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Le retour des vieux de la vieille !
#1
Dring drriinnnnnngggg ! ! !

Décidement, il était vraiment pénible ce truc. Cette sonnerie stridente lui rappelait le cor de ce grand corniaud de Roland qui ne pouvait pas s'empêcher de brâmer comme un âne en rut lorsqu'il avait des problèmes... Décidément, tout se perdait et les jeunes d'aujourd'hui c'était vraiment plus les mêmes qu'avant, les hommes, les vrais, les couillus qu'avaient pas peur de casser du démon et du païen pour faire triompher la cause du Bien avec un grand « B ». Maitenant ça cause politique, ça discute, ça pinaille et avec tout ça, le boulot est mal fait. Triste époque moi j'vous'l'dit et d'ailleurs si on m'écoutait je...

DDRRRIINNNGGGGGG ! ! ! ! !

- OUAIS, QUOI ? ! ? QU'EST-CE QU'IL Y A ? ! ?

- Salut Georges, c'est moi.

L'interpelé se calma tout de suite et un sourire nostalgique. Regardant autour de lui, il vérifia que personne ne pouvait l'entendre. Juste après il hausse les épaules. Personne ne passait jamais par ici, qui pourrait bien l'entendre ? Coinçant le combiné du téléphone sous son menton, Georges regarda le numéro matricule écrit sur le tiroir juste en dessous du voyant clignotant qui venait de s'allumer.

- Salut vieux crouton, comment ça va ?

Georges entendit un rire rauque de l'autre côté du fil, suivi d'un toussotement signifiant que l'allusion au grand âge de son interlocuteur n'était pas une parole ne l'air. Il sourit encore, puis grimaça. Ses rhumatismes le faisaient vraiment souffrir ces temps-ci. Il lui fallait vraiment de l'exercice. En attendant la réponse, Georges s'était lentement dirigé vers les casiers métalliques situés au fond de son bureau de son bureau et cherchait celui qui correspondait au numéro d'appel.

- Pas trop mal, vieux débris, pas trop mal. Toujours concierge ?

Georges grommela une vague réponse tout en retirant un pistolet automatique argenté de gros calibre du casier. On trouvait vraiment n'importe quoi comme armes bénites de nos jours. Ah c'était bien fini le temps de la grande épée à double tranchant dont la lame étincelante émplissait de terreur les démons ignobles qui avaient osé croire qu'ils pouvaient vaincre un véritable serviteur de Dieu. Maintenant, c'était boum-boum pan-pan et ces p'tits machins avaient même pas besoin d'être rechargés puisqu'ils étaient bénis. Vraiment, quel manque de fair-play... Continuant à maugréer sur la décadence des temps modernes par rapport aux temps des vrais combats du Bien contre le Mal et tenant toujours le combiné contre son menton, il retourna jusqu'au voyant en trainant ses savattes sur le sol de lino bleu clair et ouvrit le tiroir en grand.

- Au moins, moi je suis pas obligé de passer l'éternité à classer de la paperasse pour le compte d'un p'tit con d'à peine vingt siècles !

- Urkh, urkh, urkh ! ! !

Tandis que son interlocuteur s'étouffait à moitié à force de rire, Georges enfourna l'arme bénite dans le tiroir et repoussa ce cernier à fond, dans un grand claquement métallique.

-Urkh... Je vois que tu continues à bosser...

Quelque part sur Terre, l'arme apparaissait entre les mains de l'ange l'ayant invoqué et un « combat » commençait. Enfin, un combat... Vite dit. Enfin bref. Jamais un remerciement en tous cas, jamais un p'tit mot gentil pour celui qui s'échinait depuis des siècles à ranger et expédier le matériel de travail des bons p'tits ouvriers angéliques. Mais s'il se mettait en grève hein ? Comme ces salauds de communistes ? Ah ça rirait moins en bas...

- Bon qu'est-ce que tu veux, crevure de cornu ? Parce que t'es bon pour critiquer mais j'suis sûr que la poussière s'accumule entre tes griffes, hein mon grand. Et ça doit faire bien longtemps que t'as pas été massacrer une vierge ou violer un quelconque chevalier qui s'y croit trop...

- Tu deviens sénile, Georges, tu confonds tout. C'était pour violer les vierges et massacrer les chevaliers vertueux.

