09-26-2007, 12:47 PM
"Oh my… Oh my GOD !! BLEUAAAAARGH ! "
Stewart Garwood, Albuquerque’s Coroner, sur la scene du "Massacre des entrepots Callahan"
Chapitre XI : the Callahan’s Warehouse Massacre
Les deux démons couraient sous la pluie battante.
Ils se ruerent dans la Thunderbird de location, Srajitas manquant de perdre son sombrero en passant la portiere, et soufflerent quelques instants.
Les vitres rendues opaques par la pluie battante conférait une certaine intimité a l’habitacle. Apres avoir enclenché l’allume-cigare, Malback se retourna vers celui qui devait devenir bien plus tard, dans une autre vie, un super pote.
"Ok, je pense qu’il est temps que tu m’en dises un peu plus mec, parce que pour l’instant a part des tentatives de meurtre échouées j’ai pas beaucoup d’indices. Par contre les mecs qui veulent ma peau ont l’air encore plus au courant que ceux qui m’ont filé cette mission moisie, et ca commence a me taper sur le systeme."
Le gradé de Baal offrit une cigarette a Srajitas, mais celui-ci la déclina pour sortir un cigarillo visiblement artisanal de sa poche. L’odeur qui envahit la voiture lorsqu’ils se mirent a fumer, mélange de sueur, de tabac et de fringues trempés, n’était pas sans rappeler celle de la loge des Guns’n’Roses apres un concert.
"Si, Gringo. Y’ai aussi dou echappé a la Muerte plous d’oune fois ces dernieres semaines. Mais, y’en sais beaucoup plous que toi pour lé moment.
Il y a oune anye dé Yean-Louc, y’ignoré son nom, mais c’est oune puta madre dé psychopathe. Il est dévénou fou a lier souite a oune histoire bizarre pendant la séconde guerre moundiale, en Allemandie. On sais pas exactément cé qui loui est arrivé, mais il a disparou lé 30 avril 1945… soit lé your dé la mort d’Hitler, courieux, no ?
Pouis il a réfait sourface aux States il y a oune quinzaine d’années, meme si au débout on né savait pas qué c’était loui. Les Dominicains ont fait oune enquete sour lui, a la souite dés laquelle il a été déclaré “outlaw”, rénégat. Sans pouvoir loui mettre la main déssous et le faire rétourner au Paradis pour youyement.
L’affaire a été étouffée pour des raisons politiques mais nous, on l’a rétrouvé, hé hé hé. En récoupant d’autres enquetes dé mes services, sour des démons rénégats, on a pou établir qu’il était lé cerveau d’oune puta madre d’organisation, planquée au Nevada, régroupant des anyes et des démonos, tous rénégats, et dé nombreux houmains. Caraï, a mon avis c’est une armée dé Démonos de combat sous amphetamines qu’il faut envoyer la-bas pour tout nettoyer, mais lé Big Boss il a décidé que ca serait nous deux, cabron."
Les deux démons se regarderent quelques instants dans les yeux, puis a la meme seconde eclaterent de rire.
"Putain, on est dans la merde en fait."
"Si Senor, et yé souis pas sour qué la promozione soit pour bientot, dans cé yenre d’histoire a la moindre corones dans la soupe, on est tous les deux familiers."
"Non. Je fais confiance au Jugement de Satan, il a toujours su récompenser ceux qui le servaient bien. On va aller au Nevada, niquer la tete de ces fils de putes, renvoyer un max de déchets en Enfer et au Paradis, et faire un chic rapport qui va nous apporter gloire et fortune."
"Tou connais pas bien la boutique, amigo. Mais yé veux pas casser tes reves. T’as oune plan ?"
"Ca se pourrait bien. Il nous faut des armes. Beaucoup d’armes."
"Ca c’est un plan comme yé les aime. Ca tombe bien, lé hiro dé puta qué yé tortourais tout a l’heure il avait ca sour loui…"
Le démon d’Andromalius exhiba un portefeuille don’t il sortit une petite clé a laquelle était attachée une étiquette :
"Génial, ca c’est du pot. Et ou elle se trouve ?"
Le mexicain fouilla dans le portefeuille et en sortit une carte d’acces magnetique sur laquelle une tete de vache souriante était dessinée, juste sous l’inscription : WH5.
"Yé crois qué c’est lé symbole dé la compagnie “Callahan Foods”, une abattoir qui prépare des steacks pour l’indoustrie dou fast-food. C’est oune endroit glauque a souhait, parfait pour continouer notre enquete".
"Ouais, faut croire que le scénariste a pas trop envie de se casser le cul… On y va".
La Thunderbird vrombit lorsque Malback démarra, ses phares pénétrant a peine les murs de pluie qui continuaient a s’abattre. Les graviers crisserent sous les pneus de la voiture lorsqu’elle s’élanca, tandis que les éclairs zebraient le ciel pour rajouter de l’ambiance dramatique et inquiétante.
************************************************
La nuit était déja bien entamée lorsque la Ford arriva en vue des abattoirs Callahan.
