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Les Chroniques de Malback
#1
2 Aout 2007. Brno, Tcheky.

Malback venait de poster l'un de ses tous derniers messages, et il en était pas mal fier. Un petit post d'adieu, bien sympathique, rempli de bon-dieuserie afin que tout le monde se souvienne du joueur sympa et plein d'humour qu'il était. Tout ça pour faire oublier sa corruption, sa cruauté gratuite, son alter ego surdimensionné, et pire que tout, sa désastreuse incapacité à être un animateur correct.

Tout ça l'avait mis de bonne humeur. Il descendit alors de sa chambre luxueuse, pour parcourir les couloirs remplis de toiles de maître, de tapisseries brodées mains au fil d'or, de sculptures antiques et des inévitables vases ming. Arrivé dans le salon principal, il salua les demi-douzaine de prostituées roumaines de luxe qui attendaient lascivement qu'on les contente dans un orgie sans nom.


- "Désolé les filles, mais j'ai pas le temps, faut que j'aille bosser."

Il se dirigea alors vers la cuisine, où l'attendait sa femme. Celle-ci était alors en train de diriger un bataillon des plus célèbres cuisiniers et restaurateurs du monde, afin de préparer le modeste et frugal repas du soir.


- "Bonjour chérie, je vois que tout le monde travaille bien. Ca fait plaisir à voir, tout ce bénévolat."

Sa femme se retourna vers lui, souriante. Malback attendit quelques secondes avant de lui donner la bonne nouvelle.


- "Tu sais, j'ai arrêté INS/MV à l'instant. Tu te souviens, mon jeu de rôle ? Je trouvais que ça me prenait pas mal de temps alors...et puis j'ai des projets pour nous deux, qui n'inclue ni modem, ni ordinateurs."

Il attendit la réaction de joie de sa femme, sous forme d'un baiser langoureux ou peut être encore mieux. Il attendit. Pas mal de temps en fait. Il réalise que sa douce et tendre avait pris alors un air sombre et sortit son portable pour s'isoler dans un coin de la pièce. Apparement un coup de fil urgent, puisqu'elle semblait énervée, et que même les cuisiniers avaient arrêté leurs offices, dévisageant Malback d'un air hautain. Celui-ci n'eut pas le temps de comprendre, alors que d'immenses colosses enfoncèrent la porte de la villa, et vinrent jusqu'à lui et sa femme. Malback fut rapidement entouré par pas moins de dix géants, qui s'immobilisèrent, à l'affut de toute réaction.

- "Hum....tu me déçois beaucoup, fils."

La voix qui venait de parler se rapprocha lentement, accompagnée de bruits de pas qui donnaient un certain ton grave et une atmosphère suffocante à la cérémonie. Un homme de petite taille apparut alors entre deux armoires à glace. Malback lui adresse alors la parole :

- "Bonjour, bonjour, tu voudrais bien m'expliquer ce qu'il se passe là, parcequ..."

La chose qui venait de lui couper la parole était en fait un monstreux coup de poing, distribué par un garde-du-corps ressemblant étrangement à Barry White. Mais lui, n'était apparement pas aveugle. Ce dernier invectiva Malback :

- "Tu ne t'ad'esses pas au Ba'on Vigo comme celà. Mont'e un peu de 'espect."

Le Baron Vigo. Dit le "Grand ponte de la mafia de l'Est", ou "Source des milles richesses", "Boucher de Volgograde", "Pontif divin du luxe absolu", "Equarrisseur des Putes" et détenteurs d'encore pleins de surnoms et appelations encore plus mélioratives, mais vraies. L'homme était celui qui avait permis à Malback de devenir un homme riche et heureux. Il avait même, ironie de l'histoire, était une grande source d'inspiration pour un personnage de son jeu de rôle. Mais maintenant, tout s'enchaînait d'une manière qui échappait à Malback. Vigo prit la parole.

- "Je te faisais pourtant confiance. Je t'ai considéré comme mon fils, et je t'ai donné la main de ma fille. Et toi tu veux tout arrêter ? On ne me quitte pas moi. Allé les gars, mettez le moi dehors."

Les colosses se jetterent sur lui. Coups de poings, coups de genoux, coups de barre à mine. Sa vision se troubla rapidement.


2 Aout 2010. Durrës, Albanie.


Au tout début, Malback avait réellement pensé pouvoir se débrouiller par lui même. Mais vous savez, les plus grands mensonges sont ceux qu'on se fait à soi. Et qu'on croit plus qu'aucune vérité en ce monde. Il se repetait que sa barbe non rasée lui donnait un petit air important, que son corps mis à l'epreuve était une bonne occasion de se tester, que se passer du luxe lui permettrait de vivre plus sainement à présent. Mais ça n'avait évidemment pas duré.

Lorsque il entra dans la ruelle délabrée, les clochards présents se tournèrent vers lui. Ils le suivirent du regard, à l'affût. Conscient de l'attention qu'on lui portait, Malback ne pût qu'adresser des bonjours polis et des salutations faites en opinant du chef. Pas de réponse. Après tout, c'était pour la plupart des mendiants et des sans-abris, alors il en conclut qu'il y avait bien longtemps qu'ils avaient abandonnés les notions de politesse et d'étiquette, pour ne pas perdre de temps afin de s'entraider au maximum dans ce monde hostile et sans pitié. Malheureusement, ce que Malback ne sut pas tout de suite, c'est que seul la moitié de sa pensée était vraie. Il s'empressa de trouver un carton assez grand pour son corps devenu maigre et fluet, marqué par la vérole et endoloris par les gelures. Il ne faisait pas bon d'être sans argent, en plein hiver dans un pays de l'Est. Le carton en main, il entama alors la récupération minutieuse de vieux journaux. Dieu lui accorda alors un moment de bonheur dans la mer de troubles et d'angoisse qu'il traversait. Il trouva un petit coin pas trop humide et s'y installa. Il n'eut pas le temps de voir les sourires des clochards, alors qu'il déposait ses affaires sur le sol et qu'une ombre massive et puante se rapprochait dans son dos.


5 Aout 2010. Prizren, Kosovo.

Malback se reveilla. Il ne se souvenait que d'une chose : sa joie d'avoir trouvé un emplacement correcte dans cette ruelle. Il ne savait pas ce qu'il lui était arrivé, et quel jour on était. Il se leva. L'horrible douleur qui sillonna son corps lui ôta toute ces dernières forces, et son utlime espoir. Il se mit à pleurer.

