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le Projet Golgotha
#13
I do not aim with my hand ; he who aims with his hand has forgotten the face oh his father.
I aim with my eyes.

I do not shoot with my hand ; he who shoots with his hand has forgotten the face of his father.
I shoot with my mind.

I do not kill with my gun ; he who kills with his gun has forgotten the face of his father.
I kill with my heart.



Gunslinger’s lesson





Chapitre IX : the Gunslinger



"Arcades sourcillieres ouvertes, deux dents fendues, trois cotes cassées, une autre déplacée, le tibia felé et une vertebre démise, sans compter les deux hémorragies internes que nous avons heureusement pu résorber assez vite. Et vous dites qu’il s’est pris une porte !?"

"C’était une grosse porte, Doc'."

Le docteur Green enleva ses lunettes a large monture et se massa les yeux. Il s’avachit un peu plus encore dans sa chaise, et remit en place d’un geste mécanique le stylo qui tronait sur son sous-main de maniere a ce que celui soit a la perpendiculaire de son bloc-notes.
D’une sobriété maniaque, la table était vide a l’exception de diverses radios et rapports de diagnostics.

Le rasta monstrueux qui siégeait en face de lui, en train de rouler un joint, prenait la moitié de la largeur la piece.


"Ecoutez… Je… J’en ai marre de vos combines, je ne veux plus participer a tout ca… C’est le troisieme "ami" dans un état critique que vous me ramenez… Je peux pas passer mon temps a vous couvrir… J’ai des rapports a faire, moi !
Je fais disparaitre les blessures, pas les corps !"

Le rasta le regarda fixement dans les yeux pendant une dizaine de secondes, se retenant de zapper sur la calvitie naissante que le docteur camouflait tant bien que mal d’une meche de cheveux. Puis il déclara sur le ton de la conversation :

"Au fait, Doc', les petits vont bien ? Ca lui fait quel age a Mickael, 9 ans ? Whow, il va bientot aller a la grande école. Et j’espere que Melody suit toujours ses cours de natation ; dans deux-trois ans cette petite fera bander un Archange."

"…"

"Quant a votre mere, dans le Connecticut, j’ai oui dire que l’hiver sera terrible. Il faudra prendre bien soin d’elle…"

"Salaud !"

"Vous redevenez raisonnable, Doc'. La paperasse c’est votre job. Vous allez vous en tirer comme un chef, c’est pour ca qu’on vous paie."

Le géant noir se leva, fit un clin d’oeil au docteur atterré, grogna de son nez porcin et quitta la piece sur un "C ya hommie" avant de claquer la porte.


Cinq minutes plus tard, il arrivait dans la chambre de Malback. Ce dernier, entouré de tubes, perfusé de partout et encerclé de machines avec plein de boutons et tout, murmurait des phrases inaudibles dans son sommeil.

Il ouvrit un oeil, puis deux, et la grosse tache noire au milieu du flou artistique finit par s’affiner pour faire apparaitre aux yeux du démon son vieux frere, Badd Dogg aka Monster, les traits de sa peau grumeleuse réhaussés par la lumiere mordorée de ce petit matin de fin d'été.


"Buarp ! Hey, Bro' t’es réveillé on dirait"

"Grrll… Arrgllarrr.."

"Oué, moi aussi je suis content de te voir."

Coup d’oeil a droite, coup d’oeil a gauche. Ok, un hosto. C’est juste derriere le commissariat dans la grille des 'endroits ou ne pas se trouver dans un état critique'.

"Crr.. Com… Combien de temps j’ai dormi ?"

"Quatre jours mon cochon. On a su que tu te sortirais de ton coma quand t’as commencé a avoir une trique systématique lorsque les infirmieres te lavaient. T’inquiete, t’es safe ici."

"Grrmbl. Quatre putain de jours, merde."

Le démon se redressa sur son séant.

"Bon, on se casse"

"T’es sur mec ?"

"Ouais, j’ai perdu trop de temps faut que je m’arrache. T’as une planque autre que ta caravane de merde ?"

"Of course man. Je loue un garage aménagé pret des docks. Aucun blanc peut rentrer dans ce quartier sans se faire repérer et maitriser si necessaire. C’est cool, t‘inquietes."