Seul point lumineux de cette zone industrielle déserte, le logo de la société dessiné au néon : une tete de vache en train de se marrer, tandis qu’une tronconneuse s’abattait sur son cou, alternant les positions haute et basse.
Les entrepots étaient cernés d’une haute grille au sommet de laquelle dansaient plusieurs rouleaux de fil-de-fer barbelé.
Les deux démons se garerent a proximité, contournerent le poste de garde qui jouxtait le parking, et se fondirent parmi les ombres de la nuit.
"Y’espere qu’ils ont pas dé cameras video…"
"Avec cette pluie je doute qu’ils voient grand chose de toute maniere. Allons-y."
Malback fit jaillir ses griffes et trancha brutalement une portion du grillage, permettant aux deux démons de se faufiler a l’interieur. Courant tete baissée sous la pluie battante, ils se rapprocherent des premiers batiments.
Un panneau indicateur renvoyait vers les différentes zones du site : Slaughterhouse, Warehouse, Import/Export Management, Human Ressources, etc…
"WH5, ca doit etre pour Warehouse 5, l’entrepot numero 5."
Srajitas poussa soudain Malback contre le mur, lui faisant signe de se taire. Une jeep passa a proximité du batiment contre lequel ils se trouvaient, balayant la zone avec un faisceau lumineux monté sur la portiere. Le disque passa pret d’eux sans les découvrir, et la voiture s’éloigna.
"Caraï, l’endroit est gardé. Vamos, nous ne sommes plus tres loin."
Quelques minutes plus tard, ils arriverent pret de l’entrepot n°5, un énorme hangar contigu de l’abattoir n°5. La carte d’acces leur ouvrit la porte sans difficulté, et ils penetrerent dans le batiment, inconscients du fait qu’une petite lumiere s’était mise a clignoter dans le poste des vigiles de la zone.
D’immenses colonnes de palettes étaient entreposées la, chacune comprenant une étiquette indiquant le destinataire : Mc Donald’s, Burger King, Big Cahuna Burger, Happy Burger, Whoopa-Choopa Burger, Crusty Burger, et bien d’autres labels dont la renommée en matiere de gastronomie rapide et bon marché n’était plus a faire.
Le reste du batiment se partageait entre les tapis roulants qui délivraient les caisses conditionnées, et quelques bureaux en préfabriqué destinés probablement a la gestion des stocks.
Les deux démons fouillerent la zone, sans trouver quoi que ce soit de convaincant. L’un des tiroirs d’un bureau posssedait une serrure, ce qui excita leur curiosité, mais en il n’était pas vérouillé, et ils s’apercurent qu’il ne contenait que des papiers sans importance. Apres une vingtaine de minute passées a éplucher des feuilles de compte et des bordereaux de livraison, Malback passa une main lasse dans ses cheveux trempés.
"Fuck, il semblerait bien que nous fassions fausse route."
Srajitas opina du sombrero.
"Mmh, il y a encore l’abattoir d’a coté, on peut y faire un t…"
Il laissa sa phrase en suspens, pretant l’oreillle. Malgré le roulement de la pluie sur le toit de toles, un bruit de moteur se faisait entendre de plus en plus clairement. Le mexicain dégaina son colt, tandis que le Baalite remettait rapidement en place les papiers éparpillés dans le bureau.
A peine les deux comperes étaient-ils revenus dans l’entrepot que la haute porte métallique du hangar vola en éclat, laissant passer deux fourgon blindés qui s’arreterent dans un crissement de pneux en dérapant. Le deuxieme camion renversa une pile de caisse de viande hachée, deversant la barbaque dans un "sprotch" peu apetissant.
"Je sens que notre enquete prend un tour nouveau", glissa le démon a son collegue.
Les portes des fourgons s’ouvrirent dans un "blang" sonore, et une dizaine d’hommes descendirent de chaque véhicule au pas de course – crane rasé, bombers, futal trop court et rangers cirées. Tous étaient armés, soient de petits pistolets mitrailleurs ou d’armes de poing, soit de battes et autres lames artisanales.
Abrités tant bien que mal derriere les portes du fourgon, des caisses et autres colonnes du hangar, ils mirent en joue les deux démons dans un cliquetis d’armes purement hollywoodien.
"Ok, ok… Bon, pas de panique, si ca se trouve c’est juste une bande de SHARPs venu se faire un concert sauvage de rocksteady, nan ?"
Srajitas n’eut pas le temps de répondre a Malback qu’il était vraiment con parfois, car la verriere du toit du hangar explosa, laissant descendre une autre vingtaine de skins en rappel sur des filins. Les hommes atterrirent en cercle autour des deux démons, les braquant de leurs fusils a pompe, revolvers automatiques et autres uzis. Plusieurs d’entre eux arboraient des logos “White Power”, des brassards néo-nazis, des croix gammées et symboles SS.
"Bon, je crois que c’est mort pour le concert de rocksteady…"
A proximité des camions, celui qui semblait etre le chef (un grand type maigre avec une scarification dessinant les lettres “SS” sur le front), hurla aux deux démons de rester immobiles, et de jeter leurs armes.
