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Les ombres de Ramasekva
#1
Le froid revenait. Comme à chaque cycle des douze lunes. Le vent portait avec lui la mélancolie de la saison froide et les souvenirs de l'année précédente.
Un jeune homme regardait l'océan. Au loin, deux petites embarcations de pèche flottaient trop loin pour le voir sur son promontoire rocheux. C'est là qu'il aimait venir à la fin du travail. Un travail pénible et harassant aux champs. Ils cultivaient uniquement le kumara et leurs outils étaient rudimentaires. Si les ancêtres étaient contents des vivants, la récolte était bonne et elle permettait de nourrir toute la population, les neufs tribus de Haumaka, jusqu'au prochain cycle des 12 lunes.
Le jeune homme sorti de ses pensées quant les deux pirogues relevèrent leur filet plein de poisson et prirent le chemin du retour. Il entrepris de descendre de son promontoire et de passer par la plage. Les frêles embarcations ne le verraient pas de se coté du rivage. Il n'avait pas l'habitude de passer par là, mais sa jeunesse et son agilité le lui permettrait.

Le jeune homme ouvrit les yeux. Il faisait nuit. Sa tète le lançait. Une douleur sourde. Il était allongé au pied de son promontoire, sur le sable. Il passa la main dans ses longs cheveux et senti une croute qui se formait. Du sang avait coagulé dans ses cheveux formant des nœuds. Un jour, deux jours ? Peut être plus. Combien de temps était il resté là, inconscient ? Il regarda la petite falaise rocheuse et se dit que c'était lui l'inconscient. Il aurait pu mourir et rejoindre ces ancêtres, mais cette perspective ne l'enjouait guère. C'était ces même ancêtres qui avaient instauré les lois tribales que suivait son père et qui étaient la base de sa tristesse et le germe de sa rancune.
Il s'appuya sur ses bras pour ce redresser et se mis assis sur le sable. Il senti un objet sous sa mais gauche, celle qu'il avait levé pour se protéger des coups de son père. Elle en gardait encore les cicatrises sur les avant bras depuis douze lunes.
Il se saisi de l'objet et l'étudia.
C'était un bout de bois. Il le jeta, mais se ravisa. Ce morceau de bois n'était pas comme les autre. Il n'était pas but, mais lisse. il l'avait senti en le jetant, quant il glissa sous ses doigts.
Il se leva, gémissant sous les courbatures et alla le rechercher. Il l'observa de longues minutes à la clarté de la lune. Ça ne ressemblais à rien de ce qu'il connaissait. L'objet le fascinait tout autant qu'il l'effrayait. L'astre nocturne lui donnait une dimension surnaturel sous sa lumière diffuse. Quelqu'un avait gravé des symboles dans le bois et son peuple n'utilisait que la culture orale, le rapanui. Rascar décida de garder cet artefact pour lui, et de n'en parler à personne de retour dans son clan. Peut être le montrera t'il à Sonka, si il la revoit seule un jour ...
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#2
Au quatrième coup, Rascar perdit connaissance. La douleur subie avait déclenché un mécanisme de protection du corps humain, l'inconscience.

Son père l'avait fouetté aux sangs pour le punir. Le châtiment était disproportionné pour une faute peu grave.
Il était allé la revoir. Elle, l'amour de sa vie. Celle qui était dans tout ses rêves et toutes ses pensées. "Pour lui montrer ca !" avait il dit à son père en lui désignant la tablette gravé. Ce qui à eu comme effet de décupler son courroux, mais tout deux savaient pourquoi il était allé voir Sonka, la fille de Tun'ac, le chef du clan Va'i Mata.
Gonk'ahura, son père savait qu'il l'aimait et cela constituait une raison assez grande pour transgresser la loi des anciens qui la promettait à un autre. Lui, Rascar, savait que c'était par une irrépressible envie de la posséder, de la pénétrer.
Cette obsession le hantait. Faire l'amour à Sonka. Caresser ses formes et son intimité. Explorer les moindres recoins de son anatomie afin de la faire jouir de nouveau, mieux que la première foi. Celle où il l'avait engrossé.

Ce désir sexuel était apparu il y a quelques temps, la foi où il s'assomma sur la falaise et trouva la tablette.L'envie était tellement forte et irrépressible qu'il en était venu a se masturber plusieurs fois par jours. Toute la journée, la pensée de Sonka était pressente et son imagination ne lui suggérait que des idée lubriques.

A son réveil, il était de nouveau sur la plage. Son dos le faisait souffrir atrocement. Il était tailladé de quatre balafres que la baguette de son père avait laissé.
Il avait aussi un collier autour du coup. Celui du bannissement. Désormais, il ne devait jamais retourner dans aucun des neuf vai'hu (clans familiaux) de l'ile et vivra en ermite. Il fut empli de ce sentiment d'injustice que donne l'iniquité d'un tel jugement. Un sentiment de haine tinté de vengeance.
Ils le payeront ! entendit t'il. Ces mots accompagnaient sa pensé. Personne autour de lui, que le ressac de l'océan et les cris des sternes noires au large.

