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le Projet Golgotha
#1
Pilate leur dit : « Reprenez-le, et crucifiez-le vous-mêmes ; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. »
Les Juifs lui répondirent : « Nous avons une Loi, et suivant la Loi il doit mourir, parce qu'il s'est prétendu Fils de Dieu. »

Jean 19 - 6/7










______________
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#2
Avant toute chose :

[Image: parentaladvisory1lq.gif]


Vous pourrez pas dire que vous n'étiez pas prévenus !







Introduction (avec des vrais morceaux de flash-back dedans)





Paris, 29 août 1988, 9 h 55


"Mesdames et Messieurs, le commandant et l'équipage vous souhaitent la bienvenue à bord de ce Boeing 747 à destination de New-York. Veuillez attacher vos ceintures, nous allons décoller dans quelques minutes...

Ladies and gentlemen, welcome on board..."

Les yeux fixés à son hublot, inattentif au message du pilote, Malback ignorait ce qui l'emmerdait le plus à ce moment là : le fait qu'il n'allait pas pouvoir fumer pendant les huit prochaines heures, que son voisin, un business-man japonais qui devait faire dans les 130 kilos, traînait avec lui une vieille odeur de transpiration qui n'allait pas s'arranger pendant le vol, où bien cette boule qu'il avait dans l'estomac - comme avant chaque décollage.
Assis en classe affaire, il tenta de se caler dans son siège, et de fixer ses pensées sur autre chose. Tiens le p'tit cul charmant de cette hôtesse par exemple. Ouaiiiis..

Avec lenteur, le Boeing décolla de la piste et commença à s'élever au dessus du ciel dégueulasse de la capitale.



Paris, la Défense, deux jours plus tôt


Le petit homme à la peau grise, portant un costume gris, jurait avec le rose de la moquette. Tirant de petites bouffées de son cigare, il fixait le démon au garde-à-vous depuis une vingtaine de minutes, rompant le silence uniquement pour exhaler quelques ronds de fumée nauséabonds, ou faire claquer le couvercle de la boîte de havanes hors de prix qu'il tripotait nonchalamment. Il prit enfin la parole.


- "Capitaine des Légions Infernales Malback, hein? Le titre vous va bien. J'ai appris votre récent succès lors de l'opération "Bourre-Pif", et votre promotion au grade de Capitaine non sans une certaine joie. Vous êtes un bon élément."

- "Il paraît, Baron."

- "Non c'est sûr, car je le dis. Vous repartez d'ailleurs en mission, Capitaine. Vous pouvez baisser le bras, et vous asseoir."

Le démon obtempéra.

- "Cigare ?"

-"Volontiers, oui. En quoi ça consiste ?"

Le Baron de la Roue de la Fortune sortit une boîte de cigarillos bon marché et la tendit à Malback, qui dût retenir une moue dépitée.

- "Vous aurez tout le temps de lire les détails pendant votre trajet ; nous enquêtons sur une cellule évangéliste aux Unaïtide Staitsse, qui pose des problèmes à ceux d'en bas... Votre avion est réservé, vous partez dans deux jours."

- "Ok."



Fondu enchaîné sur l'avion dans un ciel de nuages, un travelling audacieux nous fait passer par un hublot pour retrouver Malback en train de lire un dossier sur lequel est écrit en gros caractères rouges "Projet Golgotha - Top Secret".



- ( Mouais... Église de notre Seigneur Jésus-Christ de la Rédemption Éternelle et Incompressible... Putain je veux pas voir la gueule de leur pin's... bla, bla, bla... Contact à New York... bla bla bla d'autres instructions machin truc, ok, ils se sont pas trop cassés le cul pour leur dossier, y'a quedalle là-ded..) AOUTCH !

Merde, une attaque mentale. Pas moyen d'être tranquille deux minutes ! Le cerveau en feu, Malback concentra toute sa volonté pour résister à cette main invisible qui lui fouillait le cortex. Au prix d'un effort considérable, il réussit à rejeter la présence de l'intrus. Il manqua de tomber de son fauteuil. En sueur, hagard, il commença à jeter des regards partout autour de lui, à la recherche de l'enculé qui lui avait fait ça.

- "Vous vous sentez bien, Monsieur ?"

L'hôtesse au petit cul charmant se trouvait là, le regardant de ses grands yeux azuréens.

- "Je... non, ça va... c'est le... c'est l'avion ça me donne des palpitations et je... non, j'ai rien dit, tout va bien, ce n'est rien" dit-il en retrouvant son calme.

-"Je vais vous amener un rafraîchissement."

Deux minutes plus tard, elle apportait avec un déhanché parfait un grand verre d'eau à Malback, qui tentait toujours de localiser son agresseur, en vain.
Il posa son verre sur la tablette pour réfléchir à la situation.


- "Vous ne le buvez pas?"

Le gros japonais, un sourire artificiel sur le visage, pointait le gobelet du doigt.

- "Mmh? Non."

- "Oserais-je vous faire l'affront de vous demander, ô respectable occidental, l'autorisation d'en faire l'irrévérencieuse et néanmoins immédiate acquisition?"

- "Ouais allez-y".

- " Vous n'êtes pas du genre bavard, hein ? Cela tombe bien, je ne supporte pas les compagnons de voyage qui se permettent d'empiéter sur la tranquillité des autres".

( J'hallucine, il va me baver sur les rouleaux longtemps comme ça le Fils du Ciel?)

Le japonais reprit une gorgée, avant de renchérir :


- " Mais, comme on dit dans mon pays, yûben wa gin, chinmoku wa kin ce que l'on pourrait traduire par... kof...keuheu... Arheuheuuuu..... argh ... couic."

( Putain...)
Prise de pouls
(Il est mort ce con.... Le gobelet !)

En une fraction de seconde, Malback était debout et arpentait l'étroit couloir à la recherche de l'hôtesse. Il l'aperçut qui se dirigeait vers les toilettes.
Arrivant telle une ombre par derrière, il la projeta dans l'un des micro-chiottes, s'engouffra à sa suite, et verrouilla la porte.

Avant qu'elle ait eu le temps de crier, il lui plaqua la main sur la bouche.
Elle lui envoya un coup de genoux dans les valseuses.
Il lui balança un coup de boule.
Elle lui lacéra le visage de ses ongles manucurés.
De sa main libre il essaya de la maîtriser.
Elle lui mordit la main.
Il la força à se retourner, lui plongea la tête dans la cuvette, et tira la chasse.


- "Qui t'envoie, saloperie ?"
- " Ergheu-heu..."

Re-chasse d'eau.

- "Qui t'envoie, saloperie ?"
- "Keuh ! Keuheuh... Je dirais rien !"

Malback la saisit par les cheveux et lui frappa violemment le crâne contre l'aluminium de la cuvette.

- "Putain, qui t'envoie, t'es sourde ? Tu comprends ce que je te dis ? Dans tous les cas tu vas crever, mais si tu parles je ferais ça vite".

toc! toc! toc!

L'hôtesse eut un sursaut qui déstabilisa le démon, et une couronne de fleurs apparut dans sa main. Mais le manque d'espace de la cabine l'empêcha de la lancer correctement , et le démon en profita pour raffermir sa prise sur la nuque de sa victime.

Et il commença à lui cogner le crâne contre la cuvette.

Encore.

Et encore.

Et encore.

Et encore.

Et encore.

Et encore.

Et encore.

Du sang plein les manches, Malback se pencha à l'oreille de l'infortunée :


- "Alors ?"

Le nez explosé, les dents en miettes, les arcades sourcilières ouvertes, la jeune femme cracha un caillot de sang avant de répondre dans un faible gargouillement :

- "Vla... tle fllaire cluire un oeuf, dlémon. (crachat) Tlu n'es vlraiment plas très gentlil".

Sur quoi Malback lui brisa la nuque. Le corps de l'angèle disparut avec toute trace de l'affrontement.

