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Daniel
#1
http://www.liberation.fr/page.php?Article=373749

Quote:Hobby. Jeu de piste ponctué de pauses bière, le «hash» réunit essentiellement des expatriés.
Boire ou courir, il ne faut pas choisir

par Ondine MILLOT
QUOTIDIEN : lundi 10 avril 2006



C'est un tourbillon d'accolades, de bises et de claques dans le dos, un infernal et chaleureux cyclone de présentations où, projeté de bras en bras, on ne parvient à saisir aucun nom. En adoptant le babil franglais, qui semble être la langue officielle des présents, on tente de faire répéter. «Moi c'est Green Pussy, elle Blond Ass et lui Arrogant Bastard», reprend un solide gaillard brun. Même s'il semble peu probable que «minou vert», «cul blond» et «bâtard arrogant» soient les prénoms de baptême de ces personnes, on n'ose réclamer d'autre explication. «C'est nos noms de "hash"», vient à la rescousse Alka Seltzer, alias Alexandra. Jolie blonde d'une trentaine d'années, Alexandra est conseillère financière aux heures ouvrables, infatigable fêtarde et militante multiassociative le reste du temps. C'est elle la responsable de notre présence ici, sur ce parking de la gare RER de Meudon-Val-Fleury (Hauts-de-Seine), en ce premier dimanche d'avril, en compagnie d'une bande de fous en jogging. «Tu verras, le "hash" c'est sympa, avait résumé Alexandra en guise d'appât. On court dans la forêt en suivant des traces de farine tout en buvant des bières cachées sur le parcours.»

Lièvre et chiens. Malgré l'attrait de cette présentation, on a d'abord cherché à en savoir plus. Première surprise, sur le Net : la découverte d'innombrables sites, de tous pays, consacrés au «hash», ou, pour employer le terme complet, aux Hash House Harriers. Ce nom intraduisible renvoie aux origines de cette coterie et permet d'en saisir un peu mieux le principe. Hash House est le surnom d'un restaurant où se réunissaient des colons britanniques à Kuala Lumpur (Malaisie) vers 1940. Harriers signifie «meute» et les trois mots réunis désignent le «petit jeu» inventé par ces colons pour tromper le temps. Inspirés par un sport traditionnel anglais, le Hare & Hounds (lièvre et chiens), ils en conservèrent le principe (un ou deux «lièvres» partent en traçant un parcours, les autres se lancent à leur poursuite) tout en l'agrémentant de beer stops (pauses bière) et de divers rituels prétextes à pochetronade. Eparpillés après la guerre dans différentes parties du globe, les colons de Kuala Lumpur firent ensuite découvrir leur hobby : la carrière internationale du «hash» était lancée. Aujourd'hui, on compte 1 700 «hash groups» répartis dans 180 pays.

«Il y a toujours une grande majorité d'expats chez les "hashers"», explique Green Pussy, lui-même citoyen britannique résidant depuis dix ans à Paris. Il est 14 h 30. La troupe d'une vingtaine de participants a rejoint le point de départ, en lisière de la forêt de Meudon. Tous en cercle, ils écoutent les instructions d'Alka Seltzer et de Pierrot Colada, les deux «lièvres» qui ont tracé le parcours pendant la matinée. «Trois points de farine, vous êtes sur la bonne piste, dit Alexandra, une croix ou une flèche retournée, vous vous êtes trompés.» Quatre groupes s'élancent dans quatre directions différentes. Quelques minutes plus tard, on entend crier dans les fourrés : «On call !» «Ça veut dire qu'ils ont trouvé la piste, explique Ursula, alias «Likes a long one» («elle aime les longues»). On doit courir tous ensemble, donc à chaque fois qu'on trouve le bon chemin on appelle les autres.»

Les points de farine mènent dans les sous-bois, gravissent des côtes glissantes et dévalent des sillons épineux. A chaque intersection, symbolisée par un rond de farine, les hashers se dispersent, jusqu'au fameux cri de ralliement «On call !». «On, on !» hurle le reste de la troupe en se précipitant. Bondissant de talus en talus, Ursula poursuit ses explications. «Sur Paris, on est 80 à 90 hashers. Il y a le groupe Sans Clue, qui court le dimanche dans les forêts, et le Paris Hash, qui court surtout en ville. Mais il y a aussi plein d'autres groupes en Bretagne, à Toulouse...»

«Avant, je m'ennuyais». Originaire de Bavière, Ursula a connu le «hash» deux ans après son arrivée en France, par une amie russe. «Avant, je m'ennuyais, j'avais beaucoup de mal à rencontrer des gens, dit-elle. Au "hash", j'ai rencontré mon copain, et ma bande d'amis.» A ses côtés, un jogger bondissant opine : «Je voyage beaucoup pour mon travail, dit-il, et à chaque fois, je me fais un "hash" !» Tiger Woody, alias Joseph, débarque tout juste de Houston, au Texas. «J'ai trouvé les indications sur Internet, et je suis venu !» jubile-t-il. Un peu plus loin sur le parcours, on croise deux autres Américains, eux aussi «de passage» à Paris pour affaires. «C'est le principe, on a toujours des invités qui débarquent, dit Green Pussy. Et nous aussi, quand on voyage, on se fait les "hash" du coin. Le "hash" est ouvert à tous. Il n'y a pas de statut d'association, pas de conditions d'adhésion. Ceux qui organisent s'occupent à tour de rôle de la nourriture et de la bière, et les autres leur donnent un peu d'argent pour les rembourser. La seule règle, c'est qu'on ne parle ni boulot, ni religion, ni politique.»

Baptêmes. Une heure et demie plus tard, après moult égarements dans les sous-bois, une pause bière où chaque participant descend consciencieusement sa canette, la troupe atteint le point d'arrivée. Au milieu d'un talus herbeux, les hashers forment un cercle. «C'est là qu'on fait parfois les baptêmes, souffle Ursula. On shampouine les cheveux du nouveau avec de la bière et de la farine, et on lui donne un nom de "hash" qui rappelle une petite anecdote. Il y a parfois des jeux de mots sexuels, mais ce n'est jamais vulgaire, insiste celle que ses amis ont baptisée "elle aime les longues". Mon nom, c'est parce que j'aime les longues courses.»

Aujourd'hui, aucun «nouveau» ne semble candidat au baptême. «On a le choix, personne n'est jamais forcé», dit Alexandra. On passe donc à la cérémonie des down down : les hashers ayant commis une prétendue «faute» doivent chacun leur tour boire un verre de bière au centre du cercle, encouragés par des hymnes «hash». «Animal lover, un down down pour avoir sorti ton portable pendant la course !», ordonne Green Pussy, maître de cérémonie. «Blond Ass, un down down pour avoir failli oublier de t'occuper de la nourriture !» Mais la faute suprême a été commise par Green Pussy lui-même : il a des chaussures neuves. La sanction est immuable : il doit verser une bière dans sa basket et la boire. Presque sans se faire prier, il s'exécute. Autour du cercle des hashers se forme un second attroupement : celui des promeneurs du dimanche qui, immobiles et interdits, observent la scène en écarquillant les yeux.

Rens. : http://schhh.free.fr/
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Daniel - by Vik - 04-14-2006, 07:23 AM
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