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La menace fantôme
Miss Braambles regarde Yavin d'un air contrarié. Elle n'apprécie visiblement pas qu'il se permette de laisser partie un Ange sans lui demander son aval.

Cependant elle ne dit rien et écoute les dires de Kimmy avec sérieux.


Serviteur. Je ne me permettrais pas de remettre en doute les paroles d'un Ange donc le dossier est quasiment parfait. D'après ce que j'ai pu apprendre sur vous, vous êtes du genre à respecter les règles et à savoir évaluer les situations.

Ceci dit, elle prend à nouveau des notes puis s'intéresse à la deuxième personne. Étrangement, le regard qu'elle porte sur lui est moins... amical. Enfin, si on peut dire que l'Ami peut porter à un moment un regard amical à qui que ce soit. Mais l'attitude qu'elle présente vis-à-vis de Jordi est limite hostile.

Je vous écoute Serviteur. Quel est votre témoignage ?
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Déjà peut à l'aise du fait de la situation, le Jordi le devient encore moins devant la froideur de Miss Braambles. Il garde cependant son calme pour donner sa version des faits.

Pour ce qui s'est passé ce jour là, je n'ai hélas pas assisté à la scène dans son ensemble. Seul Kyborash était sur les lieux depuis le début. Pour ma part, je surveillais l'extérieur du bâtiment quand j'ai entendu des cris venant de l'intérieur. Je suis donc allé voir ce qu'il se passait pour remarquer que Sincérité et Alyssia étaient en confrontation. Apparemment Sincérité a dit quelque chose qui a déplu aux deux autres et, comme cela est déjà arrivé, la situation a dégénéré. Finalement Sincérité a quitté les lieux et a rejoint Kimmy.

J'ai voulu comprendre ce qu'il s'était passé et essayé de calmer les tensions. Connaissant un peu le caractère des deux Serviteurs, j'ai compris que tout était partie d'une phrase malheureuse. Comme vient de le souligner Kimmy, il y a déjà eu des malentendus dans le passé et je ne veux jeter la pierre sur personne.

Alyssia a un caractère explosif et saute vite aux conclusions. Il est difficile alors de lui faire voir les choses sous un autre angle, surtout lorsque l'on est dans le vif de l'action. Sincérité est un peu pareil mais s'ajoute à cela un manque de confiance. Pourtant, pour avoir parlé à plusieurs reprises à l'une comme à l'autre, je peux vous assurer qu'aucune n'a un mauvais fond. Elles n'arrivent juste pas à communiquer, ce qui est bien dommage.


Le jeune homme s'interrompt un instant avant de conclure.

Je tiens à préciser moi aussi qu'elles sont également tout à fait compétentes sur le terrain. Je réfute donc catégoriquement l'accusation de folie.
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D'un certains côté, cela vous dérangerait bien que votre amie soit renvoyée à Notre-Dame non ?

L'ironie est palpable dans le ton de la petite brune.

Ce serait fort dommage qu'un ange de Dominique moins proche de vous prenne sa place.
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Le chasseur fronce les sourcils, n'appréciant guère les sous-entendus de l'Ami.

Oui, cela me dérangerait. Mais pas dans le sens que vous insinuez. Sincérité a déjà eu à me juger pour des erreurs commises sur le terrain et notre amitié ne l'a pas empêché de faire son travail comme il se devait.

Cela me dérangerait dans le sens où je trouve un renvoi injustifié et absolument contre-productif. Nous sommes certes une communauté, mais rien ne nous oblige à nous aimer tous. S'il n'y a vraiment aucun moyen pour que la situation se règle d’elle-même, ce que je préférerais, rien n'empêche qu'elles continuent à effectuer toutes les deux leurs tâches à Immac.
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La statue commence à bouger ... mais reste au final figée. Un juron étouffé se fait entendre, probablement lié à cette tentative avortée.
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La brune affiche une moue qui pourrait passer pour sceptique mais ne relance pas le Jordi pour autant.

Donc si je conclue... Personne ici ne considère le Serviteur Sincérité comme étant folle, mis à par le Serviteur Alyssia. Tout va bien dans le meilleur des mondes c'est ça ?

