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Pour quelques taulards de plus...
#1
Les effluves nauséabondes émanant du bloc de ceramique blanche faisant office de toilettes parvenaient sans le moindre probleme au creux des narines de l'Homme en Noir.

Ils étaient quelques-uns rassemblés dans l'étroite cellule de la prison d'Immac-sur-Sables. Un ou deux clodos en train de décuver, deux putes avachies l'une sur l'autre, le rimel comme deux trainées noires sur leurs joues trop fardées. Un "undead" toutes griffes dehors, également. De la ou il venait, l'Ouest Sauvage et Mysterieux, les non-morts étaient quasiment monnaie courante. Pas facile a distinguer des vivants, bien souvent, hé hé hé... Putain de désert, ca vous détruit un homme plus surement encore qu'une balle de revolver.
Ici, c’était la meme chose visiblement. Say thankya.

Les autres prisonniers restaient muets et immobiles, dans l'attente d'un hypothétique jugement. Vu les méthodes employées par les sheriffs du coin, fallait pas s'attendre a une clémence extraordinaire de la part des juges.

L'Homme en Noir dégagea son bras droit, le seul qu'il exhibait jamais, et sa main rendue caleuse par la crosse de son revolver vint caresser sa gorge ou une barbe naissante faisait son apparition. Du fond de sa mémoire en ruines ressurgirent des flashs, images floues et confuses d'un passé révolu.


Cavaliers armés, tirant en l'air et poussant des cris de victoire. La poussiere. La branche. La corde. Le claquement du fouet sur la croupe de sa derniere monture. La chute, interminable. Et le craquement des cervicales.


L'Homme en Noir alluma une cigarette, tirant de petite bouffées, recrachant la fumée par les narines.


Plus d'air. La langue qui gonfle. Les rires des hommes du posse lancé a sa poursuite. La poussiere encore, qui semble avoir remplacé l'air sur cette terre désolée et oubliée de Dieu. Le soleil. Contempler une derniere fois le soleil.


Pourtant il savait qu'il pouvait s'en sortir. Comme toujours. "Plutot mourir debout que vivre a genoux". Yep. Il avait du capituler face aux six fusils d'assault braqués sur lui. Si encore il avait été en plein forme psychique, il aurait pu en dégommer trois, facile. Peut-etre meme un quatrieme. En moins d'une seconde.

Mais il était sec comme le cul d'une vieille pute. Et ils l'avaient cueilli comme une fleur.


L' Ombre qui s'abat. L'Appel de son Maitre. Sa gorge qui se contracte. Un murmure, un souffle qui parvient a franchir ses levres désséchées. All Hail the Crimson King.


Mais a présent il était confiant. Ici, contrairement a ce qu'il connaissait, les hommes de Loi discutaient avant de tirer. Une information dont il saurait tirer profit dorénavant.


Un sifflement. Vibration dans la corde qui l'étouffe. Stupeur parmi le posse. Un hurlement de douleur. Hennissement des chevaux. Autre sifflement. Chute au sol. Nuage de poussiere. Sable dans la bouche. Sourire sardonique.


Hé hé hé. Il serait bientot l'heure. L'Homme en Noir se redressa, époussetant son lourd manteau de cuir usé. Les talons de ses santiags munies d'éperons résonnerent sur le béton froid du sol de la cellule, tandis qu'il se dirigeait vers le petit groupe de déchets de la société prostrés dans un coin.


Coups de feu. Peur. Stupeur. Tremblements. Odeur de sang. Cris de guerre cheyenne qu'il connait bien. Se liberer. Dégainer. Tirer. Porter la mort, encore, et toujours.


L'Homme en Noir engagea la conversation avec les putains décharnées. Usant de son magnétisme (beauté serait un bien grand mot pour décrire sa face de cow-boy passé par 1 000 épreuves durant sa longue existence) pour les séduire, gagner leur confiance, puis absorber leur désir sous ses caresses. Il sentit sa manne psychique se remplir au fur et a mesure que l'énergie quittait leur corps, les plongeant dans un sommeil trouble, et certainement agité de cauchemars.