- "Jacob Delafon : 1, Novalis : 0"

toc! toc! toc!
Bon alors ! Il y a des gens qui attendent ! (voix étouffée)

Malback se refit une tête acceptable dans la glace, et ouvrit la porte, laissant la place à une petite vieille.



Le reste du voyage se passa sans encombre. Ce n'est qu' à l'arrivée au Newark International Airport de New York que l'on s'aperçut de la mort d'un passager japonais, décédé de crise cardiaque pendant le trajet.

Dans la foule des badauds attendant derrière les lourds panneaux de verre de la desserte des bagages, se tenait un homme tenant une pancarte marquée d' un M majuscule.






(A suivre...)
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#3
Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre

(Mt 5,39).








Chapitre I : New York, New York (air connu)



Voyant arriver Malback, l'homme à la pancarte lui fit un signe et s'avança vers lui.

- "Mister Malback, I presume ?"

- "En effet, je peux savoir ce que vous faites là ?"

- "Le Capitaine Fleubeleubl m'a envoyé vous chercher. Je m'appelle Bob. La voiture attend dehors.

- "C'est pas ce qui était prévu. Je devais le rejoindre chez lui par mes propres moyens."

- "Question de sécurité. Nous craignons que l'information de votre arrivée, ainsi que des données concernant votre mission aient été interceptées par les autres. Ceci dit, avez vous fait bon voyage ?"

- "Sans problèmes. Bon on y va alors, mais je n'aime pas trop les changements de dernière minute."


Les deux hommes rejoignirent le parking. Il montèrent à bord d'un monstrueux 4x4 Chrysler, et s'engouffrèrent dans le trafic.
Malback, soucieux, jouait avec la poignée de la portière.


- "Ca c'est de la voiture, hein Mister Malback. C'est américain, synonyme de qualité, de puissance et de consommation excessive de carburant. Quasi indestructible. On a fait renforcer les portières et l'habitacle avec des plaques de plomb et des barres d'acier."

- "Mmh. Je ne m'intéresse pas aux bagnoles. C'est une occupation de blaireau."

- "Ah... Première visite de notre bel Etat, Mister Malback ?"

- "Non, et pour ta gouverne c'est Capitaine Malback."

- "Ah, j'ignorais que... Humf, enfin nous arrivons."

La Chrysler s'engagea sur la rampe d'un parking souterrain, et commença à descendre de plus en plus profondément dans les niveaux.

- "Il habite au sous-sol ton boss ou quoi ?"

- "Non, nous y sommes."

La voiture arriva dans un parking désert, les phares éclairant les piliers de béton sale. Elle stoppa dans la 11ème allée, le conducteur émit un appel de phares, et à une vingtaine de mètres un autre appel lui répondit.

- "Dis moi, bob, c'est quoi ton plan à deux balles ?"

- "Ne vous inquiétez pas, Mis.. Capitaine, tout est normal. nous allons procéder à un échange de véhicules. Sécurité, sécurité..."

Bob descendit de la Chrysler, laissant les clés sur le contact. Trois types descendirent de l'autre voiture, s'avançant à leur rencontre dans la pénombre.
Quelques secondes plus tard, Malback rejoignit le conducteur.


- "Et c'est qui ces mecs ?"

- "Tes nouveaux copains, mother fucker !"

Sur quoi Bob fit mine de s'enfuir, mais Malback le rattrapa par le col, et l'envoya valser contre la voiture. Il se retourna ensuite face aux trois mecs. Crânes rasés, bombers... L'un deux avait une batte de base-ball, l'autre un couteau et un poing américain, et le troisième un uzi, ce petit pistolet mitrailleur qui faisait fureur chez les gangs.

Malback eut juste le temps de sauter derrière un pilier, esquivant de justesse une première rafale.



- "Au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ, rend toi, démon ! Sors les mains sur la tête !"

- "C'est ça, tu veux pas que je me mette une petite plume dans le cul aussi ?!"

Le type au uzi s'approcha silencieusement du pilier, le contourna sur la pointe des pieds et surgit, prêt à balancer une rafale sur... personne !

- "Seigneur Tout Puissant, il a disparu !"

Pendant que les deux autres se répartissaient dans le parking, afin de prendre la position en tenailles, le mec au uzi scrutait le parking. Deux bras sortirent du pilier derière lui et lui agrippèrent les épaules. Surgissant du bloc de béton, Malback lui posa le genou au bas du dos, et lui chuchota à l'oreille :

- "Ca, ça s'appelle Passe-Muraille..."

Crac !

- "Oups ! Je crois bien qu'il s'agissait de la colonne vertébrale de votre petit camarade... Elle va marcher beaucoup moins bien maintenant..."

Les deux types se ruèrent vers lui. Malback esquiva le coup de batte du premier, sortit ses griffes et lui porta un coup au ventre. Le type tomba par terre en hurlant. Le deuxième en profita pour lui planter son cran d'arrêt dans le dos. Malback se retourna, agrippa la tête du skin et dans le même mouvement l'envoya avec toute sa force contre le pilier. La face transformée en bouillie sanglante, le mec eu quelques spasmes et s'effondra à plat ventre, sa tête provoquant un "scouitch" mouillé en rentrant en contact avec le bitume.

Malback se rapprocha du type à la batte, toujours par terre en train de hurler. il essayait vaguement d'empêcher ses intestins de sortir du trou béant qu'il avait à la place du ventre. Le démon le repoussa du pied sur le dos, le maintenant avec sa botte, lui plongea une main griffue dans le bide, saisit une pleine poignée d'organes et la tira violemment à lui (shlarf!)

Il ramassa le poing américain, et se dirigea vers Bob, qui reprenant conscience tentait de remonter au volant de la Chrysler. Malback s'approcha de la vitre du conducteur, et lui montra les clés de la voiture.


- "C'est ça que tu cherches, Bob ?"

Tétanisé, Bob n'eut même pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait qu'il se retrouvait à genoux prêt de la voiture, Malback le maintenant fermement d'une clé de bras. Ce dernier enfila le poing américain, fit craquer ses phalanges et le frotta rapidement contre le cuir chevelu du pauvre type.

- "Et un petit shampoing pour cette petite raclure de fiotte qui va crever dans d'atroces souffrances, un !
Alors, Bob, c'est quoi ces conneries ? Hein ? Ca fait deux tentatives d'assassinat dans la même journée, pour une mission secrète ça fait beaucoup je trouve. Ah oui, il faut que j'arrête de frotter si tu veux parler."

- "Hââââ... Ma tête... Mes cheveux... rhââââ..."

- "Bon, visiblement tu ne comprend pas..."

Malback se débarrassa du poing américain couvert de cheveux et de morceaux de peau sanguinolents, ouvrit la portière, lui cala la tête dans l'ouverture, et rabattit la portière un grand coup.

BLAM !

- "Mon Dieu, Bob, ça doit faire atrocement mal !"

BLAM !

- "Allez, passe à table, Bob."

BLAM !

- "Si tu crois que ça me fait plaisir..."

BLAM !

- "...tu te trompes. J'ai horreur de faire ça."

BLAM !

- "En tout cas, tu avais raison en ce qui concerne la solidité des portières... Pas une égratignure !"

BLAM !

- "Allez un petit dernier pour la route..."

BLAM !


Bon, visiblement il n'est plus en état de parler...

Malback retira le cran d'arrêt qu'il avait toujours planté sous l'omoplate, retourna auprès des autres cadavres, essayant de trouver des indices, des papiers... Rien. Il alla jusqu'à leur voiture, mais ses recherches se révélèrent infructueuses.
En revenant, il aperçut Bob, rampant au milieu d'une flaque de sang à quelques centimètres du uzi. Avant qu'il n'ait eu le temps de bouger, Bob se saisit de l'arme, se colla le canon dans ce qui lui restait de bouche et appuya sur la détente. Dans un boucan d'enfer, la moitié supérieure de son crâne explosa, projetant des morceaux d'os, de chair et de cerveau dans toutes les directions. Dans la même seconde, tout disparu dans un "plop" sonore, ne laissant qu'une légère odeur de souffre dans l'air.