Le démon fit craquer ses membres endoloris, et sans plus attendre se débarassa de ses perfusions et scotchs divers, vira sa chemisette et sauta dans ses fringues.

"Tain cet enculé m’a déchirer une poche de ma veste en peau de serpent ! Le symbole de mon animalité et de mon gout pour la liberté, j’hallucine !"

"Ouais c’était un putain de mother fucking nazi mais tu lui as bien pété sa gueule de batard. Hey man, j’espere que t’es pas tombé sur un repere de néo-nazis évangélistes !"

"C’était peut etre un cas isolé. En tout cas il m’a pas raté, je douille sévere. Mais c’est vrai que je lui ai bien pété sa sale gueule de gros con, a c’t’enfoiré."

"Ouais. Un sale fils de pute."

"Mmh. Un bel enfoiré de salopard de merde."

"Crevure de gerbe dégueulasse moisie"

"Grosse merde molle chiée du cul de Daniel qui pue"

"…"

"Ouais, bon, on y va."


Les deux homme s’engouffrerent dans le couloir, passerent en trombe devant la reception et sortirent sur le parking. En quelques secondes, ils étaient dans la voiture et s’élancaient vers leur destin (ta-la, ta-laaaa).



*****************************************



Le lendemain, Malback était pret au départ. Billet d’avion pour Dallas (Texas), puis il louerrait/acheterait une bagnole pour rejoindre son contact a Albuquerque (Nouveau Mexique), profitant du trajet pour semer ses éventuels suiveurs. Vu qu’apparement dans cette histoire il était le seul a jouer dans les regles et sans connaitre le scénario, hé ben il allait falloir la jouer fine.

Apres ses adieux a Badd Dogg (qu’il ne devait pas revoir avant Immac), le démon s’envola dans le ciel saturé de pollution de Detroit.
Le voyage se déroula sans accrocs, mais cela ne fit que renforcer la parano de notre héros.

Il acheta cash chez le premier carrossier une confortable Ford Thunderbird de 1980 en excellent état, acheta une demi-douzaines de cartouches de clopes, une bouteille de whisky, et se mit en route.
Il filait sur les nationales entre Fort Worth, Oklahoma City, Amarillo et enfin Albuquerque, sans incidents notables en dehors d’un subit Besoin de Violence* dont un malheureux auto-stoppeur fit douloureusement les frais.


C’est donc la qu’il devait retrouver son contact, d’apres le rapport initial un Capitaine d’Andromalius. Ca promettait vachement de fun, ca encore…
La nuit tombait lorsqu’il franchit les portes de la ville.

Le démon s’arreta plusieurs fois, cherchant son chemin sur une carte. Il devait retrouver l’Andro dans un entrepot désafecté, dans la zone industrielle. Un orage de chaleur commenca a gronder.

Au bout d’une bonne heure passée a tourner en rond, Malback arriva enfin en vue de l’entrepot. Les environs étaient déserts, foret de tole et de béton, et un craquement sinitre annonca le début de la pluie.
Il éteint ses phares a quelques centaines de metres des lieux, et se gara a bonne distance. Tachant de se couvrir autant que possible avec le col de sa veste, le démon se dirigea vers le hangar, tandis que la pluie redoublait d’intensité.

La porte principale était bien entendue fermée, mais en contournant une petite baraque, le démon arriva derriere le batiment.
Il n’y avait pas d’entrée, mais il put apercevoir une fenetre éclairé sur le toit, accessible par l’echelle de sécurité.
Bondissant sur une pile de palettes, le démon s’élanca vers l’echelle et l’atteint sans peine malgré la hauteur.

Sous la pluie battante, il ne craignait pas de faire trop de bruit, a vrai dire les grosses gouttes faisaient un bordel pas possible sur le toit du batiment.
En se penchant a la fenetre (qui était plutot une grosse lucarne), il vit un spectacle pas banal :

Dans le hangar quasiment desert (le seul mobilier étant une table et une chaise logés dans un coin, ainsi que quelques barils), deux hommes se tenaient sous la lumiere vacillante d’une grosse lampe d’usine.
Un homme habillé de facon tres stricte, complet noir et boutonniere en or, était attaché sur une chaise, un sac de tissu sur la tete. Tissu qui commencait visiblement a s’imbiber de sang.
Devant lui, massant son poing, un mec tout droit sorti d’un film de Sergio Leone (santiags et eperons, jean usé et poncho a franges, un sombrero posé non loin sur un tonneau et surtout deux énormes flingues sur les cuisses) se tenait debout, fumant un cigarillo tout en maugréant.


