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[La Filasse] Ligne de vie bénie
#1
Ziq

La scène se déroulait dans le hall d’un grand hôtel réputé. On discernait parmi la foule massée, circulant dans ce lieu mythique, 5 personnes assis confortablement sur les fauteuils en acajou. L’une d’elle tenait à bout de bras une perche à micro, l’autre nettoyait à l’usure l’objectif de sa camera numérique à 15000€.
L’équipe de journaliste dépêchée sur place était très nerveuse. L’interviewer relisait ses questions qu’il connaissait probablement par cœur. Son assistante sortait toutes les deux minutes une glace grâce à laquelle elle vérifiait d’un simple coup d’œil la qualité de son maquillage.

L’hôtel très sélect avait sécurisé les entrées, ne laissant pas passer la moindre personne.

Soudain… L’assistante glissa à l’oreille du chef d’équipe d’un ton empli d’agitation.

- Ca y est, le voilà.

Elle pointait du doigt un très vieux monsieur, fatigué et rabougri. Il portait un pantalon en velours vert foncé et un blaser bleu marine.
Aidé de sa canne il se mouvait très difficilement. L’infirmier qu’il le chouchoutait le guidait vers un fauteuil en face de l’équipe. Son visage très ridé se redressait de temps à autre pour voir les gens du reportage comme il les appelait.

Ce petit bout d’homme était un amoureux de l’humanité ( HRP : à comparer avec L’abbé Pierre ), le grand-père rêvé par le tout chacun, petit ou grand. Des ses yeux tirés, il essayait d’observer ces 5 admirateurs parmi tant d’autre. Il n’avait jamais compris pourquoi tant de gens l’acclamaient et le vénérait de par le monde pour des actions aussi logiques et saines que les siennes.

- Boooonjjouuuuuursss dit-il d’une voix vieillissante.

Gardant son professionnalisme, le journaliste n’éclata pas de joie et alla serrer la main de ce grand homme.

- Bonjour Monsieur Vault, comment allez vous ?

- Oh ! Comme un vieux, dit-il de son air malicieux.

- Rassurez vous ça ne va pas durer très longtemps je sais que vous n’êtes coutumier de ce genre d’intervention.

- Oh Vous savez ? C’est pas souvent qu’on s’intéresse à ma vie si remplie. Généralement on s’endort avant la fin…hihihihi
Le journaliste ne put réprimer un léger rire, témoin de son admiration.

- Je vous en prie Monsieur Vault, prenez la place qui vous conviendra, dit le journaliste en montrant les confortables sièges en osiers

- Merci bien, Monsieur. Il se dirigea vers les fauteuils, aidé toujours de son infirmier. Puis il s’assit doucement sur celui qui faisait face à la caméra.

- Bien, nous allons commencer

- Mais très volontiers.

- Alors Monsieur Vault, j’aurais souhaité vous poser la question que tout le monde se pose
Nous connaissons tous votre parcours depuis toutes ces années. vous avez créé la plus grande association caritative de tous les temps, à la force du poignée si vous me permettez. Comment vous êtes vous lancé dans cette magnifique aventure ?


Le vieil homme parut hésiter quelques secondes, paraissant chercher dans ses souvenirs. Mais il se souvenait parfaitement de cette journée froide de décembre.

Cela faisait 30 secondes que le journaliste avait posé cette question, simple à ses yeux et il commençait à se repentir de l’avoir posé.

Soudainement, le vieux Vault se mit à respirer très fortement essayant de cacher ce sanglot si pressant. Il ne put tenir très longtemps et pleura devant la caméra.
Le journaliste instantanément posa sa main sur l’épaule de Vault et dit :

- Excusez moi Monsieur Vault… Je suis dés…

- Non, non, coupa Vault, c’est très bien comme question. C’est juste que c’est tellement en moi que… Voilà. Il esquissa un sourire relevant ces nombreuses rides, les yeux encore mouillés par ces larmes.
C’est vrai que je ne l’ai jamais raconté… Cette journée… Cette chance…Cette femme…

Le vieil homme ferma les yeux pour pouvoir encore toucher ses souvenirs si prenants

- C’était le 20 décembre 1924…


to be continued

HRP: Ziq arrive des que j'ai retrouvé mon ftp..
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#2
HRP: Spéciale Razael



Certains disent que le froid est une des morts les plus douces qui soit, lente mort guidée par l’évanouissement du corps.
Pauvres fous…

J’aurai bien aimé les voir à ma place.

