01-10-2006, 08:00 PM
(Ce doit être d'avoir lu des commentaires sympathiques à mon encontre qui a ravivé mon envie de terminer cette aventure, enfin de la continuer pour le moment. Comme cette partie est prête depuis longtemps, autant la poster. Les autres suivront sans doute, plus tard.
Par contre, ne vous méprenez pas, je vous rassure : ce n'est pas un retour. :wink: )
Ceci est le second cycle d'une aventure de mon personnage Carankhen, aventure qui doit dater d'un an et demi.
Voici le premier cycle pour ceux qui ne le connaissent pas ou ne s'en rappellent plus : http://forum.ins-mv.net/viewtopic.php?t=995
Bonne lecture.
Réconfort des plus charmants
Un ver lui-même, bien qu’ayant été foulé aux pieds, continuera de ramper.
Cervantès inspira-t-il Carankhen ? Ce qui est certain est que le démon était une parfaite illustration de cette phrase au moment où sa conscience lui revenait, jeté à bas de son orgueil et ses espoirs piétinés en un bref instant.
Arrêté dans son élan sur les rails qui l'auraient entraîné au milieu de ce groupe d'anges si... accueillant, il était de retour à l'endroit où il avait fait ses premiers pas dans cette ville. Mais pour se remettre en piste, ces hôtes devaient garder l'illusion sur la nature que Carankhen s’était attribuée et pour cela le temps pourrait manquer. Plus il s'en écoulerait et plus la méfiance viendrait à croître chez ceux qu'il voulait tromper. Il devait leur dire que Carmen était morte, que Geoffrey était le nouveau vaisseau d'Achaiah sur les mers qui la porteraient à affronter de démoniaques ennemis. Pourtant, si Achaiah était morte elle se serait retrouvée au sein d'une communauté de dévots venus prier pour leur salut, et non comme Carankhen au milieu d'une bande d'individus venus payer pour être soûls. Le trajet entre ces deux endroits contraires prendrait du temps, ajouté à celui nécessaire à ses blessures pour se soigner naturellement.
Le doute était présent, fort mais pas autant que l'envie de reprendre ses projets pour les pousser plus loin, même si l'effort pouvait s'avérer trop grand pour le résultat.
Ainsi le démon commença à se diriger vers la sortie, tant bien que mal, pour rejoindre l'église de cette ville où se retrouvait tout ange qui faisait aux démons le plaisir de succomber.
Il parvint lentement jusqu'à la porte qui le laisserait échapper à cette musique insupportable. Prenant un peu de temps pour laisser s'apaiser les douleurs qui semblaient se répandre dans tout son corps, il en profita pour faire appel à la générosité des personnes qui se trouvaient non loin de lui afin que si l'un d'eux possédait quelques talents pour le soigner, il lui vienne en aide.
Mais il savait que dans ce monde comme dans beaucoup d'autres, tout se monnaye, il tenta donc de motiver cette générosité par une récompense. Pourtant même cela ne suffit pas à dévoiler une vocation altruiste.
Déçu mais pas tellement surpris au fond, il reprit sa progression et renouvela son offre en voyant deux personnes qui, séparément, se dirigeaient dans cette direction. La première n'était pas encore adulte et sa silhouette était un peu ronde. Carankhen lui aurait donné quinze ou seize ans. La seconde avait certainement une dizaine d'années de plus, le démon ne put s’empêcher de remarquer qu'elle était jolie mais ses pensées absorbées ailleurs il n'y prit pas plus attention. L'une après l'autre elles répondirent à son appel à l'aide, et elles acceptèrent de l'aider.
Puisqu'il n'avait besoin que de l'aide de l'une d'entre elle, et même si la compagnie de deux infirmières l'aurait ravi à un moment où il aurait eu plus de temps à loisir, il envoya la plus jeune à la recherche de Demonede, lui aussi blessé dans la discothèque. Puis il sortit pour attendre la seconde et profiter d'un endroit plus calme où ses oreilles ne seraient pas agressées par cette musique dont la raison d'exister semblait être de vous faire sortir rapidement. Sans doute une idée de l’Administration pour éviter que ce lieu à l'abri des anges ne devienne une place où se prélasser en vidant le bar et prenant contact avec les danseuses, ou les danseurs, rendus plus tolérants à la musique et en même temps plus accessibles aux désirs, avances et pulsions en tout genre grâce à l'alcool ou la drogue.
