07-14-2006, 08:49 AM
Le coup de Strygs fut vif et précis, réduisant la douleur provoquée par ses blessures abdominales à sa plus simple expression.
- Me voilà donc de retour aux enfers… ce lieu de ténèbres où brûlent les flammes éternelles qui n’éclairent pas.
Le passage de l’Achéron lui laisse quelque répit pour méditer sur les évènements récents.
- Strygs ne m’a pas renvoyée ici, ni Axe d’ailleurs, et s’il s’agissait bien d’une décision de l’Administration j’en suis la seule responsable. J’aurais dû me plier aux desiderata de l’institution suprême, même si celles-ci s’écartaient de mes convictions propres. C’était mon rôle de Chevalier du Jugement.
Moriarty serre les poings et frappe violemment l’embarcation qui assure la traversée du fleuve sans fond.
- Mais comment l’Administration a-t-elle pu se laisser abuser de la sorte par ce détraqué? hurle-t-elle.
Seul le silence lugubre régnant en ces lieux vient répondre à son éclat de voix… jusqu’à ce que l’étrange créature encapuchonnée qui mène la barque s’adresse à elle.
- Tu t’es laissée abuser, Chevalier Moriarty. Toi seule a peu à peu développé les troubles obsessionnels qui ont aveuglé ton jugement et ont eu raison de toi. Cette frénésie qui s’est emparée de toi t’a empêché d’observer un fait essentiel : malgré son arrivée récente dans la ville qui t’était dévolue, ce démon que tu n’as eu de cesse de traquer a accompli de grandes choses… alors que toi tu n’étais plus que l’ombre de la démone crainte et respectée que tu fût jadis. Comment l’Administration Démoniaque pouvait-elle poser un autre choix que celui de ton retour dans les ténèbres ?
Un léger choc : le frêle esquif vient de venir accoster la terre ferme. Bien que plongée dans la pénombre, la démone distingue parfaitement les lieux :un sol rougeâtre mêlé de braises incandescentes et de cendres…de gigantesques tours de granit noir, d’où veillent de terrifiantes sentinelles sur de funèbres cortèges des damnés enchaînés… des cris atroces et de funestes complaintes émanant de sombres oubliettes creusées grossièrement à même la roche… un air vicié chargé de soufre… et cette chaleur suffocante.
Moriarty descend lentement de la barque et pose pied à terre, le sol ardent lui brûlant aussitôt la plante des pieds. Deux imposantes créatures hybrides, au bec crochu et aux cornes redoutables, viennent d’un pas lourd et décidé dans sa direction. L’une d’entre elles porte des chaînes, qui lui sont certainement destinée.
Malgré ses efforts surréels pour demeurer droite et digne, le Chevalier déchu tombe à genoux, la tête entre les mains.
- Qu’ai-je donc fait ? bredouille-t-elle.
Alors que les deux colosses viennent se flanquer à ses côtés, la relèvent de force et la mettent aux fers, Moriarty jette un ultime regard vers le haut. Aussitôt sa besogne terminée, l’escorte emmène la démone vers l’obscure geôle qui lui servira de demeure pour les siècles à venir. N’opposant aucune résistance, elle se contente de murmurer :
- Strygs, ne commet pas la même erreur que moi ...
(fin de la Chronique)
- Me voilà donc de retour aux enfers… ce lieu de ténèbres où brûlent les flammes éternelles qui n’éclairent pas.
Le passage de l’Achéron lui laisse quelque répit pour méditer sur les évènements récents.
- Strygs ne m’a pas renvoyée ici, ni Axe d’ailleurs, et s’il s’agissait bien d’une décision de l’Administration j’en suis la seule responsable. J’aurais dû me plier aux desiderata de l’institution suprême, même si celles-ci s’écartaient de mes convictions propres. C’était mon rôle de Chevalier du Jugement.
Moriarty serre les poings et frappe violemment l’embarcation qui assure la traversée du fleuve sans fond.
- Mais comment l’Administration a-t-elle pu se laisser abuser de la sorte par ce détraqué? hurle-t-elle.
Seul le silence lugubre régnant en ces lieux vient répondre à son éclat de voix… jusqu’à ce que l’étrange créature encapuchonnée qui mène la barque s’adresse à elle.
- Tu t’es laissée abuser, Chevalier Moriarty. Toi seule a peu à peu développé les troubles obsessionnels qui ont aveuglé ton jugement et ont eu raison de toi. Cette frénésie qui s’est emparée de toi t’a empêché d’observer un fait essentiel : malgré son arrivée récente dans la ville qui t’était dévolue, ce démon que tu n’as eu de cesse de traquer a accompli de grandes choses… alors que toi tu n’étais plus que l’ombre de la démone crainte et respectée que tu fût jadis. Comment l’Administration Démoniaque pouvait-elle poser un autre choix que celui de ton retour dans les ténèbres ?
Un léger choc : le frêle esquif vient de venir accoster la terre ferme. Bien que plongée dans la pénombre, la démone distingue parfaitement les lieux :un sol rougeâtre mêlé de braises incandescentes et de cendres…de gigantesques tours de granit noir, d’où veillent de terrifiantes sentinelles sur de funèbres cortèges des damnés enchaînés… des cris atroces et de funestes complaintes émanant de sombres oubliettes creusées grossièrement à même la roche… un air vicié chargé de soufre… et cette chaleur suffocante.
Moriarty descend lentement de la barque et pose pied à terre, le sol ardent lui brûlant aussitôt la plante des pieds. Deux imposantes créatures hybrides, au bec crochu et aux cornes redoutables, viennent d’un pas lourd et décidé dans sa direction. L’une d’entre elles porte des chaînes, qui lui sont certainement destinée.
Malgré ses efforts surréels pour demeurer droite et digne, le Chevalier déchu tombe à genoux, la tête entre les mains.
- Qu’ai-je donc fait ? bredouille-t-elle.
Alors que les deux colosses viennent se flanquer à ses côtés, la relèvent de force et la mettent aux fers, Moriarty jette un ultime regard vers le haut. Aussitôt sa besogne terminée, l’escorte emmène la démone vers l’obscure geôle qui lui servira de demeure pour les siècles à venir. N’opposant aucune résistance, elle se contente de murmurer :
- Strygs, ne commet pas la même erreur que moi ...
(fin de la Chronique)