoncer dans les flots en colère, et pour le coup, légèrement assomés. Il eut l’effet d’une bombe nucléaire. L’eau se mit instinctivement à bouillir de rage sous le coup de l'affront. O râge, désespoir, vieillesse ennemie et perfides huitres marines.
Soulevés, projetés, portés par des bulles aux dialogues abscons – Hergé lui même n’en aurait pas voulu – Kraag et son destinataire furent ballotés jusqu’au confins du monde connu, constitué en un rebord, tandis que leur fier vaisseau coulait à pic avec la belle vaisselle.
"Ma lettre !"
S’écria le pauvre Baalberith, consciencieux et professionnel dans toutes les situations.
"Laquelle? Il y’en a un alphabet ! Mais laissons la vos désirs d’orthographes, très cher, nous nageons désormais en pleine sémantique, bien qu’elle soit bien plus moderne que son appellation ne le laissa supposer."
"Mais…"
"Juin? Allons, allons – Mais où? Preuve que votre mais a de l’utilité – cessez donc vos jeux infantiles. Ne sommes nous point dans la tourmente pétillante d’un monceau d’aspirine? Vous devriez savoir que dans ce genre de situation, si le pire n’est pas à venir, il ne viendra pas. Malheureusement pour nous, je crois bien l’entrapercevoir sur la liste des invités."
Soudain, une baleine émergea des profondeurs du Verre, énorme, blanche et suintante, soulevant encore plus haut les rescapés de la médecine moderne, avant de les projeter à nouveau vers le centre mousseux. Alors que Kraag s’abimait dans l’onde furieuse sous l’effet de quelques coups de poings mouillés, l’Abalam réussissait l’exploit de retomber sur le cétacé.
"C’est assez ! Immonde créature, depuis trop longtemps tu terrorises les océans, faisant fi des sommes astronomiques qu’ils déboursent des lors en psychothérapie dans les fauteuils en cuir d’étoiles freudiennes !"
Le harpon brandit mais sobre, le démon se mit à rire aux éclats de Verre fendillé. Au bord de la noyade, mais point du récipient, Kraag commençait quand à lui à couler, risquant probablement de finir par faire des tâches.
Sa courte vie lui repassa devant les yeux, manœuvrant un kayak avec l’aide d’une porte blanche marquée d’un K doré, et lui fit tristement un petit signe de la main.
Et soudain Kraag comprit. Attrapant une lettre, le démon qu’on appellerait Raag pour le reste de ses jours la lança de toutes ses forces l’Akham isolé.
Souriant, celui ci la mit dans sa poche avec un petit clin d’œil alors que le Baalberith réussissait miraculeusement à rejoindre l’embarcation de sa vie et à passer la porte.
Lorsqu'il se retourna, haletant et trempé, vers la porte qui menait à l'enfer dans l'enfer, Raag ne fut même pas surpris de voir que l'inscription qui y figurait avait changé. Des énormes lettres dorées étincelaient sous les lumières du couloir. Elles ne formaient qu'un simple nom.
Karol.