03-17-2006, 12:52 AM
Avant toute chose :
Vous pourrez pas dire que vous n'étiez pas prévenus !
Introduction (avec des vrais morceaux de flash-back dedans)
Paris, 29 août 1988, 9 h 55
"Mesdames et Messieurs, le commandant et l'équipage vous souhaitent la bienvenue à bord de ce Boeing 747 à destination de New-York. Veuillez attacher vos ceintures, nous allons décoller dans quelques minutes...
Ladies and gentlemen, welcome on board..."
Les yeux fixés à son hublot, inattentif au message du pilote, Malback ignorait ce qui l'emmerdait le plus à ce moment là : le fait qu'il n'allait pas pouvoir fumer pendant les huit prochaines heures, que son voisin, un business-man japonais qui devait faire dans les 130 kilos, traînait avec lui une vieille odeur de transpiration qui n'allait pas s'arranger pendant le vol, où bien cette boule qu'il avait dans l'estomac - comme avant chaque décollage.
Assis en classe affaire, il tenta de se caler dans son siège, et de fixer ses pensées sur autre chose. Tiens le p'tit cul charmant de cette hôtesse par exemple. Ouaiiiis..
Avec lenteur, le Boeing décolla de la piste et commença à s'élever au dessus du ciel dégueulasse de la capitale.
Paris, la Défense, deux jours plus tôt
Le petit homme à la peau grise, portant un costume gris, jurait avec le rose de la moquette. Tirant de petites bouffées de son cigare, il fixait le démon au garde-à-vous depuis une vingtaine de minutes, rompant le silence uniquement pour exhaler quelques ronds de fumée nauséabonds, ou faire claquer le couvercle de la boîte de havanes hors de prix qu'il tripotait nonchalamment. Il prit enfin la parole.
- "Capitaine des Légions Infernales Malback, hein? Le titre vous va bien. J'ai appris votre récent succès lors de l'opération "Bourre-Pif", et votre promotion au grade de Capitaine non sans une certaine joie. Vous êtes un bon élément."
- "Il paraît, Baron."
- "Non c'est sûr, car je le dis. Vous repartez d'ailleurs en mission, Capitaine. Vous pouvez baisser le bras, et vous asseoir."
Le démon obtempéra.
- "Cigare ?"
-"Volontiers, oui. En quoi ça consiste ?"
Le Baron de la Roue de la Fortune sortit une boîte de cigarillos bon marché et la tendit à Malback, qui dût retenir une moue dépitée.
- "Vous aurez tout le temps de lire les détails pendant votre trajet ; nous enquêtons sur une cellule évangéliste aux Unaïtide Staitsse, qui pose des problèmes à ceux d'en bas... Votre avion est réservé, vous partez dans deux jours."
- "Ok."
Fondu enchaîné sur l'avion dans un ciel de nuages, un travelling audacieux nous fait passer par un hublot pour retrouver Malback en train de lire un dossier sur lequel est écrit en gros caractères rouges "Projet Golgotha - Top Secret".
- ( Mouais... Église de notre Seigneur Jésus-Christ de la Rédemption Éternelle et Incompressible... Putain je veux pas voir la gueule de leur pin's... bla, bla, bla... Contact à New York... bla bla bla d'autres instructions machin truc, ok, ils se sont pas trop cassés le cul pour leur dossier, y'a quedalle là-ded..) AOUTCH !
Merde, une attaque mentale. Pas moyen d'être tranquille deux minutes ! Le cerveau en feu, Malback concentra toute sa volonté pour résister à cette main invisible qui lui fouillait le cortex. Au prix d'un effort considérable, il réussit à rejeter la présence de l'intrus. Il manqua de tomber de son fauteuil. En sueur, hagard, il commença à jeter des regards partout autour de lui, à la recherche de l'enculé qui lui avait fait ça.
- "Vous vous sentez bien, Monsieur ?"
L'hôtesse au petit cul charmant se trouvait là, le regardant de ses grands yeux azuréens.
- "Je... non, ça va... c'est le... c'est l'avion ça me donne des palpitations et je... non, j'ai rien dit, tout va bien, ce n'est rien" dit-il en retrouvant son calme.