Les sourcils de la Domeuse se froncent. Elle note encore quelque chose sur ses fiches avant de reposer son stylo.

Quelqu'un aurait-il quelque chose à ajouter avant que nos deux muettes se mettent à s'exprimer à leur tour ?
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Épine lève la main pour qu'on lui donne la parole. Lorsque l'ami des êtres purs lui accorde il de met au garde à vous.

Ange Épine. Matricule 3481. Je suis nouvellement affecté ici et ne connais pas encore suffisamment les anges pour porter un jugement quelconque.

Voilà, intervention très utile pour l'affaire en cours. Mais comme la mégère juge pose une question il se doit de répondre.
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Parvenant enfin à se libérer de sa coque, Sincérité termine le geste qu'elle a commencé: se saisissant de son paquet de cigarettes et du briquet miniature dissimulé à l'intérieur, elle se grille une clope, sans la moindre considération de son entourage. Elle semble comme ... ailleurs. Heureusement pour les anges présents, les cigarettes semblent "standard".

Après avoir aspiré une première longue bouffée, elle commence des ronds de fumée, toujours dans son monde ...
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Voyant la réactivité proche du néant des anges présents, la Domeuse en conclue que plus personne ne souhaite rajouter quoique ce soit. Elle regarde Sincérité se libérer de sa condition de statue, mais fronce des sourcils en voyant celle-dernière s'allumer une cigarette.

J'espère qu'on ne vous dérange pas Serviteur Sincérité ?

Pas de surprise, la bonne femme n'aime pas du tout que l'on fume durant un interrogatoire. On peut aussi se demander ce qu'elle peut aimer dans la vie, mais c’est une autre histoire.

Puisque vous avez retrouvé l'usage de la parole, je vous laisse réagir sur les différents témoignages que vous avez entendu. Ce sera ensuite au tour du Serviteur Alyssia de s'exprimer.

Elle jette un coup d’œil d'avertissement à la rouquine aphone pour que celle-ci se tienne à carreau. Au moins, on peut être sûr que la muette interrompra pas, verbalement, la partie adverse.
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Sincérité, puisqu'elle est mentionnée, regarde à présent Miss Braambles avec un grand sourire.

Non non, vous ne me dérangez pas, bien au contraire. Cette pause Rodin m'a fait un bien fou, c'est juste dommage que j'avais encore le son et l'image ...

Elle retire une latte de sa cigarette d'un geste négligé avant d'analyser la pièce d'un regard qui balaie de façon large et un brin désinvolte. Elle s'arrête sur 40some, le fixe un moment, puis recommence à parler sans le quitter des yeux. Visiblement, elle semble lui en vouloir. Un peu. C'est d'une voix calme et assurée qu'elle poursuit, le ton ne dissimulant aucune ironie ni hargne.

Pour certains, ça ne faisait aucun doute que j'allais commettre un impair, et l'affirmation a été amenée entre autres par un vieil ange qui a déjà travaillé un certain temps avec moi. Cela va en ma défaveur et m'interroge sur les points de vue mutuels à apporter à notre relation professionnelle. Par ailleurs, Riffel ne peut pas être considéré comme objectif en raisons de ses relations et de son casier judiciaire, tandis que miss Kimmy a le bénéfice du doute en raison de la virginité du sien. Quant aux autres, nul besoin d'être devin pour voir que les informations dont ils disposent font au mieux d'eux un jury populaire, au pire, les témoins d'une descente aux enfers. Bref, il n'y a peut-être qu'Alyssia qui m'accuse publiquement de folie, n'empêche que vis à vis des autres je n'en mène guère plus large, et ce sans réelle défense possible. C'est fort regrettable, et je comprends le désarroi de l'Administration locale qui semble être dans la même impasse. Quand on pense que la seule personne qui a toutes les clefs en main est parti d'Immac, c'est un brin comique, vous ne trouvez pas ? Non ?

Fort bien.

Mes propos sont sujet à des interprétations assez libres, mais ...


Elle se tourne vers Alyssia et lui fait un petit sourire, qui se veut apaisé, avant de se remettre face à Ezialle, à laquelle elle dépose une bise sur la joue sans aucune pudeur.