"Caraï, et comment yé yete mon arme si yé peux pas bouyer, hein ? Cabron…"
Le "chef" hésita un instant.
"Hum, ok, alors jetez vos armes et ensuite a plat ventre ! Vous autres, fouillez les !"
A contre-coeur, Srajitas fit pivoter son revolver, le présentant crosse en avant au skin venant vers lui.
"Y’espere qué tou a oune souper idée maintenant, Gringo", souffla-t-il a Malback.
Le Baalite faisait travailler ses méninges a vitesse grand V. Aptitude rare pour un démon de sa condition. Soudain, il eut une idée, comme cela lui arrivait souvent dans les situations critiques ou sa vie était en danger.
Alors que le cercle de skins se resserait lentement sur eux, il tendit brutalement la main a plat en avant, dans une imitation de salut hitlérien.
"HEIL HITLER !!"
Mus par un reflexe pavlovien, tous les skins de l’entrepot se mirent au garde a vous, bras tendu, criant d’une meme voix :
"HEIL HITLER !!"
Cette erreur grossiere de leur part donna a nos deux héros la seconde nécessaire a leur sortie de crise ; le revolver de Srajitas se retrouva en un clin d’oeil dans sa position initiale, crachant le tonnerre. Le skin se trouvant face a lui eu le temps de voir sa main exploser avant que la balle ne lui fasse éclater le crane. Dans le meme temps, Malback pivotant sur lui-meme éventrait les deux adversaires les plus proches de lui.
Puis, d’un bond fabuleux, il se projeta sur une colonne qu’il entreprit de gravir aussi vite que possible, tandis que Srajitas disparaissait derriere une caisse, nettoyant son passage en abattant deux autres skins en une fraction de seconde.
Le groupe de néo-nazis sortit de sa stupeur (a l’exception des morts et des deux types regardant leurs intestins se déverser au sol) et commenca a tirer. Une grele de balles entoura les deux démons dans leur fuite. Voyant qu’ils avaient loupé leurs cibles, les skins se ruerent a leur poursuite.
Bondissant telle une panthere démoniaque de poutre métallique en poutre métallique, Malback arriva a creuser la distance avec ses poursuivants au sol, mais sachant tres bien qu’une balle mal placée suffirait a abreger sa mission définitivement. Il apercut Srajitas en-bas, glissant de caisse en caisse, tirant derriere lui afin de ralentir ses suiveurs.
L’Andromalius arriva enfin a la porte de sécurité donnant sur l’abattoir mitoyen, fini de vider son barillet derriere lui et franchit la porte. Malback quant a lui défonca une grille d’aération et s’y engouffra, arrivant également apres quelques reptations dans l’abattoir.
Il redescendit au sol avec la souplesse d’un ninja alors que Srajitas finissait de barricader la porte.
"Caraï, ca va pas ténir tres longtemps… Mais yé crois qu’il y a oune sortie dé l’autre coté dou batiment."
Tout en parlant, l’Andro rechargeait ses revolvers a une vitesse stupéfiante, d’un geste visiblement maitrisé depuis des éons. Malback avisa une hache d’incendie fixée au mur et s’en saisit machinalement. Derriere la porte, les cris retentissaient.
Tandis qu’une partie de la troupe faisait le tour du hangar pour prendre les démons a revers, quelques-uns tirerent a travers la porte, balancant suffisament de cartouche pour faire sauter la barricade de Srajitas. Lorsqu’ils penentrerent dans l’abattoir, celui-ci était silencieux et vide de toute présence.
Les skins se répartirent afin de fouiller méthodiquement la zone. Plusieurs rangées de carcasses de bovins étaient pendues a de gros crochets, au-dessus de rigoles charriant un mince ruisseau sanglant. Le froid qui régnait créait une vapeur glacée ondulant au niveau des genoux des hommes.
L’un des skins porta un talkie-walkie a ses levres et avertit ses compagnons a l’exterieur :
"Visibilité nulle, on les a perdus pour le moment. Faites gaffe, et prévenez lorsque le…"
L'homme s’arreta, baissa les yeux et regarda stupéfait le manche du couteau de lancer qui dépassait de son coeur. Il s’écroula sans un bruit. Un deuxieme éclat d’argent fendit l’air et un autre homme tomba dans un cri, portant les mains a sa gorge pour empecher les flots écarlates de s’échapper, en vain.
Les skins restants tentaient de repérer d’ou venait le coup, sans succes. L’un d’eux, un peu en avance des autres, cru voir l’une des carcasses bouger, et tira cinq balles au travers. La hache qui s’abattit violement dans son dos lui signala, mais trop tard, qu’il s’était trompé. Alertés par son cri d’agonie, les cinq tireurs restants s’approcherent, ne découvrant sur place que le corps sans vie de leur ancien compagnon pendu a un crochet de boucher. Le fait qu’ils formaient une cible facile ne leur vint pas tout de suite a l’esprit, et les cinq détonations qui suivirent les envoyerent au sol.
