Achaiah ou Une nouvelle manière de faire la guerre

[Carankhen]

Voici la première partie d'une chronique, que je ne peux que dédier à Achaiah (même si son nom a disparu de la liste des Serviteurs), qui que fut ce personnage en réalité, pour m'avoir sans le savoir prêté son pseudonyme pour les quelques semaines qui seront relatées ici.

J'ai recopié les messages envoyés et reçus en les gardant les plus authentiques possible sauf pour ce qui était trop hrp, mais ces éléments étaient rares, ou bien pour justifier l'usage de la messagerie dans le début des échanges, mais ces messages n'apparaîtront vraiment que dans la suite.
De plus, vous pourrez juger, dans les prochaines parties plus particulièrement, si la manière d'agir dans cette aventure fut fair play ou non.



Différent, tout a changé, les odeurs, les bruits, …la douleur.
Les yeux fermés, il est allongé, sur une matière moins dure que le sol. Il reste ainsi quelques instants, laissant ses oreilles faire le travail de ses yeux, lui apprendre où il est. Ce n’est pas long, cette ambiance, cette musique… il est déjà venu ici : l’Usine, retour au point de départ, rien de réjouissant.
Un échec, c’est ce qui l’a ramené ici.

Etendu, écoutant d’une oreille distraite la musique qui impose sa présence en ce lieu, il laisse ses anciens souvenirs se mettre en rang et les nouveaux s’infiltrer jusqu’à sa conscience, se révéler à lui. Une nouvelle apparence, une nouvelle identité.
L’esprit plus clair, il se redresse, s’assied du mieux qu’il peut sur le canapé où son corps reposait. Un corps d’homme cette fois, enfin tout juste homme. Le précédent avait répondu à ses attentes pour ce qu’il avait entrepris, peut-être même l’enveloppe avait-elle été un utile accessoire pour tenir le rôle, mais on la lui avait retirée, de force et c’est peu dire. Il fallait bien s’accommoder de ce nouveau corps maintenant que le chemin semé d’obstacles dont il avait entrepris l’ascension était devenu irrémédiablement infranchissable. Enfin au moins sous cette apparence, on ne lui servirait plus du « poupée ».

Pas de mouvement brusque, la douleur se répandrait dans tout son corps, elle est déjà suffisamment forte, particulièrement dans son dos et au niveau de son épaule droite, là où le coup s’est abattu. Lever le bras devient un exploit, peut-être est-ce mieux ainsi, pour le moment, l’envie d’exprimer colère et frustration sur quelque chose voire sur quelqu’un semble bien accrochée en lui.
Quelques instants de plus et à l’heure actuelle, il aurait été loin d’ici, tout près de son objectif peut-être. Il repense au travail accompli durant les jours précédents, le sien mais pas seulement, d’autres avaient volontiers prêté leur assistance pour cette folle idée qui lui avait traversé la tête un matin.



Un matin qui remontait à quelques jours. Carankhen se trouvait devant cette même discothèque, scrutant tous ces visages attentifs ou non à sa présence, ses mains explorant les poches des plus distraits pour garnir son propre portefeuille. Ce n’est pas du haut de son mètre 55 que son corps de femme attirerait la méfiance des gens, sauf bien sûr quand une maladresse, un mouvement trop brusque attirait l’attention du propriétaire de la poche qu’elle entreprenait de fouiller. Mais ses cibles étaient plus proches du sommeil que de l’éveil, sans doute à peine remises d’une tardive sortie nocturne. Assis sur un banc, appuyés contre un mur, ils poussaient seulement quelques grognements sans guère plus se soucier de sa proximité. Tant mieux, il n’aurait pas à leur faire comprendre que le silence était préférable. Après avoir jeté un coup d’œil à un des guichets automatiques qui se trouvaient là, il s’éloigna un peu plus de l’entrée de la boîte.

En continuant d’avancer sur le parking de la discothèque, l’attention du démon fut attirée par plusieurs signes révélateurs de la présence ou du récent passage de créatures participant à la Guerre des Âmes, particulièrement visible en ce qui concernait les serviteurs infernaux. La tête de certains individus s’ornait d’une fière paire de cornes, pour d’autres c’étaient les mains qui se prolongeaient jusqu’aux pointes de griffes aiguisées. Mais parmi tous ces signes qui entretenaient les rumeurs parmi les mortels, un démon semblait être posté ici pour défier les guerriers célestes qui s’aventureraient dans le coin. Son incarnation féminine, recouverte par les plaques d’une armure elle-même surnaturelle, dégageait une aura ne pouvant permettre aucune confusion quant à ses origines. Outre cela, elle se tenait immobile, telle une statue, semblant attendre un ouragan céleste contre lequel s’avancer, ouragan qui n’avait pas l’air de vouloir se lever.

Carankhen l’observa quelques instants, quelque peu intrigué par cette étrange immobilité, quand des nouvelles parvinrent jusqu’à lui : un bus utilisé comme transport par un groupe d’anges venait dans cette direction, ils seraient là rapidement. Quelques démons appelaient au rassemblement pour tenter de les arrêter mais leurs appels auraient aussi bien pu être le bruit du vent jouant dans les branches des arbres.
Il n’y aurait pas de soulèvement démoniaque pour défendre les abords de ce territoire que formait la discothèque, sans aucun doute quelques-uns se battraient certes, opposant leur vie au nombre, avec l’espoir de gagner leur renommée pour chaque tête de cette hydre mécanique qui tomberait, mais l’efficacité de cette action faisait défaut. Peut-être une stratégie plus subtile, moins meurtrière des deux côtés et moins expéditive pourrait-elle offrir quelques résultats, résultats moins prévisibles toutefois.

