09-10-2007, 08:54 AM
Les effluves nauséabondes émanant du bloc de ceramique blanche faisant office de toilettes parvenaient sans le moindre probleme au creux des narines de l'Homme en Noir.
Ils étaient quelques-uns rassemblés dans l'étroite cellule de la prison d'Immac-sur-Sables. Un ou deux clodos en train de décuver, deux putes avachies l'une sur l'autre, le rimel comme deux trainées noires sur leurs joues trop fardées. Un "undead" toutes griffes dehors, également. De la ou il venait, l'Ouest Sauvage et Mysterieux, les non-morts étaient quasiment monnaie courante. Pas facile a distinguer des vivants, bien souvent, hé hé hé... Putain de désert, ca vous détruit un homme plus surement encore qu'une balle de revolver.
Ici, c’était la meme chose visiblement. Say thankya.
Les autres prisonniers restaient muets et immobiles, dans l'attente d'un hypothétique jugement. Vu les méthodes employées par les sheriffs du coin, fallait pas s'attendre a une clémence extraordinaire de la part des juges.
L'Homme en Noir dégagea son bras droit, le seul qu'il exhibait jamais, et sa main rendue caleuse par la crosse de son revolver vint caresser sa gorge ou une barbe naissante faisait son apparition. Du fond de sa mémoire en ruines ressurgirent des flashs, images floues et confuses d'un passé révolu.
Cavaliers armés, tirant en l'air et poussant des cris de victoire. La poussiere. La branche. La corde. Le claquement du fouet sur la croupe de sa derniere monture. La chute, interminable. Et le craquement des cervicales.
L'Homme en Noir alluma une cigarette, tirant de petite bouffées, recrachant la fumée par les narines.
Plus d'air. La langue qui gonfle. Les rires des hommes du posse lancé a sa poursuite. La poussiere encore, qui semble avoir remplacé l'air sur cette terre désolée et oubliée de Dieu. Le soleil. Contempler une derniere fois le soleil.
Pourtant il savait qu'il pouvait s'en sortir. Comme toujours. "Plutot mourir debout que vivre a genoux". Yep. Il avait du capituler face aux six fusils d'assault braqués sur lui. Si encore il avait été en plein forme psychique, il aurait pu en dégommer trois, facile. Peut-etre meme un quatrieme. En moins d'une seconde.
Mais il était sec comme le cul d'une vieille pute. Et ils l'avaient cueilli comme une fleur.
L' Ombre qui s'abat. L'Appel de son Maitre. Sa gorge qui se contracte. Un murmure, un souffle qui parvient a franchir ses levres désséchées. All Hail the Crimson King.
Mais a présent il était confiant. Ici, contrairement a ce qu'il connaissait, les hommes de Loi discutaient avant de tirer. Une information dont il saurait tirer profit dorénavant.
Un sifflement. Vibration dans la corde qui l'étouffe. Stupeur parmi le posse. Un hurlement de douleur. Hennissement des chevaux. Autre sifflement. Chute au sol. Nuage de poussiere. Sable dans la bouche. Sourire sardonique.
Hé hé hé. Il serait bientot l'heure. L'Homme en Noir se redressa, époussetant son lourd manteau de cuir usé. Les talons de ses santiags munies d'éperons résonnerent sur le béton froid du sol de la cellule, tandis qu'il se dirigeait vers le petit groupe de déchets de la société prostrés dans un coin.
Coups de feu. Peur. Stupeur. Tremblements. Odeur de sang. Cris de guerre cheyenne qu'il connait bien. Se liberer. Dégainer. Tirer. Porter la mort, encore, et toujours.
L'Homme en Noir engagea la conversation avec les putains décharnées. Usant de son magnétisme (beauté serait un bien grand mot pour décrire sa face de cow-boy passé par 1 000 épreuves durant sa longue existence) pour les séduire, gagner leur confiance, puis absorber leur désir sous ses caresses. Il sentit sa manne psychique se remplir au fur et a mesure que l'énergie quittait leur corps, les plongeant dans un sommeil trouble, et certainement agité de cauchemars.
Cadavres sous le soleil. Deux silhouettes. Leurs cheveux dans le vent. Leur sourire innéfable. Leur prestance naturelle, leur fierté. Leur grace. Leurs mains couvertes de sang. Les scalps a leurs ceintures.
Une fois la majorité des occupants de la cellule assoupis ou profondéments endormis, l'Homme en Noir s'accroupit, et colla son oreille sur le sol humide et froid.