Huit skins restaient dans l’abattoir, mais isolés et apeurés, ce fut un jeu d’enfant pour les deux démons de s’en débarasser ; qui d’un jet de flamme, qui d’une balle entre les deux yeux, qui d’un crochet de boucher enfoncé dans la colonne vertébrale, qui d’une gorge tranchée en silence…
Le dernier survivant, haletant, reculait vers la sortie, couteau tendu devant lui. Il buta contre quelque chose, et se retourna dans un cri. Les dents en or de Srajitas lui souriaient méchament. Le skin n’eut pas le temps de porter son coup, car un ample mouvement circulaire de hache venait de le décapiter. Le corps tituba quelques instants, des flots de sang sortant irrégulierement de son cou, puis s’avachit aux pieds de Malback.
Couverts de sang, les deux démons soufflerent quelques instants.
"Bon, je pense qu’on en a buté une bonne moitié… Mais il reste ceux de dehors."
"Si, et ils vont pas tarder a etre dedans…"
Comme pour confirmer les dires du mexicain, des coups sourds résonnerent contre l’une des portes de l’abattoir.
Les deux démons filerent vers un long couloir qui les mena aux vestiaires du personnel… et vers un cul de sac. A la recherche d’une sortie, Srajitas tomba sur le local d’entretien, une foret de balais brosse lui tombant sur le coin de la figure.
Malback ouvrit prestement une autre porte mais elle donnait sur un débarras ne contenant qu’un fatras d’outils, cables et autres trucs inutiles. A moins que…
Tandis que le Baal fouillait hardiment, l’Andro entreprit de récuperer quelques bidons de détergents, savons liquide et produits décapants, les répandant dans le couloir aussi vite que possible. Un cri de victoire retentit derriere lui et il vit Malback brandissant fierement une tronconneuse éléctrique.
Les skins arrivaient. Voyant les deux démons pris au piege, ils se ruerent dans le couloir. Un jet de flammes accueillit les premiers, se propageant aux produits versés par l’Andromalius tout au long du couloir, prenant les skins au piege. Srajitas entreprit de vider ses barillets en direction de la masse informe et brulante des skins hurlant de douleur dans ce qui était devenu une antichambre de l'enfer.
Cinq d’entre eux, bondissant par dessus leurs compagnons, évitant miraculeusement les balles, arriverent au bout du couloir, et se précipiterent sur la porte. Celle-ci se referma brutalement, bloquant les bras et les mains des skins qui, fous de rage, le feu grondant derriere eux, essayaient de rentrer a tout prix.
Srajitas poussait de tout son poids contre la porte, mais galvanisés par la peur les skins gagnaient petit a petit quelques centimetres.
"Caramba, yé vais pas pouvoir les retenir longtemps !!"
Malback arriva enfin a démarrer sa tronconneuse, et dans un rire absolument démoniaque entreprit de libérer la porte en tranchant les membres bloqués dans l’ouverture. Le sang giclait abondamment sur son visage déformé par un rire dément. Un dernier bras bloquait la porte mais en tirant violement dessus, le démon parvint a l’arracher, et l’Andro put fermer la porte derriere lui.
**********************************************
Lorsque les hurlements cesserent, les deux démons ressortirent. Le sol était couvert de cadavres carbonisés, aux membres sectionnés, a la cervelle répandue contre les murs.
"Putain je vais salir mes pompes", grogna Malback.
Apres avoir escaladé tant bien que mal les corps, ils se retrouverent au milieu des carcasses de l’abattoir. Tout en se dirigeant vers la sortie, enjambeant a l’occasion un corps au crane rasé, Malback reflechissait. Il se frappa soudainement le front du plat de la main.
"Bon sang ! Mais c’est bien sur !"
Et couru en direction de l’entrepot, talonné par un Srajitas curieux.
Le Baal se rua a nouveau vers les bureaux, et s’arreta face a celui dont le tiroir leur avait paru suspect précedement.
"Regarde ; il y a bien une serrure mais pas de verrou ! J’ai été con de pas remarquer ca tout a l’heure…"
Malback sortit la petite clé récupérée sur le corps de l’ange tué par Srajitas (celle avec écrit "cache secrete avec plein d’armes" dessus) et fit jouer la serrure. Un déclic se fit entendre dans l’armoire derriere eux, et en l’ouvrant ils découvrirent une cache secrete avec plein d’armes.
Et surtout, un dossier dont la couverture leur fit briller les yeux.
En lettres capitales s’étalaient les mots suivants :
Les deux démons ricanerent un bon coup, et s'appretaient a quitter les lieux pour de bon lorsqu'une vois résonna dans leur dos.
"ON BOUGE PLUS !"
Couvert de sang, les vetements a moitié carbonisés, la tete encore fumante, le chef des skinheads se tenait dans l'encadrure de la porte, un fusil d'assaut entre les mains. Deux trainées sanglantes lui coulaient des oreilles, et il avait écopé d'une balle dans l'épaule.
"Maintenant, c'est moi qui vous nique, sales... sales juifs !!"
Poussant un cri guttural, il pressa la gachette.