Adossé à un lampadaire, Carankhen appréciait un air moins chargé que celui de la discothèque. Alors, elle le rejoignit. Abélia Gilles ainsi se nommait-elle. Il ne pouvait s'empêcher de détailler cette charmante infirmière alors qu'elle entreprenait d'examiner ses blessures. Elle était grande, comme pour laisser une chance à chacun d’admirer sa gracieuse silhouette, son visage de porcelaine, ses yeux de saphir et ses cheveux d’or qui faisaient presque pâlir le soleil en comparaison. Il ne put empêcher ses yeux de s’arrêter un instant sur le décolleté offrant à voir la naissance de la poitrine de la jeune femme.
Penchée sur lui, la caresse de ses cheveux sur le visage du blessé transforma la douleur en plaisir et il entendit à peine les mots qu’elle susurra à son oreille :
« Je n'y connais pas grand chose en médecine, mais je vais voir ce que je peux faire. »
Il se laissa faire sans un mot, même quand elle entreprit de déchirer un morceau de la chemise du jeune homme pour en faire un bandage. Noyé dans les abysses de ses yeux bleus outremer, Geoffrey remonta tout juste à la surface pour entendre les paroles d'excuse qu’elle prononça visiblement gênée de ne pouvoir le soigner efficacement :
- Je suis désolée, je n'ai rien pu faire pour vous. Peut-être puis-je vous aider malgré tout ?
- Hm, ce n'est rien mademoiselle, ne vous en faites pas. Je suis navré que vos douces mains ne puissent pas me soigner, mais ne croyez pas que votre présence à mes côtés ne me fut pas d'un grand réconfort.
Saisissant délicatement la main de celle qui lui faisait oublier la souffrance, il la pressa sur ses lèvres en guise de remerciement pour ses efforts. Puis il reprit la parole :
« Je vous remercie d'avoir essayer et d'être venue jusqu'à moi. Si vous souhaitez me rendre service, il y a bien une petite chose que vous pourriez faire pour moi, puis-je vous demander la faveur d'attendre une petite heure auprès de moi, cette heure ne sera pour moi qu'un instant, mais un instant charmant où toute souffrance s'envolera. Après cette heure, quelqu’un devrait être arrivé, Athanase, un ami qui saura m’aider avec mes blessures. Ensuite, à mon grand regret, je devrai partir, quelque chose d'important m'attend, une chose où le risque est présent, une chose très incertaine, une chose qui me forcera à me séparer de vous, pour le moment. Mais j'espère que nous aurons l'occasion de nous revoir très vite après cela. »
Il n’attendit pas qu’elle entrouvre ses lèvres pour répondre que déjà il posait sa tête sur les cuisses de son infirmière à présent agenouillée près de lui et son regard replongea dans celui qui se dressait au-dessus de lui et le subjuguait. Contrairement à ce qu’il avait craint de sa réaction devant l’audace qu’il avait eue, elle se mit à lui caresser les cheveux en souriant, laissant le silence faire écho au plaisir de ce moment. Puis elle approcha son visage pour lui murmurer à l’oreille la question qu’elle devait se poser depuis leur rencontre, à propos de la cause de son état, exigeant sincérité dans la réponse qu’il lui ferait. Comme s’il avait pu lui mentir…
Il lui raconta alors l’incident survenu à Carmen, sans préciser que son corps avait changé après cette fatale agression, décrivant son agresseur et comment celui-ci l’avait attaqué par surprise, même s’il s’en était méfié. Il termina son récit par une parole voilée destinée à apprendre ce dont il ne voulait par prudence parler :
« Je pense qu'il s'agissait d'un trop zélé esclave de Dieu. »
Il interrompit ses paroles après ces mots, cherchant dans le regard et sur le visage de son interlocutrice une réaction révélatrice. Elle exprima sa surprise devant les événements, se méprenant sur l’affaire qu’il avait évoquée et qu’elle pensait relever de la vengeance, mais en ce qui concernait cette dernière phrase, elle resta assez vague. Il poursuivit donc :
« Vous connaissez la raison de ma présence ici, certaines choses vous les ignorez encore, à moins que j'ai réussi à vous les faire comprendre, mais dire ces choses explicitement ici pourrait être dangereux pour tous les deux, à moins que vous ne deviniez... »
D’un doigt posé sur les lèvres du jeune homme, elle lui fit savoir qu’elle comprenait et qu’il n’avait pas besoin de poursuivre sur le sujet. Ce qui le fit sourire avant de continuer :
- Mais assez parlé de moi, vous êtes encore un livre fermé pour moi, à la couverture très attrayante. Ne voulez-vous pas m'en lire quelques passages pour que j'en sache plus ?