- "Pourquoi je...comment...qu'est ce que...ne me dites pas que. Oh mon dieu, mon rectum !"

Pour une fois, il avait vite compris quelquechose. La cause de son mal n'était pas dû au fait d'avoir dormi dans une mauvaise position, mais bien une vingtaine de clochard qui s'était activés en lui pendant près de trois jours, faisant atterir son cadavre puant jusqu'ici.


- "Si seulement...si seulement je n'avais pas quitté INS...si seulement..."

Malback ferma les yeux. Les litres de sang qu'il avait perdu venait d'achever son état de santé fragile, mis à mal par la malnutrition, les parasites et le froid. Il était mort, et personne le saurait jamais. De toute manière, tout le monde s'en foutait. Il avait quitté INS après tout.
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#2
Paris, 14 août 2007.


Au commencement, car il faut un commencement, il y eut un geek. Les archives laissent peu de trace de cette histoire mais je vais m'efforcer de vous la compter avec le plus d'objectivité et de réalisme possible. Il y eut un geek donc. Von Phalène.

Un appartement, quelques pièces, des bonnes centaines de livres et de DVD, et encore plus de bordels. Mais dans le genre dégueulasse, hein. Sachets de hamburger dégoulinant de sauce, cadavres de bières dont certaines contenant l'inévitable "fond de bière éventée et vomitif", rouleaux de papiers toilettes pendouillant sur les fleurs fannées et comble du comble, Von Phalène lui-même qui constituait la clé de voûte de cette écosystème.

Von Phalène donc. Egal à lui même. Deux détails venaient pertuber la monotonie de cette scène. Tout d'abord, il était en train de coder. Ce qui était étrange car normalement, l'homme qu'on surnommait "le Feignant" ne s'aventurer pas à ce genre d'exploits. Qui ne connaît pas aujourd'hui la légende de "l'informaticien incapable", petite légende qui eu son succès auprès des employés de microsoft et autres génies talentueux. La deuxième chose étrange et peu naturelle de ce tableau, était la paire de chaussures qui trônait sur l'épaule de Von Phalène. Dans ces chaussures, des pieds, et au bout de ces pieds, un type allongé dans un chaise pliante. Dans le genre cool. Mais super cool. Aucune chance pour que ce soit le narrateur de cette histoire et qu'il ait un point de vue subjectif et un égo surdimensionné, ça non, pas de ça chez nous. Il affichait son éternel sourire énigmatique, et malgré son jeune âge, on ne pouvait s'empêcher de le considerer comme un homme mur à la force tranquille et au charisme certain. On raconte aussi que toute personne posant son regard sur ses rides de la quarantaine ornant son front, (malgré son entrée fraîche dans la vingtaine) était aussitôt charmée et séduite par ce symbole de toute beauté.

Bref, le type nommé Rimelda se tenait derrière Von phalène, s'en servant comme repose-jambe. Ce dernier se faisait étrangement petit tout à coup, bien que dans sa propriété. Il était rabaissé à sa plus simple expression.


"Tu sais Vonphy, tu permets que je t'appelle Vonphy ? Et bien tu sais, j'ai souvent vu des branle-couilles de ma vie. Tu leur donnes un peu de pouvoirs, de responsabilités, et pouf, ils deviennent les pires loqueteux qu'on ait jamais vu. Regarde Benko, il s'est servi de ces pouvoirs pour pouvoir travailler de chez lui. Je te raconte pas les tonnes de cacahuètes qu'il s'enfile et les litres de pastis qui coulent dans son sang. Mais bon, il est sympa et il finit son boulot à temps malgré son défaut si tu vois ce que je veux dire."

Devant le regard appeuré et peu compréhensif de l'informaticien, Rimelda se sentit obligé de mimer un fanion de supporter qu'on agite, ainsi que de souffler à voix basse "Les lettres qu'on ne doit pas prononcer. L'OM ducon."

"Bref, on passe le balai pour ça, on est humain après tout. Qui n'a jamais eu de défauts ?"

Joignant le geste à la parole, il sort alors un cigare de la poche de sa veste, gratte une allumette sur le menton de Vonphy et allume son havane.

"Tu comprends ? Mais toi.... non. Il a fallu que tu fasses ta forte tête, que tu ignores les remarques de tes supérieurs et que tu dénigres une communauté de joueurs qui t'aimait pourtant bien au début. Car oui, je te le dis. Les joueurs sont amours, ils sont joie et bonheur, ils sont la part de vie que nous avons tous besoin dans nos petit coeur tout sec."

Rimelda tend alors son index et l'appuie sur la poitrine de l'informaticien.

"Je sais que tu as un coeur tout sec et qu'il a besoin d'amour..."

.........


.........



.........


"MAIS C'EST PAS UNE RAISON POUR PAS FAIRE TON PUTAIN DE BOULOT CONNARD."

Cette simple phrase exerça alors une force invisible sur le corps de Vonphy, l'obligeant à se retourner vers son PC et lui faisant tapoter son clavier toujours plus vite, codant toujours plus.

"Je vois que nous sommes d'accord."

Un léger nuage de fumée bleuâtre vient alors englober l'homme dans la chaise pliante. Un rictus vint alors troubler la sérénité de son visage.

"Et penses à réparer cette putain de chaise, ça nuit à mes siestes. Et mets aussi une peau de daim tant que tu y es. J'adore les daims. Pas toi ?"

Vonphy n'eut malheuresement pas le temps de répondre, car il fut alors coupé dans son élan par un bruit provenant de l'autre bout de la pièce. L'entrée. La porte. Quelqu'un.

"Putain combien de fois je t'ai dis d'amener personne ici ? Je te le repète une dernière fois. Des gens normaux, et vlan, tu oublies ton côté geek et voilà tu oublies ton travail. Et tu sais ce qu'il se passe quand tu ne travailles pas ? Et bien on m'envoie moi te rappeler à l'ordre. Ce qui n'est pas forcément amusant....enfin pour toi."

