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Le Beau Bar à Brian
Tout autre personne que l'être androgyne aurait trouvé la situation des plus laborieuses, mais on aimait la précision dans son service. Les causes avaient des conséquences, mais si on commençait à laisser filer des conséquences sur le mauvais créneau horaire, ca devenait le foutoir. Des mecs tombaient raide mort avant que les balles ne soient éjectées de leurs flingues, les extincteurs de service faisaient flotter le saint déluge – Amen, ainsi soit il et tout le reste – avant même que l'on allume une cigarette à deux cents mètres du lieu ciblé. Bref, si on laissait le temps filer sans surveillance, tout se mettait à ressembler au tournage d'une série B. Et faire de la création une série B, celà n'était pas accepté dans les hautes sphères de ce service.

En l'occurence, l'être androgyne avait commencé son compte à rebours avec une précision qui aurait attiré l'admiration de la montre suisse de James Bond et les rires gênés de la plupart des gens.


« ... Six cent trente-sept... Six cent trente-six... Six cent trente-cinq...  » se dit elle en repensant à ses prisonniers. Relacher celui-ci était un crève-coeur, mais après tout, il avait purgé son temps. Il était donc normal qu'il soit réinjecté.

« Six cent vingt et un... Six cent vingt... Six cent cent dix-neuf... » continuait elle à commenter dans son headphone, tout en se demandant comment on pouvait libérer un putain du fucking criminel comme ce type.

«Cinq cent quatrevingt dix-huit... Cinq cent quatrevingt dix-sept... » compta t elle tout en compressant un cendrier métallique entre ses poings, jusqu'à lui donner la forme d'un étui à cigarette, si tant est qu'on ait déjà fabriqué des étuis destinés à une seule cigarette. Nul ne savait comment le détenu de référence NS-AC-DEK-C avait réussi à s'extraire de sa cellule de containement. Et devinez ce qu'en avait fait le monsieur. Une tentative de fuite ? Nope ! Un coup de téléphone vers l'extérieur ? Nan. Il avait fait ses petites affaires et été retourné dans sa cellule, attendre qu'on revienne fermer la porte à double tour. Douze heures il a attendu. Oh bien sur, personne n'avait de preuve, mais ce ne pouvait être que lui le monstre qui avait bricolé l'horloge du couloir pour qu'elle bloque à 11:59:59, soit l'heure de démarrage de la ronde de surveillance. Heure de patrouille qui ne s'était jamais déclenchée. L'équipe de garde avait glandé dans le couloir douze heures et une seconde avant que la patrouille suivante ne se pointe.

«Cent soixante deux... Cent soixante et un... Cent soixante...  » continua t elle, imperturbable.

Et on allait relacher un tel animal dans la nature.

Le tout, dans exactement, cent quarante neuf unités de temps standard.

Soit juste avant que le Juge Hermary ne perde patience.
Un ange qui n'avait pas franchi le pas de cette porte fait son apparition.
(Sa description est quelque part par ou ).
Il a l'air un peu déboussolé et jette un long regard aux lieux comme aux clients. Il n'en reconnait pas la moitié...

D'un pas tranquile, les mains dans les poches, il se dirige vers le comptoir.


Salut tout le monde !
Brian, un café s'il te plait...
Nadir semble surpris pas AT:

Hey man! On a toujours pas fini, alors, c'est quoi la question suivante?

Puis, il se tourne vers sa collègue et reprend, toujours du même ton neutre:

Oui, cela va de soi, passez dans mon bureau dès que possible.

Après cette réponse glaciale et conforme, sans tenir compte des élucubrations d'Amon, il s'approche de Francky et avec précision, le débarrasse de son élastique.

Alors, vieux, ça va mieux?