Tout en réfléchissant à ce que ce merdier voulait dire, Malback entreprit de déposer les cadavres des skins dans leur voiture, les arrosa d'essence, y mit le feu en leur crachant un souffle brûlant, et sortit du parking avec la Chrysler.

Sur le chemin, il croisa des camions de pompiers toute sirène dehors, se dirigeant en sens inverse.


- "Et maintenant, à nous deux, Capitaine Fleubeleubl... J'espère pour toi et ta famille que t'as une explication en béton armé..."




(à suivre...)
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#4
gingle


Assis a une table, devant une imposante bibliotheque remplies de volumes aussi lourds qu´indigestes, le grand philosophe des Temps Modernes, Amadeus von Schweinkopf, fume une pipe en plissant les yeux ce qui ne manque pas de lui donner un air de bobo-intello absolument insupportable.

Finissant la lecture d´une fiche, il la repose négligement sur le bureau, entre une tasse de camomille et une pile de manuscrits, puis se tourne vers la caméra.



Bonsoir.


A la lecture de ce récit épique, et ma foi fort bien tourné, le lecteur ne peut qu´etre saisi par la fantastique verve de l´auteur, les envollées lyriques pouvant meme donner le vertige aux gens de peu, hélas non-coutumiers de la Grande Littérature.

En effet, comme je l´expliquais dans mon livre "De la part du reve en littérature : dénégation crypto-philosophique et essai autobiographique", la force des mots sur le sub-conscient pelliculoide des masses (je vous renvois a la dichotomie énoncée par Borges : mémoire fictive / mémoire visuelle)* se revele chaque jour plus auto-poiétique et paradoxalement plus profondément incrustée dans la "pneuma" anthropique. En un mot, ce que Weber avait soulevé dans son ouvrage "Capilo-traction et relations sexuelles contre-nature avec des dipteres" : la Rauhbeinig.


Littéralement saisi par la redoutable efficacité du vocabulaire et des tournures choisies, le lecteur se retrouve ainsi "captif" de la narration, et il aime ca.


Cependant...

Amadeus se leve et commence a faire les cent pas dans la piece

... force est de constater que l´auteur, en dépit de l´indéniable génie de sa prose (qui n´est pas sans rappeler la mienne, mais également celle des Balzac, Flaubert ou autres Hemingway a leurs grandes heures) souffre visiblement du "syndrome de l´egyptien", qui consiste a ne jamais finir ce qu´il a entamé**.

C´est donc, avec tout le respect que je dois a un confrere - un ami peut-etre ? - a une icone de la littérature du XXIeme siecle, a une plume aussi legere que fertile, aussi innovante que pertinente, aussi poétique qu´engagée, que je lance un appel, un cri a son attention : ne nous laissez pas, O Maitre, dans l´attente douloureuse de la suite de vos aventures passées ! Ne nous laissez plus, O Fleuve de la Narration, dans l´expectative d´un "(a suivre...)" illusoire, ne nous laissez point, O Grand Ordonnateur de la Pensée, glapir ainsi d´impatience, nous vos lecteurs, tels des chiens affamés quemandant leur pitance !

Nous savons tous, et je pense que l´ensemble des personnes ici présentes sera d´accord avec moi, nous savons tous disais-je l´effort de mansuétude que vous faites chaque fois que vous daignez vous adresser a nous, indignes profiteurs, misérables parasites trop heureux de pouvoir glaner de la sorte les miettes de génies tombant de votre table. Soyez-en remercié !

Mais, par pitié, acceptez d´entendre la requete de l´un de vos plus fervents admirateurs, qui pour une fois chassé du piedestal de Sapience - sur le faite duquel il aimait a penser le Monde - par plus grand que lui, n´a d´autre choix que de s´abaisser au niveau du commun des mortels pour dire ce qu´il a sur le coeur.

Je pense pouvoir m´adresser au nom de l´Humanité toute entiere : je vous en conjure, continuez cette époustouflante Chronique, et contribuez ainsi a elever les hommes et a les rapprocher un peu plus du Divin.

Merci pour eux.






* Borges, "Y´a quoi a la télé ce soir ?", 1956, 2 461p., Ed. Latouffe
** il n´y a qu´a voir les pyramides...
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#5
Oh Aranea, you're so divine
It's hard to take my eyes of you
you really shine.

Oh Aranea, you seem so wise
and every time I look into your spider eyes
my hopeful heart just flies.

Time is flying too,
so brush your hair and lace your shoe
You know the ball won't wait for you tonight.

Oh Aranea, you're proud and tall.
When you descend on silken threads down to the Ball,
you'll look the best of them all.


(Roger Glover, the Butterfly Ball)






Chapitre II : LA Confidential



LA, Californie, 1er septembre 1988




Le probleme, quand on égorge quelqu´un, c´est le sang. Dur de pas en foutre partout. Bon, en meme temps, c´est pas elle qui nettoie.




Presque trop facile.

Elle l´avait croisé pour la premiere fois lors de ce vernissage organisé par une asso d´artistes New Age. Il sortait juste le nez de son bol de coke lorsqu´il flasha sur elle.

Il faut dire aussi que, malgré une figure disons… originale, avec ses grands yeux qui lui mangaient le visage, elle maitrisaient l´art de la séduction et du déguisement pour attirer ses proies a elle.
Celle-ci n´avait pas fait exception.

Au milieu des grands de ce monde, politiciens, business men, artistes a la con, engence qu´elle haissait par dessus tout, elle était pourtant dans son élement. Mensonges, flatterie et flagornerie, rien n´avait changé sous le soleil, depuis son arrivée sur Terre, il y a… tres longtemps, et elle n´aimait pas s´en rappeler. Sa premiere incarnation avait été un échec total.

Grosse pute d´Athena, tiens.

Mais la, on était pas la pour le fun. Le plan était simple et venait de son Big Boss, celui qui siegeait régulierement a la table du Conseil de Satan. Ce mec avait beau etre un sale junkie completement HS la plupart du temps, il avait un truc dans le cerveau qui plaisait pas du tout en bas. Ce peintre était en train de suivre le chemin de Basquiat : le génie pur via l´absorption de substance hallucinogenes et de psycho-actifs puissants.

Il était a deux doigts de poser les bases d´un nouveau courant pictural révolutionnaire, revendiquant ouvertement la liberation de la toile et l´explosion de la palette chromatique. Et ca, ca faisait peut-etre bander Morax mais pas son patron a elle. Il fallait tuer cette révolution artistique dans l´oeuf. Et c´est la qu´elle intervenait.


L´aborder lors d´un cocktail mondain, le séduire, passer la soirée a lui chauffer le bas-ventre et a lui bourrer la gueule, finir par le charmer magiquement afin qu´il la suive comme un toutou dans la suite du palace reservée pour l´occasion… Un jeu d´enfant.

Par contre maintenant elle avait un peu de mal a préparer son fix avec l´autre crétin completement défoncé qui arretait pas de lui mettre la main entre les seins. Elle se laissa déshabiller tout en préparant son képa.
Roulant sur le lit, elle le repoussa sur le dos et s´assit a califourchon sur lui, nue. Fallait vraiment qu´il arrete de sourire avec sa tete de connard sur de lui, sinon elle allait pas pouvoir se retenir longtemps.

Tout en s´activant d´une main dans son calecon, elle saisit la seringue de l´autre, ouvrit grand la bouche et s´injecta sa dose d´héroine dans le palais : effet garanti, la came arrive a 200km/h dans les synapses et explose tout sur son passage.

Wouhou ! Let´s go for the rodeo party !

Il allait comprendre ce que c´était qu´une session hardcore sex avec une fille des Enfers…

Elle arriva a le garder 20 minutes, s´ébrouant toujours assise sur lui, mais visiblement il allait pas tarder a atteindre le point de non retour.
Lorsqu´elle sentit son souffle se faire court et ses muscles se crisper, elle plongea la main sous la couette et tatonna jusqu´a ce que ses doigts trouvent le manche du poignard. Elle affermit sa prise dessus.

