08-24-2005, 12:53 AM
Après sa nomination, Philippe avait mis le paquet pour que sa conférence de presse soit rapidement sur pied. Et puis pas n'importe quoi non plus : estrade, pupitre, projos, bouquets de fleur, il ne manque en fait que les deux mariés.
Tout le monde a trouvé un siège, il y a là un assez grand nombre de journalistes. Ça feuillette des calepins, ça taille des crayons, ça suce des bics.
Il a fait patienter son auditoire cinq petites minutes de plus pour se faire désirer, et le voici qui monte deux marches pour rejoindre son pupitre. Il a quelques feuilles en main, trame de discours, documents officiels .... ce sont des imprimés, de toute manière. Le micro couine un peu, il le règle, jetant un oeil à tous les hauts parleurs de la salle.
On a à peine eu le temps de contempler son complet Armani noir, mais on peut toujours admirer ses belles lunettes de soleil et son chapeau de feutre. Classe et distingué jusque dans le vissage du pied du micro, il fait ici la démonstration d'une attitude détendue, volontaire et motivée.
Ce détail technique réglé, il baisse un regard vers ses notes et se met en position de faire son discours : les mains déposées sur les rebords du pupitre, le visage fièrement redressé, le sourire coquin, le torse soigneusement bombé pour tendre le col.
"Mesdemoiselles, mesdames, messieurs, bonjour !
Je remercie chacun d'entre vous pour s'être déplacé aussi vite."
Une main délicatement orientée vers la poche de sa veste.
"Je suis touché, sincèrement"
Ceci fait, il reprend.
"Voilà ... monsieur le Maire, ici présent, ainsi que le conseil municipal, ici représenté, ont rendu leur verdict. Me voici donc officiellement nommé au poste d'Attaché à la culture et à la jeunesse de la ville d'Immac-sur-Sable, et en cela je les remercie, encore une fois, pour leur discernement et la confiance qu'ils m'accordent. Nous pouvons tous applaudir leur choix, je pense."
Il lance un court applaudissement avec un sourire, saluant à nouveau de la tête monsieur le Maire, assis en marge du reste, au premier rang.
"Que signife donc pour moi, pour la ville et donc pour vous, citoyens, cette nomination ? Eh bien, c'est synonyme ... de changement !"
Il a pointé ses index vers le bas, devant lui, appuyant fermement sur ce dernier mot : "changement".
"Prenons l'actualité, et les gros titres, si mon auditoire me permet, l'espace d'un instant, de le plagier un peu."
Il sourit sur cette petite ironie, rien de bien méchant : demander à la presse si l'on peut la citer à elle-même ...
"Meurtre à Immac-sur-Sable ! Troisième viol pour le dangereux récidiviste ! Bagarre massive aux portes des docks ! Fusillade sur le pont : un mort, cinq blessés graves ! C'est ce qui est écrit, c'est ce que VOUS avez écrit, et c'est bien malheureusement la triste réalité.
Depuis plus de deux ans, la ville d'Immac-sur-Sable voit sa criminalité bousculer les statistiques nationales. Il a fallu judicieusement, monsieur le Maire, faire appel aux services de la Gendarmerie nationale, donc de l'armée, pour être en mesure de combattre au nom de la justice et de la paix, et en cela, vous méritez tous les honneurs."
Avec quelques claquements de paume, il relance un petit applaudissement, pour la forme.
"Mais la bataille n'est pas terminée. Maintenant que notre cher Capitaine Roumert est sur les lieux et que ses hommes mènent leur vaillante tâche contre l'injustice, il faut suivre cette dynamique et prendre les devants de la reconstruction, de la réhabilitation.
Le crime est partout, mais plus particulièrement, il est là où nos jeunes, nos enfants, vont. Il est maintenant de notoriété publique que la boite de nuit d'Immac-sur-Sable reste un lieu peu fréquentable. Mais encore, les docks, la banlieue résidentielle sud-ouest. Si les rues sont maintenant sûres, le crime, lui, est toujours présent.
Il est enracinné dans la ville, il obsède nos jeunes qui peuvent y voir une manière d'exprimer leur souffrance. Rappelons-nous encore que l'adolescence est une période cruciale de la vie, mais difficile à traverser. Les jeunes sont sont faibles, ils sont fragilisés et ont un certain besoin d'extérioriser leur problèmes.
Jusqu'à présent, une voie toute désignée leur était offerte : celle du crime, de l'injustice, ... celle du MAL !"