- Oh ! Moi ? Je ne cherche rien. Les pages de mon livre sont vierges et ne demandent qu'à être écrites. Notre mission semble avoir de nombreux opposants ici, dit-elle en regardant la rue, comme pour la première fois. Puis-je vous aider dans votre vengeance contre votre... meurtrier ? Je pense que vous vous dirigez vers la bouche de métro. Où se situe-t-elle par rapport à la boite de nuit ?
- Abélia, vous vous méprenez, mes affaires actuelles ne concernent pas cet homme, mais d'autres personnes avec qui je dois traiter en secret, c'est pour cela que je ne puis vous en dire plus, plus tard probablement si cela vous intéresse. Ma vengeance devra attendre, mais je tiens compte avec plaisir de votre proposition de m'aider pour cela.
Il lui sourit, songeant que finalement il devrait peut-être remercier l’ange de l’avoir forcé à se trouver ici en ce moment même. Mais un mouvement attira son attention vers le parking où une silhouette familière se détachait. Athanase arrivait et Carankhen allait devoir partir :
- Il semble que le temps se soit écoulé tel un torrent furieux depuis que je suis avec vous, l'heure est passée depuis longtemps sans que je ne m'en aperçoive.
Je vais devoir prendre congé de vous à mon grand regret, mais n'hésitez pas à me contacter, même si ce n'est que pour me donner de vos nouvelles.
Le jeune homme se releva péniblement, il épousseta un peu ses vêtements, tentant également de masquer la déchirure dans son vêtement, et en adressant en même temps un clin d’œil à Abélia. Puis il se prépara à prendre congé non sans avoir déposé un nouveau baiser sur la main de son infirmière :
- Voilà, pour cette fois je ne peux donc pas vous laisser m'accompagner jusqu'à ma destination, destination qui peut de plus changer à tout moment. Mais sinon oui je me dirige bien vers le métro actuellement, vous pourrez le trouver en prenant la route qui part vers l'Ouest, au Sud du parking où nous nous trouvons. En continuant tout droit sur cette route, vous atteindrez le métro, il se trouve juste en face du bâtiment de la piscine municipale.
Faites attention à vous, comme l'a illustré ma petite mésaventure, les rues ne sont pas sûres.
Si jamais nous perdions contact, essayez de trouver un membre de Kal & the gang, il vous conduira à moi.
En attendant de pouvoir noircir quelques-unes de vos vierges pages...
Le démon s’éloigna alors, avec un dernier regard pour Abélia, souhaitant que leurs routes ne restent pas trop longtemps sans se recroiser. Il marcha jusqu’à ce que la douleur ressurgie ne le force à s’arrêter.
Ils resteraient en contact quelques temps, Carankhen faisant tout pour l’aider, à distance par des renseignements. Quelques anges pendant ce temps succomberaient aussi aux charmes d’Abélia, mais plus fatalement que le démon. Puis un temps de silence et Carankhen apprendrait avec regret que le corps d’Abélia aurait été tué. Pire que cela, elle le laisserait dans l’ignorance en ne reprenant pas contact. Heureusement, grâce à Phil, il réussirait à la retrouver, incarnée dans le corps d’un homme malheureusement. Et ce n’est qu’une fois qu’elle serait devenu membre du Gang avec l’appui de Carankhen que ce dernier apprit la véritable identité d’Abélia qui n’était malheureusement pas une démone, mais un démon.
