05-05-2005, 12:09 AM
Ce fut quand même légèrement violent. Enfin ma mort. Comment je suis mort déjà ?
Ah oui, j’étais en mission. Oui oui, en mission, vraiment. Je devais abattre un mauvais garçon quoi, enfin je crois que c’était une fille… Peu importe, le truc c’est que c’était un démon. Oui, un démon. Me souvient plus de son nom par contre. Enfin le truc, c’est que j’ai tenté de lui broyer l’esprit, lui il a envoyé ses potes me broyer le crâne. Bon, je passerai sur le fait que la propagande veuille nous faire croire qu’un démon c’est pas vraiment dangereux, m’enfin hein, le cœur y est, avec le Seigneur.
Et donc clairement, je me suis retrouvé en moins de deux hors de mon corps. Là, la matrice a bugué, et pas qu’un peu…
D’une j’ai décroché du corps, oui, mais le problème c’est que la marche immatérielle la plus proche a mis un peu plus de temps que d’habitude pour m’aspirer. Le deuxième problème, c’est que la boucle permettant aux alignés du coin de revenir en moins de deux avait apparemment décidé de me bouder. Mais me bouder méchamment. Donc j’ai passé ces trois éprouvantes secondes un peu trop longues à contempler le bout de béton qui m’avait accueilli.
Et là « Chbram badingue », je pense que ça résume l’idée générale. Enfin t’inquiète, je vais préciser avec un jolie ensemble de mots tous plus marquants les uns que les autres, une chaîne dorée de sonorités exquises, un assemblage idéalisé de… euh de… Enfin, tu m’as compris.
Je me suis retrouvé tout d’un seul et unique coup dans une sorte de nuage un peu laiteux, et surtout blanc. Il n’a pas tardé à prendre des couleurs, et avec les images toutes aussi spéciales les unes que les autres qui se trimballaient près de ma sorte de bulle, j’ai rapidement compris que je n’étais pas sur une marche matérielle. J’ai compris la seconde suivante que j’étais là où paradoxalement j’avais sans doute le moins de pouvoir, et surtout le moins de chance d’en réchapper. Et oui, la Marche des Rêves et Cauchemars on en sort et on y rentre qu’allongé… Manque de bol, moi j’m’y étais retrouvé debout…
Donc j’étais dans mon nuage, louchant un peu sur le rêve d’à côté… hein ? Que je vous le raconte ? Euh ok…
C’était une ruelle sombre, une de ces trop peu éclairées légères cicatrices dans le tissu urbain. Le genre de lieu à posséder des histoires secrètes, à cacher des événements glauques. Le genre humide et crasseuse surtout. Le genre … hein ? « Ça suffit » ? Ok. Moi je suis à terre, en train de déverser tout un tas de fluides corporels sur le béton peu visité par la balayeuse. Oui moi, enfin c’est l’impression que j’en ai. Et puis surtout, le détail qui marque, c’est que j’ai mal. Oui mal, comme quand on se pique avec coton tige, mais en cent fois pires. Ça pique pas un coton tige ? Ah je te jure que ceux tout pointu ça fait mal… s’appelle une aiguille ? Aiguille, coton tige…
‘Fin bon, je suis à terre, en train d’agoniser dans d’atroces souffrances intenses et douloureuses, quatre-vingt grammes de plomb se baladant dans l’organisme, et la lumière salvatrice fut là ! A vrai dire, pas vraiment là, mais plutôt ici. ‘Fin l’ambulance s’est arrêté à une trentaine de centimètres. Toujours je me souviendrai de ces mots :
- Putain Ivanov, t’as failli écraser un grillé !
- Grichka, camarade, j’ai pas failli, je l’ai fais.
One moment of silence.
- Ivanov, tu crois que l’on peut encore l’aider ?
- Grichka, je dirais que nous n’avons qu’à l’emmener à l’hôpital.
Et ce fut chose faite. Mis à part les accidents de transports. Les deux brutes me prirent, avec une dextérité tenant d’une gauche absolue. Et j’eus mal, très. Installé sur un brancard de fortune froid et hideux, je pouvais admirer l’intérieur tout à fait … « familier » de l’ambulance. Qui démarra.