Au moment meme ou il atteignit l´orgasme, a bout de souffle et rouge comme une pivoine, elle brandit son arme et d´un mouvement rapide et précis, lui fit une entaille de 5 cm sur la carotide.

Presque trop facile.

D´abord surpris, une expression de terreur melée d´incompréhension naquit sur son visage au fur et a mesure que le mince trait vermillon s´élargit, les derniers tissus se déchirant pour laisser passer un véritable geyser de sang.
Suffocant, essayant a tout prix de se dégager, elle dut lui bloquer les bras de toute sa force surhumaine pendant les longues minutes qu´il lui fallut pour se vider de son sang. Le mur derriere le lit, les draps, elle-meme enfin, tout avait revetu une teinte brillante et écarlate.

S´armant de patience, elle entreprit de charcuter ce qui restait de la gorge de l´ex-futur génie de la peinture moderne avec son poignard. En quelques minutes, les os et les chairs étaient suffisament broyés pour qu´elle puisse, d´un coup sec, arracher la tete du reste du corps.

Elle passa ensuite a la salle de bain munie de son trophée, évidant le crane de ses parties indigestes dans la baignoire, et réduisant a l´aide d´une spatule le cerveau a l´état de bouillie sanglante.
Elle retourna au salon et s´installa devant la télévision, sirotant le jus de matiere grise avec une paille enfoncée dans l´orbite béant du crane évidé. Cool, ils rediffusaient Evil Dead…


Vautrée sur le corps décapité comme sur un polochon, elle grogna lorsque le téléphone se mit à sonner. Ils auraient pu attendre la pub, merde…



- « Ouais ? »

- « Alors ? »

- « Job complete, sir »

- « Well done. «Il» sera content, et ca fera les pieds à Morax »

- « Cool. Au passage, c´est pas inutile d´envoyer un nettoyeur ici… »

- « Toujours dans la délicatesse, hein ? On va s´en occuper. De votre coté, vous avez juste le temps de prendre une douche et de préparer vos affaires. Un taxi passe vous prendre dans 1 heure. »

- « Heu… Ok… C´est quoi le plan ? »

- « On a un Andro a accueilir a L.A. et vous avez l´honneur de le réceptionner et veiller a son confort. »

- « Vous vous foutez de ma gueule ? Il a besoin d´une nourrice votre Andro ? Et puis, hé, c´est pas parce qu´il est estampillé « flic » que je vais me bouger le cul ! Depuis quand on leur fait des faveurs comme ca ? »

- « Ce n´est pas d´une nounou, mais d´un guide qu´il a besoin. De plus j´ai oublié de vous préciser qu´il s´agissait d´un Baron. Et également que c´est lui qui a insisté pour que vous passiez le prendre. Des questions ? »

- « Glups… Oui, une : c´est quoi le délire ? »

- « Top secret, chérie. Une affaire importante. On a un Capitaine de Baal sur le coup. Il vient de France, et j´ai oui dire que vous le connaissiez bien… Dépechez vous, vous allez etre en retard. »

- clic –

Meeeerde… Les pensées se melaient dans sa tete. Un Baron qui veut me voir en personne ? Shit, shit, shit ! Quand a ce Baal… Serait-ce « lui » ? Apres toutes ces années…

Elle sauta sous la douche, et resta de longues minutes sous le jet d´eau bouillante, essayant de mettre de l´ordre dans le bordel de son cerveau.
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#6
Résumé des épisodes précedents : Malback est sur une affaire délicate et complexe en Amérique. Apres seulement 1 journée ca fait déja 5 personnes qui essaient de le buter, alors lui ca le gave.
Le dernier en date était un homme de main d´un Capitaine d´Abalam, a qui il va falloir aller tirer les vers du nez, et peut-etre aussi lui péter la gueule, ca on sait pas encore.




Chapitre III : O Capitaine, mon Capitaine ?



Le Capitaine Fleubeleubl, au service d´Abalam depuis une éternité, était incarné a New York dans un corps qu´il chérissait particulierement, vu qu´il s´agissait d´un (ex) sosie officiel de Woody Allen : la classe !
En plus je t´explique pas le succes aupres des gueusesses.

Il était responsable en chef d´une centre secret des forces démoniaques, habilement camouflé dans une de ces innombrables tours de bureau du centre d´affaire de la capitale d´Etat : tout le monde les voit dans les films mais on sait pas vraiment ce qu´il y a dedans, a part des mecs en chemise qui marchent avec des dossiers dans les mains.

Ben la, c´était exactement ca : tous les employés humains ne branlaient rien de la journée (et ignoraient bien sur la nature réelle de leur employeur) et étaient payés pour porter des chemises avec une cravate, faire des photocopies, marcher avec des dossiers dans les mains, et aller a la machine a café pour se raconter des blagues.
Ils pouvaient également faire semblant de téléphoner en prenant un air sérieux et en notant des trucs sur des bouts de papier. Les plus chanceux disposaient d´un ordinateur qui marche avec le démineur dessus.

Fleubeleubl, lui avait un bureau tout en haut du building et on voyait que c´était lui le chef car il avait un grand bureau avec de la moquette rose dedans (oui, comme le Baron du début, les démons aiment avoir de la moquette rose dans leur bureau, c´est un signe de réussite sociale)
Il était en l´occurence en train de donner sa lecon quotidienne d´anglais a Jason, son hamster savant.


Entendant des bruits de lutte etouffés provenant du couloir – des coups violents et sourds, des glapissement et un hurlement de douleur – Fleubeleubl se redressa et attendit, aux aguets. Apres tout en général les gens qui venaient le voir étaient annoncés et faisaient pas tant de bruit. Il attendit donc, une fois le silence revenu.



- « James, c´est vous ? Vous avez fait tomber quelque chose ? »


Devant l´absence de réponse, le sang de Fleubeleubl ne fit qu´un tour : que devait-il faire ? Attendre encore ou voir de quoi il retournait ? La curiosité se fit plus forte, et il se decida a ouvrir la porte prudemment.

Le monstrueux uppercut qui l´accueillit lui fit traverser la moitié de la piece en vol plané. Avant meme d´avoir eu le temps de réaliser ce qui se passait, il se retrouvait soulevé par une main griffue, frappé a plusieurs reprises contre la baie vitrée, jusqu´a ce que celle ci éclate et que le malheureux chute dans le vide… rattrapé a la derniere seconde par la main griffue.

Suspendu dans le vide la tete en bas, du sang dans les yeux, Fleubeleubl eu un regard ciculaire sur la ville qui s´étendait au dessus de lui, tres loin.



- « Quel magnifique temps nous avons aujourd´hui, n´est-il pas ? »

- « Ouais, c´est un beau jour pour mourir, ce qui va arriver si tu répond pas tres vite a mes questions, enculé ! Qui cherche a me buter depuis deux jours ? »


Malback, dont nos fideles lecteurs auront reconnu la voix rauque, accroché au montant de la baie vitrée, tenait la cheville de l´Abalam dans l´autre main.


- « Oh, c´est vous ? Ecoutez ceci m´a tout l´air d´etre une épouvantable méprise et je wouAAAAAAAAH ! »


Fausse alerte, c´était juste pour lui fire peur que Malback a fait semblant de le lacher.


- « Ah ouais, et Bob l´éponge ton homme de main, c´était une méprise aussi ? »

- « Je ne connais personne de ce nom la j´ignore tout je ne sais pas de quoi vous parlez et j´ai peur du vide ! »

- « Leave him alone you mother fucker ! »


La derniere voix c´était celle de Jason (le hamster) qui tentait de déstabiliser Malback en s´accrochant a la jambe de son jean.


- « You fucking bastard ! I´ll kill you, I´ll piss on your grave once I´ll kill your mother fucking life you fag ! I´ll shit on your head and rape your children ! Fuck you ! Leave him alone ! Fuck you ! »


D´un coup de pied Malback envoya le hamster par la fenetre


- « FUCK YOOOOOOooooooooooooooooooooooouuuuuuuuuuu ! »


Et renvoya Fleubeleubl dans les étageres. La seconde d´apres, il avait une rangée de griffes acérées sous la gorge.


