11-15-2006, 03:39 PM
Wondring aloud --
How we feel today.
Last night sipped the sunset --
My hands in her hair.
We are our own saviours
As we start both our hearts beating life
Into each other.
Wondring aloud --
Will the years treat us well.
As she floats in the kitchen,
Im tasting the smell
Of toast as the butter runs.
Then she comes, spilling crumbs on the bed
And I shake my head.
And its only the giving
That makes you what you are
Jethro Tull
*******************
Chapitre VI : Trois bébés dans une poubelle.
Cela s’est passé… oh, il y a bien longtemps, tellement longtemps qu’il est inutile de savoir quand, exactement.
En ces temps oubliés par la plupart des immortels qui marchent sur la Terre, un evenement majeur venait d’avoir lieu, a coté duquel les faits relatés dans cette chronique ne sont que roupie de sansonnet, le lecteur s’en rendra compte bien assez vite.
En ces temps oubliés par la plupart des immortels qui marchent sur la Terre, Satan et ses comparses venaient de chuter. L’Enfer, au stade d’ébauche, s’organisait. Les nouveaux Princes hurlaient leur rage et leur colere d’avoir été chassés par Dieu. Satan, lui, plus prosaique, parlait peu, mais reflechissait beaucoup.
Il allait voir ce qu’Il allait voir.
Il serait long et fastidieux, O lecteur, de décrire le capharnaum qui regnait alors. Il n’est meme pas sur que des mots humains puissent retranscrire le bordel ambiant, en fait. Ce n’est de toute facon pas notre propos. Tout ce qu’il faut savoir, c’est qu‘un Royaume était en construction, et que ce Royaume devait accueillir les hordes démoniaques a venir, avec tout ce que cela implique.
En fait, si l’on quitte les principaux chantiers et leurs titanesques armées de travailleurs, et que l’on descend dans les insondables abysses, que l’on s’arrete au niveau -548, sur la gauche, que l’on prend le couloir a droite (attention a la marche), puis tout droit pendant quelques heures, que l’on passe les 5 barrages de démons-soldats, puis que l’on suive „St-Etienne“ (succursale de l’enfer) apres le troisieme feu en prenant la sortie de Valence, on arrive dans une immense salle ou ronflent d’énormes fourneaux : les Cuisines Infernales.
C’est la qu’Haagenti, Prince de la Gourmandise, ordonne et prépare les banquets de Satan.
Nous le voyons justement engueuler copieusement un marmiton zombi, qui a laissé tomber son doigt dans une casserole de coulis de framboise.
Penaud, le zombie se traine en grognant hors de portée des coups de cuillere du 'Gros', comme on aime a l’appeler lorsqu’il se trouve a plusieurs centaines de kilometres de la. Il aimerait bien aller fumer une clope (depuis qu’il est mort, il fume comme un pompier) mais il doit aller sortir les poubelles. D’ailleurs, ca fait trois fois que c’est son tour cette semaine. C’est pas juste. Oh et puis merde, il va aller s’en griller une, il sort les poubelles en meme temps, et il en profite pour trainer un peu dehors.
Vérifiant les coutures de ses bras au préalable, pour éviter de les perdre, il commence a tirer les énormes bacs de déchets vers la sortie. Les caisses de métal emplies de restes nauséabonds, de carcasses d’animaux fabuleux et d’insectes grouillants ne sont pas encore équipées de roulettes. C’est donc dans un crissement atroce que le zombi les traine a l’exterieur. But de la manoeuvre, les faire basculer au bord de l’abime pour déverser ces dechets dans le néant.
Notre zombi se sentant un peu las, avant d’achever la besogne, il sort son paquet de Marlboro et se cale la clope entre deux dents. Devant lui, le noir infini des abysses.
C’est au moment de l’allumer qu’il entend un grognement, en provenance des poubelles. Il n’y prete d’abord pas attention, il y a toujours des trucs encore un peu vivants la-dedans.
Mais lorsqu’un cri de bébé retentit, il est scié. C’est pas banal.
Poussé par la curiosité, il escalade la paroi de métal et se laisse tomber dans la benne. L’odeur est insupportable, mais de toute facon ses cloisons nasales sont en partie détruites.
Apres quelques minutes de recherches, guidé par le bruit, il finit par trouver un sac fermé, dans lequel quelque chose remue.
Il l’ouvre et découvre stupéfait trois nourrissons : l’un dort (a moins qu’il ne soit mort), le deuxieme pleure et le troisieme ne dit rien, le visage serieux et impassible.
Le zombi reste perplexe pendant de longues minutes, debout au milieu des immondices. Avec le peu de matiere grise qu’il lui reste, il arrive a se poser la question suivante : comment ces trois bébés ont bien pu atterrir ici ?