Cadavres sous le soleil. Deux silhouettes. Leurs cheveux dans le vent. Leur sourire innéfable. Leur prestance naturelle, leur fierté. Leur grace. Leurs mains couvertes de sang. Les scalps a leurs ceintures.


Une fois la majorité des occupants de la cellule assoupis ou profondéments endormis, l'Homme en Noir s'accroupit, et colla son oreille sur le sol humide et froid.

Le sourire qui vint fendre son visage de rapace présageait de bonnes nouvelles.
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#2
Quote:Béton est un terme générique qui désigne un matériau de construction composite fabriqué à partir de granulats (sable, gravillons) agglomérés par un liant.

Le liant peut être « hydraulique » (car il fait prise par hydratation ; ce liant est couramment appelé ciment) ; on obtient dans ce cas un béton de ciment. On peut aussi utiliser un liant hydrocarboné (bitume), ce qui conduit à la fabrication du béton bitumineux. Le coulis est un mélange très fluide de ciment et d'eau. Enfin, lorsque les agrégats utilisés avec le liant hydraulique se réduisent à des sables, on parle alors de mortier (sauf si l'on optimise la courbe granulaire du sable et dans ce cas on parle de béton de sable).

En savoir plus : la merveilleuse histoire du béton


Dans les prisons francaises, on parle plus souvent de "putain de béton pourri". Les restrictions budgétaires n'avaient pas entaché le train de vie de l'Etat, en revanche les détenus d'ici et d'ailleurs pouvaient toujours se brosser pour avoir le droit de vivre dans un milieu carcéral "a visage humain".

Mais, pour parler franchement, l'Homme en Noir n'en avait rien a cirer des conditions de détention en France au XXIeme siecle. Et si la qualité des materiaux valait celle de préfabriqués afghans, alors soit.

Le grattement s'intensifiait depuis plusieurs minutes. Seul l'Homme en Noir l'entendait, étant donné que le reste de la cellue ronflait gaiement. Sa seule crainte était qu'un flic arive pour une raison ou une autre, mais pour le moment ils étaient tous concentrés sur une déposition, dont les échos parvenaient jusque dans la cellule. Des murs en carton, platre et papier buvard, on vous dit.

Le sol de la prison se fendit soudainement, comme poussé par dessous.
Puis, la dalle de béton explosa, découvrant un poing couvert de terre et de poussiere. Au bout du poing, la tete hirsute de Tohopka, le fier guerrier cheyenne dont les faits d'armes avaient en leur temps fait le tour de l'Ouest Sauvage et Mysterieux. Qui d'autre pouvait se vanter d'avoir a lui seul scalpé une garnison entiere de l'U.S Army ? Avec une petite cuillere qui plus est ?

En moins de temps qu'il n'en fallu pour le dire, l'Homme en Noir s'engouffra dans le trou béant creusé par ses compagnons a plumes. Wiskadjak était la également, ses yeux rongés par la cataracte comme un reflet voilé dans l'obscurité du tunnel de fortune.

"Nice to see you guys..."

"Mon frere au regard étrange et a la main rapide ferait mieux de se hater, car sous peu les visages pales seront sur nous"

Le trio s'élanca, rampant et trébuchant dans le tunnel, non sans qu'un des facetieux indien protege leur fuite en créant un véritable mur de flammes dans le tunnel, pour finalement déboucher a l'exterieur de la gendarmerie, exactement a l'instant ou un bus déboulait de la rue adjacente.

Wiskadjak jeta sa pelle et prit la parole, sa voix calme et posée, comme a l'accoutumée.

"Les Serviteurs de l'Homme-Jésus sont fous sous leur scalp ; je vais adresser une priere au Grand Esprit afin qu'il abatte sa colere sur ces chiens de prairie consanguins"

Visiblement, Tohopka avait décidé de lui filer un coup de main, au Grand Esprit, car la route s'embrasa soudainement, plongeant le bus dans un orage de feu.


A ce stade du récit, Randall flagg ne sait plus tres bien ce qu'il s'est passé. Il dit se souvenir de coups de feu, de l'arrivée du GIGN, et de cris de douleur. La balle qui le faucha alors qu'il invoquait son revolver lui arracha la moitié de la tete et cette derniere pensée avant le 'plop' final :

"Plutot mourir debout que vivre a genoux"
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