Stewart Garwood, Albuquerque’s Coroner, sur la scene du "Massacre des entrepots Callahan"
Chapitre XI : the Callahan’s Warehouse Massacre
Les deux démons couraient sous la pluie battante.
Ils se ruerent dans la Thunderbird de location, Srajitas manquant de perdre son sombrero en passant la portiere, et soufflerent quelques instants.
Les vitres rendues opaques par la pluie battante conférait une certaine intimité a l’habitacle. Apres avoir enclenché l’allume-cigare, Malback se retourna vers celui qui devait devenir bien plus tard, dans une autre vie, un super pote.
"Ok, je pense qu’il est temps que tu m’en dises un peu plus mec, parce que pour l’instant a part des tentatives de meurtre échouées j’ai pas beaucoup d’indices. Par contre les mecs qui veulent ma peau ont l’air encore plus au courant que ceux qui m’ont filé cette mission moisie, et ca commence a me taper sur le systeme."
Le gradé de Baal offrit une cigarette a Srajitas, mais celui-ci la déclina pour sortir un cigarillo visiblement artisanal de sa poche. L’odeur qui envahit la voiture lorsqu’ils se mirent a fumer, mélange de sueur, de tabac et de fringues trempés, n’était pas sans rappeler celle de la loge des Guns’n’Roses apres un concert.
"Si, Gringo. Y’ai aussi dou echappé a la Muerte plous d’oune fois ces dernieres semaines. Mais, y’en sais beaucoup plous que toi pour lé moment.
Il y a oune anye dé Yean-Louc, y’ignoré son nom, mais c’est oune puta madre dé psychopathe. Il est dévénou fou a lier souite a oune histoire bizarre pendant la séconde guerre moundiale, en Allemandie. On sais pas exactément cé qui loui est arrivé, mais il a disparou lé 30 avril 1945… soit lé your dé la mort d’Hitler, courieux, no ?
Pouis il a réfait sourface aux States il y a oune quinzaine d’années, meme si au débout on né savait pas qué c’était loui. Les Dominicains ont fait oune enquete sour lui, a la souite dés laquelle il a été déclaré “outlaw”, rénégat. Sans pouvoir loui mettre la main déssous et le faire rétourner au Paradis pour youyement.
L’affaire a été étouffée pour des raisons politiques mais nous, on l’a rétrouvé, hé hé hé. En récoupant d’autres enquetes dé mes services, sour des démons rénégats, on a pou établir qu’il était lé cerveau d’oune puta madre d’organisation, planquée au Nevada, régroupant des anyes et des démonos, tous rénégats, et dé nombreux houmains. Caraï, a mon avis c’est une armée dé Démonos de combat sous amphetamines qu’il faut envoyer la-bas pour tout nettoyer, mais lé Big Boss il a décidé que ca serait nous deux, cabron."
Les deux démons se regarderent quelques instants dans les yeux, puis a la meme seconde eclaterent de rire.
"Putain, on est dans la merde en fait."
"Si Senor, et yé souis pas sour qué la promozione soit pour bientot, dans cé yenre d’histoire a la moindre corones dans la soupe, on est tous les deux familiers."
"Non. Je fais confiance au Jugement de Satan, il a toujours su récompenser ceux qui le servaient bien. On va aller au Nevada, niquer la tete de ces fils de putes, renvoyer un max de déchets en Enfer et au Paradis, et faire un chic rapport qui va nous apporter gloire et fortune."
"Tou connais pas bien la boutique, amigo. Mais yé veux pas casser tes reves. T’as oune plan ?"
"Ca se pourrait bien. Il nous faut des armes. Beaucoup d’armes."
"Ca c’est un plan comme yé les aime. Ca tombe bien, lé hiro dé puta qué yé tortourais tout a l’heure il avait ca sour loui…"
Le démon d’Andromalius exhiba un portefeuille don’t il sortit une petite clé a laquelle était attachée une étiquette :
Quote:Cache secrete avec plein d’armes
"Génial, ca c’est du pot. Et ou elle se trouve ?"
Le mexicain fouilla dans le portefeuille et en sortit une carte d’acces magnetique sur laquelle une tete de vache souriante était dessinée, juste sous l’inscription : WH5.
"Yé crois qué c’est lé symbole dé la compagnie “Callahan Foods”, une abattoir qui prépare des steacks pour l’indoustrie dou fast-food. C’est oune endroit glauque a souhait, parfait pour continouer notre enquete".
"Ouais, faut croire que le scénariste a pas trop envie de se casser le cul… On y va".
La Thunderbird vrombit lorsque Malback démarra, ses phares pénétrant a peine les murs de pluie qui continuaient a s’abattre. Les graviers crisserent sous les pneus de la voiture lorsqu’elle s’élanca, tandis que les éclairs zebraient le ciel pour rajouter de l’ambiance dramatique et inquiétante.
************************************************
La nuit était déja bien entamée lorsque la Ford arriva en vue des abattoirs Callahan.
Seul point lumineux de cette zone industrielle déserte, le logo de la société dessiné au néon : une tete de vache en train de se marrer, tandis qu’une tronconneuse s’abattait sur son cou, alternant les positions haute et basse.