"Il semblerait que notre ami Andro ait quelques problemes avec un chicanos" pensa Malback. "Putain j’en ai marre que rien se passe correctement bordel…"

Plus bas, le bruit d’un poing s’ecrasant sur une machoire résonna sechement.

Avec la souplesse d’un chat, Malback enjamba le rebord de la lucarne et se glissa dans le batiment. Il entreprit de descendre par l’une des colonnes se dressant derriere le cow-boy.


"Surtout, ne pas péter…" pensa le démon, descendant la colonne a la force des bras dans un silence a faire palir un Ninja Warrior.
Il atterrit dans un souffle sur le sol en béton. Cinq metres devant lui, le cow-boy tabassait l’Andro avec un entrain non simulé.

Le Baalite fit jaillir ses griffes, et s’approcha tout doucement de son adversaire.

Quatre metres… Trois metres… Deux metres… critch ! Un gravier ripait sous sa chaussure…

Malback s’arreta, et vit clairement le cow-boy tendre l’oreille, s’arretant dans son mouvement.
La suite se déroula tres vite.

A la vitesse de l’éclair, le cow-boy tournait sur lui meme, dégainant l’un de ses revolvers tellement vite que son bras devint flou, tandis que Malback se ruait sur son adversaire griffes en avant.

Il arreta son bras alors que ses griffes se trouvaient a moins de trois centimetres de la gorge du cow-boy, tandis que ce dernier lui braquait le canon de son Colt Single Action Army 1873, Cavalry model, with 7½ inch barrel, chien relevé, a moins de trois centimetres du nez.

Le chicanos qui faisait face a Malback était tout droit sorti d’un album de Blueberry ; la peau brulée par le soleil, une épaisse moustache descendant en pointe autour de ses grosses levres lipues, des yeux comme deux raisins secs enfoncés a coups de burin dans son crane taillé a la hache.
En tout cas, ce mec était plus rapide qu’un crotale enragé, et Malback n’était pas certain de pouvoir lui ouvrir le ventre avant qu’il ne tire (grace a une vieille feinte bien connue des Baalites, mais qui ne marche hélas que contre des adversaires moins virtuoses).


Les deux hommes se firent face quelques secondes, sans autre bruit que la pluie résonnant sur le toit et les reniflements de l’Andro attaché sur la chaise.

Le cow-boy esquissa un rictus, découvrant une rangée de dents pas tres propres et dont certaines étaient en or.


"Hey, Cabron" murmura le cow-boy, "Yé crois qué tou viens dé faire oune voulgaire error, et qué tou es bien dans la mierda mainténant…"

"Moi je crois que tu sais pas a qui tu as affaire et que c’est plutot toi qui es dans une merde noire, Speedy Gonzales"

"Aaaahahaha, no senor, yé crois bien qué c’est toi qui est dans la mierda…"

"Non, je crois plutot que c’est toi…"

"Nan c’est toi !"

"Nan toi !"



Les deux hommes continuaient a se faire face, chacun calculant ses chances d’étaler l’autre en premier. La lampe grésilla alors qu’un éclair tombait a proximité, faisant trembler les murs.

"Ecoute, bouffeur de piments", lui lanca Malback, "Tu sais quoi ? On fait flasher nos auras, que tu vois bien qui tu as en face de toi, et que tu prennes le temps de reflechir aux 35 facon de te tuer qui s’offrent a moi le temps que tu presses ta détente."

"Houla, hombre, yé souis mort dé trouille. Tou crois qué tou mé fait flipper, Cabron ? Yé té loye oune bastos dans la cabesa avant que tou ais pensé a bouyer."

"Laisse moi rire, cow-boy. Mais puisque t’es si malin vas-y, fais péter l’aura qu’on rigole"

"No, hombre, c’est ton idée, c’est toi qui montré l’aura en premier"

"Non, certainement pas, c’est ton tour putain".

"No, c’est ton tour !"

"Hm. Bon, ok, a '3' on y va en meme temps"

"Ok."