La mort envahissait petit à petit tous mes membres, n’y laissant que le néant et cette lassitude latente.
Les yeux mi-clos, les tremblements qui rythmaient les dernières minutes de ma courte et triste vie.
Mourir à 19 ans, seul et sans le sou. Comment cela peut-il encore arriver ?
L’individualisme qui rayonnait de la société actuelle arrivait à corrompre dans la satisfaction de leur maigre réussite.
Mais quelle réussite ? La survie ?
Puff.

- Bannnde …de … scéééééléraaaaat

Je n’avais plus assez de force pour me frotter énergiquement, unique moyen, s’il en est, pour me réchauffer. Me sentant sombrer, je criais mes dernières paroles.

- Oh Mon DIEU…

Le souffle se faisait court. J’hésitais à inspirer cet air si froid qu’il me glaçait de l’intérieur…

Je sus alors que mon heure était venue. Je puisais dans les dernières étincelles de vie qui me restaient pour adresser cette prière à Dieu.

Mon Dieu puisses-tu un jour sauver les bannis que nous sommes. Puisses-tu un jour sauver les âmes de nous autres, pauvres et humbles gens.

Je basculai en arrière et tombai délicatement sur le sol en béton.

Peu de gens peuvent me comprendre.
Peu de gens peuvent savoir ce qui retient un homme à la vie…
Un murmure… Une prière exaucée Que sais-je ?

Je sais juste que ce jour là, une présence m’insuffla la seule et unique force de soulever mes paupières… Comme pour vérifier ce que mon imaginaire aurait pu créer…
La lumière filtrait à travers mes propres cils…

La solitude… C’est la vraie mort….

La voir, la sentir arriver de ces pas si léger dans cette fine dans cette robe de mousseline blanche… Mes premières pensées furent de lui donner ma couverture qui d’une minute à l’autre ne me serait plus d’aucune utilité
Mes yeux étaient comme attirés inextricablement vers son visage fin et délicats.

C’est alors qu’elle sourit comme si elle avait entendu mes propres pensées. J’ouvris en grand les yeux et je distinguai soudain ses bras qui, jusqu’à présent cachés derrière son dos, venaient de se déployer pour sortir un énorme sac de sport.
Elle s’assit juste à quelques centimètres de mon visage et ouvrit ce sac si précieux pour un SDF comme moi.
Elle sortit la plus grosse et la plus chaude couverture en laine du monde. Jamais je n’en avais vu une semblable. Elle me couvrit comme le ferait une mère et déposa un tendre baiser sur mon front si poussiéreux.
La chaleur se déversa d’abord dans mon cœur qui ne savait plus comment contenir la reconnaissance d’un pauvre être tel que moi envers cette inconnue.
Puis vient la chaleur pure et délicieuse qui se répand jusqu’à vos extrémités. J’appréciais déjà cette nouvelle chance, cette nouvelle vie.
En revenant à la réalité je déposais mon regard sur ses yeux aux couleurs improbables.

Oh oui, elle était bien la plus belle chose qu’il était advenu de voir de ma vie.

Ses yeux violets, son sourire tellement apaisant.
Elle sortit alors un énorme saladier contenant je ne sais quelle nourriture à l’odeur enivrante.
Elle gardait ce sourire si prenant. D’un seul regard, elle me tenait moi et ma misérable existence…
Elle me présenta les mets les plus délicieux du monde et me tendant le récipient, elle dit d’une voix douce :

- Je les ai fait pour vous ce matin, vous en voulez ?…

Mon cœur allait exploser en morceau si je ne suivais pas le moindre de ses désirs…

( to be continued)
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