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Chasseurs de Dragon et Marchands de Rêves
#1
Bas Fonds

Parking de l'usine désaffectée. Béton règne en maitre sur fond de fumées polluées qui colorent le ciel de teintes étranges, irréelles. Ici, on trafique, on deale, on coupe, on vend, et le quartier n'est jamais désert bien longtemps. Tous viennent voir la contrebandière, qui part ses connexions semble pouvoir noyer la ville sous un flot de cigarettes clandestines jusqu'à la fin du monde ou un nouveau déluge.

Lil'A. savait bien que si Dieu le Père décidait encore une fois de faire passer le monde au car wash, elle ne serait surement pas de la partie pour construire une arche. Par contre, permettre aux humains de voyager sur les flots vaporeux d'un océan d'héroïne faisait clairement partie de ses attributions.
Et c'est pour ça qu'elle était la, se dirigeant d'un pas trainant vers la pourvoyeuse de nicotine bulgare.


Hey...Deux paquets de Ralback et...

Elle sembla chercher ses mots pendant quelques secondes, passant machinalement ses doigts sur la cicatrice qui barrait sa gorge et une partie de son visage.

Et d'la dope. N'importe...Crack, Héro, XTC...Dans tes cordes? Y'a du fric à se faire...

Evidemment, la méthode n'était pas aussi altruiste que ça. Mais quand on veut détricoter un réseau, il faut d'abord tirer sur le fil qui dépasse...
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#2
"Je fais pas dans ces trucs là moi !"

La contrebandière parle d'une voix trop forte, et le mince sourire qu'elle arbore dément son assertion. Après quelques secondes elle ajoute doucement.


"Les poulets sont à cran en ce moment ma petite, repasse quand ça sera plus calme."
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#3
...

Regard à gauche, regard à droite. Son coude vint s'écraser dans les dents de la trafiquante qu'elle projeta au sol, pour l'immobiliser ensuite d'une solide clé de bras. Elle prit une grande inspiration, empoigna un des doigts de son infortunée victime, et le brisa d'un coup sec dans un craquement lugubre.

Ecoute...A partir de maintenant, tu bosses pour les Purples Plains Bloods. On veut 30% de ton putain de chiffre d'affaire et que tu fournisses en came...Tout ce que tu sauras trouver.

Nouveau doigt qui se brise.

Fais mine de nous enculer, et on t'retrouvera. Quelqu'un passera prendre la came dans quelques jours.

Troisième doigt cassé.

Mieux vaut pas que tu foires, connasse.

Lachant sa victime, la démone lui mit un dernier coup de pied dans les côtes, et reprit son chemin.
Direction l'Hopital.
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#4
Hopital

La démone pénétra dans le bâtiment sans trop se presser. Elle attendrait les autres, de toute manière, mais elle pouvait gagner un peu de temps. Elle se mit à chercher du regard un plan de l'hopital, pour trouver l'emplacement de la pharmacie...
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#5
Inata avait rejoint Lil' à l'hôpital. Elle était incarnée dans la peau de Avit Dieudonné, un jeune acteur jamaïcain, victime de surpoids. Deux fois de suite dans la peau d'un acteur. Drôle de coïncidence avait-elle pensé en atterrissant en discothèque après l'opération de la banque.

Avit était habillé de manière très classe. Un peu trop sûrement. Il portait une veste de smoking, un pantalon à pince et des chaussures à 1000€ pièces. Jusque là, rien d'anormal me direz-vous. Mais quand on rajoute le chapeau borsalino, les lunettes de soleil même en intérieur, les gants en cuir et la canne pour faire style, ben... ça le fait un peu trop.
Il avait d'ailleurs adopté la démarche d'un éclopé et s'aidait de sa canne pour marcher. Bon, après ce n'était pas très crédible pour quelqu'un d'averti, puisqu'il boitait du mauvais côté...