Georges entendit distinctement le soupir nostalgique de son vieil ennemi mais il n'aimait pas être repris. Comme tous les vieux, il aimait avoir raison. Même quand il avait tort. Le problème c'est qu'avec Mephistophélès, il ne pouvait pas lui asséner l'argument massue du type « tais-toi t'y connais rien, t'es trop jeune » vu que ce vieux briscard avait le même âge que lui et qu'ils s'étaient foutus sur la gueule pendant presque trois millénaires. Avec ce brin de malice que tous les vieux cons possèdent, Georges résolut de tourmenter un peu son adversaire de toujours et de retourner le couteau dans la plaie.

-Ouais ben t'as pas du en voir beaucoup des vierges ces temps-ci. Parce que en enfer, c'est pas courant, les vierges. Enfin bref, qu'est-ce que tu voulais ?

Mais bordel de Lui, c'était pas possible, le casier clignotait de nouveau. Ce p'tit con avait déjà fini sa baston et il renvoyait l'arme dans les vestiaires. Geroges pesta derechef. De son temps, on était fier de porter une arme bénite, un cadeau de Dieu en personne ! Il n'était pas question de la renvoyer si vite, sans parader un minimum deavnt les copains mais maintenant avec tous ces principes de discrétion, d'efficacité optimale des lignes de front et tout ça, ben la guerre ça devenait compliqué. Il avait bien essayé de rester au courant mais ces p'tits jeunes bougeaient trop vite et ils étaient jamais d'accord sur les stratégies à adopter. Parfois, Georges se demandait en riant si son successeur, ce brave petit couillon de Michel, n'avait pas hérité de la plus mauvaise part du marché après son licenciement. Les paroles du vieux démon poussiéreux qu'il avait au bout du fil le ramenèrent à la réalité.

- Quoi ? Répète ?

- Je te dis que j'ai trouvé des laissez-passer inutilisés dans les archives. Et je me demandais si ça te dirait pas de venir faire un p'tit tour sur Terre pour qu'on se mette sur la gueule encore une fois avant d'être définitivement bons pour la casse. Sauf bien sûr si t'as peur de te faire taper sur les doigts, pétochard d'emplumé...

Georges sentit la moutarde lui monter au nez. Même s'ils se connaissaient depuis la Création, ça ne permettait pas à ce vieux poivrot bigleux de remettre en question le courage de celui qui avait mené les armées angéliques à travers les marches intermédiaires à l'assaut des pays féériques, exterminant toutes ces créatures païennes jusqu'au dernier dragon, jusqu'au dernier lutin !

- Je vois pas trop ce qu'ils pourraient me faire de pire ! Et puisque tu tiens absolument à te rendre ridicule, je m'en vais te pourfendre du chef au bas-ventre, mécréant !

- Je vais te mettre ta race bien profond, gros naze ! On se retrouve en centre-ville et je te nique ta face dans les grandes largeurs !

Songeant que son vieil adversaire semblait avoir réussi à comrpendre le « parlé jeune », Georges salua l'exploit en silence et raccrocha. Il se pencha alors et sortit de dessous son bureau un gros carton recouvert de papiert craft sur lequel il souffla pour enlever la poussière. Arrachant le papier et coupant à le hâte les cordons ceignant le carton, il sortit au grand air une redoutable épée à deux mains et la regarda en souriant.

-Nous partons pour une dernière quête, ma vieille amie...



Merci à Sachiel pour ce texte magnifique
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#2
Boum Boum Boum Boum Boum Boum

- Mal....au......crâne......

Boum Boum Boum Boum Boum Boum

- J'ai vieilli moi au quoi ? Ca faisait longtemps qu'une incarnation m'avait pas foutu une telle migraine.

Méphistophélès parcourut du regard la salle au murs rouge sang, où se déhanchaient hommes et femmes. Cela n'éveilla en lui qu'un intérêt mitigé, il avait du mal à comprendre comment tout ces êtres pouvaient passer leur temps à gigoter ainsi. Il empoigna Apocalypse et la jeta sur son épaule. La hâche semblait tout à la fois aspirer la lumière et briller d'une lueur maladive.

- Bon s'agit de pas traîner ici. Faudrais pas que petit Georges puisse dire qu'il ma attendu !