-"Je vais vous amener un rafraîchissement."
Deux minutes plus tard, elle apportait avec un déhanché parfait un grand verre d'eau à Malback, qui tentait toujours de localiser son agresseur, en vain.
Il posa son verre sur la tablette pour réfléchir à la situation.
- "Vous ne le buvez pas?"
Le gros japonais, un sourire artificiel sur le visage, pointait le gobelet du doigt.
- "Mmh? Non."
- "Oserais-je vous faire l'affront de vous demander, ô respectable occidental, l'autorisation d'en faire l'irrévérencieuse et néanmoins immédiate acquisition?"
- "Ouais allez-y".
- " Vous n'êtes pas du genre bavard, hein ? Cela tombe bien, je ne supporte pas les compagnons de voyage qui se permettent d'empiéter sur la tranquillité des autres".
( J'hallucine, il va me baver sur les rouleaux longtemps comme ça le Fils du Ciel?)
Le japonais reprit une gorgée, avant de renchérir :
- " Mais, comme on dit dans mon pays, yûben wa gin, chinmoku wa kin ce que l'on pourrait traduire par... kof...keuheu... Arheuheuuuu..... argh ... couic."
( Putain...)
Prise de pouls
(Il est mort ce con.... Le gobelet !)
En une fraction de seconde, Malback était debout et arpentait l'étroit couloir à la recherche de l'hôtesse. Il l'aperçut qui se dirigeait vers les toilettes.
Arrivant telle une ombre par derrière, il la projeta dans l'un des micro-chiottes, s'engouffra à sa suite, et verrouilla la porte.
Avant qu'elle ait eu le temps de crier, il lui plaqua la main sur la bouche.
Elle lui envoya un coup de genoux dans les valseuses.
Il lui balança un coup de boule.
Elle lui lacéra le visage de ses ongles manucurés.
De sa main libre il essaya de la maîtriser.
Elle lui mordit la main.
Il la força à se retourner, lui plongea la tête dans la cuvette, et tira la chasse.
- "Qui t'envoie, saloperie ?"
- " Ergheu-heu..."
Re-chasse d'eau.
- "Qui t'envoie, saloperie ?"
- "Keuh ! Keuheuh... Je dirais rien !"
Malback la saisit par les cheveux et lui frappa violemment le crâne contre l'aluminium de la cuvette.
- "Putain, qui t'envoie, t'es sourde ? Tu comprends ce que je te dis ? Dans tous les cas tu vas crever, mais si tu parles je ferais ça vite".
toc! toc! toc!
L'hôtesse eut un sursaut qui déstabilisa le démon, et une couronne de fleurs apparut dans sa main. Mais le manque d'espace de la cabine l'empêcha de la lancer correctement , et le démon en profita pour raffermir sa prise sur la nuque de sa victime.
Et il commença à lui cogner le crâne contre la cuvette.
Encore.
Et encore.
Et encore.
Et encore.
Et encore.
Et encore.
Et encore.
Du sang plein les manches, Malback se pencha à l'oreille de l'infortunée :
- "Alors ?"
Le nez explosé, les dents en miettes, les arcades sourcilières ouvertes, la jeune femme cracha un caillot de sang avant de répondre dans un faible gargouillement :
- "Vla... tle fllaire cluire un oeuf, dlémon. (crachat) Tlu n'es vlraiment plas très gentlil".
Sur quoi Malback lui brisa la nuque. Le corps de l'angèle disparut avec toute trace de l'affrontement.
- "Jacob Delafon : 1, Novalis : 0"
toc! toc! toc!
Bon alors ! Il y a des gens qui attendent ! (voix étouffée)
Malback se refit une tête acceptable dans la glace, et ouvrit la porte, laissant la place à une petite vieille.
Le reste du voyage se passa sans encombre. Ce n'est qu' à l'arrivée au Newark International Airport de New York que l'on s'aperçut de la mort d'un passager japonais, décédé de crise cardiaque pendant le trajet.
Dans la foule des badauds attendant derrière les lourds panneaux de verre de la desserte des bagages, se tenait un homme tenant une pancarte marquée d' un M majuscule.