Une attaque venue de l’intérieur voilà qui pourrait avoir plus d’impact. Une fois les remparts franchis en douceur, prendre une partie de la forteresse ou au moins saper quelques-unes de ses bases serait plus aisé. Mais pour entrer, montrer patte blanche, ou plus exactement dans ce cas précis auréole et ailes, serait nécessaire. Ce démon attendait impatiemment des anges à défier, très bien il aurait un ange face à lui, ou plus exactement une ange.

Au fur et à mesure de l’avancée du bus, les rapports se précisaient, mentionnant d’abord une dizaine d’anges puis un nombre plus exact. Ils seraient là dans les minutes à venir. Carankhen se dirigea face au démon dont l’aura continuait de briller autour de lui, guettant le bruit de moteur qui donnerait le signal.
Enfin il vint, le bus remontait le parking vers le nord pour s’arrêter tout près des deux adversaires. C’est ce moment, quand l’aura de son adversaire attirerait les regards des passagers du bus, que Carankhen choisit pour attaquer. La jeune femme dont il occupait le corps n’avait pas encore atteint trente ans, ses yeux verts étaient fixés sur le démon devant lui pour s’empêcher de vérifier qu’il y avait bien des spectateurs. Une seconde de réflexion pour préparer son coup et la jeune femme s’élança. Le tranchant de sa main vint s’écraser dans les côtes du démon qui fut à peine ébranlé par le choc et ne ressentit aucun mal, peut-être parce que la main avait soigneusement pris le soin de frapper au niveau d’une plaque de l’armure plutôt que de chercher une faille. Le démon n’eut aucune réaction ni ne prononça aucune parole devant cette pitoyable agression dont il était l’objet, à part peut-être un mélange de surprise et d’amusement dans les yeux, mais il n’importait plus, il avait joué son rôle et n’avait plus d’utilité.

Devant son échec Carmen Demaireux, puisque c’était le nom de son incarnation à lui, recula de quelques pas, se massant la main, tête baissée. Puis relevant la tête, elle remit en place une mèche dérangée par l’assaut, dévoilant son visage désemparé, tout du moins elle s’efforçait à paraître complètement perdue. Faisant mine de chercher du secours, elle fit quelques pas hésitants en direction du bus. Elle décida de s’adresser à un jeune homme métissé aux cheveux blonds, de loin elle l’avait vu asperger d’eau une autre personne, eau qu’elle n’aurait voulu approcher pour rien au monde, ni même rien aux Enfers. La personne arrosée avait poussé un grand cri à ce contact humide, l’eau bénite n’avait pas été utilisée en vain. C’est donc à cet ange, qui avait fourni une preuve de sa nature, que Carmen s’adressa, l’interpellant à travers la fenêtre, d’une voix qu’elle voulait la plus naïve possible, un peu enfantine :

« Euh tu es bien un ange, hein ?
Là y a un démon, mais je suis pas très forte et j'ai pas trouvé d'arme. Tu pourrais pas m'aider à le tuer ? »

[Carankhen]

Elle s’attendait à ce que l’ange prenne pratiquement son envol pour porter secours à une damoiselle en détresse, quelle ne fut pas sa surprise de ne voir aucune réaction chez ce jeune homme et cela ne fit qu’empirer quand le bus se mit à nouveau en branle. Peut-être n’avait-il pas entendu, le moteur du bus ne s’était pas arrêté, il ne pouvait pas en être autrement, il devait forcément avoir vu l’aura du démon et son attaque sans aucune chance de succès. Ce projet ne pouvait mourir avant d’être né, il fallait refaire un essai.
S’approchant encore un peu plus du bus qui manœuvrait pour repartir là d'où il était venu, Carmen essaya d’attirer l’attention de son interlocuteur en criant :

« Tu ne me répond pas et tu t’en vas. Ca veut dire que tu ne veux pas m'aidée ? Alors je vais essayer de continuer, j'espère que je vais pas me faire attaquée.
J'aurai bien aimé aller avec vous, j'y arrive pas toute seule, mais vous partés je ne sais pas où. »

Toujours aucune réaction, il devait être sourd, aucun regard, même pas un mot d’encouragement… ou bien quelque chose avait révélé la supercherie. Abandonner là, laisser ce bus s’en aller pour le retrouver plus tard, de manière moins paisible ? Carmen observa le bus, ou plus exactement ses passagers, jusqu’à ce que deux paires d’yeux verts se croisent. Ceux que voyait Carmen appartenaient à un homme plus proche de son âge à elle, d’une taille assez semblable à celle du passager muet. Le véhicule allait partir, il fallait faire vite, il commençait à avancer. Carmen eut juste le temps de lancer un : « Excuse-moi… » que le destinataire sembla entendre avant que la conductrice n’accélère au grand dam de du démon qui regarda son projet s’effondrer à la vitesse d’un autobus s’éloignant à vive allure. Mais un morceau de papier s’envola d’une des fenêtres du véhicule pour venir planer un bref instant et servir de parachute à ce projet qui se serait autrement écrasé lamentablement au sol.
Y trouvant les coordonnées d’un téléphone portable, Carmen y laissa un message :

