Fantastiques Feux - un gout de cendres

[Hephaistos]

Le plus difficile était l'approvisionnement en matière première.
l'approche s'était faite de nuit, dans le quartier honni tenu par les ennemis.
Le cimetière n'était ouvert que de jour et il avait fallu attendre l'ouverture des portes.
En ces temps de noël, poussé par la fièvre acheteuse, le cimetière était quasiment désert.
Seul occupé peut être par un clochard cherchant un abri, le colombarium n'était pas plus fréquenté.
l'individu habillé d'un cuir défraîchi ne remarqua pas l'entrée furtive du forgeron.
Matérialisant en un instant son marteau de guerre, il s'approcha d'un pas souple du mur ou les plaques de marbres protégeait les fragiles urnes des défunts.
Jetant un regard de défi a l'individu dans le colombarium, il lança le marteau d'un geste négligé.
Dans le froid hivernal, le marbre éclata en un bruit sec.
blasé ou tenant a sa vie, le quidam semblait n'en rien voir.
le forgeron presque déçu de ne pas se faire agresser haussa les épaules et, ouvrant son sac en plastique, commença à ramasser les urnes funéraires.
Le marteau continua sa sombre besogne jusqu'à ce que plus une cellule du colombarium ne soit intacte.
Son sac plastique plein, il se dirigea vers la sortie.
ce n'était qu'un début...
prenant son temps, il se dirigea sans hâte excessive vers la boulangerie.
bonjour madame!
brrrr! quel froid dites moi!
Leur sommet à Copenhague ça a l'air de marcher hein, on se glace les couilles ce matin
la boulangère, petite quarantaine dans un ensemble prêt à porter d'un grande marque, choquée peut être par le langage peu châtiée se contenta d'un sourire et d'un commerciale:
bonjour Monsieur, qu'est ce que je vous sert ?
- et bien en fait j'aimerai vous acheter de la farine, un peu de levure et si vous en avez , un peu de beurre, quelques œufs frais, un peu de sucre vanillé et d'eau de fleur d'oranger ?
- bien sur monsieur, attendez moi, je reviens
Pendant qu'elle s'éclipsait dans l'arrière boutique, l'individu dissimula dans son anorak deux pots de chocolats à tartiner. Ne jamais laisser passer l'occasion d'un petit méfait...
- pardon, j'ai été un peu longue, mais actuellement nous sommes dans les buches, les chocolats, ... vous savez
- bien sûr, bien sûr... je vous dois ?
- alors attendez...5+2+... au total 10 euros
- voilà! gardez la monnaie
-euh... merci mais... c'est un billet de 10!
-oh, suis je distrait! eh bien tant pis, ce sera pour la prochaine fois, hein?

l'homme reprend sa marche et s'approche du métro. il s'engouffre dans la bouche du métro C.
Sur le quai déserté il fouille les poubelles sous l'œil froid et indifférent des caméras de surveillance.
après avoir trouvé trois bouteilles vides ou presque (un fond de quatre étoiles et un autre de pisse) et en avoir inspecté le contenu d'une narine experte, il commence à mélanger leur contenu peu ragoutant avec la farine, la totalité d'eau de fleur d'oranger, le sucre et une poignée de farine. il se saisit alors de plusieurs urnes et vide les cendres jusqu'à ce que le contenu du ramequin prennent une consistance pâteuse d'une couleur gris... cendre.
les œufs redonnent un teint mordoré à la mixture d'où se dégage l'odeur amère de l'eau de fleur d'oranger et la levure vient finir le mélange
prochaine étape, la cuisson.

[Hephaistos]

il ne fallut qu'un instant au démon pour invoquer le pouvoir de son supérieur.
Dans la seconde qui suivi, l'arrêt de la ligne de métro C se transforma en un four.
La forme de tunnel des couloir convenait parfaitement à cet usage et le démon se contentait de scinder sa pâte en morceaux de taille équivalent qu'il jetait sur les mur.
Les gâteaux cuits se décollaient d'eux même. Il les ramassait alors pour les ranger dans son sac.
Après 8 heures de cette cuisine un peu particulière, il sortit comme si de rien n'était et commença son périple en vielle ville.
Il commença a distribuer ses gâteaux aux passants, l'air affable et le sourire aux lèvres.
- Oui monsieur, c'est gratuit....
- un bon gateaux pour vous réchauffer ? ils sortent juste du four...
- tenez, je suis sur qu'ils vous rapellera votre grand mère...
- non, c'est gratuit c'est notre façon à nous de fêter noël, cette grande fête chrétienne
- Ah non les enfants, je ne vous en donnerai que si vos parents sont d'accord. Tenez monsieur, goutez, rien que du naturel. Pas de produits chimique ou de conservateur
- Ne vous bousculez pas, il y en aura pour tout le monde...
- Comment ? une fève ? Ah c'est possible.... oui en forme de dent, le thème cette année c'est le corps humain. collectionnez les toutes, parfois il y en a en or
il continua son périple. Après l'école Laglue, il offrit ses beignets aux clients du vague à lame
putain je vais y passer la nuit à les distribuer ces merdes... enfin, y ont l'air content ...
- oui, c'est normal, c'est un peu gras, c'est comme mammy... je veux dire, comme ceux de mammy
la distribution continuait, le stock diminuant. Le démon s'arrêta un instant, le temps de déposer une partie de son chargement sur un stand