(A suivre...)
Vous pourrez pas dire que vous n'étiez pas prévenus !
Introduction (avec des vrais morceaux de flash-back dedans)
Paris, 29 août 1988, 9 h 55
"Mesdames et Messieurs, le commandant et l'équipage vous souhaitent la bienvenue à bord de ce Boeing 747 à destination de New-York. Veuillez attacher vos ceintures, nous allons décoller dans quelques minutes...
Ladies and gentlemen, welcome on board..."
Les yeux fixés à son hublot, inattentif au message du pilote, Malback ignorait ce qui l'emmerdait le plus à ce moment là : le fait qu'il n'allait pas pouvoir fumer pendant les huit prochaines heures, que son voisin, un business-man japonais qui devait faire dans les 130 kilos, traînait avec lui une vieille odeur de transpiration qui n'allait pas s'arranger pendant le vol, où bien cette boule qu'il avait dans l'estomac - comme avant chaque décollage.
Assis en classe affaire, il tenta de se caler dans son siège, et de fixer ses pensées sur autre chose. Tiens le p'tit cul charmant de cette hôtesse par exemple. Ouaiiiis..
Avec lenteur, le Boeing décolla de la piste et commença à s'élever au dessus du ciel dégueulasse de la capitale.
Paris, la Défense, deux jours plus tôt
Le petit homme à la peau grise, portant un costume gris, jurait avec le rose de la moquette. Tirant de petites bouffées de son cigare, il fixait le démon au garde-à-vous depuis une vingtaine de minutes, rompant le silence uniquement pour exhaler quelques ronds de fumée nauséabonds, ou faire claquer le couvercle de la boîte de havanes hors de prix qu'il tripotait nonchalamment. Il prit enfin la parole.
- "Capitaine des Légions Infernales Malback, hein? Le titre vous va bien. J'ai appris votre récent succès lors de l'opération "Bourre-Pif", et votre promotion au grade de Capitaine non sans une certaine joie. Vous êtes un bon élément."
- "Il paraît, Baron."
- "Non c'est sûr, car je le dis. Vous repartez d'ailleurs en mission, Capitaine. Vous pouvez baisser le bras, et vous asseoir."
Le démon obtempéra.
- "Cigare ?"
-"Volontiers, oui. En quoi ça consiste ?"
Le Baron de la Roue de la Fortune sortit une boîte de cigarillos bon marché et la tendit à Malback, qui dût retenir une moue dépitée.
- "Vous aurez tout le temps de lire les détails pendant votre trajet ; nous enquêtons sur une cellule évangéliste aux Unaïtide Staitsse, qui pose des problèmes à ceux d'en bas... Votre avion est réservé, vous partez dans deux jours."
- "Ok."
Fondu enchaîné sur l'avion dans un ciel de nuages, un travelling audacieux nous fait passer par un hublot pour retrouver Malback en train de lire un dossier sur lequel est écrit en gros caractères rouges "Projet Golgotha - Top Secret".
- ( Mouais... Église de notre Seigneur Jésus-Christ de la Rédemption Éternelle et Incompressible... Putain je veux pas voir la gueule de leur pin's... bla, bla, bla... Contact à New York... bla bla bla d'autres instructions machin truc, ok, ils se sont pas trop cassés le cul pour leur dossier, y'a quedalle là-ded..) AOUTCH !
Merde, une attaque mentale. Pas moyen d'être tranquille deux minutes ! Le cerveau en feu, Malback concentra toute sa volonté pour résister à cette main invisible qui lui fouillait le cortex. Au prix d'un effort considérable, il réussit à rejeter la présence de l'intrus. Il manqua de tomber de son fauteuil. En sueur, hagard, il commença à jeter des regards partout autour de lui, à la recherche de l'enculé qui lui avait fait ça.
- "Vous vous sentez bien, Monsieur ?"
L'hôtesse au petit cul charmant se trouvait là, le regardant de ses grands yeux azuréens.
- "Je... non, ça va... c'est le... c'est l'avion ça me donne des palpitations et je... non, j'ai rien dit, tout va bien, ce n'est rien" dit-il en retrouvant son calme.