Philippe pose un poig fermé sur le bout de ses phalanges. Le *toc* sonne creux, mais le mot est appuyé. Son regard se fait mauvais, derrière ses luxueuses lunettes de soleil et sa voix enrobe le tout d'un effet dramatique certain.
"Mais tout ça va changer. La politique culturelle de la ville va changer, notre regard sur l'action jeune va changer et nous allons changer !
C'est un pas nouveau que monsieur le Maire et son conseil municipal m'ont chargé de faire pour Immac-sur-Sable. Ce sera un pas non pas en retrait, mais bien un grand pas en avant ! Mais pas vers n'importe quoi ou n'importe qui, ce pas, nous le feront vers nos enfants !
Nos enfants ont besoin qu'on les écoute, ils ont besoin qu'on les aide, qu'on les pousse. Ils ont besoin de nos salles, de nos moyens, de nos subventions. Oui, nos enfants ont besoin de ça pour s'épanouir et trouver leur voie.
Regardez un graffiti, qu'est-ce que c'est ? Une saloperie ? Une saleté qui été vilainement plaquée sur un mur ? Non, c'est l'oeuvre d'un artiste à qui l'on n'a jamais voulu donner de salle d'exposition, ni d'aide financière pour acheter les toiles et encore moins de la reconnaissance pour sa production. Sa réponse à notre immobilisme ? Une sanction par l'expression plastique ! Et voilà un nouveau tag sur nos murs.
Voyez-vous ces jeunes qui s'entrainent en pleine après midi au porche de l'église, sur les trottoirs des rues, à exécuter leurs exercices d'arts martiaux ? Les bagarres éclatent partout, en veux-tu en voilà des coups et du sang. Mais une salle, trois heures par jour le soir, ce sont des dizaines de blessés qu'on épargne !
Il faut accompagner les jeunes, ils sont débordants d'énergie. Nous devons le faire, parce que le crime, lui, il sait abuser de cette effervescence, de ce pétillant, de cette hargne qu'ils ont en eux. Et il n'attendra pas pour les pervertir ! Regardez : les rues sont déjà pleines de malfras !
Voilà donc ce qui va changer ! Le crime n'aura pas plus longtemps le monopole de l'exploitation des jeunes. Un numéro vert va être tout spécialement mis en place à ce but bien précis : inviter les jeunes au sommet du podium de l'expression culturelle. Un coup de fil, qui débouchera dans mon bureau personnel, rien qu'un coup de fil et tout sera en marche ! Nous assurons la logistique et les jeunes, eux, assurent la création, la matière, l'événement. Tout est possible à partir du moment où l'on s'en donne les moyens !
Et quand je dis "tout", je veux parler de concerts, d'expositions, de fêtes municipales, de défilés, de publications, d'ateliers, de compétitions ou de sports ... tout type d'événement est recevable.
Ce numéro vert est le 0 800 666 111, l'appel est, je tiens à le rappeler ici, absolument et totalement gratuit. N'hésitez pas !
Si la jeunesse a naturellement un talent caché, il est de notre devoir, en tant que parent, en tant que citoyen, mais aussi en tant que corps politique, de révéler tout ça au grand jour !
Merci à tous de votre attention !"
Terminant avec le visage confiant et charmeur, les applaudissements envahissent la salle. Il rassemble les papiers qu'il avait quelque peu éparpillés au gré de ses humeurs et l'ovation s'atténue alors qu'il fait mine de reprendre la parole. Il aggripe le pupitre de ses deux mains et s'adresse à l'assemblée.
"Bien, il est maintenant temps pour moi d'écouter vos questions ; allez-y, c'est à vous."
HRP : seuls les journalistes et les membres de la municipalité sont invités à cette conférence de presse. Faites-vous passer le mot, tous les journalistes n'ont pas un compte forum ici (donc pas de messagerie officielle par laquelle j'aurais pu les joindre). Si d'autres veulent intervenir, il faudra trouver une excellente excuse pour être au courant de ce dont vous n'êtes pas au courant.
Quant à ce discours, il sera plus ou moins retranscrit dans les journaux (enfin je me doute). Soit vous attendez leur version, soit vous partez du principe que vous avez eu droit à des retours. En bref, toute la ville est susceptible de connaitre le programme de Philippe Ruvéron.
Journalistes : intervenez sur ce topic, je répondrai quand je passerai.