Rimelda se leva alors de sa chaise, qui couina un grincement de mécontentement. Il se dirigea vers la porte et n'eut jamais le temps de l'atteindre. En effet le bout de bois épais de un mètre quatre vingt dix de longs fut propulsé de façon à applatir celui ci contre le mur d'en face. Rimelda se souvient de la terrible bagarre qui s'ensuivit alors, malgré la vitesse des échanges et la dureté des coups. Il faut avouer que cette partie de l'histoire qu'aime raconter Rimelda est un mensonge. Une porte projetée à une vitesse approchante les cent kilometres à l'heure laisse peu de temps - et de santé - à un homme pour se battre. L'homme qui baignait dans une marre de sang, son cigare à la bouche, n'eut que le temps de murmurer pour lui même.

"Putain, fanny..."

Après un crachat, mélange de sang et de molaires, il articula alors :

"Mais merde Vonphy, je t'ai pourtant dis que les geeks n'avait pas de petite amie..."

Et puis plus rien.



Paris, 15 août 2007.



"Salut ma couille, bien dormi ? Je sais qu'aujourd'hui c'est ferié, mais c'est pas le moment de se reposer."

Rimelda connaissait cette voix. Il ouvrit les yeux. Vous vous souvenez de Star Wars ? Vous vous rappelez des hologrammes pourris representant des personnages distordus et peu élégants ? Et bien c'était ça que Rimelda voyait. Mais le jedi avait une sale gueule dans l'hallucination qu'il vivait.

"Quoi, qu'est ce qu'y a ? J'ai un poil de cul entre les dents ?"

Rimelda n'en revenait pas :


"Putain Malback, qu'est ce que tu fous là ?"

"Oh. Je vois. On n'a pas digéré mon départ ? On croit que je suis parti pour toujours t on a peur d'être fou au point d'avoir des hallu ? Bon, trêve de conneries. Je suis là pour te charger d'une mission. Je suis en fait le malback du futur. Tu peux m'appeler Malback Connors d'ailleurs. Tu saisis ? Malback ! John Connors ! Je te parle de Terminator enculé, et toi tu trouves rien de mieux que me regarder avec tes yeux de mérous et de te vider de ton sang. Et c'est quoi cette odeur merde ! Tu t'es lavé avec de la fiente de rat crevé ou quoi ?"

Rimelda voulut émettre un gémissement de protestation, mais l'hologramme l'en empêcha, levant la main.


"Bref. Tu dois me faire revenir tu comprends ? J'ai quitté le jeu, toussa. Mais je dois revenir, question de vie ou de mort. Donc tu vas faire ce que je te dis. Je vais te raconter mes aventures, tu vas les écrire et ensuite tu vas me les faire lire. Au Malback du présent. Enfin du passé. Enfin tu me comprends. Bon, je vais te chercher de quoi écrire."



Brest, 17 août 2007.


Les mots que je couche sur le papier ne sont pas le fruit de mon imagination, mais bien la vie et les péripéties d'un homme qui existe. Que dieu m'entende et lui permette de lire ces quelques lignes, afin de changer la destinée funeste du monde.
Cette hologramme me rend fou et je ne pense pas que je .....trop tard, il est temps pour moi de retrouver mon travail, de recommencer à écrire les lignes qu'il va me dicter, il revient à l'instant de chez l'arabe du quartier, les bras chargés de bières et de pains français comme il aime le dire. Il me raconte que de son temps, ces choses là n'existent plus. Ni la France d'ailleurs. Je frémis. Il commence son histoire :
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#3
Melun, 14 juillet 2007

Le vieil homme se tenait là, droit comme un I, sentant le formol et la truite. Mélange intéressant si tant est qu'on puisse concevoir un parfum aussi entêtant. Oui gerbant aussi, ça décrit pas trop mal l'amalgame. N'y allons pas par quatre chemins, il se masturbait avec violence en prononçant ces quelques mots en douce mélopée depuis près de 4 minutes maintenant.

" Elle veut plus bander la salope "

Il tournait le dos à sa victime du soir. Un assez bôgosse blondinet en slip kangourou imbibé d'un liquide jaunâtre qui suppléait presque ces senteurs de toute beauté.

Malback avait depuis bien longtemps fermé les yeux, attendant ce grand moment de solitude, une boule rouge dans la bouche en guise d'échappatoire. Vas y, mords mon p'tit, mords.

C'est pourtant pas faute de lui avoir dit la vérité à ce putain de vieux chnok dégueulasse et gay en plus.

JE NE M'APPELLE PAS BRADOCK, JE NE SUIS PAS UN ESPION A LA SOLDE DES USA. BORDEL DE MERDE.

Bon c'est sur Malback, que nous appellerons M. pour la suite, n'avait pas prévu que lui cracher à la gueule signifiait en fait, " viens visiter mon rectum " en Russe gay.

Mais en vain... Comme quoi, ça tient à rien. Un p'tit mollard dans la tronche et hop hop hop.
Comme il aime bien le dire: la vie est une pute borgne et vierge.

Pourrait-on dire que c'est une erreur en soit que de cracher sur un connard. Pas vraiment, on est d'accord. Pourtant des fois, faut vraiment apprendre à fermer sa putain d'gueule de con. Mais il était plus habitué, depuis qu'il appartenait à la caste des CON TROLLERS. Faction à but lucratif qu'il avait créée avec deux, trois connards de renom, un p'tit gros pas vraiment joyeux de la vie et un grand tout maigre qu'il appelait amicalement "Le fenek"

Le but était plutôt simple. Appuyez là où ça faisait un peu mal et puis appuyer et appuyer encore.
Selon cet espèce de p'tit bâtard, rien n'était plus beau qu'un troll lancé à vive allure. Bon c'est sur c'est beau mais en même temps là. Force est de constater qu'il fallait pas lui cracher à la gueule. Surtout depuis que le Fenek était décédé suite à une rencontre douloureuse avec un trottoir. Faut dire que lancer d'une fenêtre, un trottoir peut faire mal. Voyant ça, le Fenek est mort sur le coup. Nan, mais en même temps faut pas déconner non plus merde. 30 étages. Il allait pas attendre d'arriver en bas pour chier sur la vie avec un grand V. Il était fourbe mais pas très résistant, faut bien l'avouer

Bref, revenons à Malback qui pissait bières et eaux pour intimider ce vieux gars. Il avait même opté pour la position foetal, une ruse d'ivrogne qu'il employait à foison depuis qu'il savait que ses gamma GT avaient reçus la canette d'or au concourt annuel du foyer pour SdF.

10 minutes maintenant.


Oh c'est pas vrai, T'arrive pas à la faire lever. T'es encore moins bandant qu'une mouette morte, bordel.

