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Holidays... sweets holidays
#1
Ce train est à destination de Paris Montparnasse. Il desservira les gares de...

Je laisse le haut parleur débiter ses banalités, la tête posée contre la fenêtre alors que le paysage commence à défiler.

Nostalgie... et soulagement.

Enfin, je peux quitter un moment l'atmosphère délétère de cette ville.
Trois ans. Trois ans au service de Dieu dans une ville pareille. A se demander comment j'ai fais pour ne pas craquer plus tôt.

 
- Chef?
- Oui?
- Dites-moi... vous allez prendre des nouvelles de la folle?
 
Coup d'œil vers la femme qui tricote tranquillement en face de moi

- La folle?
- Oui, vous savez, la beauté au sens artistique déplorable que vous nous avez demandé de veiller...
- Ah... oui, je vais essayer. Je vous tiendrais au courant.
- Passez-lui notre amitié, si vous la voyez.
- Pas de problèmes.
 
Je soupire en retournant à la contemplation du paysage.
Chercher sa trace me fera penser à autre chose, le temps de rassembler mon courage. Il faudra que je demande des nouvelles d'Emy, aussi... et de Gear. De Jerubaal, Ponpon, Raoul, Joe et tous les autres...

Soupir.

On dirait bien que je ne vais pas avoir l'occasion de me sortir cette ville de la tête avant un bon bout de temps.

 
- L'un de vous à un diskman?

Un des plus jeunes quitte un instant sa partie de tarot pour m'en faire passer un alors que je sors le seul CD que je possède en propre. Pas sûr qu'entendre sa voix soit le meilleur moyen de lutter contre la nostalgie, mais ça fera passer le temps.



Quelques minutes plus tard, Claudine signifie par gestes à ses collègues de ménager une zone de calme autour de leur chef.
Leur soutien discret est tout ce qui accompagne la jeune fille qui pleure en silence, la tête posée contre la vitre, écoutant une voix nostalgique chanter le bonheur d'un temps révolu.



Ce n'es pas parce qu'ils ont un balai dans le cul qu'ils sont insensible...
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#2
- Vous avez bien compris vos taches?
 
- Oui...
 
Je regarde d'un air effaré la liste qu'il m'a donnée
 
- N'oubliez pas. A peu de chose prêt, vous serez humain pendant cette période.
- Oui, je sais...
- Si jamais vous avez besoin de soutien psychologique, nous restons à votre disponibilité.
 
Sourire compatissant de l'ange devant ma mine inquiète
- Merci...
 
- Nous pensons que ce sera le mieux pour vous... et de mon coté, je rajouterais une tache supplémentaire, pas obligatoire, mais qui devrais vous aider.
 
J'écoute d'une oreille distraite son discours. On m’avait prévenu que ce serait rude, mais pas qu'ils feraient ce genre de truc...
 
- Si vous recroisez cette démone, présentez lui vos excuses.

Sursaut alors que toute mon attention se focalise à nouveau sur mon interlocuteur

- Pardon?
- Si vous recroisez cette démone, vous lui présenterez vos excuses.
- Mais... elle n’est sans doute même pas au courant de mon implication dans cette affaire, et ce serait replonger le couteau dans sa plaie, non?
- Tant que vous ne l'aurez pas fais, vous vous tourmenterez à ce propos, non?
 
- Oui mais... même si c'est une démone... je ne...
 
- Cessez de vous réfugier derrière de fausses excuses. Si vous en avez l'occasion, faites-le. C'est tout. Au pire, cela lui permettra d'avoir un bouc émissaire.
 
Soupir
- D'accord.
- Bien. Vos pouvoirs vous seront retirés dés que vous quitterez Notre Dame. Il vous sera fourni un nouveau portable à la sortie...
 
Il jette un œil sur celui que je possédais.
- Pour vous éviter des problèmes le temps de votre pénitence. Les messages seront filtrés.
- Merci.
- N'oubliez pas de venir faire votre rapport la semaine prochaine, même heure.
- Oui. Et encore une fois... merci
 
L'ange me sourit en allant m'ouvrir la porte
- Nous sommes là pour ça. Bon courage.
 
Je quitte son bureau pour passer rapidement dans les locaux de l'association bourdonnante d'activité.
- Allo Monsieur Patate? Je te prends, Monsieur Patate!...
 
Il faudra que je pense à envoyer des remerciements au Jean-Luc qui me l’a indiquée...