Tout en souriant, le juge reprend une gorgée, attendant la multitude de réponses, toutes plus redoutables les unes que les autres...
[ Avec fracas, la porte d'entrée s'ouvre. Patibulaire, visiblement glaciale, une femme peu agréable rentre d'un pas décidé. Ses bottes claquent, sa cravache fouette nerveusement sa jambe droite, elle jauge l'assemblée des individus avant d'afficher un rictus de dégout à la vue de Lahmi. Elle ne salue personne et se dirige vers le comptoir ]

- "Comme d'habitude, ma bouteille personnelle de schnaps"
Hermary se penche pour glisser quelques mots à l'oreille d'Amon et après avoir posé une main gantée sur son avant-bras en un geste difficile à interpréter, le juge se lève de sa chaise.

D'une démarche souple et dénué de tout empressement, l'ange rejoint le comptoir où se trouve Ar-Uriel.

Une main est tendue vers lui.


- Heureux de vous revoir.
L'angeek recrache l'élastique enfin libéré. une partie de son appareil pend du coté droit de sa bouche .

MerCh'i Nadir !! Ch'ai cru que ch'allais ch'amais retrouver mon ch'ourire de tombeur.

Il sourit largement.
Nadir sourit à la réaction de Francky, et commente simplement, d'un ton enjoué:

Ouais, clair, Blandine serait à tes pieds si elle était là.

Puis, il salue le nouvel arrivant, d'un geste de tête, attendant que ce dernier se présente.
Une tornade au cheveux bleus renverse son verre, tombe par terre en tentant de sauter de son siège et se précipite dans les bras du nouvel arrivant, ne prétant aucune attention à sa vieille ennemie Géno"
Ary! tu es de retour!
je suis heureuse de te revoir!
Elle se jette dans ses bras et se colle contre lui, l'enserrant de ses bras
Souriant, l'ange tend sa main en direction de celle gantée, en lançant un :

Juge Herm...

Mais il n'a ni le temps de finir sa phrase, ni sa main celui d'atteindre son objectif qu'un ouragan bleu lui tombe dans les bras.

Lahmi ? J'avais bien cru te reconnaitre. Tu as un peu changée, dis-moi ? Alors, ça y est, tu as fini par revenir de ton séjour de repos ? Comment s'est passée ton intégration dans la communauté ?

Il redirige son attention vers sa première interlocutrice.

Juge Hermary, disais-je... Heureux de vous revoir. Je n'aurais pas parié tomber sur vous en revenant ici. Comment vous portez-vous ?
Si aux premiers abord l’on peut accorder à l’alcool des effets d’euphorie déplacée, le changement d’attitude, en la personne de Amon en tous les cas, s’opère après quelques verres. L’effusion de joie laisse alors place à un mal-être pesant, une réalité brutale et frappante qui assène à chaque respiration lente une platitude de la vie, ce qui peu avant était sujet de rires, de plaisirs, devint en l’espace d’un instant d’une saveur fade et insignifiante.

Toujours avec cet air décomposé, Amon se saisit de la bouteille de Schnaps et se leva. Juste, brièvement, s’accorda-t-il un sourire adressé a Hermary qui disparut aussi vite qu’il était venu. En se retournant, Herr Stern tomba nez a nez avec cette… femme. Une vague glaciale déferla en lui comme un océan noir agité de mille tourments qui s’abat sur les récifs naissants d’une morale fébrile. Souvenirs d’outre tombe.

Amon fit quelques pas en direction du comptoir, s’arrêta et finalement, s’assit sur un tabouret adjacent celui de cette incarnation d’autrefois. Penché au dessus de son verre qu’il vidait a mesure qu’il se remplissait, Amon, sans la moindre discrétion, observait par coupures la « femme au képi ». Ses yeux.

Tu te rappelles de ce que tu fus. Ces visions indélébiles d’un pouvoir absolu, d’une vie à son apogée, ce contrôle de tout et de tous, au mal gré de vies détruites… Tu le désirs encore. Un Dieu parmi les vivants, une influence directe sur ce qui t’entoure, tu érigeais et détruisais selon ta volonté. Cette femme… ta reproduction organique… te séduis autant qu’elle t’effraie. Au carrefour d’un choix, tu n’oses avancer. Incertitude.


HRP : Et ben, vous êtes productifs dites moi!


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