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Prologue
#1
L’entrepôt se dressait devant moi.
Une semaine. Il m’avait laissé toute une semaine pour me faire à ce nouveau corps, qui d’ailleurs avait déjà bien vécu. Puis, cette convocation dans ce lieu lugubre à l’abri de tous pour ma première mission.
Au fond de l’entrepôt se tenait le bureau indiqué par téléphone. Je m’avançais d’un pas rapide et l’instant d’après j’étais devant la porte. Je tapais légèrement dessus puis entrai.
Le canon se posa presque immédiatement sur ma nuque tandis que la lumière s’éclairait. Un homme en face de moi derrière le bureau et un juste à côté de moi.


Mot de passe ? Ces mots venaient de celle qui était sur ma gauche. Une femme donc. Enfin, une femme …

Gneurkaliamnaflek. Bien, l’idée du mot de passe en démoniaque. Inimitable.

Aussitôt la pression du canon se fit plus lâche et on m’invita à m’asseoir.
Un dossier m’attendait de mon côté du bureau. Un sac à dos, lui, patientait contre ma chaise.


Voilà tout ce que vous avez besoin de savoir. Et tout ce dont vous aurez besoin.

Et on m’invita à me relever. Apparemment, ils ne laissent que peu de repos ici. Cela me convenait parfaitement.

Dès que je fus sorti du bureau, la lumière s’éteignit. Ils aiment bien les mises en scènes théâtrales aussi, apparemment.
Je sortis de l’entrepôt et la porte automatique se ferma derrière moi.


Un peu trop peut être.

Une heure plus tard, de retour « chez moi », j’ouvris enfin le dossier et le lus entièrement trois fois puis je le refermai. J’ouvris le sac et en sortis le pistolet mitrailleur.

Ca sera du gâteau.

J’allais me chercher 2 ou 3 bières, la soirée risquait d’être bonne.
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#2
Un nouvel entrepôt. Encore une chose dont mes frères semblaient raffoler une fois incarnés apparemment.

En quatre jours, j’avais pris contact avec mon nouveau supérieur.

J’avais vraiment du bol, cette affectation c’était la retraite avant l’heure : être le garde du corps d’un jeune gradé de Mammon plutôt prometteur, à ce qu’on disait
Tu m’étonnes, il était chargé d’approvisionner nos forces en armes. Evidemment que ça marchait pour lui. Et si ça marchait pour lui, ça marcherait pour moi.
En plus, il travaillait bien le gars : déjà 6 livraisons effectuées et grâce à elles, tout plein de petites Kalachnikovs pour mes frères. Et pour plus de tranquillité, il arrosait même les autorités.
Les fournisseurs, des gars de l’est, avaient confiance en lui. Les 2 autres hommes de main, des humains, avaient l’air compétents.

Ça roulait pour moi donc.


Voilà le camion. Bien braves ces deux gars. Ils causaient pas beaucoup, mais quand ils le faisaient, c’était sans fioriture.

En effet, un camion entrait dans l’entrepôt et immédiatement, le deuxième gars, qui était resté à l’entrée, referma la porte. Tiens, l’était pas automatique celle la. Faudra penser à investir.

Une fois le camion arrêté, trois gars en descendirent. Je les évaluais rapidement. Impossible de m’en empêcher. Même si la transaction devait se dérouler sans accroc, je préférais toujours envisager le pire et du coup, je les jaugeais dans l’éventualité d’un affrontement. Ca faisait partie de mon boulot. Feront pas le poids. Valait mieux pour eux que tout que tout se passe bien.

Puis mon boss commença à parler avec eux. Je restais à côté de lui, au cas où, mais sans écouter. Leur conversation ne m’intéressait pas énormément. Mon boss, lui, tenait toujours sa grosse valise à la main. Il n’était pas question pour lui de lâcher son petit pécule. Pendant ce temps, les deux gars d’en face commençaient à décharger des caisses.
Les youyous avaient intérêt à se faire du mouron, mes frères allaient avoir de nouveaux jouets.


Et voilà, c’est la dernière caisse. 50 AK-74 qui viennent tout droit de la Mère Patrie. Je veux bien vous décharger de cette valise maintenant. Ben merde alors, ça c’est du bon vieil accent comme on en fait plus.

Décidément, c’était presque trop facile. J’allais m’empâter si ça continuait comme ça, moi.

C’est à peu près à ce moment là, que l’électricité fût coupée et que les vitres explosèrent devant le mélange de grenades lacrymos et fumigènes qu’on nous balançait sur la gueule.
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#3
Les portes ne tardèrent pas à sauter elles aussi.
Une timide somation à laquelle apparemment ils ne tenaient pas énormément que l’on s’y plie et les balles fusèrent.
Deux des trois autres s’écroulèrent alors. Z’étaient pas venus pour rien au moins.