Bon, direction le métro pour prendre connaissance avec mes futurs employeurs...

Léger vertige alors que je sens l'intégralité de mes pouvoirs disparaitre en passant la porte de la cathédrale, m'ôtant par le même coup le confort de se savoir prêt à faire face à beaucoup de situations.

Ca va être dur...

Fin du temps des regrets, mon gars. Il est temps de commencer réellement à guérir. Même si pour cela, tu vas faire face à un de tes cauchemars.
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#3
Paris.

Un quartier, , pas plus calme qu'un autre... bruits de circulation routière, discussions, téléphones... rien que de très normal.
Je regarde le nom de la crèche qui me fait face.
Trois semaines en tant que bénévole à torcher des chiards. Les cons...
Le pire, c'est que ça me paraît logique. J'espère juste que tout se passera bien.


- Aller mon gars, prend ton courage à deux mains et lance toi.

Je rentre dans la crèche. Si j'en crois mes instructions, direction la salle du fond.
Une porte. Je frappe. Doucement, il ne s'agirait pas de réveiller les mioches de la salle d'à côté.

- Entrez

A peine un murmure... tout dans l'ambiance est feutrée, m'incitant à bouger doucement, sans un bruit.
- Bonjour, je suis la bénévole envoyée pour le remplacement de Madame Herny.

La directrice me parcours du regard. Bonjour le fossile de dragon, elle a dû oublier comment sourire il y a quelques siècles...
- Vous avez cinq minutes de retard.

Voix aigre, en plus. Tout pour plaire, la vioque. Je comprends mieux pourquoi ils envoient des pénitents ici.

- Excusez-moi, le métro a eu un arrêt...

Son regard m'incite à me taire. Si les andromeux d'Immac avaient ce genre de regard, même les bourrins les plus crétins fileraient droit.
- Salle des roses, il y a une enfant difficile. Vous allez vous en occuper en priorité. Vous avez déjà fait ce genre de travail ?
- J'ai quelques notions, oui. Enfin, on m'a donné une demi journée de formation ce matin...
- Parfais. Si vous avez besoin d'aide, voyez avec la collègue qui partage votre salle. Dites-lui que vous vous occuperez de la petite Coralie, mais que vos quelques temps libres, vous pourrez l'aider.

Je me retiens de justesse de répondre un « Chef oui Chef » tout ce qu'il y a de plus militaire avant de m'incliner légèrement.
- J'y vais.

Putain, je sens que ça va vraiment être dur... alors, la salle des roses, la salle des roses... c'est laquelle, cette putain de salle des roses?

Une porte. Un espèce de gribouillis rose bonbon l'orne.
Hum... ça doit être là. Je rentre, saluant discrètement la dame qui bouquine au milieu des gosses endormis.


- Je suis la bénévole, on m'envoie m'occuper de la petite Coralie pour les trois prochaines semaines
- Vous tombez bien, elle ne devrait plus tarder à faire sa couche. Elle est réglée comme du papier a musique.

Regard plein de compassion de mon interlocutrice. Pourquoi je sens le piège quand elle me montre un berceau isolé ?
- Elle est au fond, les boules quiés sont juste à côté...

Boules quiés ? Je me dirige vers le berceau, ne pouvant m'ôter d'un mauvais pressentiment. Puis j'aperçois le bébé, une ravissante petite fille... je souris doucement en la regardant dormir. Sauf que soudainement, elle ne dort plus.
Et qu'elle me fixe avec de grands yeux sévères, comme m'accusant de ne pas avoir agit à temps, alors qu'un fort effluve monte de sa couche. Indiquant sans aucun doute possible qu'elle ne se contente plus de lait maternel à son repas, et que ses parents la nourrissent plutôt richement.
Je sens que je vais apprécier de lui changer ses couches, à celle là...
Je me penche pour la prendre dans mes bras.
Explosion... je comprends l'utilité des boules quiés alors que mes deux tympans décident instantanément de s'offrir des congés prolongés aux Bahamas. Heureusement, car ses cris réveillent le reste des gosses, déclenchant une cacophonie pire qu'un concert de l'INS.
Et je vais me coltiner ça pendant trois semaines?

...

Putain.

...

Vivement ce week-end.

Quoique...
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#4
- Non, mais vous faisiez quoi, là?
- Ben, on jouait aux indiens...
- Avec de vrais hachettes?