Dans un coin de la salle, il se laissa pousser les dents, et se dirigea d'un pas résolu vers la porte. Sur son chemin, un jeune homme, si drogué que même Bifrons n'en aurait pas voulu comme Zombie, le bouscula. Enfin le heurta. Le toucha quoi. L'effleura ? D'accord : regarda à peu près dans sa direction.
D'un geste ample, la hâche traca une courbe dans l'espace enfumé de la boîte de nuit, et sépara de manière très nette le drogué de sa tête. Celle-ci s'en alla rouler, encore beate, sous un siège.
Une fumée se dégagea du sang qui sécha instantanément sur la lame, tandis qu'une humeur sombre s'écoulait du cou de la victime.

- Ah ben au moins pour la popote, j'ai pas perdu la main ! Allez vient Apo, on a du boulot !
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#3
Il ouvrit un oeil, puis l'autre. Brusquement, une melopee d'une etrange clarte vint perturber son ouie ensommeillee : un cantique!! De douces voix de jeunes garcons prepuberes envoutaient ce lieu de paix.
Il etait dans une eglise! Il ressentait le mal de tete des lendemains de beuveries qu'il n'avait jamais connu. Tout etait flou, mais une seule chose le guidait dans ses gestes : il devait trouver son adversaire de toujours!!
De nature impatiente, il fonca en dehors de l'eglise sans prendre garde aux personnes qui l'entouraient. Un peu desoriente, il decida de se diriger vers le Nord-Est, pour trouver la direction du Centre-Ville.
Car c'est la qu'il avait rendez-vous...
2 personnes vinrent le saluer et lui demander conseil. Mais Georges n'etait guere tendre avec les inconnus et il se depecha de leur fausser compagnie.
Il trouva l'ecole et decida de s'y attarder quelques instants. Sa memoire lui revenait peu a peu et il se dit qu'il valait mieux s'armer des maintenant : il s'equipa de son armure ainsi que de son epee divine.
Il etait pret, il lui fallait desormais trouver son adversaire...
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#4
Du sang...

Quelle chaleur, quelle joie ! Au sortir de la discothèque, ca avait été comme dans le plus succulent des cauchemars humains.
Méphistophélès avait suivit une femme imposante, qui était allée rejoindre une rixe un peu plus loin. L'hypothèse d'un combat aux multiples adversaires était très excitante, et il piqua un sprint pour se joindre à la fête.
D'un coup de corne il assoma un premier adversaire tandis que sa queue en déchirait un second. Alors qu'Apocalypse s'abattait sur la femme qu'il avait suivie, il déchira à pleine dent le cou de sa cible initiale. La femme malgré sa musculature s'écroula, pour aller ramper un peu plus loin.
Le goût du sang dans la bouche, il s'éloigna en laissant un unique enemi, mal en point, témoin de sa victoire.

Du sang...

Méphistophélès déambulait sur le trottoir, tout à cette joie retrouvée. Il faisait bon vivre sur cette Terre, même si les combats étaient devenus un tantinet trop faciles. Il avait hâte de retrouver ce vieux Geor...

Un éclair blanc lui vrilla le crâne, et en un instant son cerveau ne fut plus que douleur. Péniblement, il releva la tête et son regard se posa sur un homme, relativement costaud, qui s'éloignait vers sa voiture :

"Eh, grande gueule, ils sont sympas tes pouvoirinous. Le principe de discrétion, tu connais ? Ou bien ces cornes ont pris la place de ta matière grise ? Ah mais non, les cornes c'est parce que t'es cocu, et les sabots pour mieux séduire les chèvres ? Allez, viens te battre, ou sinon tu confirmeras que les initiales de Prince-Démon c'est PD !"

Méphistophélès poussa un hurlement indigné devant cette fuite éhontée, et courut en rugissant vers son adversaire qui multipliait les quolibets :

"Eh, c'est tout ce que t'es capable de faire ? Je savais pas qu'on pouvait courir aussi vite avec des sabots, ni que ça t'arrivait de courir VERS tes ennemis. Tache pas trop la peinture de ma caisse avec ta bave, tu seras gentil !"

D'un geste sec, il coupa court au filet d'insultes, en même temps qu'il divisait son contretemps en deux parties sensiblements égales. Un délicieux gargouillis se fit entendre...

