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Immac City Stories
#1
Lundi matin. Immac-sur-Sable.

"Olivier, arrête d'embêter ta voisine"

La douce voix d'Emilie stoppa net le petit chenapan dans sa tentative de blague potache à base d'écriteau et de papier collant. La meilleure blague de l'année allait devoir attendre un peu...
Soupirant légèrement, l'institutrice porta son regard sur le reste de la classe. Des élèves de tous horizons, venant de toute la ville, composait la classe de CM2 qu'elle avait en charge. De vraies petites terreurs, mais étrangement, elle avait toujours eu le don de se faire obéir par les pires sacripants sans jamais s'énerver. Elle en aurait été bien incapable, de toutes façons.
Elle dirigeait aussi l'école depuis peu, son talent naturel pour rassurer les parents les plus anxieux ou pour calmer les plus colériques y avait beaucoup contribué. La ville contenait son lot de pressions pour les enfants... Violence, pervers, drogues, il y'en avait pour tout les goûts, aussi avait elle pour but de transformer son école en un petit coin de paradis pour ses élèves, loin de la folie du reste du monde.Et ce n'était pas tous les jours facile.

"Dites Madame, c'est quoi une sodomiiiiiiiiie?"

Un ange passa. Il venait surement apporter des bibles. Le regard tendre d'Emilie vint se poser sur la petite Sophie, qui posait toujours des questions curieuses pour son âge. Improviser, vite.

"Je t'expliquerai ça plus tard mais ... la... Nous allons regarder un film!"

Le tonnerre d'exclamations qui s'ensuivit ne laissa pas de doutes sur l'enthousiasme de la marée enfantine. Des milliers de suggestions fusèrent en l'espace de quelques secondes, passant des bisounours au plus terrible des slashers dans une cacophonie indescriptible.

"Et si on regardait Shrek?

Nouvelle cacophonie. Plutôt enthousiaste.
Les enfants, c'était pas si compliqué...
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#2
Emérite adjoint d’Hypolite Crital pendant de nombreuses années, Albert Hulstein est désormais maire. Il s’assied dans son fauteuil et regarde par la fenêtre. Immac, ville pour laquelle lui et Hypolite s’étaient toujours battus. Une ville sympathique, mais peuplé de gens bizarres, ce qui en faisait une des seules à avoir droit à une couverture par le GIGN en permanence.

Il se souvenait également que la mort de son ami n’avait jamais été élucidée, ce qui avait donné lieu à de nombreux ragots. Mais pour lui Hypolite resterait à jamais un homme intègre, incorruptible. Aussi s’efforçait-il de faire de même.

Il sourit en repensant à un dernier ragot qu’il avait entendu. D’après certaines personnes, une voiture noire remplie d’homme ressemblant aux "Men In Black" se promènerait à Immac. Ces gens seraient là pour lutter contre les apparitions surnaturelles. Quelle idiotie ! Comme si cela existait et puis personne ne pouvait affirmer avoir vu cette voiture de façon certaine... Surement une légende urbaine de plus.
On toqua à la porte.

- Monsieur le Maire ? Je viens pour vous soumettre le nouveau programme de prévention de la violence pour les Bas-fonds.
- Oui très bien, entrez donc. répondit-il, encore absorbé par sa rêverie.

Ah oui, il y avait encore ce problème de violence dans les Bas-fonds, à cause de cette satanée discothèque. L’hôtel avait d’ailleurs brûlé il y a peu. Il lut attentivement le texte.

- Hum... Oui, nous devrons en discuter en Conseil je pense, car de nombreux points doivent être retravaillés. dit-il machinalement, la tête décidement ailleurs.
- Bien Monsieur le Maire. Je vous laisse.
- Merci et oh apportez moi donc un café, voulez-vous ?

Pour lui, la police ne résoudrait jamais la violence à Immac il fallait éduquer et rendre ce lieu encore plus agréable. Même si cela était loin d’être facile, Albert y croyait et rien ni personne ne l’empêcherait de mener sa tâche à bien. Après tout, Immac avait été élue ville la plus agréable du département en 2005, alors il devait être possible de décrocher le prix une seconde fois ! Et qui sait peut-être même le prix national. Oui, il allait faire d’Immac une ville modèle, coûte que coûte.
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#3
Vieille ville, sur le trotoir d'une rue pavée, un sans-abri fait la manche. Accroupi près de lui, un homme à la carrure plutôt impressionante parle d'une voix très légèrement teinté du soleil d'afrique, calme et empreinte d'espoir.

Sa couleur de peau autant que son habit le rendent facilement reconnaissable. Le Père M'bala, toujours si disponible et si chaleureux.

Il sort d'ailleurs une banane d'un sac en plastique et la tend au mendiant :


Voilà mon fils, en espérant que ça vous aide à supporter le froid.

Je n'ai hélas pas d'abris à vous proposer, tout juste un sourire et une prière.

Ce n'était pour lui que peu de choses, peu de paroles, peu de gestes ... Mais voir la mine du mendiant s'éclairer quand le Père s'arrétait pour lui parler était une merveilleuse récompense.

Reprenant sa route, le prêtre saluait tout un chacun, et par cet acte apportait dans le coeur des gens, au moins quelques instants de bonheur.
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#4
Quoi ? Encore une biopsie ? C'est la troisième que tu me demande cette semaine ... A pomper comme ça dans nos finances, on va jamais s'en sortir ...
[...]
Ok ... Fait de ton mieux.

Devant la baie vitrée de son bureau, une jeune femme rousse fait doucement rouler son fauteuil sur le linoléum ... Pensive ...

Diriger cet hopital n'était pas toujours une partie de plaisir, mais elle était prête à tout pour s'assurer de la santé des habitants d'Immac. Du moins, tant que ses finances le permettent ...