- « Et maintenant tu me dis ce que tu sais ou tu passes le reste de ta vie a bouffer, chier et pisser sous assistance médicale. »

- « Ok ! Ok ! Bon moi j´y suis pour rien dans tout ca ! J´ai envoyé personne, je devais vous attendre ici ! Mais on avait des soupcons de fuite – on dirait bien qu´ils sont confirmés. Mais ici c´est réglo c´est meme moi qui doit vous présenter votre contact a New York ! Je sais rien de plus, je suis meme pas au courant de ce dossier ! C´est le contact qui sait tout, je dois vous le présenter c´est seulement ca mon boulot !»

- « Ecoute moi bien tete de gland, ca commence a me courir ces histoires ; tu vas donc m´emmener voir ce contact. A la moindre couille, tu perds les tiennes. »

- « Il sera ici dans ½ heure, nous avons rendez-vous ici meme dans mon bureau ! »

- « FUCK YOOOOOOOOOOOOOOUUUUUUUUUU !!! »


Debout dans l´encadrure de la baie vitrée, Jason, des flammes dans les yeux, fixait Malback. Il se rua sur lui et entreprit de déchirer sauvagement avec ses dents de rongeur le bas de son pantalon.


- « Ca suffit, Jason ! Ce monsieur est des notres, calme toi maintenant, et va ranger ta chambre ! »


Le hamster démoniaque s´en alla en grommelant. Avant de quitter la piece, il se retourna, regarda Malback droit dans les yeux et grogna :


- « Look at me, fag ! One day, I´ll kill you and eat your bones. Check your back, I´ll never be far. »


Puis il disparut.


- « Pardonnez le, Malback, il est tres intelligent mais un peu susceptible. Si vous saviez le temps qu´il m´a fallu pour lui apprendre a parler ! J´en suis tres fier mais le probleme c´est qu´il est tres vulgaire. C´est genant en société. Whisky ?»

- « Si vous me prenez par les sentiments. En admettant que la situation est réglo et que vous n´avez rien a voir avec les récentes tentatives de meurtre a mon égard, je m´excuse du coup pour la fenetre.»

- « Pensez-vous ! Non, c´est mieux comme ca, de toute facon la clim est en panne alors un peu d´air ca fait du bien. Installez vous, le contact ne devrait pas tarder, il vous en dira plus sur ce fameux « Projet Golgotha ».


Une demi-heure plus tard, Malback commencait a montrer des signes d´impatience. Toujours aucun signe de ce fameux contact. Fleubeleubl quand a lui était intarrissable sur les méthodes d´apprentissage de l´anglais chez les rongeurs. Il pensait meme écrire un livre sur le sujet, et avait un projet de piece de théatre pour une troupe de hamsters.

Devant l´enervement grandissant du Capitaine des Armées Infernales, il se souvint de l´heure.



- « Je ne sais pas ce qu´il fabrique : il devrait déja etre la… Ah, mais attendez, le voila qui arrive. »


Fleubeleubl passa derriere son bureau, fouilla dans ses tiroirs et en sorti une marionette a l´effigie de Groucho Marx. Il l´enfila a son bras et entreprit d´imiter vaguement le celebre comique. En tant que ventriloque, il était relativement nul, tordant la bouche pour faire style „je suis ventriloque“.


- « Enchanté Capitaine, je me présente, Groucho, votre contact a New York. »

- « Tu te fous de ma gueule, mec ? Tu tiens vraiment a te faire défoncer la tronche ou quoi Confusedhock: ? »

- « Allons allons, Capitaine, calmez vous et écoutez plutot ce que j´ai a vous dire, c´est important. »


De sa main libre, Fleubeleubl sorti un dossier que la marionette commenca a feuilleter.
Malback s´appretait a bondir sur l´Abalam mais se ravisa, lorsque la marionette commenca ses explications.



- « Bien.

Comme vous le savez, ces informations sont confidentielles. Fleubeleubl, n´écoutez pas ce qui va se dire ici.
Capitaine, vous avez peut etre été désapointé par le peu d´informations qui vous ont été confiées jusqu´a maintenant, mais ce dossier est délicat, et nous essayons d´éviter les fuites au maximum.

Vous l´avez constaté par vous-même, nos ennemis sont pourtant bien informés, et ont déjà essayé de vous supprimer à plusieurs reprises. Votre mission sera ardue, Capitaine. Mais laissez moi vous dire de quoi il retourne.

Nous avons la preuve, payée de la vie de plusieurs démons, qu´une secte évangéliste dont le gourou est un ange rénégat officie depuis plusieurs années dans le Nevada.
Cet ange, anciennement serviteur de Jean-Luc, est diaboliquement intelligent, et a réussi a soudoyer ou a convertir a sa cause d´anciens camarades. Nous savons que d´autres rénégats se sont joints a lui, ainsi que des anges en service !

Nous ignorons par quel tour de force il a réussi a survivre tout ce temps, mais il semble que les services Dominicains ignorent tout de ses agissements. Soit il est tres tres prudent, soit il a des amis bien placés lui permettant d´éviter les enquetes et de perdre les éventuels rapports le concernant.

Mais, me direz vous, pourquoi ne pas laisser les anges dans leur merde ? Et bien, parce que dans les rénégats l´ayant rejoint, il y a également des démons ! Et j´aime autant vous dire que lorsqu´Andromalius a appris la nouvelle, ca a fait du boucan !
Des démons renégats et évangélistes, avouez que ca fait un peu tache pour ses services, sans compter que si jamais cela venait a se savoir, le message de Satan en prendrait un coup, plusieurs Princes-Démons seraient dans le pétrin et des tetes tomberaient.

De plus, il semblerait que cette secte en apparence innofensive soit sur le point de déclencher quelque chose de tres préjudiciable au bon déroulement du Grand Jeu : le fameux "Projet Golgotha". Nos informations sont encore vagues, mais la récente et rapide montée en puissance de ce mouvement n´est pas faite pour nous rassurer.

Vous etes donc chargé, Capitaine Malback, de :

- faire la lumiere sur les agissements de cette secte et découvrir ce qu´ils complotent
- identifier, interroger et eliminer de facon violente tout démon rénégat que vous seriez amené a croiser
- autant que possible empecher ou gener les agissement de cette secte

Vous avez bien sur carte blanche pour mener a bien cette mission.

Des questions ? »

- « Ouais. Je peux avoir un autre sky ? »

- « Bien sur. Rassurez vous, vous ne serez pas seul. Un Grade 2 au service d´Andromalius vous attend a Albuquerque, au Nouveau Mexique. Il sera votre guide et vous aidera a vous procurer le materiel necéssaire. Il vous faut également savoir qu´un Baron d´Andromalius a été affecté a cette affaire, et sera la personne a qui vous viendrez rendre des comptes une fois cette histoire terminée. Toute les informations necessaires sont dans ce document »


La marionette tendit un dossier a Malback


- « Apprenez le par cœur et détruisez le. Il en va de votre survie. Afin d´assurer votre sécurité, a partir de maintenant vous etes autonome. Débrouillez vous pour rejoindre ce grade 2 par vos propres moyens ; c´est la seule maniere d´etre sur que nos ennemis ne seront pas au courant de vos déplacement et de votre itinéraire. C´est tout. Je dois y aller a présent, que Satan vous guide, Capitaine Malback.»


Fleubeleubl rangea la marionette.


- « Eh ben dites moi, il en avait des choses a vous dire ! »

- « Nan mais attendez la… Enfin vous… »

- « Hop hop hop ! Je ne veux rien savoir ! Je n´ai pas le droit ! Je n´entend rien ! »

Fleubeleubl se mis les mains sur les oreilles et commenca a chanter a tue-tete

- « Je n´entend rien ! Laaaalalalala Laaaalalalalalalala !»