Les entrepots étaient cernés d’une haute grille au sommet de laquelle dansaient plusieurs rouleaux de fil-de-fer barbelé.
Les deux démons se garerent a proximité, contournerent le poste de garde qui jouxtait le parking, et se fondirent parmi les ombres de la nuit.
"Y’espere qu’ils ont pas dé cameras video…"
"Avec cette pluie je doute qu’ils voient grand chose de toute maniere. Allons-y."
Malback fit jaillir ses griffes et trancha brutalement une portion du grillage, permettant aux deux démons de se faufiler a l’interieur. Courant tete baissée sous la pluie battante, ils se rapprocherent des premiers batiments.
Un panneau indicateur renvoyait vers les différentes zones du site : Slaughterhouse, Warehouse, Import/Export Management, Human Ressources, etc…
"WH5, ca doit etre pour Warehouse 5, l’entrepot numero 5."
Srajitas poussa soudain Malback contre le mur, lui faisant signe de se taire. Une jeep passa a proximité du batiment contre lequel ils se trouvaient, balayant la zone avec un faisceau lumineux monté sur la portiere. Le disque passa pret d’eux sans les découvrir, et la voiture s’éloigna.
"Caraï, l’endroit est gardé. Vamos, nous ne sommes plus tres loin."
Quelques minutes plus tard, ils arriverent pret de l’entrepot n°5, un énorme hangar contigu de l’abattoir n°5. La carte d’acces leur ouvrit la porte sans difficulté, et ils penetrerent dans le batiment, inconscients du fait qu’une petite lumiere s’était mise a clignoter dans le poste des vigiles de la zone.
D’immenses colonnes de palettes étaient entreposées la, chacune comprenant une étiquette indiquant le destinataire : Mc Donald’s, Burger King, Big Cahuna Burger, Happy Burger, Whoopa-Choopa Burger, Crusty Burger, et bien d’autres labels dont la renommée en matiere de gastronomie rapide et bon marché n’était plus a faire.
Le reste du batiment se partageait entre les tapis roulants qui délivraient les caisses conditionnées, et quelques bureaux en préfabriqué destinés probablement a la gestion des stocks.
Les deux démons fouillerent la zone, sans trouver quoi que ce soit de convaincant. L’un des tiroirs d’un bureau posssedait une serrure, ce qui excita leur curiosité, mais en il n’était pas vérouillé, et ils s’apercurent qu’il ne contenait que des papiers sans importance. Apres une vingtaine de minute passées a éplucher des feuilles de compte et des bordereaux de livraison, Malback passa une main lasse dans ses cheveux trempés.
"Fuck, il semblerait bien que nous fassions fausse route."
Srajitas opina du sombrero.
"Mmh, il y a encore l’abattoir d’a coté, on peut y faire un t…"
Il laissa sa phrase en suspens, pretant l’oreillle. Malgré le roulement de la pluie sur le toit de toles, un bruit de moteur se faisait entendre de plus en plus clairement. Le mexicain dégaina son colt, tandis que le Baalite remettait rapidement en place les papiers éparpillés dans le bureau.
A peine les deux comperes étaient-ils revenus dans l’entrepot que la haute porte métallique du hangar vola en éclat, laissant passer deux fourgon blindés qui s’arreterent dans un crissement de pneux en dérapant. Le deuxieme camion renversa une pile de caisse de viande hachée, deversant la barbaque dans un "sprotch" peu apetissant.
"Je sens que notre enquete prend un tour nouveau", glissa le démon a son collegue.
Les portes des fourgons s’ouvrirent dans un "blang" sonore, et une dizaine d’hommes descendirent de chaque véhicule au pas de course – crane rasé, bombers, futal trop court et rangers cirées. Tous étaient armés, soient de petits pistolets mitrailleurs ou d’armes de poing, soit de battes et autres lames artisanales.
Abrités tant bien que mal derriere les portes du fourgon, des caisses et autres colonnes du hangar, ils mirent en joue les deux démons dans un cliquetis d’armes purement hollywoodien.
"Ok, ok… Bon, pas de panique, si ca se trouve c’est juste une bande de SHARPs venu se faire un concert sauvage de rocksteady, nan ?"
Srajitas n’eut pas le temps de répondre a Malback qu’il était vraiment con parfois, car la verriere du toit du hangar explosa, laissant descendre une autre vingtaine de skins en rappel sur des filins. Les hommes atterrirent en cercle autour des deux démons, les braquant de leurs fusils a pompe, revolvers automatiques et autres uzis. Plusieurs d’entre eux arboraient des logos “White Power”, des brassards néo-nazis, des croix gammées et symboles SS.
"Bon, je crois que c’est mort pour le concert de rocksteady…"
A proximité des camions, celui qui semblait etre le chef (un grand type maigre avec une scarification dessinant les lettres “SS” sur le front), hurla aux deux démons de rester immobiles, et de jeter leurs armes.
