10-10-2006, 11:46 AM
gingle
Assis a une table, devant une imposante bibliotheque remplies de volumes aussi lourds qu´indigestes, le grand philosophe des Temps Modernes, Amadeus von Schweinkopf, fume une pipe en plissant les yeux ce qui ne manque pas de lui donner un air de bobo-intello absolument insupportable.
Finissant la lecture d´une fiche, il la repose négligement sur le bureau, entre une tasse de camomille et une pile de manuscrits, puis se tourne vers la caméra.
Bonsoir.
A la lecture de ce récit épique, et ma foi fort bien tourné, le lecteur ne peut qu´etre saisi par la fantastique verve de l´auteur, les envollées lyriques pouvant meme donner le vertige aux gens de peu, hélas non-coutumiers de la Grande Littérature.
En effet, comme je l´expliquais dans mon livre "De la part du reve en littérature : dénégation crypto-philosophique et essai autobiographique", la force des mots sur le sub-conscient pelliculoide des masses (je vous renvois a la dichotomie énoncée par Borges : mémoire fictive / mémoire visuelle)* se revele chaque jour plus auto-poiétique et paradoxalement plus profondément incrustée dans la "pneuma" anthropique. En un mot, ce que Weber avait soulevé dans son ouvrage "Capilo-traction et relations sexuelles contre-nature avec des dipteres" : la Rauhbeinig.
Littéralement saisi par la redoutable efficacité du vocabulaire et des tournures choisies, le lecteur se retrouve ainsi "captif" de la narration, et il aime ca.
Cependant...
Amadeus se leve et commence a faire les cent pas dans la piece
... force est de constater que l´auteur, en dépit de l´indéniable génie de sa prose (qui n´est pas sans rappeler la mienne, mais également celle des Balzac, Flaubert ou autres Hemingway a leurs grandes heures) souffre visiblement du "syndrome de l´egyptien", qui consiste a ne jamais finir ce qu´il a entamé**.
C´est donc, avec tout le respect que je dois a un confrere - un ami peut-etre ? - a une icone de la littérature du XXIeme siecle, a une plume aussi legere que fertile, aussi innovante que pertinente, aussi poétique qu´engagée, que je lance un appel, un cri a son attention : ne nous laissez pas, O Maitre, dans l´attente douloureuse de la suite de vos aventures passées ! Ne nous laissez plus, O Fleuve de la Narration, dans l´expectative d´un "(a suivre...)" illusoire, ne nous laissez point, O Grand Ordonnateur de la Pensée, glapir ainsi d´impatience, nous vos lecteurs, tels des chiens affamés quemandant leur pitance !
Nous savons tous, et je pense que l´ensemble des personnes ici présentes sera d´accord avec moi, nous savons tous disais-je l´effort de mansuétude que vous faites chaque fois que vous daignez vous adresser a nous, indignes profiteurs, misérables parasites trop heureux de pouvoir glaner de la sorte les miettes de génies tombant de votre table. Soyez-en remercié !
Mais, par pitié, acceptez d´entendre la requete de l´un de vos plus fervents admirateurs, qui pour une fois chassé du piedestal de Sapience - sur le faite duquel il aimait a penser le Monde - par plus grand que lui, n´a d´autre choix que de s´abaisser au niveau du commun des mortels pour dire ce qu´il a sur le coeur.
Je pense pouvoir m´adresser au nom de l´Humanité toute entiere : je vous en conjure, continuez cette époustouflante Chronique, et contribuez ainsi a elever les hommes et a les rapprocher un peu plus du Divin.
Merci pour eux.
* Borges, "Y´a quoi a la télé ce soir ?", 1956, 2 461p., Ed. Latouffe
** il n´y a qu´a voir les pyramides...
Assis a une table, devant une imposante bibliotheque remplies de volumes aussi lourds qu´indigestes, le grand philosophe des Temps Modernes, Amadeus von Schweinkopf, fume une pipe en plissant les yeux ce qui ne manque pas de lui donner un air de bobo-intello absolument insupportable.
Finissant la lecture d´une fiche, il la repose négligement sur le bureau, entre une tasse de camomille et une pile de manuscrits, puis se tourne vers la caméra.
Bonsoir.
A la lecture de ce récit épique, et ma foi fort bien tourné, le lecteur ne peut qu´etre saisi par la fantastique verve de l´auteur, les envollées lyriques pouvant meme donner le vertige aux gens de peu, hélas non-coutumiers de la Grande Littérature.
En effet, comme je l´expliquais dans mon livre "De la part du reve en littérature : dénégation crypto-philosophique et essai autobiographique", la force des mots sur le sub-conscient pelliculoide des masses (je vous renvois a la dichotomie énoncée par Borges : mémoire fictive / mémoire visuelle)* se revele chaque jour plus auto-poiétique et paradoxalement plus profondément incrustée dans la "pneuma" anthropique. En un mot, ce que Weber avait soulevé dans son ouvrage "Capilo-traction et relations sexuelles contre-nature avec des dipteres" : la Rauhbeinig.
Littéralement saisi par la redoutable efficacité du vocabulaire et des tournures choisies, le lecteur se retrouve ainsi "captif" de la narration, et il aime ca.
Cependant...
Amadeus se leve et commence a faire les cent pas dans la piece
... force est de constater que l´auteur, en dépit de l´indéniable génie de sa prose (qui n´est pas sans rappeler la mienne, mais également celle des Balzac, Flaubert ou autres Hemingway a leurs grandes heures) souffre visiblement du "syndrome de l´egyptien", qui consiste a ne jamais finir ce qu´il a entamé**.
C´est donc, avec tout le respect que je dois a un confrere - un ami peut-etre ? - a une icone de la littérature du XXIeme siecle, a une plume aussi legere que fertile, aussi innovante que pertinente, aussi poétique qu´engagée, que je lance un appel, un cri a son attention : ne nous laissez pas, O Maitre, dans l´attente douloureuse de la suite de vos aventures passées ! Ne nous laissez plus, O Fleuve de la Narration, dans l´expectative d´un "(a suivre...)" illusoire, ne nous laissez point, O Grand Ordonnateur de la Pensée, glapir ainsi d´impatience, nous vos lecteurs, tels des chiens affamés quemandant leur pitance !
Nous savons tous, et je pense que l´ensemble des personnes ici présentes sera d´accord avec moi, nous savons tous disais-je l´effort de mansuétude que vous faites chaque fois que vous daignez vous adresser a nous, indignes profiteurs, misérables parasites trop heureux de pouvoir glaner de la sorte les miettes de génies tombant de votre table. Soyez-en remercié !
Mais, par pitié, acceptez d´entendre la requete de l´un de vos plus fervents admirateurs, qui pour une fois chassé du piedestal de Sapience - sur le faite duquel il aimait a penser le Monde - par plus grand que lui, n´a d´autre choix que de s´abaisser au niveau du commun des mortels pour dire ce qu´il a sur le coeur.
Je pense pouvoir m´adresser au nom de l´Humanité toute entiere : je vous en conjure, continuez cette époustouflante Chronique, et contribuez ainsi a elever les hommes et a les rapprocher un peu plus du Divin.
Merci pour eux.
* Borges, "Y´a quoi a la télé ce soir ?", 1956, 2 461p., Ed. Latouffe
** il n´y a qu´a voir les pyramides...