Bon, je vous cache pas que je fais très mal l'accent Russe donc, je me suis pas lancé hein.

Malback ouvrit un oeil puis l'autre. Le vieux se tenait devant lui avec son chibre flasque dans la main gauche.

Un sursaut d'orgueil monta dans le pied droit de M. Ouais des fois t'as l'impression que c'est des fourmis mais en fait, c'est l'orgueil. Ce spasme, on va appeler ça comme ça, ce spasme se logea pile dans les couilles du vieux. Surpris d'être autant amoindri par ce coup d'pute, le vieux tomba genoux à terre puis se reversa sur la droite.

M. en grand combattant fort et vaillant, se leva et décocha un fulgurant coup de latte dans la tronche de l'homme à terre, et mine de rien ça a pas dû lui faire du bien. Au vieux j'entends hein.

Et M. Profita de cette subtile attaque pour sortir de cette poissonnerie.

C'est dingue comment en étant aussi naze on arrive à se sortir de situation périlleuse avec de simples fourmis dans les jambes. Mais bon, ça c'est tout Malback ça.
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#4
Prague, République Démocratique Populaire de Néo-URSS, 2035


Un sourire mi-amusé mi-envieux se dessinait sur les levres de Malback, illuminant ses traits nobles d'un éclat mordoré.

Face a lui, la superbe créature en string le dévorait de ses yeux de louve, affichant un sourire mutin qui, avec un poil d'imagination, se transformait en appel carnassier a la débauche la plus sensuelle. Ses courbes voluptueuses étaient mises en valeur par le dépouillement de ses sous-vetements. La poitrine gorgée de glamour dessinait une ligne parfaite jusqu'a ses hanches, parcourant son dos cambré jusqu'a la commissure de ses fesses parfaites. Sa peau bronzée a souhait ne demandait qu'a etre parcourue de baisers langoureux, qui ne manqueraient pas de provoquer des feulements de panthere de la part de la divine créature, comme autant d'appels au voyage chargés de désir torride.

Malback se retira une crotte de nez qu'il envoya valser d'une chiquenaude, et se détourna de l'affiche Aubade car son tram populaire arrivait.

A peine eut-il le temps de se diriger vers les portes populaires battantes a hydro-compression qu'une lourde main s'abbatit sur son épaule.


"Pás boůgěr Boljemoï"

"Plait-il ?", se hasarda celui qui autrefois se faisait connaitre sous le nom de 'démon le plus classe du monde'

Une batte de base-ball s'abbatit violement au creux de son estomac, le forcant malgré la robustesse de ses abdominaux a tomber au sol en crachant une pinte de sang. Entre les larmes qui commencaient a embuer ses yeus d'azur, il discerna les silhouettes imposantes et sombres de 5 hommes aux cranes rasés et aux lunettes noires.


"Pas... pas encore..." eut-il la force de penser tandis que les ténebres l'enveloppaient de leurs bras glacés.



Une semaine plus tard, Camp de Redressement Populaire de Volgograd

Le fouet s'abbatit pour la 245eme fois sur le dos autrefois musculeux de Malback. Malheureusement, les années noires de sa vie (voir les épisodes précedents) comme clochard alcoolique séropositif avaient réduit son corps a celui d'une loque maigre et anémique, encaissant relativement mal les coups.

"Oů ca ětre amís a töi Boljemoï ! Je pás paššeř vïe á moï á rěpěter moï !! "

" Mais puisque je vous dis que je n'en sais rien, je ne suis plus avec ces gens la ! Je veux parler a mon consulat enculés bolcheviks !"

"Sůpllïce de l'Öurs Bosnïáque peůt-ětre dělieř langůe a toi !!"

Sans un mot de plus, les hommes en noir l'emmenerent dans une piece d'ou s'échappait un grognement sourd et animal.



Le lendemain, Hopital Experimental du Camp de Redressement Populaire de Volgograd

Assis sur une chaise grace aux attelles qui le maintenaient a peu pres droit, un énorme pansement gorgé d'analgésiques placé sur son rectum, Malback distinguait difficilement l'officier qui se trouvait face a lui, fumant une cigarette a 0,3% de tabac.

"Biěn biěn biěn, Camařade de deuxiěme clásse Malbačk. Voůs deveníř řaïsonnáble. Oů ca ětre ces individůs traítres espïons bořdel de měřde !!"

Devant les cocards de l'infortuné ex-admin du jeu qui gagna le concours du "JdR le plus hype du net" lancé par Femme Actuelle en 2012, se balancaient plusieurs photos de ceux qu'il ne reconnaissait que trop bien.

Un paysan a la fausse moustache ridicule, en train de sodomiser des bovins dans un champ de boue ; le meme, binant des navets dans son potager en dépit de l'interdiction de culture suite a l'incident Tchernobyl II, puis devant un parterre d'officiers de la Force de Frappe Préventive des Nations Désunies leur présentant son ébauche de "chiotte chimiques jetables - arme biologique sale" pour les soldats du front belge.

Ce vieux fils de pute édentée de Fougeolle.

Les autres clichés sont tout aussi évocateurs. On y voit un etre malingre au facies de rat, les cheveux sales, se baignant dans une piscine de jetons de casino en compagnie de putes transexuelles bulgares. Une autre photo le montre en conpagnie de Bill Gates Jr, recevant des mains de ce dernier une cheque au montant honteux pour la vente a Microsoft d'INS-MV.net, un jeu en ligne jusqu'alors gratuit dont la perfection et le gameplay, associés a l'ambiance bon-enfant qui regne entre ses joueurs, avaient drainé des millions de joueurs a travers le monde, renvoyant Second Life et WoW au rang d'amusements pour enfants vaguement copiés du site de Cadrach et Kiouioui.

Enculé de batard de Rimelda. Comment as-tu pu trahir les tiens, ceux qui malgré ton haleine douteuse et ton humour raciste, avaient su te faire une place ou tu pouvais ainsi échapper a la cruauté du monde réel ? Salope.