Décontenancé, et se jurant a ce moment de ne plus jamais accepter de missions ou des serviteurs d´Abalam seraient présents, Malback quitta la piece.

Sans voir que, dans l´ombre, Jason le hamster affutait un cure-dent en ruminant de sombres menaces de mort…



(A suivre…)
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#7
Interlude : la vie de Jason




" Tu regardes dans la Bible, ben y'a pas une ligne sur les hamsters."

Jason, un soir de cuite dans un bar à putes de la banlieue de Chicago.








Une salle au design hi-tech.
Entre les néons bleus dont les clignotements s'entrecroisent, se faufilent des éclairs verts naissant d'on ne sait quelle fantastique source d'énergie.
Une oreille en moins, couvert de poussière et de sang, un cure-dent solidement ancré dans les mains, Jason fixe la caméra, en plan américain.
Au fond de ses yeux de rongeur, brûlent toutes les flammes des Enfers.


"J'aime pas raconter ma life, mais il y a un truc que tu dois savoir avant de crever, mother fucker. Il y a des choses auxquelles il ne faut pas toucher. Mes amis en font partie.

Tu vois fils de pute - il crache un caillot de sang par terre - je suis un putain de psychopathe. Mais c'est la société qui m'a fait comme ça.
Je suis né dans une putain de famille de pauvres noirs. Enfin de noirs pauvres. Des putains de négros descendants de putains d'esclave de merde. L'ambiance c'était plus héroïne et Ghetto Blasters que Cosby Show.

Et j'en ai chié pour m'en sortir, tu peux me croire. Je suis pas un de ces bâtards de fils de pute de communistes !
Ca j'en ai vu avant d'arriver ici. Y'a un truc que j'ai compris, c'est que la vie est une sale chienne dégueulasse, et que tu sais jamais quelle saloperie vérolée elle va te cracher à la gueule - il crache.

Alors quand un brave type vient en mocassins dans le caniveau me tirer de l'infâme bourbier glaireux dans lequel je végète, ouais, j'apprécie.
J'ai une putain de dette, man.

Il fait craquer ses cervicales.

Et c'est avec ta putain de vie de punk que je vais la payer, ouais !"

Il crache, bande ses muscles et se jette en avant en couinant de toutes ses forces.
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#8
Oh ! comme il est doux d’arracher brutalement de son lit un enfant qui n’a rien encore sur la lèvre supérieure, et, avec les yeux très-ouverts, de faire semblant de passer suavement la main sur son front, en inclinant en arrière ses beaux cheveux ! Puis, tout à coup, au moment où il s’y attend le moins, d’enfoncer les ongles longs dans sa poitrine molle, de façon qu’il ne meure pas ; car, s’il mourait, on n’aurait pas plus tard l’aspect de ses misères. Ensuite, on boit le sang en léchant les blessures ; et, pendant ce temps, qui devrait durer autant que l’éternité dure, l’enfant pleure. Rien n’est si bon que son sang, extrait comme je viens de le dire, et tout chaud encore, si ce ne sont ses larmes, amères comme le sel. Homme, n’as-tu jamais goûté de ton sang, quand par hasard tu t’es coupé le doigt ?

Lautréamont – Les Chants de Maldoror







Chapitre IV : Guess who's back ?


La breche se referma derriere lui, étouffant le sifflement de l’espace-temps d’Entre-Marches en proie a un violent maelstrom orageux d‘anti-matiere chaotique.

Le silence qui regnait alors était total. Il s’avanca dans le long couloir sombre, de son pas lent et ample. Sur son passage, les lourdes chaines au bout du crochet desquelles pendaient des cadavres (ou du moins des corps en passe de le devenir) remontaient au plafond, activée par un mécanisme indiscernable.

Il finit par arriver a une lourde porte, qu’il franchit.
Le bureau dans lequel il pénétra était tout a fait classique, bien que décoré avec gout.

Vigo s’arreta apres quelques pas en face de l’imposante table sur laquelle s’amoncellaient des piles de dossiers. Un laptop ronronnait sur un coin du bureau, une partie de „Silent Hill“ en pause.
Derriere, plongé dans la pénombre, une silhouette aux traits indiscernables.


Apres un bref flashage d’aura, il mit un genou a terre
.


Je vous salue, O Andromalius mon Maitre.“


Une vois résonna alors dans son crane.


oO Baron Vigo, vous partez en mission sur Terre. Oo

oO Merci, O mon Maitre… Oo

oO Nous avons depeché un Baal pour enqueter et supprimer la menace de cette secte dont je vous avait parlé, au Nevada. Il va rejoindre l’un de vos serviteurs, et ils devraient faire le ménage d’une facon satisfaisante. Oo

oO Connaissent-ils la nature réelle de l’enjeu ? Oo

oO Bien sur que non. Ils la découvriront peut-etre, mais il sera de toute facon trop tard. A ce stade, ils lutteront pour leur propre survie avant tout. Oo

oO Et s’ils découvrent la vérité et en réchappent, O mon Maitre ? Oo

oO Il faudra alors nous séparer d’eux, j’en ai bien peur…
C’est la que vous intervenez, mon cher. Vous devrez les surveiller, et juger leurs actes en fonction de ce que vous pensez necessaire.
Oo

oO Bien, Maitre. Oo

oO Vous serez accueillit par un serviteur de Shaytan, a Los Angeles, Californie. Vous trouverez dans ce dossier, devant vous, le numéro ou contacter son service. Nous l’avons choisi premierement a cause de votre cessité, pouvant poser probleme en milieu inconnu, et également car elle aurait un lien particulier avec notre preux Baalite.

Vous allez vous incarner dans le corps de bientot feu Monsieur Andrew J. Mills, homme d’affaire peu scrupuleux, qui fume beaucoup et qui mange trop gras. Marié, trois enfants, il va mourir d’une crise cardiaque a 55 ans, dans la chambre 354 de l’Excellence Hotel, en raison de la pipe d’enfer qu’est en train de lui prodiguer Mademoiselle Kelly Berlingot alias Chimi Thunderbird, jeune fille de 19 ans ayant quitté sa reserve du territoire Cheyenne apres un viol pour venir échouer a L.A., sans autre moyen que la prostitution pour vivre.
Tout ceci dans quelques heures.

Une fois incarné, vous tuerez cette jeune femme, nous y depecherons un familier de Baalberith, qui servira de relais de l’information entre vous et moi.

Arrangez vous pour que votre contact vous attende a la sortie de l’hotel.

Toute les informations sont dans votre dossier, vous pouvez disposer.
Oo

oO Votre verbe est mon ordre, O mon Prince. Oo


Il fit demi-tour en faisant virevolter les pans de sa lourde cape, et sortit.




Dans le laboratoire hi-tech ou il patientait depuis 20 minutes, des démons de Kronos, de Scox et de Vapula s’affairaient, couraient en tout sens.
Le team leader de l’équipe avait recu des consignes spéciales du manager : on avait affaire a un VIP, ca voulait dire pas de couille pendant le transfert.
On le fit passer dans un genre de scanner, puis il sentit son etre se dématerialiser doucement.
Il partait, enfin, apres toutes ces années…




Il se redressa d’un bond sur le lit. La jeune femme, paniquée, en train de ramasser ses affaires éparpillées, en resta bouche bée pendant 3 secondes.
Au moment ou elle se mettait a hurler, il était devant elle, lui plaquant une large main sur la bouche. De l’autre, il lui serra la gorge jusqu’a ce qu’un leger craquement se fasse entendre. Elle eut deux soubresauts, roula des yeux une derniere fois, et ne bougea plus.

5 secondes plus tard, elle se relevait, se recoiffait, se rhabillait, puis apres un reverence se présentait enfin.