Avit était entré par les urgences. C'était ouvert et c'était plus court. Et puis, il n'y avait vu personne. D'ailleurs, c'était l'impression qui se dégageait de cet hôpital. Il semblait y avoir vraiment peu de monde. Enfin, d'après les souvenirs de son hôte, parce qu'Inata n'avait jamais eu l'occasion de rentrer dans un hôpital. Avit, en revanche, était déjà venu plus jeune pour se faire opérer de l'appendicite.

Inata avait retrouvé Lil' dans le hall. Et Randall les avait rejoint quelques temps après.
Regardant dans les couloirs, ils se demandaient où est-ce qu'ils pourraient bien trouver l'infirmerie.
Administrateur Forum et BDD (et un peu angélique aussi).
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#6
Opale était en manque, mais avait comblé pour un temps ses besoin primaires. Enfin la plupart. Enfin en partie. Enfin un petit peu. Elle refila le pognon au distributeur, restes de l'opération de cambriolage qui s'était passée de assez fluide au final. Enfin elle, elle avait rien entravé, fait en état second sous l'effet de puissants alcools et autres effluves, probablement résultat de la consommation personnelle de Lil'.

Sur le chemin de l'hôpital, elle fait un coma éthylique et se réveille au moment où le métro part. Tant pis, elle décide de se rendre à pied sur les lieux ... la voila, ou plutôt LE voila, qui part gaiement vers de nouvelles aventures. Incarnation masculine qui avait été dépravée à souhait par son propriétaire. Elle était à hauteur du parking lorsqu'elle décida de se poser pour souffler un peu. Merde quoi, ils font chier à organiser des partouses aussi loin !
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#7
Le pire, c'est l'odeur.

J'aime bien l'odeur du sang, et celle de la Mort, j'm'y suis habitué avec le temps. A force de la croiser à tout bout de champ, cette vieille pute décharnée devient un genre de régulière avec qui tromper le Temps.

Mais là... c'pas pareil, yup.

Ca pue les médocs, le produit nettoyant et la pisse infectée. L'air est épais, comme s'il était lui-même sous anesthésie.
Le dernier hosto que j'ai visité, c'tait c'lui du champ de bataille de Chattanooga en 63.

1863.

Une rasade de gnôle, sers les dents, un coup de scie et te v'là avec une jambe de moins, soldat, hooray.

Là ça a une autre gueule, yep, mais ça schlingue pire. Vivement qu'on trouve le matos et qu'on se casse, ou j'vais péter un câble.

Et ce putain de briquet que je retrouve pas...
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#8
Ca y est, elle est enfin arrivée sur place. Lil' semble faire le pied de grue à l'entrée, tandis qu'Inata, telle une sentinelle, est postée un peu plus loin. Se grattant machinalement les parties, l'incarnation masculine d'Opale se tourne vers le leader de cette opération et d'un hochement de tête interrogatif demande un état des lieux.

Lascive, elle fait craquer ses cervicales. Visiblement si elle attend trop ou que ces recherches sont infructueuses, elle va soit se taper un somme, soit se taper un de ses membres de la section, soit taper quelqu'un, pas forcément dans cet ordre.
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#9
Pas de plan. Lil' fronça les sourcils...Les hôpitaux français devaient pas avoir de pharmacie permettant aux patients d'acheter leurs ordonnances sur place. Etrange. Mais il devait bien y'avoir une pharmacie disponible pour les docteurs.
Elle se tourna vers le reste du groupe.


"Yo, on va bouger. Regardez si vous voyez pas un médico, qu'on lui fasse cracher les infos. Si un de vous sait ou trouver ces saloperies de médocs, qu'il le dise hein."

Et la gangsta de partir dans les couloirs de l'hôpital d'un pas glissant, attentive à la présence d'un médecin dans une pièce discrète ou une chambre de patient.
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#10
Pendant ce temps là le docteur Clownais était tranquillement en train de gland... euh de vérifier l'évolution de santé de son octogénaire favorite j'ai nommé mademoiselle Krophaurde.
Ah ... c'est une belle journée ensoleillée, qui pourrait lui en vouloir.
Probablement la rock star afro américaine qui rentre précipitamment dans la chambre.


Dites ... on ne se serait pas déjà croisé par hasard?
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