Curieusement, il n’a meme pas envie de les eventrer ou de leur ouvrir le crane pour se repaitre de leur cerveau.
Il sait qu’il fait sans doute une connerie, mais c’est plus fort que lui. Il remballe les bébés dans le sac, les sort de la poubelle, vide les bennes dans le vide inter-sidéral et rentre comme si de rien n’était dans les cuisines. Il range le sac dans un coffre empli de tetes de poisson, et retourne travailler.
Lorsque son quart se termine, il reprend le sac discretement et sort.
Il se traine dans les couloirs, ne sachant que faire. Heureusement, les zombis en enfer passent inapercus. Cela lui permet, tout en essayant de prendre une décision avec ses trois neurones, de parcourir une sacrée disctance dans les couloirs tortueux sans etre inquiété.
Il finit par s’asseoir au pied d’une colonne monumentale, qui trainait par la.
Une grande roue de bois a laquelle sont pendus des chiens a moitié dévorés tourne lentement au dessus de sa tete, macabre manege de viande.
D’un geste reflexe, il remet en place son oeil droit qui menace de tomber.
- „Hé mec, t’as pas une clope ?“
La voix vient du sac.
Un des nourrisons fixe le zombi dans l’oeil.
- „Allez fais pas ton rat, t’as bien une clope“
Le zombi lui tend son paquet. Le bébé se sert, et allume la cigarette.
- „Rha putain ca fait du bien…“
C’est a ce moment que le zombi, un sourire d’incomprehension sur le visage, remarque l’ombre qui le surplombe. Un démon, grand et mince, a la peau blanche comme la mort, et de longs cheveux noirs séparés par de courtes mais épaisses cornes, le dévisage.
- „Mais qu’ouie-je ? Etre inferieur, ou as-tu trouvé ces enfants ?“
Le zombi continue a sourire, il n’a apparement pas compris la question.
D’un coup de botte, le démon lui décroche la tete, qui rebondit plusieurs fois sur les dalles froides des lieux, laissant une trace de sang noir a chaque rebond. Le reste du corps s’affale, les tuyaux pourris de son corps tranché deversant une odeur absolument infame.
Le démon se penche sur les nourrissons.
Etrange. Ils ont une force psychique, faible certes, mais réelle.
Le bébé fumeur essaie de le mordre
Ce ne sont pourtant pas des démons. Qu’a cela ne tienne, ils peuvent le devenir…
- „Comment t’appelles-tu mon enfant ?“
Le bébé écrase sa clope, et lui crache au visage.
- „Et qu’est-ce que ca peut te foutre, bite-en-bois ? Tu veux ma photo ? Tu veux te battre ? J’en sais rien hé, patate, personne ne m’a donné de nom.“
Avisant le mégot de Marlboro au sol, le démon sourit.
- „Tu t’appelleras Malbaque, et tu serviras Baal, bientot. Tu sauras alors canaliser ta colere !“
Il prend le deuxieme enfant, une fille. Son visage rayonne et elle offre le visage le plus charmant qui soit, en dépit des traces de larmes, comme deux lignes sur ses joues crasseuses.
La petite est en train de jouer avec une araignée.
- „Tu seras Aranea, une servante docile et soumise d’Andréalphus. Il t’apprendra a utiliser ton charme comme une épée a notre Cause !“
Le dernier, a moitié endormi, est en train de manger le mégot de Malbaque. Il se met un des doigts du zombi dans le nez, et s’accroche a la queue d’un des chiens pendus pour faire un tour de manege. Son nez porcin rogne de plaisir.
- „Tu seras Bad Dog, le Mauvais Chien, celui qui se complait dans la fange et la saleté : Shaytan sera ton Maitre !“
Malbaque lui secoue les pans de la cape.
- „Hé mon coco, on va nulle part. Les deux autres lardons sont sous ma responsabilité, et ils ne me quittent pas, capice ? Ou alors va falloir me passer sur le corps.“
- „N’ai crainte mon enfant. Je vous garde sous ma coupe le temps de parfaire votre éducation. Il vous faut grandir et devenir forts ! Satan est votre Maitre, a présent. Vous ne devez pas le décevoir…“
- „Mmmh…“
Le bébé regarda les deux autres. Etaient-ils sa soeur et son frere ? Pour lui, c’était tout comme. Il avait juré de les protéger, toujours, oui, dés la naissance. Bon, oui, ok, comme dans Le Sommeil du Monstre de Bilal.
Le démon se saisit des enfants, et sourit.
Une voix le hela :
- „Démon Vigo ! On vous cherche partout sur le 6eme plan inferieur !“
- „J’arrive… J’arrive…“
La voix du bébé se refit entendre.
- „Ok man, je marche dans ta combine, mais a une condition : on change ‚Malbaque‘ pour Malback. Ca fait vachement plus classe…“ 8)
How we feel today.