Le temps de lâcher une rafale avec le petit jouet qu’ils m’avaient filé pour cette mission, je me retournais ensuite vers mon boss.


Qu’est ce qu’il foutent ici ces connards ? Mais sa réponse vint trop tard : rien qu’en le regardant j’avais compris comment peut faire un serviteur de Mammon pour gravir les échelons : réduire les factures.

Je n’ai pas dû payer assez apparemment, s’écria t’il. Il avait lui même sorti son flingue et commençait à arroser les entrées par lesquelles s’engouffraient les flics.
Payer assez ? Commence par payer déjà.

Je reporte mon attention sur les flics. Eux aussi n’étaient pas venus pour rien : restait plus qu’un ruskof et un des notre était à terre également. Eux : un groupe d’une dizaine de flics style GIGN emmené par un gars flingue au poignet. Qui tirait vite et juste. Qui bougeait vite aussi. Vraiment vite. Résolument trop vite.

Putain, deux minutes avant on se serait cru à l’amicale des joueuses de bridge de St Arpion les Moustiflettes et maintenant c’était devenue le Viêt-Nam (d’après les reportages télés qu’on avait en bas).

Ca sentait pas bon du tout là.
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#4
Le situation allait en s’arrangeant pour nous. Enfin, nous … mon boss et moi. Les deux autres venaient de toucher terre et ils avaient pas l’air de vouloir se relever . Les bibis, c’est jamais là quand il faut …
De mon côté, je sauvais l’honneur démoniaque (et putain il était sacrément bas depuis tout a l’heure). Outre que mon boss avait réussi avec son gros flingue à faire de jolis trous dans tous les murs, je m’était pour l’instant affairé à mettre hors-service deux gars d’en face.

Deux contre sept, ça restait jouable …. Pour eux surtout.


Hé, boy, j’ai une idée, essaye de ….

Le temps que je me retourne je voyais un attribut dans la tête de ce dernier qui, j’aurais pu le jurer, n’était pas la quelques secondes auparavant : un petit trou. Il chancela deux petites secondes, et alors qu’il était en train de tomber à terre, il plopa.

Mes adversaires venaient de me simplifier la tâche bien malgré eux : je savais désormais que toutes les balles m’étaient destinées, alors que eux ne savaient pas sur qui j’allait tirer. Ha ha, ils étaient bien emmerdés maintenant !

Je me retournais vers eux et les arrosait de nouveaux, quand quelques choses me frappa, non pas à la tête mais dedans : mon boss venait de ploper et eux continuaient à me tirer dessus comme si de rien était. Pourtant, ils l’avaient vu, ça c’était sûr.

Deux conclusions me venaient a la tête : l’ange n’était pas seul, ils avaient avec lui une de ses foutues escouades de soldats de Dieu. J’étais bien dans la merde, et ce même si je m’en sortais, car ma petite mission venait subitement de prendre fin.

Putain, pourtant j’étais sûr d’avoir lu quelque part que les flics ici bas n’avait pas le droit d’intervenir pendant la nuit…

Je décidais alors de foncer voir l’IGS si jamais je m’en sortais …
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#5
C’est dingue comme les chargeurs de pistolets-mitrailleurs ca pèse le poids d’un âne mort quand tu les transportes, t'as l’impression d’en avoir pour des années de guerre intensive, alors que quand tu commences à t’en servir, t’as l’impression d’utiliser un échantillon gratuit.


C’est comme ca que je me retrouvais derrière la berline de feu mon boss, sous le feu de sept gars qui avaient comme obsession de me faire la peau, à regarder d’un air ahuri mon dernier chargeur.

Bon, fallait pas faire n’importe quoi avec lui, parce qu'une fois vide, c’est au contact que ca se passerait.


De toute façon la situation peut pas être pire. C’est en disant ça que je commençais à sortir pour les arroser un petit coup et leur rappeler que j’étais toujours là.

….

Autant j’avais l’impression que ma sortie avait durée une éternité (j’avais de la musique de film dramatique dans la tête et je me voyais bouger au ralenti), autant j’ignorais que j’étais capable de me rebaisser aussi vite.

Donc la situation pouvait être pire. C’est même sur que ca allait empirer vu le rapport de force. Autant prendre les devants.

Sortie héroïque et inutile : deuxième prise. Mais pas du même coté.

Ca avait du les surprendre un court moment, car ils me tirèrent pas de suite dessus. Du coup j’avais le temps d’en aligner un. Bien comme il fallait en plus. Je me sentais puissant en cet instant et je visais avec une facilité déconcertante : le GI Joe s’écroula dans un mélange de gaz lacrymaux et fumigènes qui enveloppèrent ses collègues.