Les choses n'avaient pas trainé. Le néo-capitalisme fasciste dont Bill Gates Jr et le clone de Georges W. Bush étaient les fers de lance ne s'étaient pas encombrés de notions telles que la fraternité, l'entraide mutuelle et la comprehension dont les membres du site étaient les derniers defenseurs. Les dinosaures du jeu avaient été cryogénisés et exposés dans les musées du monde ; on pouvait ainsi admirer le cadavre congelé d'Herr MAgnus/Axe au Musée Royal de Sa Majesté le Roi des Belges Une Fois de Bruxelles, le cerveau découpé au laser de Vik a la Groestigaben Academie von Internet de Zurich, la prostate de Danator au Vatican et le foie de Benkoben chez Dudule, bistrot-routier ouvert a toute heure (périph sud, 3eme bretelle sortie Vitrolles).

Qui aurait pu s'en douter ? Le monde libre était désormais fait de pixels, comme dans Matrix mais a l'envers. Et cette enfoiré de Rimelda avait balayé ce qui restait d'humanité dans le monde pour son propre profit personnel a lui.

Ils n'étaient plus que trois, a sa connaissance : Fougeolle, qui vivait dans une grotte inconnue des cartes IGN, Rimelda qui se planquait dans son bunker-casino a Berlin Est est lui, Malback, condamné par l'inconscience de cette fiente de vieille peau moisie a la fuite perpetuelle.



"Noůs řién obtenïř de plůs aujourd'hůi avec lůi, Cölönel Olrik."

"Dá. Remettřre lůi en prísön Boljemoï."


Malback sentit son corps atterir sur le béton froid et humide d'une cellule communiste. Rassemblant ses maigres forces, il se traina jusqu'a la planche de bois pourrie qui servait de matelas, et exhala un soupir en voyant qu'elle était occupée. L'etre chétif qui somnolait ouvrit l'oeil qui lui restait (l'autre n'était qu'un trou béant couvert de cloque dues aux radiations) et tourna son crane chauve et bosselé vers Malback. La lueur qui irrigua ses yeux une fraction de seconde ne put échapper a ceux de MAlback.

D'un bras tremblant, il se saisit de la créature sanguinolente a moitié morte et la serra contre son coeur.
Un murmure traversa les croutes de sang qui collaient a ses levres seches :


"Srajitas, mon fils. Enfin je te retrouve..."



(a suivre... ?)
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#5
Le Journal de Srajitas, chapitre 23, versets 11 043 à 11 101


La surprise s'alliait à mon corps affaiblit pour me paralyser un long instant. Mon vieux palpitant usé manqua un battement et puis ce fut comme une explosion de couleurs devant mes yeux. Ou plutôt devant mon oeil unique.

Mon vieux pote Malback se tenait devant moi, l'air hagard et fourbu. Notre étreinte fut longue, puissante, chargée d'émotions. Bordel, j'aurais jamais pensé avoir l'occasion de revoir sa sale tronche avant de lâcher la rampe. nous avions tellement à nous raconter !

Il me narra sa pathétique histoire, n'omettant aucun détail. Cloué sur ma couche dure et couverte de déchets par mes rhumatismes et mes vieux os abîmés, je pleurais longuement avec lui et blâma son sort misérable. A mon tour et à sa demande, je me mis en devoir de lui raconter ma propre expérience.

Je lui parlai de l'Âge d'Or, où mon statut d'admin d'ins-mv.net me conférait un pouvoir immense et un succès immédiat auprès des femmes. Je lui parlai de mon mariage intense mais court avec Caleb, qui prit brutalement fin quand je la surprit entre les bras de Nergal dans un hôtel miteux du Centre Commercial Ouest (x42 y12). Je lui parlai du duel qui m'opposa à celui que j'avais considéré comme un ami et qui m'avait dérobé le joyau de mon existence. Je lui parlai de cette douleur foudroyante lorsque la balle de pistolet traversa mon coeur. Je lui parlai des ténebres dans lesquelles j'ai plongé pendant trois années, ruminant ma vengeance mais trop faible pour atteindre mon ennemi juré, de tout ce que j'avais vu du régime de terreur qu'avait progressivement imposé le répugnant dictateur, de ma haine qui n'avait cessé de grandir et de mon entrée dans la Resistance alors que Nergal mettait à bas les derniers bastions de la démocratie et devenait par la même l'Empereur du Monde et le Premier Secrétaire Innamovible du Parti Communiste Universel.


Je lui dis comment je fus capturé ce jour de mai alors que je plaçais une charge de forte puissante dans un tonneau de vin bon marché, juste sur le trajet que devait emprunter le tyran Nergal du défilé destiné à passer en revue les régiments de prostituées de sa garde rapprochée.

Je lui contais enfin l'enfer des camps de travailleur du nouveau régime communo-nergaliste où la douleur et le désespoir forment une ration plus consistante que la nourriture distribuée aux détenus.



Je lu dans ces yeux toute la pitié que lui inspiré ma vieille carcasse épuisée et toute la compassion pour les terribles épreuves que j'ai enduré. Et l'illumination vint à moi. Je savais ce que je devais faire.

Des profondeurs de ma couche, j'extrayais une bouteille presque vide. Les tâches qui maculaient le verre montraient par quelles extrémités j'avais du passer afin de la dissimuler à mes bourreaux.
Dans le fond de cette bouteille, quelques centilitres d'un liquide brun clair clapotaient : les dernieres gouttes de Tequila sur terre...



(à suivre ... ?)
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#6
Paris, Charenton: 30 février 2009

Jean Hubert : Et j'lui dis, d’un ton ferme : « tu l’as vu, celle-là, tu l’as vu ??? »

L'autre : Naaaaaannnn, t’as pas fait ça, quand même ?

Jean Hubert : Si, si ma gueule, avec la main levée, comme ça. Il mimait un début de claque hasardeux

L'autre : Nan mais merde, tu n’as pas fait ça quand même ? Tu sais qu’il pourra r’vnir un jour et te défoncer ta gueule de connard.

Jean Hubert : Il os’ra jamais, il a trop ...

Il s'arréta dans sa phrase et regarda cette espèce de gros batard d'enculay en face mais genre carrément flippé à mort.

L'autre : Bah quoi? Tu vas l'prendre ce putain d'disque dur?

Jean Hubert : TOI???

L'autre : Quoi moi? L'air serein.

Jean Hubert : Tu connais un certain RANDALL?

L'autre : Qui ça?

Jean Hubert : RAND... Laisse tomber...
FAUT QU'ON S'CASSE D'ICI MEC.

L'autre : Mais ferme ta gueule tu vas réveiller tout l'immeuble, gros con...

Jean Hubert : J'ai déjà vécu cette scène.