Je vais faire une ultime tentative sans ton aide. Cela ira, avec ou sans chocolat, je te remercie.

Je disais donc, il y a beaucoup de choses qui ne me plaisent pas ici bas, et le plus souvent comme tout à chacun je fais avec. Sauf une chose en particulier. La personne ici présente
Elle pointe Alyssia du doigt m'a poussée dans mes retranchements et l'écoute attentive bien que forcée de l'assemblée ici présente tient la route sur au moins un point: je n'ai pas confiance en moi. Si mes réactions à priori incohérentes sont assimilables à de la folie, alors je pense qu'il va falloir réviser quelques notions, notamment en biologie. Je crois me rappeler d'une fable de La Fontaine avec un lion qui avait une épine dans le pied, il n'était pas fou à ce qu'il me semble pourtant. Je ne m'attends pas à ce qu'Alyssia réussisse à me retirer une telle écharde. C'est la ... volonté impérieuse de l'Administration que la dite écharde soit à jamais présente dans ma patte. Le conteur n'explique pas toutefois comment apprivoiser un fauve sans le soigner. Pourtant, elle a essayé, à son grand honneur, et a été blessée. Et un lion hargneux ne s'excuse pas, même si il le veut de toutes ses forces: il continue de mordre et de griffer, parfois même au hasard.

Elle soupire

Pour plus de clarté, je vais donc me paraphraser d'une façon moins alambiquée: dame Alyssia, veuillez accepter de nouveau mes excuses. Je suis désolée, et réfléchis d'ores et déjà à une réparation appropriée.

Reprenons. On parlait de quoi déjà ? Ah oui, de folie ...


Elle regarde le Maitre de façon énigmatique.

L'idée de la folie -bien que je n'emploierais pas ce terme un peu fort- et d'un retour à Notre-Dame, je ne le cache pas, m'ont effleuré l'esprit déjà plusieurs fois. Face à mes erreurs et l'incapacité de gérer les situations qui sortent de mes tâches habituelles j'ai des réactions disproportionnées. Oui, j'ai du mal à sortir de ma zone de confort. Je vous ai déjà dit que j'aimais beaucoup les années 60 ? Et encore plus les années 30 ? Mais je m'égare. L'envie de fuir ce lieu à toutes jambes, je parle de la salle de procès évidemment, ne m'a pas quittée non plus, surtout vu le concours circonstanciel et les réactions du public.

Nouvelle bouffée de cigarette.

Faudra que ... peu importe. Laissez moi réfléchir ... Elle compte sur ses doigts Hmm ... vous pensez réellement qu'il est nécessaire de sortir de la pièce en ayant éclairci toutes les incompréhensions liées à cette affaire ? Je réitère poliment, mais fermement, ma demande de conserver sous le sceau du secret certains éléments qui sont d'ores et déjà partagés par trop de personnes à mon humble goût.

Elle fait une mine boudeuse. La requête semble aussi bien relever de la supplication feutrée que de la menace indicible.

Je vous propose un truc: vu qu'ils ne peuvent pas facilement se faire une opinion de moi et de ma camarade ici présente, et qu'ils ne semblent pas vouloir se risquer à donner leurs avis, on pourrait prendre le problème à l'envers: et si, Madame Braambles, avec tout le respect que je vous dois, vous leur demandiez des idées de sanction ou de réparation à nos égards ? En tous cas, en ce qui me concerne je sais que faire la paix ne satisfera pas les 2 parties, donc il faut une action compensatoire à valeur non confiscatoire, sous réserve bien évidemment que la sanction décidée au final par vos soins ne s'avère pas ultime et éliminatoire pour l'une ou les deux éléments impliqués. Hmm ?

Elle pose la question avec grand sérieux, et jette un coup d'oeil également vers le Maitre pour voir sa réaction. Elle semble parfaitement sereine, ce qui fait bizarre pour ceux qui la connaissent suffisamment, voire un brin irréel. Entre temps la cigarette s'est consumée, et c'est d'un geste élégant qu'elle l'écrase délicatement sur une rambarde en bois à sa portée.
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