-"Je vais vous amener un rafraîchissement."
Deux minutes plus tard, elle apportait avec un déhanché parfait un grand verre d'eau à Malback, qui tentait toujours de localiser son agresseur, en vain.
Il posa son verre sur la tablette pour réfléchir à la situation.
- "Vous ne le buvez pas?"
Le gros japonais, un sourire artificiel sur le visage, pointait le gobelet du doigt.
- "Mmh? Non."
- "Oserais-je vous faire l'affront de vous demander, ô respectable occidental, l'autorisation d'en faire l'irrévérencieuse et néanmoins immédiate acquisition?"
- "Ouais allez-y".
- " Vous n'êtes pas du genre bavard, hein ? Cela tombe bien, je ne supporte pas les compagnons de voyage qui se permettent d'empiéter sur la tranquillité des autres".
( J'hallucine, il va me baver sur les rouleaux longtemps comme ça le Fils du Ciel?)
Le japonais reprit une gorgée, avant de renchérir :
- " Mais, comme on dit dans mon pays, yûben wa gin, chinmoku wa kin ce que l'on pourrait traduire par... kof...keuheu... Arheuheuuuu..... argh ... couic."
( Putain...)
Prise de pouls
(Il est mort ce con.... Le gobelet !)
En une fraction de seconde, Malback était debout et arpentait l'étroit couloir à la recherche de l'hôtesse. Il l'aperçut qui se dirigeait vers les toilettes.
Arrivant telle une ombre par derrière, il la projeta dans l'un des micro-chiottes, s'engouffra à sa suite, et verrouilla la porte.
Avant qu'elle ait eu le temps de crier, il lui plaqua la main sur la bouche.
Elle lui envoya un coup de genoux dans les valseuses.
Il lui balança un coup de boule.
Elle lui lacéra le visage de ses ongles manucurés.
De sa main libre il essaya de la maîtriser.
Elle lui mordit la main.
Il la força à se retourner, lui plongea la tête dans la cuvette, et tira la chasse.
- "Qui t'envoie, saloperie ?"
- " Ergheu-heu..."
Re-chasse d'eau.
- "Qui t'envoie, saloperie ?"
- "Keuh ! Keuheuh... Je dirais rien !"
Malback la saisit par les cheveux et lui frappa violemment le crâne contre l'aluminium de la cuvette.
- "Putain, qui t'envoie, t'es sourde ? Tu comprends ce que je te dis ? Dans tous les cas tu vas crever, mais si tu parles je ferais ça vite".
toc! toc! toc!
L'hôtesse eut un sursaut qui déstabilisa le démon, et une couronne de fleurs apparut dans sa main. Mais le manque d'espace de la cabine l'empêcha de la lancer correctement , et le démon en profita pour raffermir sa prise sur la nuque de sa victime.
Et il commença à lui cogner le crâne contre la cuvette.
Encore.
Et encore.
Et encore.
Et encore.
Et encore.
Et encore.
Et encore.
Du sang plein les manches, Malback se pencha à l'oreille de l'infortunée :
- "Alors ?"
Le nez explosé, les dents en miettes, les arcades sourcilières ouvertes, la jeune femme cracha un caillot de sang avant de répondre dans un faible gargouillement :
- "Vla... tle fllaire cluire un oeuf, dlémon. (crachat) Tlu n'es vlraiment plas très gentlil".
Sur quoi Malback lui brisa la nuque. Le corps de l'angèle disparut avec toute trace de l'affrontement.
- "Jacob Delafon : 1, Novalis : 0"
toc! toc! toc!
Bon alors ! Il y a des gens qui attendent ! (voix étouffée)
Malback se refit une tête acceptable dans la glace, et ouvrit la porte, laissant la place à une petite vieille.
Le reste du voyage se passa sans encombre. Ce n'est qu' à l'arrivée au Newark International Airport de New York que l'on s'aperçut de la mort d'un passager japonais, décédé de crise cardiaque pendant le trajet.
Dans la foule des badauds attendant derrière les lourds panneaux de verre de la desserte des bagages, se tenait un homme tenant une pancarte marquée d' un M majuscule.
(A suivre...)