... j'oubliais ! Pour les petits malins qui tentent d'appeler le numéro 0 800 666 111, pour le fun, vous allez tomber au service recrutement de Xerox france. Vous voilà renseigné
De rien, c'est un plaisir.
Tout le monde a trouvé un siège, il y a là un assez grand nombre de journalistes. Ça feuillette des calepins, ça taille des crayons, ça suce des bics.
Il a fait patienter son auditoire cinq petites minutes de plus pour se faire désirer, et le voici qui monte deux marches pour rejoindre son pupitre. Il a quelques feuilles en main, trame de discours, documents officiels .... ce sont des imprimés, de toute manière. Le micro couine un peu, il le règle, jetant un oeil à tous les hauts parleurs de la salle.
On a à peine eu le temps de contempler son complet Armani noir, mais on peut toujours admirer ses belles lunettes de soleil et son chapeau de feutre. Classe et distingué jusque dans le vissage du pied du micro, il fait ici la démonstration d'une attitude détendue, volontaire et motivée.
Ce détail technique réglé, il baisse un regard vers ses notes et se met en position de faire son discours : les mains déposées sur les rebords du pupitre, le visage fièrement redressé, le sourire coquin, le torse soigneusement bombé pour tendre le col.
"Mesdemoiselles, mesdames, messieurs, bonjour !
Je remercie chacun d'entre vous pour s'être déplacé aussi vite."
Une main délicatement orientée vers la poche de sa veste.
"Je suis touché, sincèrement"
Ceci fait, il reprend.
"Voilà ... monsieur le Maire, ici présent, ainsi que le conseil municipal, ici représenté, ont rendu leur verdict. Me voici donc officiellement nommé au poste d'Attaché à la culture et à la jeunesse de la ville d'Immac-sur-Sable, et en cela je les remercie, encore une fois, pour leur discernement et la confiance qu'ils m'accordent. Nous pouvons tous applaudir leur choix, je pense."
Il lance un court applaudissement avec un sourire, saluant à nouveau de la tête monsieur le Maire, assis en marge du reste, au premier rang.
"Que signife donc pour moi, pour la ville et donc pour vous, citoyens, cette nomination ? Eh bien, c'est synonyme ... de changement !"
Il a pointé ses index vers le bas, devant lui, appuyant fermement sur ce dernier mot : "changement".
"Prenons l'actualité, et les gros titres, si mon auditoire me permet, l'espace d'un instant, de le plagier un peu."
Il sourit sur cette petite ironie, rien de bien méchant : demander à la presse si l'on peut la citer à elle-même ...
"Meurtre à Immac-sur-Sable ! Troisième viol pour le dangereux récidiviste ! Bagarre massive aux portes des docks ! Fusillade sur le pont : un mort, cinq blessés graves ! C'est ce qui est écrit, c'est ce que VOUS avez écrit, et c'est bien malheureusement la triste réalité.
Depuis plus de deux ans, la ville d'Immac-sur-Sable voit sa criminalité bousculer les statistiques nationales. Il a fallu judicieusement, monsieur le Maire, faire appel aux services de la Gendarmerie nationale, donc de l'armée, pour être en mesure de combattre au nom de la justice et de la paix, et en cela, vous méritez tous les honneurs."
Avec quelques claquements de paume, il relance un petit applaudissement, pour la forme.
"Mais la bataille n'est pas terminée. Maintenant que notre cher Capitaine Roumert est sur les lieux et que ses hommes mènent leur vaillante tâche contre l'injustice, il faut suivre cette dynamique et prendre les devants de la reconstruction, de la réhabilitation.
Le crime est partout, mais plus particulièrement, il est là où nos jeunes, nos enfants, vont. Il est maintenant de notoriété publique que la boite de nuit d'Immac-sur-Sable reste un lieu peu fréquentable. Mais encore, les docks, la banlieue résidentielle sud-ouest. Si les rues sont maintenant sûres, le crime, lui, est toujours présent.
Il est enracinné dans la ville, il obsède nos jeunes qui peuvent y voir une manière d'exprimer leur souffrance. Rappelons-nous encore que l'adolescence est une période cruciale de la vie, mais difficile à traverser. Les jeunes sont sont faibles, ils sont fragilisés et ont un certain besoin d'extérioriser leur problèmes.
Jusqu'à présent, une voie toute désignée leur était offerte : celle du crime, de l'injustice, ... celle du MAL !"
Philippe pose un poig fermé sur le bout de ses phalanges. Le *toc* sonne creux, mais le mot est appuyé. Son regard se fait mauvais, derrière ses luxueuses lunettes de soleil et sa voix enrobe le tout d'un effet dramatique certain.