Après si longtemps, Méphistophélè goûtait enfin à la joie sauvage du combat. Foncer tête baissée sur l'ennemi, voila l'âme d'un Prince des Ténèbres. Pas comme tout ces jeunes qui ne savaient parler que de stratégie, contournement, et gnagnagna... "Quand je pense que c'est moi qu'on traite de gâteux !" songea-t-il...
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#5
Georges savait que la préparation d'un combat était la pièce maitresse de la victoire. Il s'éloigna donc quelques instants de la civilisation pour se ressourcer. Une fois sur de lui, il se dirigea vers le coeur de la cité à la recherche d'un marchand. Il avait oublié les prix coutumiers des marchandises humaines, et il avait hate de pouvoir se debrouiller pour entourlouper le pauvre commercant. Sur sa route, il croisa un inconnu, qui cru bon lui faire la remarque de dissimuler son aura et de ranger son épée. Hahaha!! Mais pour qui se prenait-il? L'aura servirait à attirer l'ennemi, et l'arme à le pourfendre. Ni l'une ni l'autre ne quitteraient Georges jusqu'à l'accomplissement du combat à mort. Il se retint d'agresser le passant, et se dirigea prestement vers sa future cible : le marchand du coin de la rue.
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#6
Alors qu'il s'éloignait du corps agité de soubressauts, Méphistophélès s'arrêta d'un coup et posa le genou à terre. Du sang s'écoulait de son nez et de ses oreilles. Il se dirigea chancelant vers une ruelle toute proche, et s'écroula au sol.
Son métabolisme régénérant fit rapidement son oeuvre, et en se concentrant, il parvint à résorber rapidement la douleur provoquée par l'attaque mentale. Mais elle l'avait laissé très affaibli, avec à peine de quoi exécuter une parade artistique de combat dont seuls certains parmi les Démons avaient le secret.

Il était temps de se relever, et de repartir en chasse. Il navigua un temps, un peu perdu, à travers les étendues vertes de prairie. Puis finalement rejoignit la route.
Le spectacle attira un autombiliste, sans doute un Démon, qui lui laissa quelques vivres. Méphistophélès ignora cette pitié, et alors qu'il se retournait, une voiture jaillit, avec à son bord deux de ses derniers adversaires. Il bondit en l'air, et abattit sa hâche sur le pare-brise. La passagère parvint à sortir et lui décocher un coup, tandis que le conducteur restait inanimé.
Il s'apprêta à régler son différent avec la femme, mais c'est alors que deux voiture déboulèrent pour foncer sur la carcasse fumante de la première, sept ou huit personnes à leurs bord.

Déja affaiblit, Méphistophélès avait deja connu de nombreux combats pour savoir qu'il était inutile de se battre en terrain ouvert si c'était en pure perte. Seule la victoire comptait.
Les hautes herbes enveloppèrent rapidement sa silouhette, et il se tappit dans l'attente de ses nombreux adversaires. Il en aperçu un qui s'avançait seul à travers les herbes. Le pauvre fou ignorant. Il le fendit en deux, puis s'approcha pour guetter la route.
Des éclats de voix jaillirent des véhicules, et l'ambiance semblait électrique. Par Lucifer, ils n'avaient qu'à attendre qu'il règle sa petite affaire avec Georges, il aurait bien plus de temps après. Les Démons d'Andromalius et de Dominique devaient avoir été avertis depuis peu de la supercherie. Rien ne restait très longtemps ignoré du Prince du Jugement.

Ses pas le menèrent donc jusqu'au centre-ville. Il ne croisa dès lors plus qu'un seul badaud isolé. En vue d'un petit pont piéton, il ralenti l'allure. Comme un loup flairant sa proie, il pouvait sentir l'aura de Georges. Celui devait se promener dans ce quartier.
A peine passa-t-il le pont, qu'il vit ce dernier de l'autre côté de la route. La surprise le pétrifia un instant. Heureusement, dissimulé derrière un montant de la structure, sa cible ne pouvait le distinguer.

Georges n'avait rien perdu de sa superbe. L'esprit, Angélique au Démoniaque, détaignait toujours un peu sur le corps d'incarnation. Il se promenait avec son épée, Fureur Divine, sur l'épaule. Apocalypse, hurlant son désir de combattre, luisait désormais d'un vert intense.

Méphistophélès s'écria alors :
"Georges, vieille canaille. J'espère que tu es toujours prêt à verser ton sang aujourd'hui.
Prépares-toi pour notre ultime combat, et montrons à tout ces jeunôts ce qu'est une joute d'antan, violente, sauvage où le premier mouvement décide souvent de la victoire ou de la défaite !
"

Puis il commenca à courir vers son adversaire et ami de toujours...
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#7
Méphistophélès comtempla le corps de Georges, effondré et au bord du coma...