Sales gosses... mais qui m'a foutu des branquignoles pareils?

Déjà que cette semaine à gérer la petite n'a pas été triste, même si j'ai appris que la musique douce lui faisait baisser le ton.
Maintenant, faut que je me coltine cette bande de tarés qu'ils ont recrutés dans cette troupe de scouts d'Europes.

Qu'est-ce qui leur a pris de coller un week-end d'apprentissage du travail du bois lors de ma première session avec eux?
Je finis de bander le bras du blessé, le visage suffisamment fermé pour qu'ils comprennent qu'ils ont fait une belle connerie, et qu'ils affichent les mines contrites adéquates... jusqu'à ce qu'ils rechutent, dès que j'aurais le dos tourné, à faire les cons avec les rondins.

Si un jour on m'avais dit que j'aiderai à contrôler un groupe de 40 Zinaïda, j'aurais pris directement un billet pour l'Antartique.

Trois heures que je suis là, déjà un blessé, et le week-end ne finira pas avant 24 heures.
On jouait aux indiens, vraiment... Ils m'inventeront quoi, ensuite? Les signaux de fumée en se servant d'un double toit?

...

Oh merde...


- Bon, vous quatre, corvée d'eau, allez me remplir ces jerricans.

On n'est jamais trop prudent... C'est quoi ces sourires alors que j'annonce une corvée?

- Et pas de bêtises, vous avez intérêt à être parfaitement secs quand vous reviendrez, sinon, c'est corvée curage de toilettes pour tous.

Dans le mille, vu leur tête...

Ca va vraiment pas être triste. Trois mois, à les gérer tous les week-ends. Trois mois... l'après midi trois samedis par mois, tout le week-end en fin de mois, avec toutes les réunions préparatoires avant, à me faire lourdement draguer par le gros bourrin qui sert de chef de troupe. Il s'arrêterait peut-être s'il savais que j'étais capable de l'encastrer dans un mur...

Calme toi, Rhuarc.

C'est juste un dragueur comme les autres.

...

Bon, un peu plus lourd que les autres, ok.

Mais juste un dragueur, pas un Freeman.
Un humain, si tu le castres, il crève.

Encore 24 heures à tenir... puis je pourrais dormir un peu avant de retourner à la crèche.


- Ouais, regardez-ça, j'ai réussi, ça tient!

Un coup d'oeil vers la source du bruit, un gosse de onze ans qui agite une croix dans tous les sens pour prouver que son noeud tient bien. Encore 23h59... ça va être long.

- Mon premier branlage!
- Brelage... on dit brelage...

Note pour le prochain week-end. Prévoir un stock de prosac et des baillons...
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#5
Beep… beep… beep…

J’ouvre la porte du micro onde pour en sortir la compote… il faudra que je remercie l’administration de m’avoir prêté un appartement suffisamment bien équipé pour que je cuisine un peu.

J’ai découvert que ça avais un effet calmant, quand on sort d’une journée de travail éprouvante, de se mettre en cuisine et de suivre les instructions d’un bouquin. Il faut juste faire attention aux petits détails.

Quand je pense qu’a une époque, mes serviteurs ne me laissaient pas m’approcher d’un fourneau de crainte que je ne le fasse exploser.


Avec raison, d’ailleurs.

Je me souviens encore du temps qu’il m’avait fallu pour désincruster les haricots du plafond.
Ils auraient du me prévenir qu’il faillait ouvrir la boite avant de la mettre au bain marie…

Bon, alors… mettre le lait dans la casserole, une pincée de sel, porter à ébullition. Pas trop de difficultés jusque là.


Ca va me laisser le temps de découper les légumes. La seule chose qu’ils me laissaient faire, en fait, car quand il s’agit de manier un couteau, là, je me débrouille.
Et la régularité de la tache me sort un instant la tête de mes soucis.

La petite qui fait des crises de nerf dés que je coupe la musique. Je n’aurais peut-être pas dû l’y habituer…

La gargouille qui me sert de patronne.

Le week-end en préparation, il faut que je dresse mes plans pour tacher de me trouver le plus loin possible du chef de troupe, histoire d’éviter d’avoir à lui coller ma main dans la tête s’il devient un peu trop entreprenant.
Je risquerais de la lui arracher…

Le mal que j’ai à localiser certaines personnes… mais ça, vu le temps que je peux y passer, ce n’es pas étonnant.