"Mais tout ça va changer. La politique culturelle de la ville va changer, notre regard sur l'action jeune va changer et nous allons changer !
C'est un pas nouveau que monsieur le Maire et son conseil municipal m'ont chargé de faire pour Immac-sur-Sable. Ce sera un pas non pas en retrait, mais bien un grand pas en avant ! Mais pas vers n'importe quoi ou n'importe qui, ce pas, nous le feront vers nos enfants !
Nos enfants ont besoin qu'on les écoute, ils ont besoin qu'on les aide, qu'on les pousse. Ils ont besoin de nos salles, de nos moyens, de nos subventions. Oui, nos enfants ont besoin de ça pour s'épanouir et trouver leur voie.
Regardez un graffiti, qu'est-ce que c'est ? Une saloperie ? Une saleté qui été vilainement plaquée sur un mur ? Non, c'est l'oeuvre d'un artiste à qui l'on n'a jamais voulu donner de salle d'exposition, ni d'aide financière pour acheter les toiles et encore moins de la reconnaissance pour sa production. Sa réponse à notre immobilisme ? Une sanction par l'expression plastique ! Et voilà un nouveau tag sur nos murs.
Voyez-vous ces jeunes qui s'entrainent en pleine après midi au porche de l'église, sur les trottoirs des rues, à exécuter leurs exercices d'arts martiaux ? Les bagarres éclatent partout, en veux-tu en voilà des coups et du sang. Mais une salle, trois heures par jour le soir, ce sont des dizaines de blessés qu'on épargne !
Il faut accompagner les jeunes, ils sont débordants d'énergie. Nous devons le faire, parce que le crime, lui, il sait abuser de cette effervescence, de ce pétillant, de cette hargne qu'ils ont en eux. Et il n'attendra pas pour les pervertir ! Regardez : les rues sont déjà pleines de malfras !
Voilà donc ce qui va changer ! Le crime n'aura pas plus longtemps le monopole de l'exploitation des jeunes. Un numéro vert va être tout spécialement mis en place à ce but bien précis : inviter les jeunes au sommet du podium de l'expression culturelle. Un coup de fil, qui débouchera dans mon bureau personnel, rien qu'un coup de fil et tout sera en marche ! Nous assurons la logistique et les jeunes, eux, assurent la création, la matière, l'événement. Tout est possible à partir du moment où l'on s'en donne les moyens !
Et quand je dis "tout", je veux parler de concerts, d'expositions, de fêtes municipales, de défilés, de publications, d'ateliers, de compétitions ou de sports ... tout type d'événement est recevable.
Ce numéro vert est le 0 800 666 111, l'appel est, je tiens à le rappeler ici, absolument et totalement gratuit. N'hésitez pas !
Si la jeunesse a naturellement un talent caché, il est de notre devoir, en tant que parent, en tant que citoyen, mais aussi en tant que corps politique, de révéler tout ça au grand jour !
Merci à tous de votre attention !"
Terminant avec le visage confiant et charmeur, les applaudissements envahissent la salle. Il rassemble les papiers qu'il avait quelque peu éparpillés au gré de ses humeurs et l'ovation s'atténue alors qu'il fait mine de reprendre la parole. Il aggripe le pupitre de ses deux mains et s'adresse à l'assemblée.
"Bien, il est maintenant temps pour moi d'écouter vos questions ; allez-y, c'est à vous."
HRP : seuls les journalistes et les membres de la municipalité sont invités à cette conférence de presse. Faites-vous passer le mot, tous les journalistes n'ont pas un compte forum ici (donc pas de messagerie officielle par laquelle j'aurais pu les joindre). Si d'autres veulent intervenir, il faudra trouver une excellente excuse pour être au courant de ce dont vous n'êtes pas au courant.
Quant à ce discours, il sera plus ou moins retranscrit dans les journaux (enfin je me doute). Soit vous attendez leur version, soit vous partez du principe que vous avez eu droit à des retours. En bref, toute la ville est susceptible de connaitre le programme de Philippe Ruvéron.
Journalistes : intervenez sur ce topic, je répondrai quand je passerai.
... j'oubliais ! Pour les petits malins qui tentent d'appeler le numéro 0 800 666 111, pour le fun, vous allez tomber au service recrutement de Xerox france. Vous voilà renseigné
De rien, c'est un plaisir.