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Mécanique du jugement.
#1
Immac.

Assis à l’arrière d’une voiture, occupé à ne rien faire, le lige de Kronos ouvrait et fermait les yeux sans but avoué autre que celui de « passer le temps », ce qui pour un individu de sa condition avait quelque chose de cocasse.
Seul, alors que la loge toute entière récupérait d’anciens membres tout en troquant des cigarettes auprès de la trafiquante, il essayait de ressentir comme à l’accoutumée une vague sensation, effleurer un sentiment quelconque.

Trop logique et terre à terre, à chaque fois qu’un sentiment pointait sous son nez, sa malédiction voulait que son cœur mécanique résonne.

« Tic…Tac… »
« Tic…Tac… »
« Tic…Tac… »


Affrontant l’adversité de l’ennui, il mua son esprit à la façon des octogénaires, devenant flottant à mesures que les minutes s’égrainaient.
Les yeux mi clos, il atteignait un moment de petite béatitude.
Il aurait pu regarder 3 épisodes de Derrick et trouver ça…Passionnant.

Dans cet océan de tranquillité amorphe, enfoncé dans la banquette arrière, il rêva d’encre noire et de moulin. De la haine brute, du trouble et de la fin.

Il déclot un œil quand la portière de la voiture fit mine de s’ouvrir.

Un homme s’installa à ses côtés. Un individu qu’il n’avait jamais vu mais qui lui faisait l’impression de ne vouloir être jamais vu.
Il fit comme le lui avait indiqué Abigaïl.

- Je suis désolé, ce véhicule est réquisitionné.

Il dévisageait l’inconnu.

Un homme d’une quarantaine d’année, l’air sévère au teint étrangement pâle qui lui donnait un air moribond. Cheveux gominés en arrière, complet en velours et chemise rouge.

- Vous en ferez le rapport à l’administration si cela vous chante, lança l’étranger sur un ton qui en disait long sur le désintérêt qu’il épprouvait à l’égard de la remarque de Caleb.

Les yeux du démon de kronos glissèrent vers l’attaché-case de son interlocuteur.

- Je suis Stern, Baron envoyé par les services de notre très inflexible prince, Andromalius.

Caleb ferma les yeux à demi, et prit une profonde inspiration.

- Vous savez pourquoi je suis ici, passons les fioritures, voulez vous ?


« Tic…Tac… »
« Tic…Tac… »
« Tic…Tac… »


Caleb reprit :

- Mon prince, Kronos a donc…
- Il a accepté oui. Pour un temps. Faites vos preuves, et vous grimperez dans une voie doublement hiérarchique en un sens. Echouez, et vous serez sous le coup d’une double voie administrative pour le châtiment.

Le baron prit une paire de lunette dans sa mallette et sorti un contrat ainsi qu’un stylo.

- Vous êtes vraiment baron ?
- Vous dites ça parce que je n’ai pas de bateau et qu’une sourde impression de châtiment ne vous pourfend pas l’âme ?
- Effectivement.
- Ca vous dit quelque chose le principe de discrétion ?
- Oh.
- Vous allez être grandiose, vous. Paraphez ici, ici et ici.

Caleb se mit à signer aux endroits indiqués, sous la mine surprise de son interlocuteur.

- Vous ne lisez pas ?
- C’est protocolaire. Si le seigneur Kronos voulait me voir déchoir, ce serait fait.
- Bel optimisme.

Caleb quitta des yeux le contrat pour regarder par la fenêtre. Les gens de la loge n’arrivaient toujours pas.

*CLICK CLAC*

- Bien, votre âme appartient désormais, et pour la période qui sierra au prince Kronos, aux services de répression du prince Andromalius. A ce titre vous posséderez les prérogatives de juge, jurés et bourreau.

Caleb exhala une volute de fumée verdâtre.

- Votre mission consistera à débusquer les traîtres et punir les individus qui auront manqu…

Il ne l’écoutait plus. Il connaissait très bien les attributions du prince du jugement.
De même qu’il savait que les « prérogatives » faisaient naître plus de responsabilités et devoirs que de pouvoirs.

Il se mit à repenser à son visage. A la main tendue. A…

- Vous m’écoutez Juge Caleb ?! lança le baron.

Les iris de Caleb s’étrécirent.

- Oui.
- Bien. Une dernière question d’ordre personnelle, si vous le voulez bien.

Le lige d’Andromalius se tourna vers le baron.

- Est-ce que vous avez vraiment été…
- Je ne veux pas.

Stern retira ses lunettes et les enfourna dans la poche de son costume.
Il plissa les yeux, sans un mot de plus et sorti de la voiture.

Caleb resta un long moment de plus sur la banquette, sentant parfaitement que le cadran dans œil s’était figé.
Il tentait de deviner si c’était une réponse positive à un caprice, une épreuve ou un abandon de la part de kronos.

Il sorti de sa morne torpeur par le poing de Carankhen qui lui demandait de descendre sa vitre.

- Caleb, combien de cigarettes il te faut ?

Le lige d’Andromalius regarda devant lui.

- 160.
- D’accord. Abigaïl !! 160 !

Le chevalier de baal suspendit son geste et écarquilla les yeux.

- Caleb ?
- Chevalier ?
- Dis moi, je me trompe ou tu empestes l’humain ?!
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