Le véhicule doublait dans une course erratique et brouillonne, rien n’était compréhensible, juste lumière étirée et moteur rugissant. Enfin moi je ne le voyais pas, mais vu les mouvements du baltringue, c’est ce que j’en déduisais. Un boucan d’enfer, de la douleur, du sang et un voile blanc sur mon regard…
Un nuage rosé par l’apocalypse d’un coucher de soleil s’effilait doucement. Et moi je flottais. Le vent chaud comme l’odeur d’une pâtisserie sortant du four s’écoulait sur mon épiderme. Un sourire aux lèvres, et ses doigts caressants mon visage, elle m’aime. Une déesse, des cheveux longs comme le Temps, fins comme la Vie, noirs comme la Mort, soyeux comme l’Amour. L’archétype total de la femme parfaite. Pas de sol, pas d’océan, juste un ciel. D’autres nuages sanglants filent dans un azur virant au violet, puis à l’enflammé. Un ballet de créatures gracieuses et féminines voilent un instant l’Astre, une volée de courbes parfaites ailées, une symphonie d’êtres cherchant la vie. Mon amante voile ma vue…
Un rêve au final interdit au spectateur sensible oui. Bref, un rêve agréable comme on les aime, tendre et tout le tatouin, mais un rêve où il ne se passe rien, absolument rien…
Et des rêves où rien ne passent, j’en ai vu pendant cette période. De tous les types.
Oui des trucs bizarres, j’en ai pas mal vu…
Ça me fait penser à un rêve totalement louche. Le genre qu’on trouve que chez les gothiques hérétiques et un peu débiles. Imagine la Terre, mais ultra sombre, du genre en pleine nuit et que en pleine nuit. ‘Fin pour l’instant c’est l’impression parce que je t’ai pas encore dit ce qu’était le héros, et comme la caméra ne fixe que lui, ‘fin. Et donc dans la nuit millénaire, comme le dit une pub pour des oreillers, sauf que j’vois pas comment une nuit peut être millénaire vu que toutes les 12 heures en moyenne y’a le jour pour l’arrêter… Une vue d’artiste sans doute on dit. Enfin donc, depuis la nuit millénaire, des prédateurs de l’homme rôdent. Ouai tu commences à imaginer hein ? Le gros scénario stressant, tout plein de bombes strassantes, yeah ! ( Bande son : Moonspell – Repaces ) Eternal life runs so slow, c’est vrai c’était long… Les accords s’égrainaient en une attente, un compte à rebours, lent et méthodique. Loin, loin de là le groupe enchantait une foule, et la voix du chanteur rugit : Not all vampires suck blood ! Ayez, je l’ai dit. J’ai mis en place le monde Nocturne, ses grands prédateurs de l’homme, sensuels et bestiaux. Avec ses ombres déroutantes et furtives, passant sans que vous les ayez vu, qui vous prennent dans une ruelle trop sombre et vous vide un instant. Puis c’est les brumes, vous reprenez conscience, seulement quelques secondes et rien, non rien, peut-être une légère sensation d’anesthésie mais non, non c’est qu’une impression…
Mais la vision de l’intérieur d’une grande maison décoré dans un style tout velours et douceurs, mêlant lumière artificielle trop peu éclairante et obscurité naturelle, et surtout une maison aux fenêtres condamnées, ne vous fait pas frissonner d’angoisse, ou de plaisir ? Imaginez-la remplie de créatures trop belles pour être mortelles, trop lisses, trop parfaites, trop sensuelles, exaltantes de désir ? Hein ? Si je savais que ça vous ferait de l’effet, petit coquin… Hum, désolé. Oh, ne faites pas attention si ses lèvres ont un goût sanguin, ça ne rajoute qu’à la fougue de votre étreinte, sexy lady.
Quand j’en suis sorti, j’ai su. Ouai, j’ai su. Ce rêve c’était un rêve d’un rôliste. Sont bizarres ces gens oui. Bah imaginez quand même que y’en a qui se trippent avec des hobbits couverts de piques et genre cuir SM, ça fait flipper hein…Ouai, c’était un mec de chez Red Canin…
Puis j’ai senti que l’heure arrivait… Bizarrement la porte était là… Deux protagonistes, aucun n’était moi, aucun…
- ¿ Qué hora es ?
- Llegamos a la mitad de la mañana…
La chaleur du désert imprégnait toute l’église. Une église simple, toute de blancheur, petite. Et chaude. Des rangées de bancs de bois sombres, puis un autel austère et la croix au mur. De part et d’autres des renfoncements, un bassin dans le mur, empli d’eau bénite, de l’autre côté un pupitre de cantiques. Au plafond… Au plafond de la poussière. Les ouvertures latérales sont closes, ne laissant à chaque fois qu’une mince raie de lumière passer. Derrière l’autel, un homme enveloppé d’une robe de bure, au visage caché, classique et stéréotypé, c’est celui qui a répondu. L’autre, on le devine vient d’entrer, il est dans la pénombre et est donc indescriptible. Le silence règne de longues minutes, une attente. Un bruit léger de porte s’ouvrant, totalement irréel et non associé à un événement visible survole l’église. Une âme a quitté les rêves… L’homme à la robe de bure reprend :
- Los cielos de los sueños sólo son el imaginario del poeta.