"Caraï, et comment yé yete mon arme si yé peux pas bouyer, hein ? Cabron…"
Le "chef" hésita un instant.
"Hum, ok, alors jetez vos armes et ensuite a plat ventre ! Vous autres, fouillez les !"
A contre-coeur, Srajitas fit pivoter son revolver, le présentant crosse en avant au skin venant vers lui.
"Y’espere qué tou a oune souper idée maintenant, Gringo", souffla-t-il a Malback.
Le Baalite faisait travailler ses méninges a vitesse grand V. Aptitude rare pour un démon de sa condition. Soudain, il eut une idée, comme cela lui arrivait souvent dans les situations critiques ou sa vie était en danger.
Alors que le cercle de skins se resserait lentement sur eux, il tendit brutalement la main a plat en avant, dans une imitation de salut hitlérien.
"HEIL HITLER !!"
Mus par un reflexe pavlovien, tous les skins de l’entrepot se mirent au garde a vous, bras tendu, criant d’une meme voix :
"HEIL HITLER !!"
Cette erreur grossiere de leur part donna a nos deux héros la seconde nécessaire a leur sortie de crise ; le revolver de Srajitas se retrouva en un clin d’oeil dans sa position initiale, crachant le tonnerre. Le skin se trouvant face a lui eu le temps de voir sa main exploser avant que la balle ne lui fasse éclater le crane. Dans le meme temps, Malback pivotant sur lui-meme éventrait les deux adversaires les plus proches de lui.
Puis, d’un bond fabuleux, il se projeta sur une colonne qu’il entreprit de gravir aussi vite que possible, tandis que Srajitas disparaissait derriere une caisse, nettoyant son passage en abattant deux autres skins en une fraction de seconde.
Le groupe de néo-nazis sortit de sa stupeur (a l’exception des morts et des deux types regardant leurs intestins se déverser au sol) et commenca a tirer. Une grele de balles entoura les deux démons dans leur fuite. Voyant qu’ils avaient loupé leurs cibles, les skins se ruerent a leur poursuite.
Bondissant telle une panthere démoniaque de poutre métallique en poutre métallique, Malback arriva a creuser la distance avec ses poursuivants au sol, mais sachant tres bien qu’une balle mal placée suffirait a abreger sa mission définitivement. Il apercut Srajitas en-bas, glissant de caisse en caisse, tirant derriere lui afin de ralentir ses suiveurs.
L’Andromalius arriva enfin a la porte de sécurité donnant sur l’abattoir mitoyen, fini de vider son barillet derriere lui et franchit la porte. Malback quant a lui défonca une grille d’aération et s’y engouffra, arrivant également apres quelques reptations dans l’abattoir.
Il redescendit au sol avec la souplesse d’un ninja alors que Srajitas finissait de barricader la porte.
"Caraï, ca va pas ténir tres longtemps… Mais yé crois qu’il y a oune sortie dé l’autre coté dou batiment."
Tout en parlant, l’Andro rechargeait ses revolvers a une vitesse stupéfiante, d’un geste visiblement maitrisé depuis des éons. Malback avisa une hache d’incendie fixée au mur et s’en saisit machinalement. Derriere la porte, les cris retentissaient.
Tandis qu’une partie de la troupe faisait le tour du hangar pour prendre les démons a revers, quelques-uns tirerent a travers la porte, balancant suffisament de cartouche pour faire sauter la barricade de Srajitas. Lorsqu’ils penentrerent dans l’abattoir, celui-ci était silencieux et vide de toute présence.
Les skins se répartirent afin de fouiller méthodiquement la zone. Plusieurs rangées de carcasses de bovins étaient pendues a de gros crochets, au-dessus de rigoles charriant un mince ruisseau sanglant. Le froid qui régnait créait une vapeur glacée ondulant au niveau des genoux des hommes.
L’un des skins porta un talkie-walkie a ses levres et avertit ses compagnons a l’exterieur :
"Visibilité nulle, on les a perdus pour le moment. Faites gaffe, et prévenez lorsque le…"
L'homme s’arreta, baissa les yeux et regarda stupéfait le manche du couteau de lancer qui dépassait de son coeur. Il s’écroula sans un bruit. Un deuxieme éclat d’argent fendit l’air et un autre homme tomba dans un cri, portant les mains a sa gorge pour empecher les flots écarlates de s’échapper, en vain.
Les skins restants tentaient de repérer d’ou venait le coup, sans succes. L’un d’eux, un peu en avance des autres, cru voir l’une des carcasses bouger, et tira cinq balles au travers. La hache qui s’abattit violement dans son dos lui signala, mais trop tard, qu’il s’était trompé. Alertés par son cri d’agonie, les cinq tireurs restants s’approcherent, ne découvrant sur place que le corps sans vie de leur ancien compagnon pendu a un crochet de boucher. Le fait qu’ils formaient une cible facile ne leur vint pas tout de suite a l’esprit, et les cinq détonations qui suivirent les envoyerent au sol.