Last night sipped the sunset --
My hands in her hair.
We are our own saviours
As we start both our hearts beating life
Into each other.
Wondring aloud --
Will the years treat us well.
As she floats in the kitchen,
Im tasting the smell
Of toast as the butter runs.
Then she comes, spilling crumbs on the bed
And I shake my head.
And its only the giving
That makes you what you are
Jethro Tull
*******************
Chapitre VI : Trois bébés dans une poubelle.
Cela s’est passé… oh, il y a bien longtemps, tellement longtemps qu’il est inutile de savoir quand, exactement.
En ces temps oubliés par la plupart des immortels qui marchent sur la Terre, un evenement majeur venait d’avoir lieu, a coté duquel les faits relatés dans cette chronique ne sont que roupie de sansonnet, le lecteur s’en rendra compte bien assez vite.
En ces temps oubliés par la plupart des immortels qui marchent sur la Terre, Satan et ses comparses venaient de chuter. L’Enfer, au stade d’ébauche, s’organisait. Les nouveaux Princes hurlaient leur rage et leur colere d’avoir été chassés par Dieu. Satan, lui, plus prosaique, parlait peu, mais reflechissait beaucoup.
Il allait voir ce qu’Il allait voir.
Il serait long et fastidieux, O lecteur, de décrire le capharnaum qui regnait alors. Il n’est meme pas sur que des mots humains puissent retranscrire le bordel ambiant, en fait. Ce n’est de toute facon pas notre propos. Tout ce qu’il faut savoir, c’est qu‘un Royaume était en construction, et que ce Royaume devait accueillir les hordes démoniaques a venir, avec tout ce que cela implique.
En fait, si l’on quitte les principaux chantiers et leurs titanesques armées de travailleurs, et que l’on descend dans les insondables abysses, que l’on s’arrete au niveau -548, sur la gauche, que l’on prend le couloir a droite (attention a la marche), puis tout droit pendant quelques heures, que l’on passe les 5 barrages de démons-soldats, puis que l’on suive „St-Etienne“ (succursale de l’enfer) apres le troisieme feu en prenant la sortie de Valence, on arrive dans une immense salle ou ronflent d’énormes fourneaux : les Cuisines Infernales.
C’est la qu’Haagenti, Prince de la Gourmandise, ordonne et prépare les banquets de Satan.
Nous le voyons justement engueuler copieusement un marmiton zombi, qui a laissé tomber son doigt dans une casserole de coulis de framboise.
Penaud, le zombie se traine en grognant hors de portée des coups de cuillere du 'Gros', comme on aime a l’appeler lorsqu’il se trouve a plusieurs centaines de kilometres de la. Il aimerait bien aller fumer une clope (depuis qu’il est mort, il fume comme un pompier) mais il doit aller sortir les poubelles. D’ailleurs, ca fait trois fois que c’est son tour cette semaine. C’est pas juste. Oh et puis merde, il va aller s’en griller une, il sort les poubelles en meme temps, et il en profite pour trainer un peu dehors.
Vérifiant les coutures de ses bras au préalable, pour éviter de les perdre, il commence a tirer les énormes bacs de déchets vers la sortie. Les caisses de métal emplies de restes nauséabonds, de carcasses d’animaux fabuleux et d’insectes grouillants ne sont pas encore équipées de roulettes. C’est donc dans un crissement atroce que le zombi les traine a l’exterieur. But de la manoeuvre, les faire basculer au bord de l’abime pour déverser ces dechets dans le néant.
Notre zombi se sentant un peu las, avant d’achever la besogne, il sort son paquet de Marlboro et se cale la clope entre deux dents. Devant lui, le noir infini des abysses.
C’est au moment de l’allumer qu’il entend un grognement, en provenance des poubelles. Il n’y prete d’abord pas attention, il y a toujours des trucs encore un peu vivants la-dedans.
Mais lorsqu’un cri de bébé retentit, il est scié. C’est pas banal.
Poussé par la curiosité, il escalade la paroi de métal et se laisse tomber dans la benne. L’odeur est insupportable, mais de toute facon ses cloisons nasales sont en partie détruites.
Apres quelques minutes de recherches, guidé par le bruit, il finit par trouver un sac fermé, dans lequel quelque chose remue.
Il l’ouvre et découvre stupéfait trois nourrissons : l’un dort (a moins qu’il ne soit mort), le deuxieme pleure et le troisieme ne dit rien, le visage serieux et impassible.
Le zombi reste perplexe pendant de longues minutes, debout au milieu des immondices. Avec le peu de matiere grise qu’il lui reste, il arrive a se poser la question suivante : comment ces trois bébés ont bien pu atterrir ici ?
