09-03-2007, 05:04 PM
Caleb marchait seul dans le méandre de sa conscience mécanique. Un de ses moments de lucidité sur l’irréel.
Au rythme de la cadence de son cœur, il marchait dans un long et sombre couloir. Chacun de ses pas raisonnait sur le marbre du plancher. Bientôt il se retrouva au bout du couloir.
Pas de porte.
Il se retourna.
Pas plus de porte ici.
Au contraire un mur.
Cloisonné entre 4 nouveaux murs, surgit des méandres de sa conscience.
La seule faiblesse que son esprit consentait à lui offrir.
Les yeux écarquillés il tâtait les murs, mais en vain. De plus en plus vite, furieusement, il grattait la pierre alors que la terreur montait en lui, le submergeait, contractant sa gorge, son cœur, ses muscles, nouant son estomac.
Il ouvrit la bouche, à s’en rompre les fils.
Et il hurla.
Il hurla encore.
Et enfin il ouvrit les yeux.
Il était de nouveau dans la réalité. Son chemin onirique l’avait conduit jusqu’ici. Interloqué et un peu surpris, il commença à toucher du bout du doigt le chiffre doré cloué à la porte en chêne.
8
Ca aurait pu paraître anodin à bien des gens, mais chez les gens de Kronos, ce chiffre revêtait une importance toute particulière.
Il regarda autour de lui. Un hôtel. A la vue de la moquette, et aux lampes dans le couloir, ça ne pouvait qu’être ça.
Il ne prit pas la peine de frapper et entra.
La chambre était décorée à la mode victorienne, volet et rideaux tirés. Le rouge et le noir y avait leurs droits.
Au-delà du magnifique lustre en verre jaunit qui tamisait l’ambiance déjà feutrée de l’endroit, il ne pu que voir l’être qui de sa seule présence donnait à la pièce son aspect doté d’une intemporelle élégance.
Un individu né d’un royaume chimérique. Inquiétant et fascinant, empli d’une assurance qui aurait donné des complexes à une montagne. Il semblait à l’image de la pièce, ayant touché du doigt la perfection de l’existence au-delà du temps.
- Caleb. Le déchu. Le cadran noir.
Caleb joignit les mains devant lui, et baissa la tête. Comme si il était en deuil. Très solennel.
- Mon Prince.
L’homme croisa les jambes.
- Tu voulais me voir, démon, me voilà.
- Je n’en ai jamais fait la requête, Mon seigneur.
- Tu crois que j’ai besoin d’une requête ?
Le lige de Kronos préféra le silence.
- Parle.
- Je ne veux pas vous courroucer d’avantage. Je vous suis à jamais gré de la faveur que vous m’avez faites en m’offrant de nouveau de servir…
- Pauvre pantin…Tu mens aussi mal que tu m’as servi.
- Prince, je…
- Silence. Ton seul désir est celui de disparaître. Et si ça n’avait pas été le cas, je t’aurais anéanti, il y a fort longtemps.
Caleb passa sa main sur les coutures qui l’enlaidissait à jamais, stigmates de ses erreurs.
http://www.radioblogclub.fr/open/44208/b...0la%20Rose
le démon regarda ailleurs.
Un image lui revint en tête.
Une image forte, une chose qu’il ne pouvait pas oublier. La mécanique de son cœur accéléra. Il voulu articuler. Mais les lacets qui ceinturaient ses joues se resserrèrent.
Il gémit un instant, et mit genou à terre.
La voix du titan qui le dominait de sa seule présence retentit.
- Non. Je t’interdis de seulement y penser, marionnette !
Les doigts de Caleb se retrouvèrent prisonniers des lacets qu’il essayait vainement de desserrer.
- Je me suis emparé de ton temps d’existence, de ton âme et même de te pensées. Que dois-je encore t’arracher, toi qui vit moins que les vivants, sans pour autant mourir ?
Impossible de parler. Il ne veut pas de réponse. C’est de la rhétorique.
Les lacets se relâchèrent soudainement.
- Bien…Tes sentiments sont clairs. Les jugements ne te conviennent point, n’est ce pas ? A moins que ce ne soit les juges ? Tu es si superficiel… Tu crois pouvoir faire mieux que le premier juge ? Toi qui ne fait même pas un bon démon du temps…
- Oui.
L’homme dans son fauteuil leva un sourcil.
Il était difficile d’étonner les individus comme lui.