Le combat lui avait apporté un peu de ce qu'il souhaitait, mais moins que ce qu'il en attendait. L'anticipation, la course éffrénée, les brefs échanges de coups. Tout avez été trop vite, et désormais il fixait son ennemi baigné de sang avec le regard vide, hébété comme un drogué en manque.

De la marque profonde des cornes qui l'avaient frappé sur le flanc lors de son esquive, jusqu'à la déchirure de l'épaule droite que les dents avaient mordues, et la fracture du crâne, fatale, lorsque l'un des ses sabots avait opéré le contact. Tout cela formait un tableau magnifique et sordide.

Sa hâche Apocalypse vibrante dans les mains, il la brandit au dessus de sa tête...
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#8
Georges, aidé sans le vouloir par des anges qui lui avaient indiqué la position de Mephistopheles, s'était placé stratégiquement à l'entrée Sud du Centre Ville. Il s'était assis sur le bord du trottoir et attendait de voir ce qui arriverait.
Il profitait de l'occasion pour observer les pietons, ces âmes friables qu'il avait essayé lui aussi d'aider, à sa manière, il y a fort longtemps.
Il n'était désormais plus qu'un simple magasinier et seule sa renommée avait encore une quelconque valeur. Tous l'admiraient, le craignaient, mais cela faisait fort longtemps que Georges se sentait flétrir sur la pente dangereuse de l'oubli.
Où était son courage, sa vaillance d'antan? Que restait-il de ce valheureux chevalier de la Justice Divine, qui malgré son engagement un peu trop...vindicatif dans la bataille, était resté fidèle aux cieux depuis le début.
C'était sur ces pensées que Georges avait recu le coup de fil de Mephistopheles. Cette vieille connaissance, ce vieux bougre qui lui vait surement offert ses plus beaux moments de bataille.
Il allait certainement retrouver ces sensations si intenses qui le liait à son adversaire. Ce sentiment que tout peut arriver mais que chacun reste persuadé de sa victoire finale.

Il sentit soudain une fatigue se poser sur ses épaules. N'ayant eu aucun moment de repit depuis sa reincarnation, il décida de faire un petit somme. Mais il s'endormit plus longtemps que prévu....

Il entendit un long cri... Un hurlement familier qui lui glaca le sang. Bon D... Que s'était-il passé? Il essaya tant bien que mal d'éviter la pluie de coup qui s'assenait sur son corps rendu pataud par la brusquesse de son réveil. Il ne pus cependant se defendre. Il tomba dans le coma.
Avec les quelques forces qu'il lui restait, il tenta de se soigner avec un transistor bipolaire (si si c'est possible...) comme dans un feuilleton qu'il avait vu la veille à la télé trans-marchienne (Mac... Mac.. raaah impossible de se souvenir du nom...) mais en vain.. Il rampa sur quelques mètres pour essayer de se relever et mourir en héros mais il ne put s'y resoudre. Il etait trop tard.

Il n'avait point peur ni honte de mourir par le fer de Mephistopheles mais le fait d'un combat aussi sordide et bref le fit rager intérieurement (ou exterieurement puisque ses trippes commencaient a repeindre la chaussée)

Il poussa un dernier râle puis mourut, Mephistopheles lui ayant donner un dernier coup de sa terrible lame.
Il disparut aussitot dans un nuage de fumée et on entendit une voix grave prononcer ces mots : "Bien joué ce coup-ci, à plus faux frère...".
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#9
Georges renvoyé devant l'autre tanche de St Pierre, il ne restait plus grand chose qui pouvait résister à Mephistophélès !
Le vieux contempla un instant la scène qui s'étendait devant ses yeux : des vitrines éclatées par des voitures, des humains paniqués courant dans tous les sens, quelques corps aux râles lancinants, des mères prostrées et des enfants chialant.
Mephistophélès comprit Morax. La scène était salement dantesque. C'était beau.

Mephistophélès n'y tint plus et exhiba encore plus ses attributs démoniaques dans un pur râle de jouissance.

Et puis ces minables angelots qui tentaient de l'atteindre, c'était trop déléctable. Le sentiment de puissance l'étreignit plus encore lorsqu'il jeta un regard sur la loque traînante qui avait vaguement essayer de l'agresser avec une drôle de massue pleine de monnaie.

Par contre, de drôles de pensées lui passèrent par la tête lorsqu'il croisa le regard troublant de cette fille à la peau jaune et aux yeux biz...

Gnnnnneeeuu... GGGGAAAA... GGnneeuuNNOONN !!!!