"beignets gratuits, servez vous! cuisinés à l'ancienne"

et en plus petit "offert par l'association saint georges.
Il finit sa distribution sur le parvis de l'église ou les pauvres en treillis abondaient.
une bible ? comme c'est aimable à vous ! on en a toujours l'usage. c'est un cadeau utile
et le donateur parti, il s'en servit pour s'essuyer les main
Le démon était maintenant en vue du parvis.
Alors que les gens autour de lui allaient et venaient, il se fondit dans la foule comme il savait si bien le faire.
sortant les dernières urnes en sa possession, il commença a disperser leur contenu dans le sac en plastique en sa possession.
Le vent foid soufflait en rafale sur le parvis et les passants, qui relevant le col de son manteau, qui soufflant dans ses mains, devaient le prendre pour un énième employé municipal.
Il commença alors à vider le contenu de son sac par de grands geste, répandant sur les restes de neiges et de glace une fine poussière noire et grise... où un passant observateur aurait pu voir de ci de la une vis, une dent,...
le travail terminé, les mains blanches jusqu'au coude, il s'épousseta rapidement, laissant le sac en plastique filer dans le vent.
Apercevant le chevalier minimax de l'autre coté de la place, il s'approcha de lui en se chauffant la voix...
http://www.youtube.com/watch?v=pwHJZvB0xnM&feature=related

[Hephaistos]

- Ne vous mettez pas martel en tête ami forgeron, nous nous devons d'attendre dame Ayla avant de commencer nos dits, fabliaux et chansons...
hock:
Merde! minimax a fumé de la bonne, ou alors il est passé chez l'autre tato qui fourgue de la drogue...!
Vérifiant l'incarnation du chevalier de valpula dans ses tablettes, il dut se rendre à l'évidence, l'individu en face de lui était bien celui qu'il prétendait être...
- euh, certes chevalier certes, mais pour le répertoire ? Le curé de cama-raie ? la digue du cul ?
- foutredieu non mon brave ! Du traditionnel, exclusivement
- mais je... chevalier, vous rendez vous compte de ce que vous me demandez ? déjà que je risque mon incarnation ici à me les peler devant le vague à l'ame, ... putain mais je vais devoir lécher le cul au chevalier April pour m'enlever le gout infect que je vais avoir en bouche si je chante cela !
le chevalier minimax semble ne pas lui répondre, les yeux fixés sur la bouche de métro
Et merde, Tiens !
Je reviens plus tard, sauf votre permission. je vais voir comment c'est fichu la dedans il indique du geste le grand batiment orné d'une croix.
Le démon se met à courir et il est vite arrivé sur le parvis de l'église. Deux enjambées de plus, un clin d'œil complice au démon d'Uphir en passant et le voilà à l'intérieur de l’église
Putain faut pas que je reste la ça me pique comme un slip en damart gardé 3 jours d'affilé...
un coup d'œil rapide... pas d'ailes ou d'auréoles en vue, il semble déçu.
Ils n’ont même pas de problème d'aura eux... raaaah! C’est toujours tout pour les mêmes!
le démon, dépité tire déjà sur les lourdes ferrures de la porte, se préparant à sortir quand... son regard accroche plusieurs éléments dans l'édifice.
ouh ! Mais...ça par contre, nom de satan, c'est bon à savoir...
Je reviendrai mes colombes, je reviendrai...
et il sort, non sans avoir craché dans le bénitier

[Hephaistos]