Curieusement, il n’a meme pas envie de les eventrer ou de leur ouvrir le crane pour se repaitre de leur cerveau.
Il sait qu’il fait sans doute une connerie, mais c’est plus fort que lui. Il remballe les bébés dans le sac, les sort de la poubelle, vide les bennes dans le vide inter-sidéral et rentre comme si de rien n’était dans les cuisines. Il range le sac dans un coffre empli de tetes de poisson, et retourne travailler.
Lorsque son quart se termine, il reprend le sac discretement et sort.
Il se traine dans les couloirs, ne sachant que faire. Heureusement, les zombis en enfer passent inapercus. Cela lui permet, tout en essayant de prendre une décision avec ses trois neurones, de parcourir une sacrée disctance dans les couloirs tortueux sans etre inquiété.
Il finit par s’asseoir au pied d’une colonne monumentale, qui trainait par la.
Une grande roue de bois a laquelle sont pendus des chiens a moitié dévorés tourne lentement au dessus de sa tete, macabre manege de viande.
D’un geste reflexe, il remet en place son oeil droit qui menace de tomber.
- „Hé mec, t’as pas une clope ?“
La voix vient du sac.
Un des nourrisons fixe le zombi dans l’oeil.
- „Allez fais pas ton rat, t’as bien une clope“
Le zombi lui tend son paquet. Le bébé se sert, et allume la cigarette.
- „Rha putain ca fait du bien…“
C’est a ce moment que le zombi, un sourire d’incomprehension sur le visage, remarque l’ombre qui le surplombe. Un démon, grand et mince, a la peau blanche comme la mort, et de longs cheveux noirs séparés par de courtes mais épaisses cornes, le dévisage.
- „Mais qu’ouie-je ? Etre inferieur, ou as-tu trouvé ces enfants ?“
Le zombi continue a sourire, il n’a apparement pas compris la question.
D’un coup de botte, le démon lui décroche la tete, qui rebondit plusieurs fois sur les dalles froides des lieux, laissant une trace de sang noir a chaque rebond. Le reste du corps s’affale, les tuyaux pourris de son corps tranché deversant une odeur absolument infame.
Le démon se penche sur les nourrissons.
Etrange. Ils ont une force psychique, faible certes, mais réelle.
Le bébé fumeur essaie de le mordre
Ce ne sont pourtant pas des démons. Qu’a cela ne tienne, ils peuvent le devenir…
- „Comment t’appelles-tu mon enfant ?“
Le bébé écrase sa clope, et lui crache au visage.
- „Et qu’est-ce que ca peut te foutre, bite-en-bois ? Tu veux ma photo ? Tu veux te battre ? J’en sais rien hé, patate, personne ne m’a donné de nom.“
Avisant le mégot de Marlboro au sol, le démon sourit.
- „Tu t’appelleras Malbaque, et tu serviras Baal, bientot. Tu sauras alors canaliser ta colere !“
Il prend le deuxieme enfant, une fille. Son visage rayonne et elle offre le visage le plus charmant qui soit, en dépit des traces de larmes, comme deux lignes sur ses joues crasseuses.
La petite est en train de jouer avec une araignée.
- „Tu seras Aranea, une servante docile et soumise d’Andréalphus. Il t’apprendra a utiliser ton charme comme une épée a notre Cause !“
Le dernier, a moitié endormi, est en train de manger le mégot de Malbaque. Il se met un des doigts du zombi dans le nez, et s’accroche a la queue d’un des chiens pendus pour faire un tour de manege. Son nez porcin rogne de plaisir.
- „Tu seras Bad Dog, le Mauvais Chien, celui qui se complait dans la fange et la saleté : Shaytan sera ton Maitre !“
Malbaque lui secoue les pans de la cape.
- „Hé mon coco, on va nulle part. Les deux autres lardons sont sous ma responsabilité, et ils ne me quittent pas, capice ? Ou alors va falloir me passer sur le corps.“
- „N’ai crainte mon enfant. Je vous garde sous ma coupe le temps de parfaire votre éducation. Il vous faut grandir et devenir forts ! Satan est votre Maitre, a présent. Vous ne devez pas le décevoir…“
- „Mmmh…“
Le bébé regarda les deux autres. Etaient-ils sa soeur et son frere ? Pour lui, c’était tout comme. Il avait juré de les protéger, toujours, oui, dés la naissance. Bon, oui, ok, comme dans Le Sommeil du Monstre de Bilal.
Le démon se saisit des enfants, et sourit.
Une voix le hela :
- „Démon Vigo ! On vous cherche partout sur le 6eme plan inferieur !“
- „J’arrive… J’arrive…“
La voix du bébé se refit entendre.
- „Ok man, je marche dans ta combine, mais a une condition : on change ‚Malbaque‘ pour Malback. Ca fait vachement plus classe…“ 8)