Huit skins restaient dans l’abattoir, mais isolés et apeurés, ce fut un jeu d’enfant pour les deux démons de s’en débarasser ; qui d’un jet de flamme, qui d’une balle entre les deux yeux, qui d’un crochet de boucher enfoncé dans la colonne vertébrale, qui d’une gorge tranchée en silence…
Le dernier survivant, haletant, reculait vers la sortie, couteau tendu devant lui. Il buta contre quelque chose, et se retourna dans un cri. Les dents en or de Srajitas lui souriaient méchament. Le skin n’eut pas le temps de porter son coup, car un ample mouvement circulaire de hache venait de le décapiter. Le corps tituba quelques instants, des flots de sang sortant irrégulierement de son cou, puis s’avachit aux pieds de Malback.
Couverts de sang, les deux démons soufflerent quelques instants.
"Bon, je pense qu’on en a buté une bonne moitié… Mais il reste ceux de dehors."
"Si, et ils vont pas tarder a etre dedans…"
Comme pour confirmer les dires du mexicain, des coups sourds résonnerent contre l’une des portes de l’abattoir.
Les deux démons filerent vers un long couloir qui les mena aux vestiaires du personnel… et vers un cul de sac. A la recherche d’une sortie, Srajitas tomba sur le local d’entretien, une foret de balais brosse lui tombant sur le coin de la figure.
Malback ouvrit prestement une autre porte mais elle donnait sur un débarras ne contenant qu’un fatras d’outils, cables et autres trucs inutiles. A moins que…
Tandis que le Baal fouillait hardiment, l’Andro entreprit de récuperer quelques bidons de détergents, savons liquide et produits décapants, les répandant dans le couloir aussi vite que possible. Un cri de victoire retentit derriere lui et il vit Malback brandissant fierement une tronconneuse éléctrique.
Les skins arrivaient. Voyant les deux démons pris au piege, ils se ruerent dans le couloir. Un jet de flammes accueillit les premiers, se propageant aux produits versés par l’Andromalius tout au long du couloir, prenant les skins au piege. Srajitas entreprit de vider ses barillets en direction de la masse informe et brulante des skins hurlant de douleur dans ce qui était devenu une antichambre de l'enfer.
Cinq d’entre eux, bondissant par dessus leurs compagnons, évitant miraculeusement les balles, arriverent au bout du couloir, et se précipiterent sur la porte. Celle-ci se referma brutalement, bloquant les bras et les mains des skins qui, fous de rage, le feu grondant derriere eux, essayaient de rentrer a tout prix.
Srajitas poussait de tout son poids contre la porte, mais galvanisés par la peur les skins gagnaient petit a petit quelques centimetres.
"Caramba, yé vais pas pouvoir les retenir longtemps !!"
Malback arriva enfin a démarrer sa tronconneuse, et dans un rire absolument démoniaque entreprit de libérer la porte en tranchant les membres bloqués dans l’ouverture. Le sang giclait abondamment sur son visage déformé par un rire dément. Un dernier bras bloquait la porte mais en tirant violement dessus, le démon parvint a l’arracher, et l’Andro put fermer la porte derriere lui.
**********************************************
Lorsque les hurlements cesserent, les deux démons ressortirent. Le sol était couvert de cadavres carbonisés, aux membres sectionnés, a la cervelle répandue contre les murs.
"Putain je vais salir mes pompes", grogna Malback.
Apres avoir escaladé tant bien que mal les corps, ils se retrouverent au milieu des carcasses de l’abattoir. Tout en se dirigeant vers la sortie, enjambeant a l’occasion un corps au crane rasé, Malback reflechissait. Il se frappa soudainement le front du plat de la main.
"Bon sang ! Mais c’est bien sur !"
Et couru en direction de l’entrepot, talonné par un Srajitas curieux.
Le Baal se rua a nouveau vers les bureaux, et s’arreta face a celui dont le tiroir leur avait paru suspect précedement.
"Regarde ; il y a bien une serrure mais pas de verrou ! J’ai été con de pas remarquer ca tout a l’heure…"
Malback sortit la petite clé récupérée sur le corps de l’ange tué par Srajitas (celle avec écrit "cache secrete avec plein d’armes" dessus) et fit jouer la serrure. Un déclic se fit entendre dans l’armoire derriere eux, et en l’ouvrant ils découvrirent une cache secrete avec plein d’armes.
Et surtout, un dossier dont la couverture leur fit briller les yeux.
En lettres capitales s’étalaient les mots suivants :
Quote:PROJET GOLGOTHA HYPER SECRET
La Domination du Monde en 4 Etapes
Les deux démons ricanerent un bon coup, et s'appretaient a quitter les lieux pour de bon lorsqu'une vois résonna dans leur dos.
"ON BOUGE PLUS !"
Couvert de sang, les vetements a moitié carbonisés, la tete encore fumante, le chef des skinheads se tenait dans l'encadrure de la porte, un fusil d'assaut entre les mains. Deux trainées sanglantes lui coulaient des oreilles, et il avait écopé d'une balle dans l'épaule.
"Maintenant, c'est moi qui vous nique, sales... sales juifs !!"
Poussant un cri guttural, il pressa la gachette.