Par contre, ne vous méprenez pas, je vous rassure : ce n'est pas un retour. :wink: )
Ceci est le second cycle d'une aventure de mon personnage Carankhen, aventure qui doit dater d'un an et demi.
Voici le premier cycle pour ceux qui ne le connaissent pas ou ne s'en rappellent plus : http://forum.ins-mv.net/viewtopic.php?t=995
Bonne lecture.
Réconfort des plus charmants
Un ver lui-même, bien qu’ayant été foulé aux pieds, continuera de ramper.
Cervantès inspira-t-il Carankhen ? Ce qui est certain est que le démon était une parfaite illustration de cette phrase au moment où sa conscience lui revenait, jeté à bas de son orgueil et ses espoirs piétinés en un bref instant.
Arrêté dans son élan sur les rails qui l'auraient entraîné au milieu de ce groupe d'anges si... accueillant, il était de retour à l'endroit où il avait fait ses premiers pas dans cette ville. Mais pour se remettre en piste, ces hôtes devaient garder l'illusion sur la nature que Carankhen s’était attribuée et pour cela le temps pourrait manquer. Plus il s'en écoulerait et plus la méfiance viendrait à croître chez ceux qu'il voulait tromper. Il devait leur dire que Carmen était morte, que Geoffrey était le nouveau vaisseau d'Achaiah sur les mers qui la porteraient à affronter de démoniaques ennemis. Pourtant, si Achaiah était morte elle se serait retrouvée au sein d'une communauté de dévots venus prier pour leur salut, et non comme Carankhen au milieu d'une bande d'individus venus payer pour être soûls. Le trajet entre ces deux endroits contraires prendrait du temps, ajouté à celui nécessaire à ses blessures pour se soigner naturellement.
Le doute était présent, fort mais pas autant que l'envie de reprendre ses projets pour les pousser plus loin, même si l'effort pouvait s'avérer trop grand pour le résultat.
Ainsi le démon commença à se diriger vers la sortie, tant bien que mal, pour rejoindre l'église de cette ville où se retrouvait tout ange qui faisait aux démons le plaisir de succomber.
Il parvint lentement jusqu'à la porte qui le laisserait échapper à cette musique insupportable. Prenant un peu de temps pour laisser s'apaiser les douleurs qui semblaient se répandre dans tout son corps, il en profita pour faire appel à la générosité des personnes qui se trouvaient non loin de lui afin que si l'un d'eux possédait quelques talents pour le soigner, il lui vienne en aide.
Mais il savait que dans ce monde comme dans beaucoup d'autres, tout se monnaye, il tenta donc de motiver cette générosité par une récompense. Pourtant même cela ne suffit pas à dévoiler une vocation altruiste.
Déçu mais pas tellement surpris au fond, il reprit sa progression et renouvela son offre en voyant deux personnes qui, séparément, se dirigeaient dans cette direction. La première n'était pas encore adulte et sa silhouette était un peu ronde. Carankhen lui aurait donné quinze ou seize ans. La seconde avait certainement une dizaine d'années de plus, le démon ne put s’empêcher de remarquer qu'elle était jolie mais ses pensées absorbées ailleurs il n'y prit pas plus attention. L'une après l'autre elles répondirent à son appel à l'aide, et elles acceptèrent de l'aider.
Puisqu'il n'avait besoin que de l'aide de l'une d'entre elle, et même si la compagnie de deux infirmières l'aurait ravi à un moment où il aurait eu plus de temps à loisir, il envoya la plus jeune à la recherche de Demonede, lui aussi blessé dans la discothèque. Puis il sortit pour attendre la seconde et profiter d'un endroit plus calme où ses oreilles ne seraient pas agressées par cette musique dont la raison d'exister semblait être de vous faire sortir rapidement. Sans doute une idée de l’Administration pour éviter que ce lieu à l'abri des anges ne devienne une place où se prélasser en vidant le bar et prenant contact avec les danseuses, ou les danseurs, rendus plus tolérants à la musique et en même temps plus accessibles aux désirs, avances et pulsions en tout genre grâce à l'alcool ou la drogue.