« Excuse moi, je ne me souviens plus très bien mais je crois que tu étais aussi dans le bus avec celui qui crache de l'eau bénit ou je me suis trompée de numéro. Tu sais si il a m’entendue ? J'ai essayée deux fois et je sais pas si il a entendu, j'ai pas eu de réponse en tout cas.
Si toi tu as bien mon message, je disais que j'étais seule contre un démon là et que j'arrivai pas à lui faire mal sans arme. Là ça va parce qu'il bouge pas mais il y en a peut-être d'autres pas loin, je crois que c'est leur coin. Donc je me demandais si ce serait pas mieux si j'étais pas toute seule. Tu es un ange, je me suis pas trompée? Peut être que je pourrais vous accompagner pour vous aidé, je vois un autre démon plus haut, il a des griffes et il bouge pas non plus. Et y en avait un troisième ce matin, il était plus bas que moi mais il est plus là, peut-être qu'il a été tué. Je sais pas si je dois rester là ou laisser tombé. »

La réponse fut une excellente surprise :

« Je suis un ange en effet.
Je vois que tu t'es placé dans une situation pénible sans les moyens de la résoudre...
Et bien, courre jusqu'à notre bus et monte dedans, tu nous accompagnera tant que tu le voudras, cela t'évitera de te trouver esseulé face à des démons trop puissants pour toi.

Au plaisir, le bus part a 21h40. »

Finalement tout allait se mettre en place, une invitation à monter dans le bus sans plus de questions, un bon début.
Carmen se précipita vers le lieu que l’ange lui indiqua, le bus était là comme s’il l’attendait. Marquant une halte afin de corriger rapidement son apparence quelque peu négligée après la marche forcée pour s’assurer d’arriver à temps. Par-dessus son débardeur aux teintes sombres, la jeune femme réajusta sa veste légère sur ses épaules, elle remit en place quelques mèches rebelles, puis elle s’avança d’un pas plus calme vers la porte du véhicule pour faire son entrée au milieu de ces messagers célestes Avec un discret salut à leur attention elle alla prendre place sur un des sièges libres, un peu à l’écart des anges.
Patience et discrétion, voilà les qualités qu’il fallait maintenant déployer sans oublier d’observer ces huit nouveaux compagnons de route pour ne pas manquer la moindre occasion qui se présenterait.

A l’heure annoncée, le bus redémarra, mais pour un bref trajet qui s’arrêta devant une station de métro, lieu de nombreux passages, trop nombreux passages. Un des anges sortit du bus pour rencontrer une femme orientale d’aspect et lui remettre une arme, un pistolet. Carmen regarda la scène avec le plus grand intérêt, un léger sourire aux lèvres : voilà pour commencer, un ange à signaler. La description de cette nouvelle ennemie identifiée fut donc rapportée au Gang.

Mais dans cette affaire, il semble que les succès devaient nécessairement attirer les revers de fortune. C’est en effet ce moment que choisit un grain de sable pour se glisser dans la mécanique et tout dérégler. D’abord un infime grain de sable, peut-être un avertissement du destin sur ce qui allait advenir : le premier ange avec qui Carmen avait tenté de prendre contact, enfin il daignait faire un peu attention à elle et lui répondre, mais peu favorablement :

« Etant donné que tu es montée dans notre bus, il serait bien que tu nous révèle ta véritable identité, histoire de montrer que tu es bien un ange... »

Cette demande avait été prévue, mais escomptée plus tardive. En effet c’était le défaut majeur du plan, plus tardivement ce point aurait été soulevé, plus nombreuses auraient pu être les récompenses pour ce projet. Pour le moment, retarder la réponse était la seule solution envisagée, au besoin elle ferait passer ce silence comme un ressentiment pour le silence de l’ange.

Pourtant cela n’était rien en comparaison de ce qui se préparait, car quelques temps plus tard les choses empirèrent de façon très nette. Un bruit trop significatif et la dissipation d’un volatil nuage de fumée à l’endroit où quelques instants plus tôt était assise la conductrice, firent naître une électrique tension au sein du véhicule. Carmen n’eut aucun mal à remarquer les regards furtifs dans sa direction tandis qu’à voix basses les anges conversaient entre eux.

Elles commençaient tout juste à retenir leurs noms saisis parmi les quelques conversations qu’elle réussissait à entendre. D’ailleurs l’un d’eux s’approchait, son regard dirigé sur elle n’avait rien… d’angélique, mais semblait prêt à la foudroyer sur place. Ce qu’il voulait ? La même chose que l’ange économe en paroles mais avec des propos plus direct :

« Tu as quatre heures… pour te dévoiler à l'intégralité des passagers du bus.
Si tu ne le fais pas, je te tue. »

[Carankhen]

Tentant de faire passer sa surprise pour de l’incompréhension, une colère intérieure faisait bouillir Carmen : quelqu’un venait de faire s’effondrer tout ce qu’elle avait commencé à bâtir et cet intrus dans ses plans avait su rester suffisamment discret pour passer inaperçu, peut-être même avec des moyens qui n’appartenaient pas aux simples mortels. Impossible de se servir de lui ou même de lui reprocher son geste, ce qui n’était pas une si mauvaise chose étant donné que lui qui était certainement un démon n’avait pas agi autrement que la plupart des démons dans une telle situation.
Après réflexion, la colère s’effaça devant l’incertitude, incertitude à propos de ce qu’il fallait faire à présent. Il n’y avait personne sur qui rejeter la responsabilité du meurtre, à part ce bus conduit par un démon toutes griffes dehors et avec pour seul passager : un ange, fait qu’il faudrait éclaircir. Mais ce qui importait pour le moment était que le démon ne pouvait servir de bouc émissaire puisque son arrivée ne se fit qu’après la mort de l’ange. Que faire alors ?
Le plus simple restait la fuite, l’entrée de la station de métro s’enfonçant sous terre promettait la survie à un soldat infernal, mais le prix de ce passage était l’abandon de tout espoir de gloire que ce projet pouvait offrir. Le second choix était l’inverse, abandonner toute survie pour rechercher la gloire dans le combat, infliger tout le mal possible à ces envoyés célestes avant de laisser le dernier souffle de cette vie s’envoler. La fuite offrait aussi la possibilité de partir en reconnaissance pour fournir des informations au Gang, pourtant le second choix était attirant : sang contre sang, vie contre vie.