„Mes respects Monseigneur, Familier-Démon Collissimmo a votre service. Cette chambre sera donc le centre névralgique de vos communication avec En-Bas. N’hésitez pas a requerir mes services.“


Sans un mot, Vigo se prépara, sortit dans le couloir et descendit a la reception. En sortant de l’ascenceur, il chaussa une paire de lunettes noires afin de cacher ses yeux sans pupille.
Dehors, il ne put sentir la chaleur du soleil, et en déduit qu’il devait etre la nuit. Il pénétra les pensées d’un passant qui regardait sa montre et fut fixé : minuit pile.

Il s’arreta sur le trottoir et attendit son contact.
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#9
"Kan on manj pa kom a Zion on peu devenir kom mon chien Truffy, apré il é mor et apré sa senté mauvé donc maman ell voulé plu ke je dorm avec. Il été bien cool Truffy sauf kan il m'a mordu kan il bavé de la mousse."

Dark Aurélien 666
http://darkaurelien666.skyblog.com/





Chapitre V : Rencontre 1



La Buick Lesabre se gara dans un léger crissement sur le trottoir opposé a l’hotel.

Elle vérifia ses infos notées sur un morceau de papier :
Excellence Hotel, Valley Boulevard sur La Puente, quartier latino en périphérie de la ville, au Nord Est de L.A..
Le batiment ne payait pas de mine, mais laissait deviner qu’il était cossu a l’interieur.

Elle éteint les phares, se cala dans son siege et monta le volume de la radio, qui passait „Tatoo Vampire“ du Blue Öyster Cult, un vieux truc des 70‘s. Les quatre plaques de plastique de l’horloge vibrerent, puis roulant sur elles-meme afficherent 00:00.

Une fine bruine se mit a tomber alors que le BÖC laissait la main a King Crimson, hurlant la déplorable condition du „XXIth Century Schizoid Man“.
En dépit de la pluie, elle sorti et s’alluma une clope, refermant la portiere dans un claquement qui lui parut bien trop sonore. Froncant un sourcil, elle prit conscience du silence total qui régnait soudain.

Pas de voitures. Pas de passants. Seul le bruit de la pluie sur le toit de la voiture.
Elle exhala la fumée, tournant sur elle meme. Un déplaisant frisson glacé lui parcourait l’échine.

Elle cru voir une ombre et se retourna brusquement.
Personne.
Elle hésita a heler, mais ne voulu pas trahir sa… sa trouille.
Merde.

Elle entendit les intestins de son incarnation gargouiller. Tendue, elle sentit une crampe naitre dans sa nuque. Elle avait froid, soudain. Le froid la penetrait, s’engouffrant sous les plis de sa veste, frolant sa peau suave et douce, venant caresser le téton d’un sein qui déja durcissait de
.. HAHA ! Ca vous excite, hein ? Pervers !

Elle jeta sa cigarette au sol, et s’engoufra dans la voiture, qu’elle vérouilla.

Du calme, ma puce… C’est juste une descente d’héroine, on ne panique pas…

Elle secoua ses cheveux d’une main,et se ralluma une cigarette.

Un homme apparut soudainement sur le siege passager, la regardant fixement.

Elle hurla.



*********************************



La Buick roulait lentement, les ombres et lumieres de la ville se refletant a intervalles réguliers sur la carosserie.

Arachnée restait muette, se concentrant sur l’enchainement des bandes blanches. Deux voitures de police, toutes sirenes dehors, les doublerent.



- „Je crains, ma chere, que vous n’ayez oublié les salutations d’usage en présence d’un éminent superieur“.

- „C’est a dire, votre Altesse, que j’ai pas l’habitude que des éminences déboulent comme ca sans prévenir“.


Vigo ricana. Il était incarné dans une sacrée baraque. Un grand Noir qui devait flirter avec les 2 metres pour 130 kilos. Il passa une main sur son crane rasé, réajusta ses lunettes noires et changea la fréquence de la radio jusqu’a trouver la diffusion d’une fugue de Bach sur L.A Classic Forever.


- „Et puis d’abord, comment vous avez su que c’était moi ?“

- „Premierement c’était la seule voiture ayant un personne pieds et poings liés dans le coffre avec deux cotes brisées. Ensuite, vous étiez la seule présence surnaturelle que j’ai pu sentir dans un rayon de 3 kilometres. Enfin, c’était la seule voiture garée.“


Elle avait un tas de questions dans la tete, mais n’oser les poser. Que devait-elle faire ? Pourquoi l’avoir choisie elle ? Qui était le Baalite sur le coup ? C’était quoi ce merdier putain ?
Mais finalement, tout ce qui sortit ce fut :



- „Bon, et on va ou ?“

- „Mais, chez vous quelle question. Nous devons parler.“


La voiture s’enfonca dans la ville.




*********************************




Assis face a face dans le salon, le Baron et la démone se regardaient en chiens de faience.


- „ Heu… Vous buvez quelque chose, votre Seigneurerie ?“

- „Vigo ne boit jamais. Il n’a pas non plus besoin de manger.


Vautré dans son fauteuil, il sembla s’enfoncer dedans, tandis que l’ombre autour de lui s’épaississait. Seuls ses deux yeux sans pupilles refletaient la faible lumiere et brulaient au fond de son visage comme deux étoiles pales.

Arachnée sentit sa présence sur elle, en elle…
Comme une main forcant ses barrieres psychiques et malaxant son cerveau. Avec un hoquet, elle chuta lourdement sur le canapé, se prenant la tete a deux mains. Elle avait beau se retourner et se démener en tous sens sur le canapé, imperturbable la fouille de ses pensées continuait. Vigo ne bougeait pas, une expression aussi grave qu’immobile sur le visage.

Enfin, il se retira, laissant la démone exhangue.



- „Bien mon enfant, je pense que vous ferez l’affaire. A partir de cette seconde, vous m’appartenez corps et ame. Vous obéirez a mes directives sans reflechir. Je n’hésiterait pas a „juger“ la moindre de vos défaillances. Est-ce clair ?“

- „Eurk, je…“

- „EST-CE CLAIR ?!“ – rugit le Baron, se dressant d’un bon. Il lui gronda a l’oreille : „L’option „non“ n’est pas envisageable“.


D’une main il la souleva et la plaqua violemment contre le mur, les levres crispées en un rictus inversé.


- „Oui… Oui c’est clair…“

- „Clair qui ?“

- „C’est clair O Baron Vigo… sob!“


La démone pleurait a chaudes larmes. Il la laissa retomber.


- „Bien. Et maintenant, dites-moi tout ce que vous savez au sujet du Capitaine Malback. Quelle est votre relation avec lui


Elle eut un autre hoquet, renifla, et s’installa a la force des bras sur le canapé. Elle ne chercha meme pas a comprendre, ni a mentir.


- „Malb… je… c’est mon frere !“
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#10
Wondring aloud --
How we feel today.
Last night sipped the sunset --
My hands in her hair.
We are our own saviours
As we start both our hearts beating life
Into each other.
Wondring aloud --
Will the years treat us well.
As she floats in the kitchen,
Im tasting the smell
Of toast as the butter runs.
Then she comes, spilling crumbs on the bed
And I shake my head.
And its only the giving
That makes you what you are


Jethro Tull



*******************



Chapitre VI : Trois bébés dans une poubelle.



Cela s’est passé… oh, il y a bien longtemps, tellement longtemps qu’il est inutile de savoir quand, exactement.

En ces temps oubliés par la plupart des immortels qui marchent sur la Terre, un evenement majeur venait d’avoir lieu, a coté duquel les faits relatés dans cette chronique ne sont que roupie de sansonnet, le lecteur s’en rendra compte bien assez vite.

En ces temps oubliés par la plupart des immortels qui marchent sur la Terre, Satan et ses comparses venaient de chuter. L’Enfer, au stade d’ébauche, s’organisait. Les nouveaux Princes hurlaient leur rage et leur colere d’avoir été chassés par Dieu. Satan, lui, plus prosaique, parlait peu, mais reflechissait beaucoup.
Il allait voir ce qu’Il allait voir.