L'autre : Quoi t'as déjà essayé de piquer un disque dur à Charenton?

Jean Hubert : Nan, le coup d'la claque et tout. Il commencait à flipper, aussi se lève t'il très vite.
Faut qu'on s'casse mec.

L'autre : Mais y a pas l'feu putain. Aussi vrai que j'm'appelle Rimelda, tu n'auras rien à craindre de ce connard qui t'broute.

Un bruit dans l'couloir.

Jean Hubert : Aaaaah.

Rimelda se poste derrière la porte près à bondir sur l'éventuel trouble fête. Et là, ce qui devait arriver, arriva...

Rien


Rimelda : Putain mais reste zen mec.

Jean Hubert : Mais j'peux pas. Tu connais pas RANDALL. Tu le connais pas. C'est la pire raclure que cette putain d'vérole de Terre n'a jamais porté, mec.

Rimelda : Tiens, c'est marrant. Ta description me fait penser à un pote à moi. Srajitas.

Jean Hubert ecarquille les yeux. Pris d'une soudaine envie de ... fuir. Bah il court, sort de la pièce, en criant...

Jean Hubert : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHhhhhhhhhhhhhh.

Rimelda : Nan mais c'est pas vrai...

Il met deux coups d'tournevis et s'apprète à courir après lui...

Rimelda : C'est Nergal qui va être content, Hu hu hu...
J'ai toujours su que ce batard de merde serait bientôt le maître du monde.

Qui regarda avec envie son petit maxtor, si délicat, si fragile. Tellement de pouvoirs en cet artefact.

Il entendait du bruit à nouveau dans l'couloir. Une voix qui connaissait qui plus est.


Rimelda : Merde

La voix dehors : Mais t'es sûr que ce film t'a plu, nan mais parce que moi j'le trouve complétement nul de chez nul, ma chérie.

Rimelda se mit à courir dans l'couloir profitant du fait qu'il avait de la chance... Ouais je sais c'est nul de dire ça, d'ailleurs j'ai failli faire une grève de narration pour ça mais bon que voulez-vous mon auteur est une merde...
D'ailleurs, j'profitre qu'il me regarde pas pour vous dire que j'vous trouve géniaux mes collègues à moi, narrateurs de tout bord... Sauf toi gros batard de narrateur Srijatas, toi tu pues trop d'l'anus...
Un jour ils verront, tous ces joueurs, qu'ils ne peuvent pas se passer de nous Hahahahaha... Nous réussirons, nous et notre verge... Heu Verve... Like the drugs don't woooooorrrrk...Humm pardon.


La voix dehors : Mince Fanny regarde... Notre porte... Pourvu que...

Rimelda dans l'couloir en courant. Les portes se refermerent derrière lui et il hurla de plaisir...

MMMOUUUUHHHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA....

NERGAL, JE T'AIIIIIIIIIIIIIIIIMMMEEEEEE...

Oui Rimelda aime Nergal... Pour la vie.

MALBACK, YOU'VE LOST OLD MAN.... ENCULAYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYY...

Le mot d'la fin.[/quote]
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#7
Quelque part en France, 2 mars 2010

"Admins, amis. Je suis heureux que vous ayez répondu à mon appel."

Les mots prononcés par l'homme masqué avaient été aussi solennels que l'atmosphère imprégnant la salle de réunion.
Celle-ci permettait grâce à une obscurité - fruit d'années de travail de scientifiques gothiques - un anonymat à chacun des cinqs membres présents.

Bien sur, tous se connaissaient.

De faibles projecteurs peinaient à éclairer la table ronde, sujet de toute notre attention, essayant de tous leurs watts d'insuffler un peu de clarté à la scène.

En vain.

Apparemment le style "ombre chinoise" était toujours en vogue de nos jours.
Cette impression lancinante et douteuse que les décorateurs d'intérieures de service avaient percutés la pièce avec une Delorean venant des années quatre-vingts et crachant un concert live de Duran-Duran d'une sono anté-diluvienne.
Comble du mauvais goût, chaque personne présente arborait un masque symbolisant un animal.

Le masque-Glouton avait été le premier orateur, ouvrant la séance d'une phrase bien trop souvent formulée.
Ce soir peut être...la dernière fois... non. Ne pas y penser. Les autres se douteraient...

Il jeta alors un bref coup d'œil à sa montre. Il fallait gagner du temps.
Il prit la parole :



"Amis. Les années se suivent et se ressemblent. Notre prospérité est connue de tous. Partout où il y a internet, nous régnons. Notre jeu, INS-MV.net nous a permis de mettre la main sur plusieurs activités parallèles, nous assurant la fidélité et l'obligeance de tous les gouvernements."


Des murmures d'approbation vinrent en échos à chacun des mots évoquant puissance et pouvoir.


"Mais nous pouvons faire plus."


Il patienta un instant, le temps qu'un autre membre l'interroge.
Ce fut le masque-Singe, se tenant face à lui, qui réagit le premier :



"Poursuivez. Je vous connais trop bien pour me douter que vous avez un nouveau plan pour répandre notre influence bénéfique."


Un nouveau coup d'œil à son poignet. L'heure avait apparemment décider de s'écouler au ralenti. Gagner du temps, encore. Toujours.


"Et bien, mes amis, vous allez comprendre mon raisonnement, mais pour ça, je vais entamer avec vous une légère réflexion."


Il se tourna alors vers l'homme se tenant à sa gauche. Le masque-Paresseux. Un novice aurait pu deviner aisément l'identité de l'homme, simplement en jugeant l'état de ses mains : des mains de filles arborant étrangement à la pulpe des doigts un épaississement dermique. Des mains de codeurs. A se demander si il n'y avait pas des bouts de clavier incrustés sous ses ongles.


"Pouvez vous me dire quel est le problème majeur de notre expansion ?"


Le masque-Paresseux exprima une phrase qu'il disait bien trop souvent, d'après la vivacité de sa réponse, et son dégoût perceptible :


"Le jeu est fait sur une base bancale. Et française. Nous peinons à intégrer les extensions étrangères au code. De plus, il faut attendre que les organismes de contrôles des différents pays nous envoient leurs accords afin d'implémenter chaque parcelle de nos mises à jour. En un mot : la bureaucratie."


Un long soupir vint clore son constat.


"Et bé, je ne vois pas le rapport ?"


