04-09-2006, 08:09 PM
Trouvé sur un blog. C'est méchant ... c'est pour ça que c'est drôle :
Quote:Prenez 100 boules puantes, achetées sur Internet. Puis un cubi de Bordeaux partagé avec quelques amis pour se mettre dans l’ambiance. Ajoutez-y un déguisement pour se fondre dans la masse. J’en conviens, sur ce dernier point, c’est facile. Il suffit de mettre les guenilles les plus laides, les chiffons dont on se sert pour faire la poussière par exemple, bref de porter ce que même un orphelin angolais ne voudrait pas porter. Et nous voilà partis pour un attentat dans la galerie des amphis de l’Université Pierre Mendès-France, fleur au fusil. Cet endroit est en effet le repère nocturne des bourgeois qui bloquent actuellement le campus.
La bataille risquait d’être rude. On nous avait prévenus qu’il y avait des skins rouges avec des chiens et des barres de fer. C’était en réalité vraiment exagéré. Trois CRS suffiraient à dégager ce tas d’étrons. Tous plus mous et plus stupides les uns que les autres. La déception du guerrier qui ne trouve pas d’ennemi à sa taille est en train de m’assaillir.
Bref. Ne pas faillir. Penser uniquement à l’objectif. Nous appliquerons donc la tactique de la chasse à la cigale que Mond des Parpaillous explique au jeune Marcel dans « La Gloire de mon Père ». S’approcher progressivement en veillant à laisser les bourgeois s’accommoder à notre présence entre chaque pose.
Première pose, autour du feu, en dehors de la galerie. Remarquons que les arbres du jardin ont été arrachés à l’occasion. On discute. On parle de manif. « Vous y étiez ? ». « Oh oui ont les as toutes faites. C’est vraiment des connards ces CRS. C’est vraiment une sale race », répondons-nous en cœur. « Claire ! ». Ca passe velours. Mieux que si on avait remplacé CRS par « nègre » ou « bougnoule ». Bon choix stratégique. bla-bla-bla bla-bla-bla. Nous endormons le poisson encore quelques temps.
Passons à l’intérieur. Le lieu est ravagé. Pour ceux qui n’ont pas encore vu l’étendu des dégâts : http://blokeursquatteur.blogourt.fr/. A la limite tant mieux. Sachant que cette fac a déjà de graves difficultés financières, elle risque de ne pas pouvoir mettre autant de moyens l’année prochaine dans certaines filières productrices de bobos à la chaîne telles que la sociologie, la psychologie et autre glandologie.
Nous attrapons un paquet de cartes qui traîne et nous commençons à jouer. Au whist évidemment. Sur ce, une furie hystérique s’approche de nous avec quelques copains armés d’extincteurs. « Zut, on s’est fait repéré ! » me dis-je. « Eh ! Toi ! enlève ta couronne. On est tous égaux ici. Y’a pas de chef. ». Ouf ! Elle parle de la couronne en carton qu’un ami avait eu le bon goût de se mettre sur la tête histoire de montrer que même en guenille on garde un port digne. Voici donc que Madame l’attrape, la déchire et la jette à terre. Moi, pensant sortir l’argument qui finira de les amadouer, je prends le roi de trèfle de mon jeu de carte et le déchire devant ses yeux en criant « Ouais. Mort au Roi ». Raté. La gourgandine se brusque. « Eh mais qu’est-ce que tu fais. Il est à toi ce jeu ? ». Elle me chie un obus parce que je viens de déchirer une carte. Je m’attaque au jeu, je touche l’Homo Festivus (que ton âme repose en paix, l’ami Murray!) en plein cœur. On ne déchire pas un jeu de cartes. Des bâtiments publics, ça, pas de problèmes. On s’y ennuie. Mais le paquet de cartes d’un des camarades (de jeu ?) alors, ça, non ! Bien évidemment je ne lui revoie pas sa vilenie à la figure, je trouve une parade. N’oublions pas le but pour lequel nous sommes venus. « T’inquiètes », rétorquai-je, « c’est le mien de paquet». La pouf se calme et continue sa ronde. Elle aurait pu continuer par un « Rien n’est à personne ici ». Mais je crois qu’elle a eu assez d’émotion pour ce soir.
On passe à l’exposition de photos diverses et de textes en tout genre dont la teneur n’est pas vraiment inspirée par Chateaubriand. Dommage. Un punk trafique un truc sur son ordinateur portable et « pose du son ». Son quoi !!! Son portable ??? Un ordinateur portable tout beau, pas bousillé comme les ordinateurs mis gracieusement à la disposition des élèves qui n’ont peut-être pas Internet chez eux ? Il est vrai que ces connards bossent de toute façon pour le Grand Capital. Mais quand même. Ce ramassis de, de, de, de, de tout ce qu’on peut trouver de plus laid et de plus nauséabond, exhibe joyeusement son portable dans l’indifférence la plus générale. J’ai envie d’aller lui exploser son joujou à ce gamin gâté et de lui faire bouffer, pièces par pièces. Mais c’est un peu fachooo. Et puis on n’est pas venu pour ça. Un peu de rigueur.
Nous arrivons aux toilettes. Une va-nu-pied est en train de les nettoyer avec ferveur. Finalement, elle a dû se rendre compte que ça commençait à sentir la fiente. Alors solidaire avec Lili qui venait de Somalie dans ce pays de méchants blancs racistes, elle récure. Elle se débrouille bien d’ailleurs. J’ai envie de lui demander si je peux l’acheter pour qu’elle vienne faire le ménage chez moi. Mais, prudence, elle risquerait de me prendre elle aussi pour un fachoooo et de faire capoter l’opération. Et puis en fait, j’avais encore une légère appréhension concernant cette dernière. J’avais peur que la puanteur soit déjà installée et que l’attaque soit en réalité inutile. Je suis donc rassuré. « Vas-y ma vilaine, nettoie, nettoie ! ».
Le bourgeois ne nous voit plus, ne nous sent plus, il s’est habitué à nous. C’est le moment de nous réunir avant d’agir. Nous trouvons un amphi vide pour préparer l’attaque. Outre le fait qu’il est lui aussi ravagé, un détail amusant attire mon attention. Un Trivial Poursuite trône sur ce qui devait être le bureau du professeur. A la place d’un cours de sociologie leur permettant, au moins, d’appréhender, même de loin, la pensée de ceux qui ont pensé avant eux leur « révolution », ceux sans qui rien n’aurait été possible, ces abrutis préfèrent perdre leur temps à répondre à des questions de culture générale. Ah, Karl, si t’avais su, tu t’aurais tu.
C’est parti. Baïonnette au canon, gloire à la Nation ! Nous nous répartissons joyeusement aux quatre coins de la Galerie des Amphis. Sacs de couchages, cuisine, salle de récréation, salle des anarchistes, atelier peinture, rien n’est épargné. Nous répandons gracieusement la mauvaise odeur. L’attaque est éclair, un vrai blitzkrieg. Ils n’ont pas le temps de comprendre que déjà l’ambiance est insoutenable. Une fille crie qu’elle est sur le point de vomir mais nous quittons déjà les lieux.
Vive le Roi.