Utilisant le temps offert par l’ultimatum, Carankhen en profita pour contacter Elraya, compagne avisée parmi les membres de Kal and the Gang. Grâce à ses précieux conseils, un plan se forma pour au mieux sauver les apparences, au pire sauver Carankhen d’une brutale réincarnation. Pendant qu’Elraya s’acquittait de son rôle pour l’exécution de ce plan, Carankhen préparait mentalement sa réponse, jusqu’au moment où celui qui lui avait dévoilé son nom angélique en l’invitant à bord et qui semblait être le chef, calme mais déterminé, s’approcha de Carmen à son tour :

« Dévoile nous ton alignement. Notre conductrice est morte, si tu ne le fais pas nous te tuons car toutes les preuves menent à ta culpabilité... »

Alors Carmen se leva, se plaça au milieu des anges les mains sur les hanches, son regard lançant un défi à qui se ferait trop menaçant, et en même temps que son corps se cuirassait de plaques qui finiraient par offrir la protection d’une armure, elle commença à parler :

« Pourquoi vous me menacez, vous m'avez dit que je pouvais rester autant de temp que je veux et maintenant vous voulez me tuée. Je croyais que vous étiez des anges et qu'on allait tuer des démons.
En tout cas c'est pas moi qui a tué la conductrice, je pensais que c'était un ange je l'aurai pas attaqué. J'ai fait qu'essayé de soigner votre chef depuis que je suis ici parce que je crois qu'il est un peu blessé mais j'ai pas réussi.
Puisque vous me forcez à me révélée je le fais alors : je m'appelle Achaiah en vrai et mon supérieur c'est Michel. Pour vous montrer que je suis un ange j'ai mis mon armure corporel et après je peux ataqué le démon qui conduit l'autre bus avec mon pouvoir qui s'appelle trait de lumière. Je vais vers lui là pour l'ataquer et si vous voulez tout savoir j'ai aussi un pouvoir qui s'appelle régénération et un autre détection du futur, je sais pas si vous connaissez, le deuxième a l'air bien mais j'ai pas encore essayé pour rester discrète.
Je sais pas si ça vous suffit mais je peux dire aussi que je sais me batre avec mes mains ou des armes, je sais évité les coups aussi, un peu soigné et aussi ouvrir des serures et prendre de l’argent sur les gens, mais je sais pas si on a droit de voler les gens même si c'est des démons.
Je sais plus quoi dire, vous voulez savoir comment je suis forte et le reste aussi?
Bon vous voyez que je suis une ange, c'était pas la peine de me menacer, hihi. Mais faut que vous vous révélez aussi pour que je sois certaine que vous êtes pas que des démons qui allez m'attaquée bientôt.
Et comme j'ai dis je vais utilisé mon pouvoir sur le démon avec ses grifes bientot. »

Puis elle s’élança hors du bus pour monter dans l’autre pendant que l’auteur de la dernière question lui répondait :

« Il n'y a pas de problême, nous ne faisions que vérifier.
Tu me vois ravis de savoir que tu n'es pas un démon, excuse ces attaques...
Sincérement. »

Il est vrai que l’un des anges avait tenté de l’attaquer, peut-être à cause de l’armure. Mais le coup n’avait pas atteint son but.
Le démon au volant du second véhicule, ayant reçu de instructions de la part d’Elraya, assura Carmen de sa coopération sans que l’ange à bord ne soit mis au courant que ses projets étaient changés. Brice, puisque c’était le prénom que portait l’incarnation de ce démon, fut également étonné d’apprendre que Marguerite, sa passagère était un ange, celle-ci l’avait trompé avec ses regards enjôleurs.
Mais l’erreur de cet ange datait d’avant sa rencontre avec Brice, en effet alors que Carmen venait de choisir sa place dans le bus des anges qui n’avait pas encore quitté le parking de la discothèque, Marguerite était spontanément venue lui révéler sa nature et son nom quand elle était passée près du bus. Quelle bonne idée elle avait eu à ce moment. Méfiance et prudence étaient pourtant deux choses indispensables pour réussir. Mais son secret dévoilé fut conservé parmi les démons en attendant le moment propice.

Comme cela avait été planifié, le conducteur griffu fit demi-tour pour ramener son véhicule sur le parking de la discothèque, là où très rapidement surgirait Kal and the Gang. La première entrée en scène fut celle du chef, la voluptueuse KaleeSha, son incarnation masculine coiffée de boucles flamboyantes telles les ardeurs allumées dans les cœurs après son passage. Elle n’avait pas les traits d’une jeune personne et s’en plaignait un peu, ne voyant pas que le charme surnaturel qu’elle dégageait corrigeait toutes les imperfections que le temps aurait pu laissé sur son corps. La meneuse du Gang revenait juste d’une promenade à travers les rues de la ville où elle avait semé les assassins lancés à ses trousses.
La reconnaissant, Carmen discrètement lui fit un signe de la main pour la saluer et lui montrer que tout se passait bien. Voyant ce signe, l’homme dont la démone occupait le corps, alors qu’il venait de s’arrêter pour reprendre son souffle, posa furtivement ses yeux marron sur Carmen et un sourire imperceptible se dessina sur ses lèvres sensuelles. Ensuite il porta son attention vers une voiture sur laquelle une femme venait de s’appuyer, ce qui lui valut un avertissement de KaleeSha :

« Hey toi là, tu as tes fesses sur ma bagnole ! »

Puis elle se dirigea vers cette personne sans-gêne pour lui dire deux mots en attendant que les autres se soient mis en place.