Rien a faire.
C'est la première fois que cela lui arrivait.
Impossible de lancer le pouvoir de son saigneur et maître.
Pour un choc, c'en fut un, et de taille!
Pas moyen d'incendier l'intérieur de l'église.
Et pourtant, il s'y était essayé... à plusieurs reprises.
Il avait forcé si fort qu'il en avait lâché un pet énorme.
les trois derniers rangs dans l'église s'étaient retourné, l'air contrit et/ou dégouté.
Un instant pour vérifier que son aura ne lui jouait pas de tour et voila notre démon tout penaud, sortant sur le perron de l'église, la larme au coin de l'œil.
Pour lui la déception était gigantesque : la messe de minuit ne serai pas cette année encore, perturbé par un incendie.
Et tout ce dont il avait hérité au passage était... une trace de pneu dans le slip.
La classe.
celle ci je vais peut être pas la mettre dans le rapport.
José aurait vite fait de se foutre de ma gueule
sans mot dire, mais en se grattant l'entrejambe comme un sdf mal lavé, il rejoint le chevalier minimax et entama le "noël des petits oiseaux", pièce bucolique en diable, alors que s'effondraient autour de lui et de ses comparses démoniaques, moult pigeons crevant la tripe à l'air.
le sol était une véritable mare de merde, le sol parsemé du contenu des déjections des oiseaux mourants.
On avait vu des élevages industriels de canards plus propres...
Le démon se remit à chanter...

[Hephaistos]

Bon, il n'est de meilleure compagnie qu'il ne faille laisser chevalier.
Je n'ai pas envie de perdre mon incarnation ici, même si j'ai eu grand plaisir à participer à votre opération.
A peine ces mots dits, le serviteur de Bélial quitte le parvis de l'église et fonce vers le bus garé devant le vague à l'âme.
A l'intérieur un familier angélique pied nu -un novalis surement!- tire au cul.
d'un geste souple, le démon extrait du holster un .357 magnum dont le chrome accroche un instant les rayons du soleil déclinant.
Prenant à peine le temps de viser il apostrophe le quidam :
Hé poupoule !
Ton patron t'avais dit de faire le guet, pas de ronfler.
je te laisse méditer la dessus.
Méditation de courte durée en vérité, interrompu brutalement par la glaser safety slug qui explose littéralement le familier.
Dans un mouvement tout aussi fluide, l'arme regagne son étui tandis que le monde autour de la scène poursuit son va et vient quotidien.
Encore un meurtre qui ne pèsera pas lourd sur la conscience du démon.
Essuyant d'un revers de main les derniers reliquats de l'incarnat supprimé, le démon monte dans le bus et prend la place du conducteur.
Il prend grand soin de fermer la porte avant d'appuyer sur la pédale de l'accélérateur.
L'exécution le jour de noël à du plaire au chef car jamais tout au long de sa carrière il n'avait vu un bus se déplacer aussi vite. En un rien de temps le voilà devant la gare, surpris lui même par l'accélération produite par ce bus plutôt quelconque.
Bon, finissons le boulot...
il sort de son sac les cendres restantes de son forfait et commence à les répandre par la fenêtre
si ça se trouve il y avait un cheminot dans le tas (de cendre). Y doit être content de revenir par ici...
s'adressant aux passants
Attention! avec les pluies verglaçantes ça glisse ! heureusement que la mairie prépare les sols pour vous
....
non la vieille, pas les soldes, LES SOLS !...
le bus continue sur sa folle lancée

[Hephaistos]

tandis qu'il s'essuie machinalement la main sur la sellerie du siege du camion, le démon n'en croit pas ses yeux : ce quartier est nouveau pour lui et il découvre une serre.
Oh putain! un nid de novalis !
Tirant sur le frein à main comme un possédé, le démon arrête le bus dans un gémissement de fin du monde, déverrouille la porte et descend, marchand droit vers l'édifice de verre abritant des rigueurs hivernales un foisonnement végétal digne du musée des plantes.
D'un regard peu amène il chasse un badaud qui baguenaudait là, peut être à taquiner la muse entouré de cette multitude où pelargonium, phalaenopsis et autres tillandsias évoluent au milieu des fragrances capiteuses de plantes plus communes
Rien d'intéressant, comme prévu !
pas de datura stramonium, pas d'atropa belladonna, de nux vomica, d'amanita muscaria,...
bon, c'est pas grave.
Je vais leur donner l'occasion de s'améliorer
La température ambiante monte en flèche, et les feuilles ne tardent pas à flétrir puis à changer de couleur, abandonnant le vert tendre pour un jaune blafard, un marron profond et enfin un noir de charbon alors que les parties ligneuses des plantes présentes s'enflamment spontanément. En quelques instant la verrière n'est plus qu'une fournaise et les verres la composants se noircissent et craquèlent sous l'intensité du feu consumant les collections municipales.
Le démon satisfait ressort de la serre, un sourire barrant son visage
... et une bonne santé aussi.
Il remonte dans le bus et démarre

[Hephaistos]

HRP : intitulé de sujet mis à jour pour que tous puissent profiter de l'histoire.
Mon incarnation est connue et la mission arrivée à son terme.
Bonne lecture 8)