Il se mit en quête d'un abris et trouva son bonheur dans une cavité que lui offrait le plateau rocailleux de l'ile, à proximité de l'océan. Là où il aimait se rendre parfois.
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#3
La nuit était tombé sur l'ile et Rascar avait quitté son repère, sa "maison", dans les falaises. La solitude le hantait. Il n'avait plus comme seul amis les crabes fuyants sur la plage et les sternes au large.
Il avait suivi le cycle de la lune ce moi ci en vue d'une excursion dans son clan. Le risque était grand. Si il se faisait prendre, ce serait le bannissement de l'ile et une mort certaine entre les mains des ancêtres. Mais il fallait qu'il la récupère pour l'étudier. Elle devait être dans la maison de son père. Mélangé négligemment avec les autres présents qui reviennent à un chef de clan. Il avait attendu que la lune soit absente du ciel et que son village soit profondément endormi.

Se déplaçant d'ombres en ombres, par des couverts plus ou moins incertains, il avançait entre les cabane en bois sur pilotis que formait son ancien village. Les pilotis n'était pas là pour se protéger de l'océan qui de toutes façons ne montait pas jusqu'ici, mais des parasite et des petits animaux voleurs de nourriture. Il n'était pas un annimal, et ca n'était pas de la nourriture qu'il allait chercher, mais il allais voler.
La demeure de son père n'était pas différente des autres mais à sa vue, elle lui provoqua une tension tel qu'il eu l'impression que son corps allait exploser de l'intérieur. Il avait peur. Ce qui doit être fait le sera lui dit une voie intérieur. Ça vue s'était adapté a l'obscurité et il discernait parfaitement la cabane. Rascar rampa jusqu'à elle et pas à pas, tel le crabe en chasse, il pénétra à l'intérieur. Le souffle des occupants endormis résonnait dans sa tète, le léger ronflement de son père le rassurait et le terrifiait en même temps. Délicatement, sans un bruit, il fouilla la malle en osier et en extirpa délicatement la tablette de bois. Il la tint un instant avant de la fourrer dans son sac et sortir prudemment de la hutte. Ceci fait, il reparti comme il était venu, sans troubler le sommeil des membres du clan.

Pourquoi avait il pris un risque aussi grand pour un bout de bois insignifiant. Il ne comprenait même pas les symboles gravé dessus. Cela faisait une lune qu'il l'avait et que lui avait elle apporté ? Rien.
Le jeune homme ne pouvait pourtant pas s'empêcher de la toucher, de la retourner dans tout les sens et de l'observer. Il fixait les écritures comme si leur signification allait se révéler à lui comme ca, d'un coup. fhtagn. Machinalement, il répéta ce mot sorti de nul part. Il en fut même surpris.
Peut être finirait elle par lui servir à quelque chose ... mais quoi ? Il l'ignorait.
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#4
... Rascar amené de force par son père dans le clan Va'i Mata. L'inquiétude et l'incompréhension sur son visage. la peur dans le fond de son âme. ils se rapprochent des hurlements. Ceux de Sonka. Son amour, sa faiblesse. Que se passait il ? Quel était la source de tant de turpitudes ?
Son père le poussa dans la hutte de fortune et il vit sa bien aimé, couché sur le dos, les jambes écartées, deux femmes du clan Va'i Mata s'occupant d'elle.
Un cri final de libération et les sages femmes prenant quelque chose à la dérobé. De petits bruits s'échappent d'une couverture qu'elles portent hors de sa vue. Il est expulsé de la hutte, mis a l'écart par deux solides guerriers et emmené.
Son père et celui de Sonka, tout deux chef de clan, emmènent l'enfant loin, vers une mort certaine ...
Tel était le cauchemar de Rascar et ainsi c'étaient déroulés les évènements qui découlèrent de son idylle avec Sonka. Son amour condamné par le ancêtres. Chaque nuit de sa vie d'ermite étaient peuplé par ce rêve, ce cauchemars qui lui rappelait sa faute condamné par l'esprit des anciens et son bannissement.

Les lunes passent, les saisons s'enchainent. Combien de temps depuis sa solitude ? plusieurs lunes. Deux centaines, un peu plus. Il avait cessé de compter.
Sa haine n'avait fait que grandir et l'idée de la vie qu'il aurai put avoir aussi. Celle auprès de Sonka et de leur enfant. Une fille, un fils, jamais il ne le saurait et jamais il n'aurait cette vie, ce bonheur.
Il avait observé les pécheurs au large. Peut être le fils se Sonka en faisait il partie. Le fils qu'il aurait dut avoir, qu'il avait eut, avec elle serait là. Si les anciens, ces hypothétiques déités, ce leurre pour les faibles esprits qu'était son peuple, n'en avaient pas décidé autrement.

Il se réveillât en sursaut. Les cris de son enfant résonnant encore dans sa tète. Rascar serrait dans ses bras la tablette représentant son seul trésors et pour lui, la seule chose importante dans sa misérable vie. Machinalement, il se mit a trembler et à psalmodier des phrases incompréhensible pour le commun des mortel. Des mots qu'il avait apprit instinctivement en regardant et en étudiant la tablette.
« Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nafh Ramasekva R'lyeh wgah'nagl fhtagn ! Ph'nglui mglw'nafh Ramasekva R'lyeh wgah'nagl fhtagn ! Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! »
Âpres plusieurs heures à psalmodier en une transe interminable, il se rendormit.

Ses rêves ne furent pas, pour une foi, peuplé du meurtre de sa descendance mais d'une créature immonde, tentaculaire et visqueuse qui se pencha sur sur lui et l'observai de ses yeux noirs emplis d'une lueur qui symbolisait sa vengeance ... et le mal qu'on lui avait fait. L'esprit des ancien était avec lui.
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