Et ca reste loin du niveau des emmerdes Immaciennes.
La préparation de mon voyage pour retourner prier sur sa tombe dés la fin de mon boulot en crèche.

Soupir…

C’est quoi ce bruit ?

Je me retourne juste à temps pour voir la casserole entrer en éruption.

Et merde…

Je me précipite pour couper le gaz, afin de limiter les dégâts, avant de sortir un petit carnet de note de ma poche pour y noter une remarque.


Quote:Note numéro 38 : le lait déborde quand il est trop chaud… toujours le garder sous surveillance quand on le met sur le feu.
NB : C’est moins dur que de nettoyer le lait brulé…


Qui sait, avec le temps, je ferais peut-être un cuistot potable.

En attendant, j’ai plus de lait pour ce que je voulais faire, donc il va falloir commander une pizza pour accompagner les légumes.

Ils vont aussi finir par me connaître, ces livreurs…
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#6
Je me penche au-dessus du berceau de la petite... C'est impressionnant comme trois semaines passent vite, quand on vit comme un humain, sans le support de ses pouvoirs ou de ses serviteurs.

Et pour la première fois, elle ne m'accueille pas avec des cris à me vriller les tympans, comme si elle sentait qu'aujourd'hui, à cette heure, elle pouvait faire un effort.
Car son souffre-douleur du moment allait bientôt disparaître de sa vie.


-C'est un adieu, ma petite, porte toi bien.

Je me penche sur le berceau pour l'embrasser sur le front. Ce geste... combien de fois l'ai-je accompli lorsque je veillais sur leurs nuits?

-Mais aïe!

Ok... elle ne m'a pas explosé les tympans, mais elle m'a tordu le nez... c'est impressionnant comme une gamine peut avoir de la force dans ses mains. Je souris malgré tout, légèrement nostalgique, avant de la faire lacher pour me diriger vers la sortie, où ma collègue du moment m'attend.

-Merci pour ce temps que vous nous avez accordé...
-De rien, j'aurais aimé rester un peu plus, mais mes autres obligations me rattrapent.

Je sors un CD de ma poche et le lui tend

-Je l'ai copié, je me suis dit que vous pourriez en avoir besoin
Sourire de la femme alors qu'elle prend mon cadeau d'adieu

-Merci. Vous direz à votre amie qu'elle à vraiment la voix d'un ange, elle devrait chanter en public.

Si tu savais a quel point tu as touché prêt du but...

-Je transmettrais.

La sortie me tends les bras, en même temps que le retour de mes pouvoirs.
Juste le temps de passer à Notre Dame pour officialiser la fin de cette partie de mon travail, et je pourrais prendre mon week-end.

Trois ans... trois ans jour pour jour demain soir.

Et pour la première fois, je pourrais prier sur ta tombe en ce jour de deuil.
Mes pas me portent au rythme de mes pensées, alors que des souvenirs nostalgiques viennent caresser la frange de mon esprit, porteurs de douleurs que je ne pouvais pas imaginer en ce temps-là.

Paris...

Une jeune femme en robe de bonne soeur quitte un batiment devant moi, image vivante de la joie et du bonheur de vivre.
Le vent joueur vient soulever sa jupe, qu'elle rabaisse dans un mouvement réflexe, son rire cristallin se faisant entendre alors qu'une des nones qui l'accompagne lui fais une remarque légèrement moqueuse.

Ce geste et ce rire... si semblables à mes souvenirs que je la regarde, incrédule, n'en croyant pas mes yeux alors que le hasard me fait croiser le chemin de l'une de celles que je cherchais le plus à revoir, ne serait-ce qu'une dernière fois.

Son regard capte le mien. Curiosité mêlée de défis, légère incrédulité avant la reconnaissance de l'ange qui se cache dans cet incarna. Sourire sincère et légère salutation de la tête, ses lèvres articulant un simple mot alors qu'elle court après ses amies que cet instant a éloigné.

Pas besoin de plus...

Tant de choses à travers un simple regard.

Tant de choses à travers un simple mot...

Merci


Et pour la première fois depuis longtemps, un court instant, alors que celle que j'ai sauvé s'éloigne, je me sens parfaitement en paix avec moi-même.
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#7
-Kdo je tam?
-Starý přítel…*


Je pose un genou au sol à coté de la tombe, mon bouquet d'adonis partant rejoindre celui d'immortelles de la femme qui priait sur place avant mon arrivée.