Le masque-Glouton pivota dans un geste théâtral vers la silhouette afin de lui faire comprendre qu'il aurait du garder le silence.
Son mouvement digne des plus grandes pièces de la tragédie grecque fut remplacé par un hoquet de surprise. Il tenta de ne pas perdre l'initiative, et souffla sur un ton de reproche :



"Nous avions convenus que nos masques représenteraient des animaux, si mes souvenirs sont bons. Et si mes connaissances sont exactes - arrêtez moi si je me trompe - un ballon de rouge n'est pas un animal."


Le masque-Ballon-de-rouge laissa un "hips" de colère s'échapper.
Il inspira alors longuement une gorgée d'air, se remplissant les poumons en prévision d'une future tirade d'injures teintées d'un accent douteux.
Le masque-Glouton frappa alors du poing sur la table, conscient que l'attention de tous lui filait entre les doigts à cause d'un homme qui pensait que la sobriété était une mode révolue depuis les années trente.

Le masque-Ballon-de-rouge avait visiblement prévu le coup, et sortit de son ample vêtement - un ciré jaune- un masque représentant un lapin.



"Masque-lapaing, ça fait pas un peu con, heing ?"


Masque-Glouton toussota dans son poing, désireux de s'attirer les regards de tous.


"Hum, hum. Donc, comme l'a dit masque-Paresseux, notre prochain but est de passer outre cette bureaucratie. Prendre le contrôle politique et administratif des pays sous notre domination et celle de notre jeu."


Le masque-Singe se dressa, envoyant son fauteuil valser en arrière, avant de s'écraser lourdement sur le sol. L'écho du bruit envahit toute la salle, rajoutant une tension à l'ambiance tendue enveloppant les protagonistes.
L'homme fixait intensément le reste de ses compagnons. Et il murmura alors un léger :



"Oui.."

"... Parfait."



Le masque-Glouton soupira intérieurement. Le point de non retour venait d'être franchi, et tout se passait comme prévu. Ils étaient tous convaincus. Plus que quelques minutes.

Le masque-Singe, visiblement excité et impatient, prit alors la parole :



"Oui, nous pourrions dominer le monde directement. Montrer nos visages à tous. Diriger notre propre nation, bâti sur les ruines de tous ces pays décadents vivants de notre code, de nos programmes. Nous pourrions cesser de nous cacher sous ses masques, et nous faire proclamer Conseil Suprême. Nous sommes les marionnettistes contrôlant depuis les coulisses l'Europe, une majorité de l'Asie, ainsi que les Etats-Unis. Il suffit de montrer à tous qui tirent les ficelles. Nous pourrions fonder...

"...ADMINIA."



L'orateur enflammé enleva de ses deux mains son masque, le posant avec ampleur sur la table, marquant alors l'importance du symbole.


"Le masque-Singe est mort. Srajitas est de retour, et il dirigera avec ses amis, le plus vaste empire que la terre ait connu. ADMINIA."


Au fur et à mesure que Srajitas parlait, chacun enlevait son masque, mettant à jour son identité et faisant de ce geste, part de sa volonté de rentrer dans le projet.
Le masque-Lapaing et le masque-Paresseux avait laissé place à Benkoben et à Vanfalen.
La volonté de posséder et de dominer irradiait au fond de leurs yeux. Il n'en restait plus qu'un.
Un et le monde prendrait alors un nouvel essor.
Un...

...Mais celui ci ne bougeait pas.

...

Il regardait fixement sa montre.

...


Jeeves s'avança vers lui, lui tendant une main impériale.


"Masque-Glouton ? Es-tu des nôtres ? Veux-tu faire partie d'ADMINIA avec nous tous ?"

Et toujours le regard de masque-Glouton se portant sur la tocante.
Le cœur de chacun se mit à battre au rythme des aiguilles, poursuivant leur course infinie autour du cadran. Et il arriva ce qui ne devait jamais arriver. Les aiguilles se figèrent, pointant une heure maudite pour l'Humanité.

Et chacun vibra au son du rire sardonique sortant de la bouche de masque-Glouton.



"HA HA HA HA HA HA"


Chacun sentit la plus petite fibre de son corps se glacer et se briser, sous le poids de l'incompréhension.
Quelque chose venait de se rompre en chacun d'eux.
Et déjà le flot du désespoir se répandait dans chaque parcelle de leurs corps.



"Pauvres fous, que croyez vous ? Que vous êtes mes "amis" ? Que je vais laisser des gens comme vous s'asseoir à ma droite ? Partager le pouvoir ? Peuh !"


"Oh oui, le monde entre dans une ère nouvelle."


"Un Code, des Joueurs, un Empereur."



Tous firent alors un pas en arrière, lorsque le masque de l'homme éructant sa folie tomba au sol.
Tous mirent un genou à terre, les yeux baissés, à jamais blessés par la vision d'horreur.
Tous savaient que leurs vies s'achevaient dès à présent.
Car ce qu'ils virent n'était pas humain.



"Voici...."

"N E R G A L I A !"



Et le voile noir des Ténèbres s'abattit sur chacun d'entre eux.
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#8
[Image: fondmondebertinwq4.png]

* suite à venir, après le week end.
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#9
Protectorat Polsko-croate de Nergalia - Zone Contaminée de rang VI - Hazardous Bio-Chemical Wastes - No Trespassing


* TCHAC ! *

L'homme s'éponge le front du revers de sa chemise sale

* TCHAC ! *

La lame de métal s'enfonce dans la terre gelée

* TCHAC ! *

Beauté du travail manuel

* TCHAC ! *

Musculature harmonieuse se déployant a chaque coup

* TCHAC ! *

Merveilleuse machine de chair et de muscles en action

* TCHAC ! *

Salopette trempée de sueur soulignant le galbe d'un corps de dieu grec

* TCHAC ! *

Biner des betteraves, une sensation trop pure avec la nature



"Allez, ca suffit pour aujourd'hui".


L'homme qui vient de parler est fabuleusement beau. Ses longs cheveux blonds comme une criniere de fauve, ses yeux percants brillants d'intelligence, son port athletique qui fait que toutes les femmes se sentent en sécurité a ses cotés… Pas de doute, c'est bien Malback que nous retrouvons la.

L'Homme a l'Incroyable Mojo repose son outil rustique contre un tas de buches a proximité, et se retourne vers l'etre squelettique et famélique en train de jouer avec son caca par terre un peu plus loin.