Pauvre Docteur Mouse, lui si efficace, si motivé, toujours plein de bonnes idées et ... toujours bridé par le manque de moyens. Il serait plus épanoui dans une clinique américaine, tout comme sa directrice.

Mais heureusement qu'ils sont là pour donner à Immac un service de qualité ...


S'accordant une pose bien méritée, Natalie Delafaille sort sa silhouette élégante du fauteuil et se dirige vers la machine à café tout en sortant son téléphone ... L'heure de la récrée.


Allo, Emilie ?
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#5
Maintenant qu’il nous a dit ce qu’on voulait savoir, on peut le tuer?

Le pauvre Georges était dans une situation bien inconfortable. Ligoté sur une chaise, tétanisé par la peur des gouttes de sueurs perlaient sur son front. Deux hommes armés le tenait en joue, n’attendant que le signal pour faire feu.

Non!! S’il .. s’il vous plaît. J’ai .. j’ai une femme et des gosses.

Un troisième homme trônait face à lui. Sans doute le cerveau de l'équipe. Vêtue d’un costard, cigare en bouche, lunettes noires, chevalière en or massif, la grande classe, le jeune homme n'avait pas l'air sympathique.

Ah oui. J’oubliais ce détail. Allez les chercher .. et torturez les devant lui jusqu‘a ce qu’ils crèvent. Ensuite ce sera son tour. Personne ne me double sans en payer le prix. Personne.
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#6
"Je crois, cher client, que nous nous comprenons parfaitement: nous vous offrons ce superbe prêt pour acheter votre voiture au taux imbattable de 4,5% TEG fixe. Quoique, vous m'avez l'air d'avoir une bonne santé financière, et vous avez une bonne tête. Tenez, je vous ramène tout ça à 3,9%."

Jean-François Kernel, le banquier du tout-Immac, bien enfoncé dans son fauteuil, et fumant avec emphase un magnifique Havane, regardait avec bonhommie son interlocuteur, qui ne savait comment exprimer sa reconnaissance.

"Hé bien, à vrai dire... euh.. je... je... je vous en suis très reconnaissant. Et puis, je vais enfin pouvoir m'installer avec ma femme dans ce mignon petit appartement en centre-ville!"

Le gros homme le coupa rapidement avec un sourire bienveillant :

"Allons, allons, ne me remerciez pas, j'aime rendre service ! Et puis, quel serait l'intérêt pour moi de vous ruiner? Au contraire, les bons comptes font les bons amis!"

Puis, il se leva (avec difficulté), son cigare fini, et raccompagna son interlocuteur à la porte, lui passant le bras autour des épaules, avant de le lacher en lui donnant une petite claque amicale dans le dos :

"Ce fut un plaisir de vous reçevoir, cher monsieur! Et mes amitiés à votre femme!"

Puis, retournant s'assoir, il ouvrit son coffret à cigares, huma le fumet qui s'en dégageait, puis en choisit un, avant de soigneusement en découper l'extrémité

"Un brave homme, celui-là."
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#7
Le matin se lève avec paresse sur la banlieue d'Immac sur Sables. Le petit pavillon où réside Arielle Cocagne depuis la mort de son père 17 ans auparavant semble rayonner dans le voisinage. Les murs extérieurs sont décorés de graffitis élégants, d'étranges statues faites de bric et de broc se contorsionnent dans le jardin fleuri et bien entretenu.

Bienvenue au Refuge.

Ce n'est pas la propriétaire du lieu qui est à l'origine de ces oeuvres éphémères et de leur entretien mais les pauvres âmes qu'elle a accueilli pendant ces 17 années, comme toutes récompenses pour la largesse de son coeur.

Des petits pas se font entendre. Une main d'enfant pousse la porte de la cuisine et la frimousse de Mano, 6 ans, apparaît dans l'encadrure. Arielle est debout devant la table et c'est l'odeur des gaufres qu'elle prépare pour le petit déjeuner qui a attiré le dernier et le plus jeune de ses protégés. Eliane, sa mère, doit encore dormir à l'étage dans un lit confortable, enfin à l'abri des vicissitudes du monde extérieur. Dans quelques semaines ou quelques mois ils partiront, Arielle le sait. Mais en attendant tout ce qui compte c'est le sourire plein de miettes de Mano, une gaufre toute chaude entre les mains.

Dans quelques semains ou quelques mois, un nouveau dessin sera punaisé au mur de la petite chambre de la maîtresse des lieux. Un dessin qui lui réchauffera le coeur jusqu'au jour du grand départ.
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#8
- Jimmy? Rhaaa, bon sang, jamais là ce photographe! Nathalie, allez me chercher ce fichu gamin. Il doit encore trainer avec ce Carl Kant, comme d'habitude.

La charmante secrétaire de direction se lève prestement malgré son tailleur serré, et partit rapidement à la recherche des deux énergumènes, pour sa patronne, Louïse Hélène, belle jeune femme de caractère et de la volonté, qui avait toujours su gérer son journal fermement

Un homme frappa à la porte.


- Entrez! Ah, oui, entrez Gabriel. Je voulais justement vous voir! Votre article sur les dernières ventes aux enchères à la mairie, qui nous a d'ailleurs dévoilé certaines des plus grandes fortunes d'Immac, est très prometteur! Cependant, il aurait fallu creuser plus. Les relations que peuvent entretenir ces personnes avec la Mairie, les trafics d'influence possibles. Ca fait trop propre, tout ca! Je compte sur vous pour améliorer ça!

Sa mauvaise humeur habituelle commençant à ressortir, le jeune homme se dépêcha de prendre congé, remerciant chaleureusement sa patronne, observant avec compassion les deux individus sus-nommés que la secrétaire venait de retrouver. Il allait passer un douloureux moment...
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