"1…"

"…"

Malgré la fraicheur de la nuit, le front des deux hommes perlait de sueur.

"2…"

"…"

Les deux adversaires se pénetraient du regard, plongeant leurs yeux d’acier dans ceux de l’autre, cherchant une faille, une opportunité, sachant tres bien que leur duel se jouerait au centieme de seconde.

"2 et demi…"

"… Hey, Cabron !"

"Ca va, j’déconne…"

La tension est alors a son comble, et tandis qu’un son de cloche soutenu par un choeur de femmes se fait entendre au loin, chacun sait que le fil ténu de sa vie est pret a se rompre dans les prochaines demi secondes…

"3 !"

Tout se précipita. Tandis que deux auras démoniaques flasherent de concert, le mexicain se jetta de coté, pressa la détente et l’enfer déboucha du canon de son revolver… mais il était déja trop tard car Malback s’était lui aussi déporté a une vitesse fulgurante, et sa griffe ne fit qu’entamer le poncho du mexicain.
Les deux hommes se rétablirent d’une roulade, tachant de se relever avant l’autre.

Le mexicain se redressa a la vitesse d’un serpent a sonnette dans une nuage de poussiere, braquant Malback, tandis que celui-ci s’appretait a bondir sur le cow-boy.
Les deux hommes s’arreterent dans leur élan, confus.

Face a l’aura de Capitaine scintillant autour de Malback, se trouvait celle de Srajitas, Capitaine d’Andromalius.


"Ben merde", souffla le démon de Baal.

Apres un instant d’hésitation, Srajitas rabaissa le chien de son revolver, se redressa, s’épousseta et se rapprocha du Baalite.


"Carai, tou dois pas mé faire dé troucs comme ca, Gringo. Tou youes oune yeu danyeureux…"

"C’est a dire que, j’ai cru que c’était le mec en costard, mon contact chez Andro…"

"Loui ? No, no Gringo, loui c’est youste oune salopard dé fiotte dé youyou dé mierda qué y’étais en train dé tabasser pour faire avancer l’enquete qui t’amene. Il a déya avoué, mais yé continoues oune peu pour la forme.

Tiens, regarde, Gringo".

Le démon mexicain avanca vers l’homme attaché, et déchira sa chemise, dévoilant une chaine au bout de laquelle se balancaient deux pendentifs en or : une sainte croix, et une croix gammée.

"Oune hiro de puta de nazi évanyéliste dé mierda, Gringo. C’est oune des membres dé cette secte qué lé Big Boss il veut qu’on démantele."

"Fucking nazis", jura Malback. "I hate those guys !"

"Yé t’en dirais plous quand on sortira d’ici, amigo. Pour l’heure…"

Le colt qui se trouvait rangé dans le holster de cuir pendant sur la cuisse de l‘Andromalius se retrouva subitement dans sa main, et avant que Malback ait pu réagir le canon crachait le tonnerre.
Une tache rouge éclata immédiatement sur la poitrine de l’homme attaché, le faisant basculer en arriere. Le corps plopa au moment ou il touchait le sol, dégageant une douce odeur de nuage.

Faisant rouler son revolver sur son doigt avec maestria, le mexicain rengaina d’un geste parfaitement maitrisé.


"Vamos, Gringo."


Les deux hommes sortirent en courant du hangar, sous la pluie et les éclairs.





* Et oui, nos plus vieux lecteurs se rappellent peut-etre d’un temps ou Malback n’avait pas ses beaux yeux brillants.
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le Projet Golgotha - by Malback - 03-17-2006, 12:33 AM
le Projet Golgotha - by Malback - 03-17-2006, 12:52 AM
le Projet Golgotha - by Malback - 03-17-2006, 04:48 PM
le Projet Golgotha - by Amadeus von Schweinkopf - 10-10-2006, 11:46 AM
le Projet Golgotha - by Arachnée - 10-12-2006, 11:20 AM
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le Projet Golgotha - by Arachnée - 02-27-2007, 06:18 PM
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le Projet Golgotha - by Malback - 09-26-2007, 12:47 PM
le Projet Golgotha - by Malback - 02-20-2008, 10:57 AM
le Projet Golgotha - by Arachnée - 03-06-2008, 05:58 PM

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