- Pues empecemos…
Ah oui, j’étais en mission. Oui oui, en mission, vraiment. Je devais abattre un mauvais garçon quoi, enfin je crois que c’était une fille… Peu importe, le truc c’est que c’était un démon. Oui, un démon. Me souvient plus de son nom par contre. Enfin le truc, c’est que j’ai tenté de lui broyer l’esprit, lui il a envoyé ses potes me broyer le crâne. Bon, je passerai sur le fait que la propagande veuille nous faire croire qu’un démon c’est pas vraiment dangereux, m’enfin hein, le cœur y est, avec le Seigneur.
Et donc clairement, je me suis retrouvé en moins de deux hors de mon corps. Là, la matrice a bugué, et pas qu’un peu…
D’une j’ai décroché du corps, oui, mais le problème c’est que la marche immatérielle la plus proche a mis un peu plus de temps que d’habitude pour m’aspirer. Le deuxième problème, c’est que la boucle permettant aux alignés du coin de revenir en moins de deux avait apparemment décidé de me bouder. Mais me bouder méchamment. Donc j’ai passé ces trois éprouvantes secondes un peu trop longues à contempler le bout de béton qui m’avait accueilli.
Et là « Chbram badingue », je pense que ça résume l’idée générale. Enfin t’inquiète, je vais préciser avec un jolie ensemble de mots tous plus marquants les uns que les autres, une chaîne dorée de sonorités exquises, un assemblage idéalisé de… euh de… Enfin, tu m’as compris.
Je me suis retrouvé tout d’un seul et unique coup dans une sorte de nuage un peu laiteux, et surtout blanc. Il n’a pas tardé à prendre des couleurs, et avec les images toutes aussi spéciales les unes que les autres qui se trimballaient près de ma sorte de bulle, j’ai rapidement compris que je n’étais pas sur une marche matérielle. J’ai compris la seconde suivante que j’étais là où paradoxalement j’avais sans doute le moins de pouvoir, et surtout le moins de chance d’en réchapper. Et oui, la Marche des Rêves et Cauchemars on en sort et on y rentre qu’allongé… Manque de bol, moi j’m’y étais retrouvé debout…
Donc j’étais dans mon nuage, louchant un peu sur le rêve d’à côté… hein ? Que je vous le raconte ? Euh ok…
C’était une ruelle sombre, une de ces trop peu éclairées légères cicatrices dans le tissu urbain. Le genre de lieu à posséder des histoires secrètes, à cacher des événements glauques. Le genre humide et crasseuse surtout. Le genre … hein ? « Ça suffit » ? Ok. Moi je suis à terre, en train de déverser tout un tas de fluides corporels sur le béton peu visité par la balayeuse. Oui moi, enfin c’est l’impression que j’en ai. Et puis surtout, le détail qui marque, c’est que j’ai mal. Oui mal, comme quand on se pique avec coton tige, mais en cent fois pires. Ça pique pas un coton tige ? Ah je te jure que ceux tout pointu ça fait mal… s’appelle une aiguille ? Aiguille, coton tige…
‘Fin bon, je suis à terre, en train d’agoniser dans d’atroces souffrances intenses et douloureuses, quatre-vingt grammes de plomb se baladant dans l’organisme, et la lumière salvatrice fut là ! A vrai dire, pas vraiment là, mais plutôt ici. ‘Fin l’ambulance s’est arrêté à une trentaine de centimètres. Toujours je me souviendrai de ces mots :
- Putain Ivanov, t’as failli écraser un grillé !
- Grichka, camarade, j’ai pas failli, je l’ai fais.
One moment of silence.
- Ivanov, tu crois que l’on peut encore l’aider ?
- Grichka, je dirais que nous n’avons qu’à l’emmener à l’hôpital.
Et ce fut chose faite. Mis à part les accidents de transports. Les deux brutes me prirent, avec une dextérité tenant d’une gauche absolue. Et j’eus mal, très. Installé sur un brancard de fortune froid et hideux, je pouvais admirer l’intérieur tout à fait … « familier » de l’ambulance. Qui démarra.