Il serait long et fastidieux, O lecteur, de décrire le capharnaum qui regnait alors. Il n’est meme pas sur que des mots humains puissent retranscrire le bordel ambiant, en fait. Ce n’est de toute facon pas notre propos. Tout ce qu’il faut savoir, c’est qu‘un Royaume était en construction, et que ce Royaume devait accueillir les hordes démoniaques a venir, avec tout ce que cela implique.

En fait, si l’on quitte les principaux chantiers et leurs titanesques armées de travailleurs, et que l’on descend dans les insondables abysses, que l’on s’arrete au niveau -548, sur la gauche, que l’on prend le couloir a droite (attention a la marche), puis tout droit pendant quelques heures, que l’on passe les 5 barrages de démons-soldats, puis que l’on suive „St-Etienne“ (succursale de l’enfer) apres le troisieme feu en prenant la sortie de Valence, on arrive dans une immense salle ou ronflent d’énormes fourneaux : les Cuisines Infernales.

C’est la qu’Haagenti, Prince de la Gourmandise, ordonne et prépare les banquets de Satan.
Nous le voyons justement engueuler copieusement un marmiton zombi, qui a laissé tomber son doigt dans une casserole de coulis de framboise.

Penaud, le zombie se traine en grognant hors de portée des coups de cuillere du 'Gros', comme on aime a l’appeler lorsqu’il se trouve a plusieurs centaines de kilometres de la. Il aimerait bien aller fumer une clope (depuis qu’il est mort, il fume comme un pompier) mais il doit aller sortir les poubelles. D’ailleurs, ca fait trois fois que c’est son tour cette semaine. C’est pas juste. Oh et puis merde, il va aller s’en griller une, il sort les poubelles en meme temps, et il en profite pour trainer un peu dehors.


Vérifiant les coutures de ses bras au préalable, pour éviter de les perdre, il commence a tirer les énormes bacs de déchets vers la sortie. Les caisses de métal emplies de restes nauséabonds, de carcasses d’animaux fabuleux et d’insectes grouillants ne sont pas encore équipées de roulettes. C’est donc dans un crissement atroce que le zombi les traine a l’exterieur. But de la manoeuvre, les faire basculer au bord de l’abime pour déverser ces dechets dans le néant.

Notre zombi se sentant un peu las, avant d’achever la besogne, il sort son paquet de Marlboro et se cale la clope entre deux dents. Devant lui, le noir infini des abysses.
C’est au moment de l’allumer qu’il entend un grognement, en provenance des poubelles. Il n’y prete d’abord pas attention, il y a toujours des trucs encore un peu vivants la-dedans.

Mais lorsqu’un cri de bébé retentit, il est scié. C’est pas banal.
Poussé par la curiosité, il escalade la paroi de métal et se laisse tomber dans la benne. L’odeur est insupportable, mais de toute facon ses cloisons nasales sont en partie détruites.
Apres quelques minutes de recherches, guidé par le bruit, il finit par trouver un sac fermé, dans lequel quelque chose remue.

Il l’ouvre et découvre stupéfait trois nourrissons : l’un dort (a moins qu’il ne soit mort), le deuxieme pleure et le troisieme ne dit rien, le visage serieux et impassible.
Le zombi reste perplexe pendant de longues minutes, debout au milieu des immondices. Avec le peu de matiere grise qu’il lui reste, il arrive a se poser la question suivante : comment ces trois bébés ont bien pu atterrir ici ?
Curieusement, il n’a meme pas envie de les eventrer ou de leur ouvrir le crane pour se repaitre de leur cerveau.

Il sait qu’il fait sans doute une connerie, mais c’est plus fort que lui. Il remballe les bébés dans le sac, les sort de la poubelle, vide les bennes dans le vide inter-sidéral et rentre comme si de rien n’était dans les cuisines. Il range le sac dans un coffre empli de tetes de poisson, et retourne travailler.


Lorsque son quart se termine, il reprend le sac discretement et sort.
Il se traine dans les couloirs, ne sachant que faire. Heureusement, les zombis en enfer passent inapercus. Cela lui permet, tout en essayant de prendre une décision avec ses trois neurones, de parcourir une sacrée disctance dans les couloirs tortueux sans etre inquiété.

Il finit par s’asseoir au pied d’une colonne monumentale, qui trainait par la.
Une grande roue de bois a laquelle sont pendus des chiens a moitié dévorés tourne lentement au dessus de sa tete, macabre manege de viande.
D’un geste reflexe, il remet en place son oeil droit qui menace de tomber
.


- „Hé mec, t’as pas une clope ?“


La voix vient du sac.
Un des nourrisons fixe le zombi dans l’oeil
.


- „Allez fais pas ton rat, t’as bien une clope“


Le zombi lui tend son paquet. Le bébé se sert, et allume la cigarette.


- „Rha putain ca fait du bien…“


C’est a ce moment que le zombi, un sourire d’incomprehension sur le visage, remarque l’ombre qui le surplombe. Un démon, grand et mince, a la peau blanche comme la mort, et de longs cheveux noirs séparés par de courtes mais épaisses cornes, le dévisage.


- „Mais qu’ouie-je ? Etre inferieur, ou as-tu trouvé ces enfants ?


Le zombi continue a sourire, il n’a apparement pas compris la question.
D’un coup de botte, le démon lui décroche la tete, qui rebondit plusieurs fois sur les dalles froides des lieux, laissant une trace de sang noir a chaque rebond. Le reste du corps s’affale, les tuyaux pourris de son corps tranché deversant une odeur absolument infame.

Le démon se penche sur les nourrissons.
Etrange. Ils ont une force psychique, faible certes, mais réelle.

Le bébé fumeur essaie de le mordre

Ce ne sont pourtant pas des démons. Qu’a cela ne tienne, ils peuvent le devenir…


- „Comment t’appelles-tu mon enfant ?


Le bébé écrase sa clope, et lui crache au visage.


- „Et qu’est-ce que ca peut te foutre, bite-en-bois ? Tu veux ma photo ? Tu veux te battre ? J’en sais rien hé, patate, personne ne m’a donné de nom.“


Avisant le mégot de Marlboro au sol, le démon sourit.


- „Tu t’appelleras Malbaque, et tu serviras Baal, bientot. Tu sauras alors canaliser ta colere !


Il prend le deuxieme enfant, une fille. Son visage rayonne et elle offre le visage le plus charmant qui soit, en dépit des traces de larmes, comme deux lignes sur ses joues crasseuses.
La petite est en train de jouer avec une araignée
.


- „Tu seras Aranea, une servante docile et soumise d’Andréalphus. Il t’apprendra a utiliser ton charme comme une épée a notre Cause !


Le dernier, a moitié endormi, est en train de manger le mégot de Malbaque. Il se met un des doigts du zombi dans le nez, et s’accroche a la queue d’un des chiens pendus pour faire un tour de manege. Son nez porcin rogne de plaisir.


- „Tu seras Bad Dog, le Mauvais Chien, celui qui se complait dans la fange et la saleté : Shaytan sera ton Maitre !


Malbaque lui secoue les pans de la cape.


- „Hé mon coco, on va nulle part. Les deux autres lardons sont sous ma responsabilité, et ils ne me quittent pas, capice ? Ou alors va falloir me passer sur le corps.“

- „N’ai crainte mon enfant. Je vous garde sous ma coupe le temps de parfaire votre éducation. Il vous faut grandir et devenir forts ! Satan est votre Maitre, a présent. Vous ne devez pas le décevoir…

- „Mmmh…“


Le bébé regarda les deux autres. Etaient-ils sa soeur et son frere ? Pour lui, c’était tout comme. Il avait juré de les protéger, toujours, oui, dés la naissance. Bon, oui, ok, comme dans Le Sommeil du Monstre de Bilal.
Le démon se saisit des enfants, et sourit.
Une voix le hela :



- „Démon Vigo ! On vous cherche partout sur le 6eme plan inferieur !“

- „J’arrive… J’arrive…


La voix du bébé se refit entendre.


- „Ok man, je marche dans ta combine, mais a une condition : on change ‚Malbaque‘ pour Malback. Ca fait vachement plus classe…“ 8)
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