"Putain Fougeolle je t'ai deja dis que tu allais attraper des maladies comme cela. Allez viens, il est tard. Rentrons."

Les deux hommes se dirigent a travers les congeres de neige vers une humble masure située en bordure d'un lac acide, en ce 1375 eme jour d'hiver nucléaire.

Nous les retrouvons dans la petite cabane de rondins que Malback leur a construit a mains nues.

Le géant blond au coeur d'or ne peut retenir une larme lorsqu'il voit Fougeolle baver dans sa soupe, tenant le bol fumant entre ses petits doigts bleuis par le froid, une misérable couverture en guise de bouclier contre la morsure de l'hiver.

Tout était allé tellement vite.


Nergal, Maitre du monde… Tsss, qui aurait pu croire cela ?

Les Admins s'étaient bien fourvoyés. Aveuglés par leur soif de puissance, ou trop peureux pour voir la réalité en face ? Ils s'étaient bien fait mettre par cette petite ordure de Nergal.

"Qui controle Internet controle le Monde". Cette phrase, prononcée par deux étudiants avinés lrosqu'ils poserent les bases d'ins-mv.net, appelé a devenir le joug d'une humanité en péril, la pensaient-ils vriament ? Si oui, ils auraient bien du penser qu'un tel pouvoir ne serait pas sans exciter quelques douteuses convoitises.



"Et oui vieux. Tout le monde n'a pas ton honneteté ni ta rigueur intellectuelle."

Malback se parle souvent a lui-meme ces temps-ci. Fougeolle, depuis qu'il a absolument tenu a metre ces escargots fluorescents dans sa bouche, ne parle presque plus.

Regardez le se saisir d'un cafard mutant, le presser entre ses petits doigts boudinés, et le poser délicatement sur sa langue purulente avant de déglutir bruyament, un sourire de niais sur son visage mongoloïde.

Les radiations frappent aveuglément, et parfois ceux qui en souffrent le plus ne le méritent vraiment pas.



"T'as nettoyé ta boite a caca ?"


Apres un "non" de la tete, Fougeolle part vider le receptacle connecté a son anus artificiel dans l'évier. Se remplit de plus en plus vite ces jours-ci.

Non, ils ne le méritent vraiment pas.

Tandis que le soir tombe et que les sirenes du couvre-feu retentissent au loin, Malback songe.

Il doit rester un espoir.

Ces reves récents…

Seraient-ils la clé ?

La clé de quoi ?


Tandis que les premieres bombes commencent a tomber, Malback s'assoupit, la tete de Fougeolle délicatement posée sur ses jambes chastes.

Et il recommence a rever.

De son ami et amant de toujours, Srajitas.

Srajitas qui avait disparu peu apres la prise de pouvoir de Nergal. D'apres un bref message de Nyrielle, intercepté alors par Malback, Srajitas avait perdu ses deux jambes et une bonne partie de son appareil reproducteur dans l'aventure mais il avait réussi a s'enfuir, se réfugiant dans un endroit secret.


Srajitas, lui seul pouvait encore les aider a sauver le monde. Mais ou, ou, ou se terrait-il ?

Alors, comme chaque nuit depuis de nombreuses nuit, Fougeolle et Malback firent ce reve, étrange et pénétrant, d'une tres vieille femme, respirant la joie, l'amour et la paix.

Dans le reve, ca sent les épices et le soleil, les oiseaux chantent dans son jardin. Les libellules bourgeonnent et les papillons font un raffut de tous les diables - c'est la saison des amours. Elle est belle et les invite a la rejoindre… La-bas… Au mexique.

Se redressant d'un bond dans son lit, Malback se frappe le front avec la paume de la main.


"Bon sang ! Mais c'est bien sur ! Il est rentré chez sa mere !"

[Image: babicka.jpg]
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#10
Paris 18 Mars 2010

Quote: « Donc , résumons nous. Soit je crève ici comme un chien, soit je bosse pour toi avec à la clé richesse, pouvoir, filles faciles et éradication ethnique? »
« C’est ça. »
« Je commence quand? »

Néo Bruxelles, Comté de Belgianie. Des années plus tard.


La Belgianie. Terre de bières savoureuses quoique radioactives, de sourires chaleureux quoiqu’édentés et de minorités plus libre que l'air quoique contenu dans un bocal.
Le pays est désormais dirigé d’une main de fer par le général Nyrielle, directeur des services secrets de Nergalia et enfoiré notoire. L’opposition est écrasée, ou attachée sur une chaise, des électrodes sur les burnes.
Comme ce bon Jan Vandepute, qui pensait vraiment s’en tirer alors qu’il se permettait un juron en flamand dans les toilettes de sa maison. Fatale erreur punie de mort depuis que divers décrets ont rendus la race flamande moribonde, ou gazée.
Un commando de barbouzes plus tard, il déchantait un peu, assis sur « La boite à caca », terrible machine de torture dont l’origine se perd désormais dans les affres enfumés de la révolution Nergalienne.

« Alors, mon bon Jan, on se permet un « gotferdom » sur la planche des waters? »
« I heb en boot, het is een heel mooi splinternieuw boot! »
« Désolé mon gars, je parle pas le chinois. »

Un cri, et le pauvre Jan n’est plus. La boite à caca à fait son œuvre, bien trop horrible pour être exposée ici.
Nyrielle s’enroule dans sa cape noire, et d’un pas militaire, quitte la pièce alors que des dizaines de soubrettes s’affairent à lui présenter différents dossiers.

« Gazez les. Non, il ne sera jamais animateur. Augmentez la taxe sur l’air pour les territoires libres. Fusillez le derrière le local chimique…

…Attendez voir. Donnez moi ce dossier. »

Les yeux plissés, le cruel admin corrompu parcours les quelques lignes bariolées de divers sigles de confidentialité absolue, un rictus cruel sur le visage.

« Hahahaha. Le Mexique. Bien sur! Cette fois ci, tu n‘en réchappera pas, Srajitas!
Qu‘on mette ma garde personelle en alerte et un jet à ma disposition immédiatement! Mais d‘abord, il me faut aller présenter ces nouvelles…

A l‘Empereur Nergal Ier!»

Qu’adviendra-t-il de nos gentils héros résistants? Mais qu’est devenu Rimelda? Dark Vador sortira-t-il de la dépression dans lequel Nyrielle l’a plongé en étant plus classe que lui en cape noire?
Qui sait…
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