C’était bien joli, mais fallait pas que je traine pour autant moi.


Ciao les filles, criai-je en même temps que je me saisissais de la valise de mon ancien boss et détalais à toutes jambes.

C’est à ce moment que je sentis une présence me quitter, avec ma haute confiance des derniers instants : Satan m’avait filé un petit coup de pouce dont il avait le secret.
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#6
Elle me démangeait. Elle descendait extrêmement lentement et cela m’irritait au plus haut point.

J’étais au garde à vous devant mon contact. A côté de lui se tenait une femme au visage dur. A gauche de celle ci se trouvait un gars assez âgé au visage fermé ; tous les trois se tenaient derrière un bureau. Le rapport avait lieu à l’arrière d’un troquet de Belleville.

La pièce était mal éclairée, leur visage puaient la mise à mort, et moi je devais avoir la gueule de l’échec. Pourquoi on se trouve pas dans un putain d’entrepôt, bordel ?

Je venais de leur répéter mon rapport pour la deuxième fois, au garde à vous sans sourciller s’il vous plait, rapport dont ils avaient chacun un exemplaire devant eux et qu’ils regardaient de manière distraite de temps en temps. Egalement sur le bureau, la valise que j’avais ramenée, valise qui ne contenait que des coupures de presse.

Et cette putain de goutte de sueur qui veut pas couler plus vite !!!


L’argent est passé où vous nous avez dit ?

Ca devait juste faire la troisième fois que je répondais au vieux et je savais parfaitement qu’il avait bonne mémoire.

Je l’ignore Monsieur. Le Chevalier du Pourboire Moné a dû le mettre à l’abri avant l’échange. Il ne m’en a rien dit.

Le vieux approuva lentement de la tête avec un sourire sadique. Il voulait pas me louper l’Andros.

Je vois, je vois. Mais dites moi, les forces de l’ordre ne devaient pas intervenir logiquement. Il était prévu que les vous les soudoyiez non ?

Tiens, on n’avait pas abordé ce sujet. Ah si, juste six ou sept fois.

Le Chevalier Moné devait s’en charger, Monsieur. Ce côté là de l’opération ne rentrait pas dans mes prérogatives.

Evidemment.


C’est bizarre, mais je le sens pas trop ce coup là. Mon contact qui ne pipe mot depuis tout a l’heure, le juge qui me cuisine et qui cherche à me faire craquer. Et cette femme qui ne dit rien non plus, mais qui me regarde fixement comme si elle voyait un cadavre. Inexpressive. Si j’avais bien compris, c’était une Baronne au service de Kronos et c’était elle qui menait la danse.

Je me rendis compte tout d’un coup que je la regardais droit dans les yeux et détournai le regard prestement, mais en ayant eu le temps de voir un sourire naître sur son visage. Elle prit la parole.


Démon Benkoben, serviteur de Baal, Pince Démon de la Guerre, vous avez non seulement échoué dans votre mission qui consistait à protéger un Chevalier du Pourboire, mais vous avez également « égaré » une somme d’argent plus que conséquente, somme qui est la propriété de l’Administration Démoniaque. Avez-vous quelque chose à rajouter ?

Oui, chuis innocent, j’étais sur le terrain, c’est tout la faute à l’autre con, moi j’ai fais ce que j’ai pu.

Non.

Vous serez puni comme il se doit. En attendant voici votre nouvelle affectation. Tâchez de vous y montrer sous un meilleur jour.


Lentement elle fit glisser du bout des doigts un dossier sur le bureau.

Vous pouvez disposer. Gloire à notre Maître.

Gloire à notre Maître.


Lentement j’approchai, pris le dossier et sortis. Alors que j’allais quitter le bar, j’eu extrêmement chaud, très chaud et soif aussi, très soif. Je m’arrêtais donc au comptoir et commandais une pression, puis une autre, et encore une. Soudain, je compris.

Et merde !

Le patron mit la sienne pendant que j’ouvrais le dossier : Immac-sur-Sable.

Immac sur quoi??

Re-merde.
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#7
L'artiste-auteur vous remercie de votre attention et vous encourage à envoyer vos critiques, forcément positives, à son attention par pm. Pour les critiques de mauvaises foi, vu que négatives, veuiller les adresser à Kav' histoire de lui remplir sa boite aux lettres :twisted: . Ceci était une blague très fine de l'artiste-auteur. En effet, il consent à recevoir les critiques négatives également. Quel farceur quand j'y repense tout de même cet artiste-auteur.

Encore une fois, merci de votre lecture.
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