[Carankhen]

Carmen ou plutôt une Achaiah complètement perdue, profita de cette courte attente pour envoyer un message au dirigeant du bus angélique qu’elle avait perdu de vue :

« Quand j’ai regardé par la fenêtre, je vous voyais plus. Je crois que le bus ou y avait le démon a du bouger, c'est pas le même endroit, y a plus la picine a coté.
Je sais pas trop ou je suis maintenant, mais dans le bus y avait quelqu'un d'autre et c'est une ange aussi, je vais lui parler pour qu'elle m'aide là. Mais après je pense que je vai m'enfuir du bus, hihi.
Dis je peux vous rejoindre si j'arrive a partir et que je retrouve le bus, toi t'as l'air sympa Machanhe et j'ai vu que tu pouvais tué des démons, on pourra se batre ensemble.
Mais tout à l'heure t'as dit excuse ses attaque, mais je suis pas blessée. Achaiah »

Un nouveau passager finit pas monter dans le bus, passager qui pour Carmen n’était pas un inconnu, malgré la surprise et la crainte qu’elle laissait clairement affichées sur son visage, peut-être trop, elle se tourna rapidement vers Marguerite :

« Euh salut je crois que tu es un ange aussi, moi c'est Achaiah, je suis aussi une ange et mon supérieur c'est Michel. Je suis montée dans ce bus parce que je voulai combatre Brice, c'est un démon et on était a coté avec d'autres ange dans un autre bus, mais là je les vois plus, on a du bouger. Mais toi tu étai aussi dans le bus avec le démon, tu le connais ? Je sais pas si faut l'attaquer ou partir et puis y a quelqu'un d'autre maintenant dans le bus et je sais pas qui c'est. Tu sais te battre toi ? Moi je sais pas trop quoi faire. »

Celle-ci sembla aussi prise de panique alors qu’une seconde personne passait la porte du bus :

« si t vrément un ange..attaque le!!!!! et revèle toi! »

Puis semblant se reprendre :

« Les deux autres sont des démons, malheureusement j'ai raté mon exorcisme sur Brice et l'autre m'a séduit donc je ne peux pas l'attaquer et je ne peux plus rien tenter jusqu'à ce soir et j ne sais pas si je vais passer l'après midi... :/
Le bus des anges est parti la dernière fois que je l'ai vu il était au nord est de cette position...
Mais si tu peux, attaques l'un ou l'autre Brice est gravement blessé normalement... »

Carmen serrant les poings s’approcha alors timidement du chauffeur qui avait quitté son siège, faisant à présent faces aux deux anges, le vrai et le faux. Une fois assez proche, elle s’élança sur lui ramenant sa main en arrière pour lui porter un coup qui en se rapprochant du visage du démon se transforma en une simple gifle, presque une caresse. Elle recula précipitamment vers son amie ange dans le fond du bus, elle allait lui parler mais elle fut surprise de la voir fixer le démon avec une intense concentration et ce pendant un certain temps. La voyant conserver son attention, elle lui dit :

« Oui ça s'annonce pas bien du tout et y deux autres personne qui sont venus. Moi j'ai attaquée Brice comme tu m'as dit mais j'ai pas réussit je suis pas très forte avec que mes mains, dommage qu'on a pas des arme.
Mais on est toute les 2 on doit pouvoir en tuer au moin un quand meme et montré qu'on est forte comme anges. »

Marguerite maintint encore sa concentration quelques temps pour finir par se relâcher comme lasse sans que le démon n’ait, cette fois encore, semblé ressentir le moindre mal.

Soudain un grincement aigu se fit entendre, faisant sursauter chaque protagoniste. L’origine de ce bruit venait de l’extérieur du bus et il se rapprochait de la porte.
Une jeune femme y apparut vêtue d’une robe blanche, avec un blouson de cuir qu’elle tenait sur son épaule et dans l’autre main une épée qu’elle écarta de la carrosserie du bus. La lame laissait couler à terre quelques gouttes de sang. Elle posa alors un pied à l’intérieur du bus, souriant aux personnes présentes à qui elle adressa ces paroles :

« Salutations mes chers amis, me voici enfin arrivée à ce fameux bus. J’espère qu’il vous reste une place ?
Oh ! Ne vous inquiétez pas pour cette arme souillée, je tenterai de ne pas en mettre sur les banquettes, le sang de démon est tellement difficile à nettoyer... »

Le ciel envoyait enfin de l’aide à cette pauvre Marguerite, enfin en apparence car cette nouvelle arrivante était moins angélique que ses traits et ses paroles le laissaient entendre, même s’il s’agissait bien de sang de démon sur son arme. Cette arrivée n’était autre que celle d’Elraya qui venait, en tant que servante d’Andromalius, de punir un démon coupable d’agressions sur un de ses pairs.