Adossé à un lampadaire, Carankhen appréciait un air moins chargé que celui de la discothèque. Alors, elle le rejoignit. Abélia Gilles ainsi se nommait-elle. Il ne pouvait s'empêcher de détailler cette charmante infirmière alors qu'elle entreprenait d'examiner ses blessures. Elle était grande, comme pour laisser une chance à chacun d’admirer sa gracieuse silhouette, son visage de porcelaine, ses yeux de saphir et ses cheveux d’or qui faisaient presque pâlir le soleil en comparaison. Il ne put empêcher ses yeux de s’arrêter un instant sur le décolleté offrant à voir la naissance de la poitrine de la jeune femme.
Penchée sur lui, la caresse de ses cheveux sur le visage du blessé transforma la douleur en plaisir et il entendit à peine les mots qu’elle susurra à son oreille :
« Je n'y connais pas grand chose en médecine, mais je vais voir ce que je peux faire. »
Il se laissa faire sans un mot, même quand elle entreprit de déchirer un morceau de la chemise du jeune homme pour en faire un bandage. Noyé dans les abysses de ses yeux bleus outremer, Geoffrey remonta tout juste à la surface pour entendre les paroles d'excuse qu’elle prononça visiblement gênée de ne pouvoir le soigner efficacement :
- Je suis désolée, je n'ai rien pu faire pour vous. Peut-être puis-je vous aider malgré tout ?
- Hm, ce n'est rien mademoiselle, ne vous en faites pas. Je suis navré que vos douces mains ne puissent pas me soigner, mais ne croyez pas que votre présence à mes côtés ne me fut pas d'un grand réconfort.
Saisissant délicatement la main de celle qui lui faisait oublier la souffrance, il la pressa sur ses lèvres en guise de remerciement pour ses efforts. Puis il reprit la parole :
« Je vous remercie d'avoir essayer et d'être venue jusqu'à moi. Si vous souhaitez me rendre service, il y a bien une petite chose que vous pourriez faire pour moi, puis-je vous demander la faveur d'attendre une petite heure auprès de moi, cette heure ne sera pour moi qu'un instant, mais un instant charmant où toute souffrance s'envolera. Après cette heure, quelqu’un devrait être arrivé, Athanase, un ami qui saura m’aider avec mes blessures. Ensuite, à mon grand regret, je devrai partir, quelque chose d'important m'attend, une chose où le risque est présent, une chose très incertaine, une chose qui me forcera à me séparer de vous, pour le moment. Mais j'espère que nous aurons l'occasion de nous revoir très vite après cela. »
Il n’attendit pas qu’elle entrouvre ses lèvres pour répondre que déjà il posait sa tête sur les cuisses de son infirmière à présent agenouillée près de lui et son regard replongea dans celui qui se dressait au-dessus de lui et le subjuguait. Contrairement à ce qu’il avait craint de sa réaction devant l’audace qu’il avait eue, elle se mit à lui caresser les cheveux en souriant, laissant le silence faire écho au plaisir de ce moment. Puis elle approcha son visage pour lui murmurer à l’oreille la question qu’elle devait se poser depuis leur rencontre, à propos de la cause de son état, exigeant sincérité dans la réponse qu’il lui ferait. Comme s’il avait pu lui mentir…
Il lui raconta alors l’incident survenu à Carmen, sans préciser que son corps avait changé après cette fatale agression, décrivant son agresseur et comment celui-ci l’avait attaqué par surprise, même s’il s’en était méfié. Il termina son récit par une parole voilée destinée à apprendre ce dont il ne voulait par prudence parler :
« Je pense qu'il s'agissait d'un trop zélé esclave de Dieu. »
Il interrompit ses paroles après ces mots, cherchant dans le regard et sur le visage de son interlocutrice une réaction révélatrice. Elle exprima sa surprise devant les événements, se méprenant sur l’affaire qu’il avait évoquée et qu’elle pensait relever de la vengeance, mais en ce qui concernait cette dernière phrase, elle resta assez vague. Il poursuivit donc :
« Vous connaissez la raison de ma présence ici, certaines choses vous les ignorez encore, à moins que j'ai réussi à vous les faire comprendre, mais dire ces choses explicitement ici pourrait être dangereux pour tous les deux, à moins que vous ne deviniez... »
D’un doigt posé sur les lèvres du jeune homme, elle lui fit savoir qu’elle comprenait et qu’il n’avait pas besoin de poursuivre sur le sujet. Ce qui le fit sourire avant de continuer :
- Mais assez parlé de moi, vous êtes encore un livre fermé pour moi, à la couverture très attrayante. Ne voulez-vous pas m'en lire quelques passages pour que j'en sache plus ?