Le véhicule doublait dans une course erratique et brouillonne, rien n’était compréhensible, juste lumière étirée et moteur rugissant. Enfin moi je ne le voyais pas, mais vu les mouvements du baltringue, c’est ce que j’en déduisais. Un boucan d’enfer, de la douleur, du sang et un voile blanc sur mon regard…
Un nuage rosé par l’apocalypse d’un coucher de soleil s’effilait doucement. Et moi je flottais. Le vent chaud comme l’odeur d’une pâtisserie sortant du four s’écoulait sur mon épiderme. Un sourire aux lèvres, et ses doigts caressants mon visage, elle m’aime. Une déesse, des cheveux longs comme le Temps, fins comme la Vie, noirs comme la Mort, soyeux comme l’Amour. L’archétype total de la femme parfaite. Pas de sol, pas d’océan, juste un ciel. D’autres nuages sanglants filent dans un azur virant au violet, puis à l’enflammé. Un ballet de créatures gracieuses et féminines voilent un instant l’Astre, une volée de courbes parfaites ailées, une symphonie d’êtres cherchant la vie. Mon amante voile ma vue…
Un rêve au final interdit au spectateur sensible oui. Bref, un rêve agréable comme on les aime, tendre et tout le tatouin, mais un rêve où il ne se passe rien, absolument rien…
Et des rêves où rien ne passent, j’en ai vu pendant cette période. De tous les types.
Oui des trucs bizarres, j’en ai pas mal vu…
Ça me fait penser à un rêve totalement louche. Le genre qu’on trouve que chez les gothiques hérétiques et un peu débiles. Imagine la Terre, mais ultra sombre, du genre en pleine nuit et que en pleine nuit. ‘Fin pour l’instant c’est l’impression parce que je t’ai pas encore dit ce qu’était le héros, et comme la caméra ne fixe que lui, ‘fin. Et donc dans la nuit millénaire, comme le dit une pub pour des oreillers, sauf que j’vois pas comment une nuit peut être millénaire vu que toutes les 12 heures en moyenne y’a le jour pour l’arrêter… Une vue d’artiste sans doute on dit. Enfin donc, depuis la nuit millénaire, des prédateurs de l’homme rôdent. Ouai tu commences à imaginer hein ? Le gros scénario stressant, tout plein de bombes strassantes, yeah ! ( Bande son : Moonspell – Repaces ) Eternal life runs so slow, c’est vrai c’était long… Les accords s’égrainaient en une attente, un compte à rebours, lent et méthodique. Loin, loin de là le groupe enchantait une foule, et la voix du chanteur rugit : Not all vampires suck blood ! Ayez, je l’ai dit. J’ai mis en place le monde Nocturne, ses grands prédateurs de l’homme, sensuels et bestiaux. Avec ses ombres déroutantes et furtives, passant sans que vous les ayez vu, qui vous prennent dans une ruelle trop sombre et vous vide un instant. Puis c’est les brumes, vous reprenez conscience, seulement quelques secondes et rien, non rien, peut-être une légère sensation d’anesthésie mais non, non c’est qu’une impression…
Mais la vision de l’intérieur d’une grande maison décoré dans un style tout velours et douceurs, mêlant lumière artificielle trop peu éclairante et obscurité naturelle, et surtout une maison aux fenêtres condamnées, ne vous fait pas frissonner d’angoisse, ou de plaisir ? Imaginez-la remplie de créatures trop belles pour être mortelles, trop lisses, trop parfaites, trop sensuelles, exaltantes de désir ? Hein ? Si je savais que ça vous ferait de l’effet, petit coquin… Hum, désolé. Oh, ne faites pas attention si ses lèvres ont un goût sanguin, ça ne rajoute qu’à la fougue de votre étreinte, sexy lady.
Quand j’en suis sorti, j’ai su. Ouai, j’ai su. Ce rêve c’était un rêve d’un rôliste. Sont bizarres ces gens oui. Bah imaginez quand même que y’en a qui se trippent avec des hobbits couverts de piques et genre cuir SM, ça fait flipper hein…Ouai, c’était un mec de chez Red Canin…
Puis j’ai senti que l’heure arrivait… Bizarrement la porte était là… Deux protagonistes, aucun n’était moi, aucun…
- ¿ Qué hora es ?
- Llegamos a la mitad de la mañana…
La chaleur du désert imprégnait toute l’église. Une église simple, toute de blancheur, petite. Et chaude. Des rangées de bancs de bois sombres, puis un autel austère et la croix au mur. De part et d’autres des renfoncements, un bassin dans le mur, empli d’eau bénite, de l’autre côté un pupitre de cantiques. Au plafond… Au plafond de la poussière. Les ouvertures latérales sont closes, ne laissant à chaque fois qu’une mince raie de lumière passer. Derrière l’autel, un homme enveloppé d’une robe de bure, au visage caché, classique et stéréotypé, c’est celui qui a répondu. L’autre, on le devine vient d’entrer, il est dans la pénombre et est donc indescriptible. Le silence règne de longues minutes, une attente. Un bruit léger de porte s’ouvrant, totalement irréel et non associé à un événement visible survole l’église. Une âme a quitté les rêves… L’homme à la robe de bure reprend :
- Los cielos de los sueños sólo son el imaginario del poeta.
- Pues empecemos…