Le sourire qui vint fendre son visage de rapace présageait de bonnes nouvelles.
Ils étaient quelques-uns rassemblés dans l'étroite cellule de la prison d'Immac-sur-Sables. Un ou deux clodos en train de décuver, deux putes avachies l'une sur l'autre, le rimel comme deux trainées noires sur leurs joues trop fardées. Un "undead" toutes griffes dehors, également. De la ou il venait, l'Ouest Sauvage et Mysterieux, les non-morts étaient quasiment monnaie courante. Pas facile a distinguer des vivants, bien souvent, hé hé hé... Putain de désert, ca vous détruit un homme plus surement encore qu'une balle de revolver.
Ici, c’était la meme chose visiblement. Say thankya.
Les autres prisonniers restaient muets et immobiles, dans l'attente d'un hypothétique jugement. Vu les méthodes employées par les sheriffs du coin, fallait pas s'attendre a une clémence extraordinaire de la part des juges.
L'Homme en Noir dégagea son bras droit, le seul qu'il exhibait jamais, et sa main rendue caleuse par la crosse de son revolver vint caresser sa gorge ou une barbe naissante faisait son apparition. Du fond de sa mémoire en ruines ressurgirent des flashs, images floues et confuses d'un passé révolu.
Cavaliers armés, tirant en l'air et poussant des cris de victoire. La poussiere. La branche. La corde. Le claquement du fouet sur la croupe de sa derniere monture. La chute, interminable. Et le craquement des cervicales.
L'Homme en Noir alluma une cigarette, tirant de petite bouffées, recrachant la fumée par les narines.
Plus d'air. La langue qui gonfle. Les rires des hommes du posse lancé a sa poursuite. La poussiere encore, qui semble avoir remplacé l'air sur cette terre désolée et oubliée de Dieu. Le soleil. Contempler une derniere fois le soleil.
Pourtant il savait qu'il pouvait s'en sortir. Comme toujours. "Plutot mourir debout que vivre a genoux". Yep. Il avait du capituler face aux six fusils d'assault braqués sur lui. Si encore il avait été en plein forme psychique, il aurait pu en dégommer trois, facile. Peut-etre meme un quatrieme. En moins d'une seconde.
Mais il était sec comme le cul d'une vieille pute. Et ils l'avaient cueilli comme une fleur.
L' Ombre qui s'abat. L'Appel de son Maitre. Sa gorge qui se contracte. Un murmure, un souffle qui parvient a franchir ses levres désséchées. All Hail the Crimson King.
Mais a présent il était confiant. Ici, contrairement a ce qu'il connaissait, les hommes de Loi discutaient avant de tirer. Une information dont il saurait tirer profit dorénavant.
Un sifflement. Vibration dans la corde qui l'étouffe. Stupeur parmi le posse. Un hurlement de douleur. Hennissement des chevaux. Autre sifflement. Chute au sol. Nuage de poussiere. Sable dans la bouche. Sourire sardonique.
Hé hé hé. Il serait bientot l'heure. L'Homme en Noir se redressa, époussetant son lourd manteau de cuir usé. Les talons de ses santiags munies d'éperons résonnerent sur le béton froid du sol de la cellule, tandis qu'il se dirigeait vers le petit groupe de déchets de la société prostrés dans un coin.
Coups de feu. Peur. Stupeur. Tremblements. Odeur de sang. Cris de guerre cheyenne qu'il connait bien. Se liberer. Dégainer. Tirer. Porter la mort, encore, et toujours.
L'Homme en Noir engagea la conversation avec les putains décharnées. Usant de son magnétisme (beauté serait un bien grand mot pour décrire sa face de cow-boy passé par 1 000 épreuves durant sa longue existence) pour les séduire, gagner leur confiance, puis absorber leur désir sous ses caresses. Il sentit sa manne psychique se remplir au fur et a mesure que l'énergie quittait leur corps, les plongeant dans un sommeil trouble, et certainement agité de cauchemars.
Cadavres sous le soleil. Deux silhouettes. Leurs cheveux dans le vent. Leur sourire innéfable. Leur prestance naturelle, leur fierté. Leur grace. Leurs mains couvertes de sang. Les scalps a leurs ceintures.
Une fois la majorité des occupants de la cellule assoupis ou profondéments endormis, l'Homme en Noir s'accroupit, et colla son oreille sur le sol humide et froid.
Le sourire qui vint fendre son visage de rapace présageait de bonnes nouvelles.