Marguerite profita de cette diversion pour répondre à sa compagne :

« Oui ça va être chaud...si je pouvais passer un exorcisme ça serait bien ça en ferait un de moins...mais vu la situation on va ptet sortir d'ici et s'en aller bientôt..non? J'ai demandé à quelques anges aux alentours de l'aide il y en a un qui m'a répondu et un autre qui arrive...enfin à voir je vais attendre un peu pour le moment je résiste...
(tu veux vraiment pas te révéler? moi je l'ai fait avec toi je crois déjà...) »

Comme elle l’avait dit, quelqu’un d’autre arriva, un étranger pour Carankhen cette fois-ci, mais les paroles de Marguerite le désignait comme ange. A l’extérieur, plusieurs personnes circulaient, s’approchant plus ou moins du bus, la plupart ne faisant que passer, d’autres se plaçant suffisamment près, des membres de Kal and the Gang, à une exception, une jeune femme qui n’appartenait pas au Gang mais qui n’était pas une inconnue, Ivanne puisque c’était son prénom, celle qui avait reçu d’un des anges du bus, le revolver qu’elle tenait actuellement en main, prête à s’en servir. Celle-ci resta à l’extérieur du bus sur lequel elle commença à faire feu, n’atteignant heureusement aucun des démons identifiés.

[Carankhen]

Marguerite profita de l’arrivée de ces renforts pour sortir du piège qu’était devenu le bus pour elle. Il fallait donc attaquer pour qu’elle ne fuie pas.
Peut-être avait-elle joué son rôle auprès des anges en faveur de l’identité d’Achaiah, peut-être pas, mais dans tous les cas moins elle pourrait se montrer un témoin gênant mieux ce serait pour laisser plus de liberté à Carankhen et il valait mieux ne pas lui laisser la possibilité de revenir plus tard. Ainsi ce fut Carankhen qui commença, Carmen s’approcha de l’ange dont l’incarnation était prénommée Gautier. Elle profita de cette proximité pour tenter d’abattre son poing dans les reins de celui-ci sans qu’il n’ait le temps de voir son agresseur. Mais malgré le fait que pour une fois le coup était réellement destiné à blesser, cela ne fut pas le cas. D’instinct l’ange se déplaça pour ne pas prendre l’attaque de plein fouet. Heureusement il n’eut pas l’occasion de se retourner car déjà un autre démon chargeait, ouvertement cette fois, offrant à Carmen l’opportunité de sortir du bus à son tour, à la suite de Marguerite. Encore une fois Gautier fut suffisamment vif et il esquiva les cornes qui menaçaient de l’empaler.

Marguerite à l’extérieur eut la malchance de se retrouver face à un serviteur de Kronos, peut-être pensait-elle être plus en sécurité à l’extérieur, mais ce démon lui fit comprendre le contraire. Investi des pouvoirs accordés par son Prince, là où rien ne se trouvait l’instant d’avant, il ouvrit une faille qui engloutit l’ange pour que son incarnation y dépérisse et disparaisse lentement.

Par ailleurs, le sort de Gautier ne fut pas plus enviable, un mouvement près de lui même si rien ne semblait avoir bougé et il ne put que sentir le sang coulant de sa gorge en même temps que la douleur grandissait après la morsure de l'acier. Perdant peu à peu conscience il finit par s'effondrer, l'entaille laissant aussi s'échapper son dernier souffle juste avant que le corps ne disparaisse.

Quant au troisième ange, incarné dans le corps d’Ivanne Melotte, il fut blessé durant le début de la bataille, par un des démons postés à l’extérieur certainement, mais Carmen, occupée à surveiller les gestes de Marguerite n’eut pas le loisir de voir qui fut l’agresseur. Peut-être même l’agresseur était un de ceux qui n’étaient pas visibles du tout. Mais à présent, cet ange était devenu la cible de KaleeSha, quel honneur pour lui. Ainsi en plein combat, Ivanne vit Carlos Grovenscheld s’avancer vers elle, la déshabillant d’un regard empli d’envies et de promesses quant au plaisir qu’il voulait partager avec elle. L’ange s’abandonnerait-il aux charmes de la succube ? Au moins la laissait-il approcher sans montrer aucune hostilité à son égard. KaleeSha arriva donc tout près d’Ivanne, levant la main pour lui caresser la joue en souriant, le plaisir du fauve tenant sa proie entre ses pattes. Pour refermer le piège, elle passa ses bras autour de l’ange, se rapprochant lentement pour l’enlacer langoureusement et lui faire oublier toute idée de résister à la tentation, le nœud coulant autour de sa gorge.

Pourtant le ciel certainement ne fut pas d’avis de lui laisser cette chance de succomber par le plaisir, car au moment où Marguerite comprit le terrible destin qui lui était réservé, elle chercha un moyen d’y échapper, de s’accrocher à cette dimension. Et ce qu’elle trouva fut le bras d’Ivanne qu’elle agrippa, mais en vain comme elle s’en rendit compte au moment où elle fut happée loin de ce lieu. Toutefois ce contact fit sortir de sa torpeur celle à qui KaleeSha aurait offert une mort des plus agréable : dans ses bras.
Marguerite, à nouveau lucide, réussit au prix d’un intense effort de volonté à repousser la tentation et la succube. Quelle erreur de sa part, cela impliquait la mort par la violence, quelle peine l'ange devait avoir de ne pouvoir exaler son dernier souffle avec toute l'attention et tous les soins d'une enchanteresse diablesse comme celle-ci.