- Oh ! Moi ? Je ne cherche rien. Les pages de mon livre sont vierges et ne demandent qu'à être écrites. Notre mission semble avoir de nombreux opposants ici, dit-elle en regardant la rue, comme pour la première fois. Puis-je vous aider dans votre vengeance contre votre... meurtrier ? Je pense que vous vous dirigez vers la bouche de métro. Où se situe-t-elle par rapport à la boite de nuit ?
- Abélia, vous vous méprenez, mes affaires actuelles ne concernent pas cet homme, mais d'autres personnes avec qui je dois traiter en secret, c'est pour cela que je ne puis vous en dire plus, plus tard probablement si cela vous intéresse. Ma vengeance devra attendre, mais je tiens compte avec plaisir de votre proposition de m'aider pour cela.
Il lui sourit, songeant que finalement il devrait peut-être remercier l’ange de l’avoir forcé à se trouver ici en ce moment même. Mais un mouvement attira son attention vers le parking où une silhouette familière se détachait. Athanase arrivait et Carankhen allait devoir partir :
- Il semble que le temps se soit écoulé tel un torrent furieux depuis que je suis avec vous, l'heure est passée depuis longtemps sans que je ne m'en aperçoive.
Je vais devoir prendre congé de vous à mon grand regret, mais n'hésitez pas à me contacter, même si ce n'est que pour me donner de vos nouvelles.
Le jeune homme se releva péniblement, il épousseta un peu ses vêtements, tentant également de masquer la déchirure dans son vêtement, et en adressant en même temps un clin d’œil à Abélia. Puis il se prépara à prendre congé non sans avoir déposé un nouveau baiser sur la main de son infirmière :
- Voilà, pour cette fois je ne peux donc pas vous laisser m'accompagner jusqu'à ma destination, destination qui peut de plus changer à tout moment. Mais sinon oui je me dirige bien vers le métro actuellement, vous pourrez le trouver en prenant la route qui part vers l'Ouest, au Sud du parking où nous nous trouvons. En continuant tout droit sur cette route, vous atteindrez le métro, il se trouve juste en face du bâtiment de la piscine municipale.
Faites attention à vous, comme l'a illustré ma petite mésaventure, les rues ne sont pas sûres.
Si jamais nous perdions contact, essayez de trouver un membre de Kal & the gang, il vous conduira à moi.
En attendant de pouvoir noircir quelques-unes de vos vierges pages...
Le démon s’éloigna alors, avec un dernier regard pour Abélia, souhaitant que leurs routes ne restent pas trop longtemps sans se recroiser. Il marcha jusqu’à ce que la douleur ressurgie ne le force à s’arrêter.
Ils resteraient en contact quelques temps, Carankhen faisant tout pour l’aider, à distance par des renseignements. Quelques anges pendant ce temps succomberaient aussi aux charmes d’Abélia, mais plus fatalement que le démon. Puis un temps de silence et Carankhen apprendrait avec regret que le corps d’Abélia aurait été tué. Pire que cela, elle le laisserait dans l’ignorance en ne reprenant pas contact. Heureusement, grâce à Phil, il réussirait à la retrouver, incarnée dans le corps d’un homme malheureusement. Et ce n’est qu’une fois qu’elle serait devenu membre du Gang avec l’appui de Carankhen que ce dernier apprit la véritable identité d’Abélia qui n’était malheureusement pas une démone, mais un démon.