Je la sens tourner son visage vers moi, incrédule… et comme avant, je me refuse à lui faire face

-Rhuarc ?
-Ano**

Léger instant de silence, alors qu’elle semble analyser la qualité de ma présence
- Cela faisait combien de temps ? Deux ans ?***
- A peu de choses prêt, oui.
- Tu dégage une impression différente… plus douce, moins froide, moins… tendue.
Soupir
- Tout est consommé, j'ai quitté la voie de la chasse
- Qu'as-tu trouvé au bout de ce chemin ?
- Rien… il n'y a rien après la vengeance que des regrets…
- Mais tu te devais de le découvrir par toi-même.

Je laisse passer un temps de silence alors que mes prières s'égrènent pour celle qui repose dans cette tombe.

- Je vais vous laisser…
- Attend

Je me tourne vers la femme, mon cœur se pinçant alors que j'aperçois la cicatrice qui lui barre le visage, lui interdisant à jamais de voir le monde grâce à cet incarna
- J'aimerais m'excuser pour ça… c'était pure cruauté.
- Il n'y a rien à excuser, c'était mérité… Cela ne m'empêche pas de travailler, si ça peux te rassurer. Je peux voir sur la marche, et ça m'as amené à voir le monde autrement…

Elle lève le visage vers le ciel, laissant les rayons du soleil courir sur sa peau alors qu'une brise joue délicatement avec ses cheveux

- Le monde est beau, tu sais ?
- Je commence à pouvoir en revoir les couleurs…
- Alors elle pourra reposer en paix.
- Elle n'aurait pas dû mourir… c'était à moi de le faire pour la protéger
- Aucun de vous n'aurais dû mourir…

Elle me sourit tristement avant de se lever
- Nous serons à l'Al Capone ce soir, pour boire en sa mémoire… tu nous rejoindras?
- Avant de partir, dis moi… accepterais-tu un apprenti ?
- Tu penses à qui ?
- Moi…
- Je croyais que tu servais Walther ?
- J'ai cessé… je suis dans le même service que toi, désormais, même si je suis loin d’avoir ton grade. Et j'aurais besoin d'un mentor pour apprendre à gérer mes pouvoirs et leurs effets secondaires.

Léger instant de silence, alors qu'elle pèse ma demande
- Tu es sûr que tu pourras travailler sous mes ordres ?
- Une amie m'a appris que fuir son passé et se lamenter dessus en permanence n'amenait à rien.
- Alors je demanderais à ce que tu sois affecté à mon secteur, si tu pense pouvoir tenir le coup.
- Merci… J’ai quelque chose à finir en France pour l’Administration, ça te laissera le temps pour les formalités…
- Bien. Cela te permettra aussi de t’y préparer.
- Oui…

Je me retourne vers la tombe, nostalgique
- Je vous rejoindrais ce soir, je risque d'en avoir besoin.

La femme s'éloigne en silence après un dernier sourire, me laissant me plonger dans mes souvenirs, mes prières… et mes regrets.


* - Qui est là ?
- Un vieil ami…

**- Oui

*** Pour des soucis de lisibilité et de maitrise approximative de la langue Tchèque, la suite sera traduite directement… :oops:
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#8
Bon, cette tente ressemble finalement à quelque chose…
Je jette un coup d’œil à l’« œuvre », alors que le gosse en face de moi me fais un grand sourire édenté, se tenant le pouce qu’il vient de s’écraser à coup de maillet et attendant que je le soigne.

Comme si on avait besoin d’un maillet pour enfoncer une sardine dans la terre meuble… Enfin bon, à ce stade, je suis anesthésié.

- Allez, vient avec moi, je vais te panser ça. Mathieu, occupe-toi de la cuisine
- Faut que je fasse quoi ?
- Met l’eau sur le feu, déjà, je ferai le reste à mon retour
- Oui chef

A peine le temps de faire trois mètres que j’entends un bruit révélateur
Flotsh…
Psshhhhhhhh
Soupir. Même pas la peine de me retourner, je sais ce que je vais voir

- Tu viens de faire quoi, là ?
- Ben… j’ai mis l’eau sur le feu ?