Tout allait bien, il était de temps de reprendre son rôle, tout d'abord se rappeler au bon souvenir d'autres anges, un en particulier que Carmen contacta :

« Ca va pas bien la je vois plus l'ange avec qui je combatai les démons. Je vois personne qui l'a tuée peut être qu'elle est partie en me laissant derrière snif. Je peux pas combatre tout ca moi, y a queklqu'un d'autre qui les combat je crois elle s'appele Ivane Melotte, je suis pas sure mais je crois qu'on l'a vu quand j'étais encore avec toi c'est peut être une ange aussi. Elle a un pistolet mais elle est blessé je sais pas si c'est pas mieux pour moi de m'enfuir maintenant, peut etre qu'ils me rattraperont pas je vois plus le bus avec le démon qui a des grifes.
Sinon y a plein d'autres personnes qui sont autour et je sais pas si c'est des ami ou des ennemis.
Tu veux pas me dire ce qui est mieux de faire ? »

Ensuite tenter de joindre Marguerite, les liens d'amitié pourrait peut-être se transmettre à la nouvelle incarnation, un autre ange dans sa poche ce ne serait pas plus mal :

« T'es parti ou je te vois plus. J'espère que t'es pas morte. Je peux pas réussir sans toi.
T'a dit que tu avais demandé de l'aide je crois que c'est Ivane mais elle est blessée et il reste plein de monde, je sais pas pour tout le monde qui va m'attaquée ou pas. Faut que je parte aussi alors ?
(je t'ai déja dit que j'étai Achaiah tu te rappelles pas ? J'ai pris Michel mais la guerre sans armes c'est pas facile tu sais ou je peux en avoir une pour tuer les démons) »

La réponse de l'ange que Carankhen comptait bien retrouver dans le bus, une fois que Carmen aurait fui ce lieu infesté de "méchants démons", ne se fit pas trop attendre :

« L'ange qui était avec toi s'appellait Beb, il a été victime du pouvoir d'un serviteur de Kronos: Projection temporelle.
Ivanne Melotte est l'Incarnation de l'Ange Kevlar, tu peux lui faire confiance.
Je ne te conseillerais que trop de rejoindre une bouche de metro afin de t'éloigner de la zone.
C'est trop dangereux. »

Mais le démon eut à peine le temps de se réjouir d'obtenir des informations et de voir que rejoindre cet ange ne semblait pas une idée folle, quand le moteur du bus derrière lui se remit en marche, bus toujours conduit par Brice qui adressa à Carmen ces paroles avant de partir :

« Tu me plais bien Carmen, mais là j'ai une mission qui m'amene vers d'autres horizon... plus précisemment la vieille ville...
à moins que tu ne prenne le même bus que moi, je pense qu'on se reverra plus tard...
A plus poupée... »

« Poupée »... Heureusement qu'il devait encore jouer le rôle de la naïve Achaiah, sinon il aurait pu lui montrer quelle poupée se cachait sous les traits de Carmen. En plus il était parti ainsi sans prévenir, emportant avec lui deux membres du Gang restés dans le bus. Sa promptitude à suivre le plan permit d'excuser ce départ trop précipité, mais il devrait éviter les autres erreurs comme celle-là à l'avenir avec Kal and the Gang.

Pour mettre la dernière touche dans la tentative de renforcer l'identité d'Achaiah avant de poursuivre ailleurs, Carmen s'approcha un peu plus d'Ivanne, prudemment pour ne pas effrayer l'ange, à présent seul au milieu d'une bande de loups, et lui dit :

« C'est Achaiah un ami m'a dis que tu étai bien un ange. Je suis désolée mais j'arrive pas à faire mal aux démons et y en a un qui m'a ataquéé ils ont déja fait disparaitre Marguerite c'est mon ami qui m'a dit ça. Heureusement j'ai mon armure de Michel. Peut être que si je pars y en a qui vont me suivre, et t'en aura moins contre toi. J'espère que tu pourra en tué plusieurs.
Au faite tu as une arme tu l'as eu ou ? Il me faut une arme moi aussi pour tué les démons. »

Carmen n’avait plus rien à faire ici, Ivanne ne poserait pas de problème. Il fallait s’occuper de la suite.

[Carankhen]

La fuite, c’était la suite du plan, à moins de se servir encore des yeux d’Ivanne avant que le combat ne cesse aussi pour elle, dernier subterfuge renforcer une énième fois la crédibilité de Carmen en tant qu’ange avant de partir. Pour cela, il fallait que les démons l’attaquent et Chaad se porta volontaire. En y repensant, peut-être était-ce plus par plaisir d’une attaque sur lui, même simulée, que par devoir, qu’elle avait accepté.
Quoiqu’il en soit, alors que Carmen commençait à s’éloigner, elle fut retenue par le bras et reçu un coup au visage au moment où elle se retourna pour voir qui était l’importun. Bien évidemment il s’agissait de Chaad, à l’époque incarnée sous les traits d’Athanase Richard, un homme à la peau sombre âgé de cinquante ans, mais à qui le caractère malicieux de la démone donnait un côté excentrique et décalé par rapport au comportement qu’on s’attendait à voir chez une personne de cet aspect.
Carmen mima la douleur en frottant sa joue rougie puis riposta en lançant son poing contre l’épaule de la démone qui ne sembla pas ébranlée, nouvel échec pour Achaiah qui la poussa à prendre la fuite, non sans un rapide clin d’œil et un merci murmuré à son adversaire.
Elle partit donc, mais Cézar attaqua à son tour, cette fois-ci la surprise fut réelle pour Carankhen, car cela n’avait pas été prévu, ce qui était mieux encore pour les témoins qui virent Carmen déstabilisée, obligée de faire un saut de côté pour éviter le pied du démon qui avait menacé de la faire trébucher en la frappant dans sa course.