Bordel, on recommencait à lui vriller sa vieille caboche avec ce pouvoir de fillette ! Mephisto l'identifia tout de suite : c'était la petite pute habillée en noir à côté du loqueteux et qui récitait du latin.
Son sang et sa hache ne firent qu'un tour. Avec une élégance toute bovine, le vieux cornu vint choper la mâchoire de la fille avec le fer de sa tendre Apocalypse de la même manière qu'un club Putter numéro 3 viendrait frapper une balle de golf pour la faire sortir du sable. Le corps vola à dix mètres en vomissant tellement d'hémoglobine qu'un môme hystérique qui avait perdu la boule gueula "Oh la belle rouge !".

Content de lui, Mephistophélès se retourna vers le goupe de plus en plus réduit des Anges et commenca à ruer...
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#10
Plic, ploc .

La jeune femme allongée n’entendait que ce bruit.

Plic, ploc .

Le bruit de son propre sang.

Plic, ploc .



Le centre ville. Dix minutes auparavant.


Le titan marchait d’un pas leste vers le sud est de la ville. Sur son épaule, une épée. Large de 25cm, longue de 2mètre, la brute la portait fièrement, faisant fi de l’étonnement des passants.
En face de lui, un monstre de cauchemars.

Méphistophélès, se préparait a se ruer contre l’Archange retraité.
Sabot cirés, cornes d’ébène, Apocalypse, une gigantesque hache d’arme dans les mains, il fit face.


La fille regardait la scène, avec appréhension. Les deux adversaires se battaient, et agissaient en totale violation du code de discrétion. Pas moyen de faire tant soit peu dissimuler l’épée de Saint Georges, c’était limite s’il ne l’avait pas décapité pour sa remarque.
Autour d’elle, il ne restait plus que quelques personnes.
Les passants qui avaient d’abord pris la scène pour une animation de la mairie, avaient vite couru après le premier litre de sang versé.

Il ne restait qu’une poignée de personne sur les lieux.
Anges, ou démons.
Elle photographia leurs visages, puis reporta son attention sur les lieux du combats.
Sachiel, Anabaseth, grouillez vous ! Je vais pas aller affronter ce truc sans vous !




D’un coup, Méphistophélès abattit son adversaire. Elle sentit son sang se glacer dans ses veines de mortelles.
Et merde.. Je vais pas flipper, pas pour ce pauvre con sénile…

Allez… GO !


Les anges du SWAT fonçaient.
Mais Méphistophélès était ce qu’il était .
Un revers de haches, et trois corps étaient projetés a plusieurs mètres de la, sous son rire sadique, alors qu’il venait d’esquiver sans peine leurs assauts.

Elle fonça, chercha la nuque afin de lui porter un coup fatal…




Et rencontra la pointe d’Apocalypse. En plein cœur.



Plic, ploc .
Elle voyait ses cheveux blonds traîner dans son sang. Et probablement celui d’autre.
Il nous fait un remake de KillBill celui la ? connard…

Elle leva la tête, tenta de parler. Elle ne réussit qu’a cracher du sang.
La Bête ne s’était même pas retourné, tandis qu’il toisait du regards ses « camarades » démoniaques.


- On en… finit ?
- Hmm ?


Le Prince Démon lui flanqua un coup de sabot dans la poitrine, lui donnant droit a un nouvelle pointe de douleur, alors qu’elle tentait péniblement d’hausser la voix.
On va trouver autre chose…

– Ta gueule, pétasse.
– Au nom de Dieu, je te pardon..
– Ta gueule, j’ai dis !

Il lui enfonça Apocalypse dans les tripes, et remua le tranchant, une lueur sadique dans le regard.

- Méphistophélès.. Au nom de Dieu, je t’invite a te repan…


Nouveau coup. Il lui écrasait la tempe avec ce qui lui servait de pied.


- Créature de Dieu, je te pardon...


Les deux cornes la transpercèrent.
Une dans chacun de ses yeux verts, jusqu'à la cervelle.
Le corps sans vie s’écroula a terre.

Et c’est reparti mon gros. Tu verra, un jours, je t’aurais.
Et la, on va demander un nouvel avatar. Marre des poupées barbies. C’est un titan que je veux, pas une adepte de la manucure.
On arrête de rigoler maintenant. Tué une fois, pas deux. Que Dieu me donne la force de leur faire regretter de l’avoir insulté par leur seule présence.
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