Je me retourne et le regarde, blasé, alors qu’il tient le faitout renversé au dessus des restes du feu dont ne s’élève plus que de la vapeur
- Bien… je vais te demander ton attention trente seconde. Ca va être dur, je te préviens, il va te falloir réfléchir un peu…

Je vois son regard qui fait l’aller retour entre sa dernière bêtise en date et moi
- Oui ?
- Si je te dis que je comptais mettre des spaghettis dans de l’eau bouillante, tu en déduis quoi ?
- Euh…
- Oui ?
- Euh…
- Qu’il fallait poser le faitout sur le feu, avec l’eau dedans, non ?
- Ah…
- Oui. Corvée d’eau pour toi, je relancerai le feu en revenant, l’eau à intérêt à être là.
- Oui chef…
- Bien… à nous deux, le grand blessé


Je l’emmène jusqu'à la pharmacie, pour lui bander le doigt avec efficacité. Pas que ça serve a grand-chose face a une blessure de ce genre, mais ça le rassurera.
- Allez, file, je te dispense de la corvée vaisselle pour ce repas
- Merci !

Hum… vu le sourire qu’il m’a lancé avant de partir en courant, j’en viendrais presque à penser qu’il a fais exprès de se faire mal pour éviter d’avoir à laver trois pauvres gamelles, ces gosses sont capables de tout…

Et moi, je profite de mon passage à la pharmacie pour m’envoyer discrètement une rasade d’alcool de menthe. Ca ne vaut pas le porto, mais ça m’aide à tenir.

Dernier week-end, puis deux semaines de plus à tenir. Ca devrait aller.
Ca ira, même.
Pratiquons la pensée positive…


- Ange Rhuarc ?

Je sursaute légèrement alors qu’une voix s’élève a mes cotés, invisible, un bref éclat bleue illuminant la zone où ne se trouve personne, indiquant un ange de Didier de puissance moyenne, et surtout de grade supérieur au mien… Ce qui n’est pas vraiment dur, c’est vrai.
Je jette un rapide coup d’œil alentour, juste histoire de m’assurer qu’ils ne m’ont pas envoyé un boulet de première et que personne n’as capté la scène.

- Suivez-moi.

Je me dirige vers les feuillets des chefs, histoire de pouvoir parler tranquillement sans aucun risque. Je suis sûr qu’il va apprécier l’odeur, le gros porc qui me sert de chef de troupe ayant mangé un délicieux mélange détonnant la veille au soir… cassoulet à l’ail, camembert et une espèce de gâteau au chocolat et aux pruneaux, un condensé de trucs qu’il adore mais digère à moitié …

J’entends mon suiveur s’immobiliser à une distance respectueuse, sans doute par égard pour ses narines. Je reprends, à mi voix

- Que me veux l’administration pour m’envoyer un invisible en urgence?
- Vous avez reçu un message du dénommé Ar-Uriel, grade…
- Oui, c’est bon, je le connais. Que veux-t-il ?
- Je cite :
« Rhuarc,

J'ai de nouveau contact avec Lahmi. Elle souhaite se tourner vers la lumière et se convertir. Mais elle aimerait que tu sois présente lorsque ça se passera.
Accepterais-tu ?

Le rendez-vous aura lieu en BNE, le 27 septembre. Avertis-moi si tu peux y être. »
Fin du message

- Et ? Je serais encore en pénitence à ce moment là.
- La fin de votre pénitence sera décalée d’autant de temps que vous passerez à Immac.

Ce qui veut dire que je devrais me coltiner un autre week-end…
- Et pourquoi vous m’avez fais passer ce message ? Je ne sers pas Ange…
- Au vu de vos états de services, ils ont estimé que vous étiez aptes à répondre a cette demande.
- Donc en gros, on me renvoie là-bas pour aider à sauver cette âme ?
- Oui.
- Et je suppose que les conditions ne sont pas négociables ?
- Non.
- Discrétion de ma présence ?
- De préférence.
- Le départ est prévu pour quand ?
- Dés la fin de ce week-end. Voila le dossier d’instructions, un de vos serviteur passera vous prendre avec vos affaires.
- Soit. Dites à Ar-Uriel que je viendrais.

Je récupère le dossier qui apparaît dans le vide, une enveloppe de papier kraft contenant trois malheureuses feuilles. Je sais déjà ou ça finira si je n’ai plus de PQ...
- Ce sera tout ?
- Oui. L’échec ne sera pas toléré.
- Bien entendu… bon, maintenant, si vous voulez bien m’excuser, j’ai du boulot…
- Bonne journée.
- Au revoir.

Encore 24h avant de retourner en enfer… Et quelques détails à régler auparavant



End of the holidays.
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