Enfin la fuite, courir vers le métro pour rejoindre ses anges. Les médias parleraient peut-être du combat. Les mortels y comprendraient-ils quoi que ce soit ? Ils chercheraient les explications rationnelles comme d’habitude, aucune crainte à avoir pour ce sujet.
(http://forum.ins-mv.net/viewtopic.php?t=601)

S’appuyant contre un lampadaire, Carmen en profita pour contacter « son ami », le chef des anges, une nouvelle fois, pour avoir quelques informations supplémentaires :

« Je suis partie je pouvais vraiment rien faire et ils commençaient à m'attaquer. Yvane était plus là quand j'ai regardé après, c'est quelqu'un qui s'appele Honorine qui l'a tué, mais je sais plus son nom de famille et je la vois plus maintenant, mais elle doit plus me voir aussi hihi.
Mais il y en a un autre qui m'a attaqué et qui m'a suivie il s'appelle Donald Theuse. Heureusement que j'ai mon armure je crois. Si tu veux les noms de ceux qui m'ont attaqué y avait aussi quelqu'un avec un nom bizare Athanase Richard et y a aussi Carlos Grovenscheld qui m'a séduit, je sais pas pourquoi il m'a pas attaquée peut être qu'il était pas très fort.
Je suis presque au métro je crois je vois déja la piscine et juste devant y a le bus avec le démon qui m'a emmenée avec Marguerite enfin Beb la ou elle s'est fait tuée. Je cours vers le metro comme tu m'as dit pour qu'ils ne m'ataquent pas. Aussi je vois une femme avec une queue barbelée son nom c'est Lizzie Doyen, elle a le numéro 3, ca veut dire qu'elle est forte ?
Après je dois aller ou ? Je viens vous retrouvé ? Ah oui j'aimerai bien avoir une arme aussi pour tuer les démons, tu en avais une toi tu sais ou on peut en prendre ou peut être que tu en as une pour moi? J'aimerai bien en avoir une rapidement, je peux te demander si tu peux m'en trouver une plutot une arme de contact je suis plus douée avec hihi. Après je pourai t'aider peut être.
C'est un peu long je sais faut que tu lise tout hihi
Achaiah »

Et la réponse ne tarda pas :

« Lizzie Doyen est en effet un démon expérimenté, essayes de l'éviter le plus possible.
Pour ce qui est de l'arme, rend toi dans le centre ville en X32Y11, il y'a un armurier qui vend des armes. 100€ le couteau, 450 l'épée courte. C'est cher mais tu en trouveras pas ailleurs.
Sinon,
Tu appartiens à une section? Tu as pu faire connaissance avec d'autres anges?
Pourrait tu m'en dires un peu plus sur toi?
Je suis dirigeant d'une cellule d'un Ordre Angélique dans cette ville, peut être pourrait tu le rejoindre.
Au plaisir. »

Il lui proposait d’entrer dans sa section, déjà. Une victoire, mais aussi une source de désagréments, pour faire partie du groupe à part entière il lui faudrait révéler son véritable nom, et ce n’était pas Achaiah. Carmen omit donc de répondre, pour le moment cela pouvait attendre.

Les affaires reprenaient, tout allait bien, trop bien. Et cela devenait une habitude qu’un bon déroulement du plan n’attire les ennuis comme un ours sur un pot de miel.
Demonede, embarqué contre son gré dans le bus de Brice, en était descendu en face de la Place des Terreaux. Il y fit une mauvaise rencontre : une brute portant sur l’épaule un horodateur qu’il utilisait comme masse et protégé par un gilet pare-balles. Demonede fut abattu, obligé de trouver une nouvelle incarnation.

Carankhen vit la scène de loin. La carrure, l’arme, même le gilet… tous des éléments d’un mauvais souvenir pour le Gang. Désastre qu’on lui avait raconté à son arrivée. Mais ce n’était pas le moment de chercher vengeance, que Carankhen en soit capable ou non. Il se dirigea donc vers les marches conduisant à la station de métro, passant tout près de l’armoire à glace. Ne pas réagir, ne pas sortir ses griffes, ne pas imaginer le voir à ses pieds étendu dans une flaque de sang.

Mais cela aurait certainement mieux valu de ne pas se retenir, ou du moins Carmen aurait dû s’adresser à lui, se forcer à faire preuve de politesse, quelle erreur d’avoir tenté de l’ignorer.
En effet au moment où Carmen eut dépassé l’homme, se forçant à garder les yeux fixés devant elle, elle ressentit la menace de l’ombre qu’il projetait près d’elle, puis une profonde inspiration se fit entendre. Elle eut à peine le temps de se retourner, seulement tourner la tête. Elle le vit lancé sur elle, élevant le si lourd objet, qui semblait pourtant peu encombrant entre ses mains, puis il l’abattit sur le corps de Carmen Demaireux.

La mort livrée par un ange, alors que lui Carankhen tentait avec tant d’acharnement à passer pour un de ses pairs. Mais non, froidement il avait été assassiné.
Quelle déception, voici quel serait le point final de cette courte aventure, sans même savoir si cet ange l’avait démasqué ou bien avait simplement frappé au hasard.


Voici quelles étaient les pensées de Carankhen après avoir repassé dans sa tête les événements qui l’avait conduit ici, ou plutôt reconduit.
Que faire à présent que tout était gâché ? Recommencer le combat, avec l’ancienne méthode : trouver un ange puis le tuer ? Cela semblait marcher pour certains.
Carankhen se leva, enfin se hissa vers une position presque verticale pour se diriger comme il le pouvait vers une des portes de l’Usine. Ses blessures commençaient à se soigner toutes seules, mais très lentement, il ne pouvait pas même encore courir.

Il ne pouvait s’empêcher de penser à tout ce qui avait été perdu, alors qu’il progressait dans la douleur et la déception vers la sortie.
Et si… ?
Et si tout n’était pas perdu ?
Et si la mort de Carmen n’était pas la mort d’Achaiah, pas le commencement de la fin, mais seulement la fin du commencement.