- Pauvre Judas sans talent, cracha t-il. De mauvaise horloge, tu veux passer au stade d’aiguille hors du cadran !?
Au rythme de la cadence de son cœur, il marchait dans un long et sombre couloir. Chacun de ses pas raisonnait sur le marbre du plancher. Bientôt il se retrouva au bout du couloir.
Pas de porte.
Il se retourna.
Pas plus de porte ici.
Au contraire un mur.
Cloisonné entre 4 nouveaux murs, surgit des méandres de sa conscience.
La seule faiblesse que son esprit consentait à lui offrir.
Les yeux écarquillés il tâtait les murs, mais en vain. De plus en plus vite, furieusement, il grattait la pierre alors que la terreur montait en lui, le submergeait, contractant sa gorge, son cœur, ses muscles, nouant son estomac.
Il ouvrit la bouche, à s’en rompre les fils.
Et il hurla.
Il hurla encore.
Et enfin il ouvrit les yeux.
Il était de nouveau dans la réalité. Son chemin onirique l’avait conduit jusqu’ici. Interloqué et un peu surpris, il commença à toucher du bout du doigt le chiffre doré cloué à la porte en chêne.
8
Ca aurait pu paraître anodin à bien des gens, mais chez les gens de Kronos, ce chiffre revêtait une importance toute particulière.
Il regarda autour de lui. Un hôtel. A la vue de la moquette, et aux lampes dans le couloir, ça ne pouvait qu’être ça.
Il ne prit pas la peine de frapper et entra.
La chambre était décorée à la mode victorienne, volet et rideaux tirés. Le rouge et le noir y avait leurs droits.
Au-delà du magnifique lustre en verre jaunit qui tamisait l’ambiance déjà feutrée de l’endroit, il ne pu que voir l’être qui de sa seule présence donnait à la pièce son aspect doté d’une intemporelle élégance.
Un individu né d’un royaume chimérique. Inquiétant et fascinant, empli d’une assurance qui aurait donné des complexes à une montagne. Il semblait à l’image de la pièce, ayant touché du doigt la perfection de l’existence au-delà du temps.
- Caleb. Le déchu. Le cadran noir.
Caleb joignit les mains devant lui, et baissa la tête. Comme si il était en deuil. Très solennel.
- Mon Prince.
L’homme croisa les jambes.
- Tu voulais me voir, démon, me voilà.
- Je n’en ai jamais fait la requête, Mon seigneur.
- Tu crois que j’ai besoin d’une requête ?
Le lige de Kronos préféra le silence.
- Parle.
- Je ne veux pas vous courroucer d’avantage. Je vous suis à jamais gré de la faveur que vous m’avez faites en m’offrant de nouveau de servir…
- Pauvre pantin…Tu mens aussi mal que tu m’as servi.
- Prince, je…
- Silence. Ton seul désir est celui de disparaître. Et si ça n’avait pas été le cas, je t’aurais anéanti, il y a fort longtemps.
Caleb passa sa main sur les coutures qui l’enlaidissait à jamais, stigmates de ses erreurs.
http://www.radioblogclub.fr/open/44208/b...0la%20Rose
le démon regarda ailleurs.
Un image lui revint en tête.
Une image forte, une chose qu’il ne pouvait pas oublier. La mécanique de son cœur accéléra. Il voulu articuler. Mais les lacets qui ceinturaient ses joues se resserrèrent.
Il gémit un instant, et mit genou à terre.
La voix du titan qui le dominait de sa seule présence retentit.
- Non. Je t’interdis de seulement y penser, marionnette !
Les doigts de Caleb se retrouvèrent prisonniers des lacets qu’il essayait vainement de desserrer.
- Je me suis emparé de ton temps d’existence, de ton âme et même de te pensées. Que dois-je encore t’arracher, toi qui vit moins que les vivants, sans pour autant mourir ?
Impossible de parler. Il ne veut pas de réponse. C’est de la rhétorique.
Les lacets se relâchèrent soudainement.
- Bien…Tes sentiments sont clairs. Les jugements ne te conviennent point, n’est ce pas ? A moins que ce ne soit les juges ? Tu es si superficiel… Tu crois pouvoir faire mieux que le premier juge ? Toi qui ne fait même pas un bon démon du temps…
- Oui.
L’homme dans son fauteuil leva un sourcil.
Il était difficile d’étonner les individus comme lui.
- Pauvre Judas sans talent, cracha t-il. De mauvaise horloge, tu veux passer au stade d’aiguille hors du cadran !?