I wanna chase (and kill) the dragon

[Nadir]

http://www.youtube.com/watch?v=l4ZPEg1diZM

Mal de tête.

Un mal déchirant, comme si on lui avait broyé le cerveau.

Cela faisait longtemps que Nadir n’avait plus eu autant mal, depuis sa cuite qui lui avait valu une mise au trou dans les services de Joseph en fait, tout ça parce qu’il avait uriné sur les pieds d’un grade 3 en disant : " Wouah, trop fort un portemanteau qui parle ! ". Mais là n’est pas notre sujet.

Le Juge angélique ouvrit les yeux fort péniblement et pris conscience de deux faits. Premièrement, il avait froid, secondement, ce plafond n’était pas un plafond familier. Puis vint une troisième observation : l’ange était nu, allongé sur le sol d’un lieu encore désert, plutôt obscur, il devait être tôt le matin ou tard dans la nuit, impossible de le deviner. Un grognement à sa gauche attira son attention. Le gradé vit avec stupeur, allongée à même le sol et toute autant nue que lui une angèle. Il pensa d’abord que c’était Yalta, sa chère et tendre, mais il n’en était rien. Non, c’était beaucoup plus surprenant. Non cela ne pouvait être elle…

Nadir se pinça et sentit la douleur. Il commença à raisonner, malgré son état second. Il se souvint que de ce qu’on lui avait dit, que la Marche des Rêves et Cauchemars imitait parfaitement le monde réel parfois. D’un autre côté, il ne se souvenait pas s’ y être rendu et il était visiblement éveillé. Mais après tout, en réfléchissant plus avant, l’ange ne pouvait reconstituer le soir d’avant. Il se souvenait qu’il était chez Jules…

L’évidence se fit jour dans son esprit brumeux, tel un 35 tonnes heurtant un petit garçon courant après son ballon : il n’avait pas bougé. Mais restait le problème de l’angèle, à savoir : Velvet en personne, nue. Se levant péniblement, il chercha ses habits, ne trouvant que des loques un peu plus loin, près d’un tas de chaises. La douleur était encore présente. Il tenta de recoller les morceaux, se souvenant d’avoir discuté avec Velvet, mais plus du contenu de la conversation. Ils avaient mangé quelque chose, mais quoi déjà ? Et après ? Trop de questions sans réponses.

Soudain, sans crier gare, son estomac se manifesta violemment, le faisant courir aux toilettes. Il entra précipitamment, heureux de voir l’endroit désert, mais surtout de pouvoir vomir. Après s’être vidé, son esprit se fit plus clair, malgré la douleur qui l’habitait. Il se rendit donc à son bureau et s’habilla. Il parlerait à Velvet, mais pas maintenant, non pas maintenant…

[velvet rain drops]

Some Velvet Morning

Une odeur de brulé, le sol froid sur sa peau moite, le corps courbaturé et meurtri, Velvet ouvrit soudain les yeux.
Elle se redressa avec difficulté et toussa pendant un long moment en jetant des coups d’œil furtifs aux alentours.

Par le sang, où se trouvait-elle ?! Elle porta une main à son front, qui lui paru sur le moment démesuré, peut être autant que la douleur qui battait ses tempes. Elle se redressa tant bien que mal, à ses côtés un feu mourrait, elle en fixa les braises un instant, le temps de remettre ses idées en place.

Tout ce dont elle se rappelait était d’avoir quitté le manoir et d’être passée chez Jules …chez Jules…elle inspecta plus attentivement la pièce en parfait désordre et reconnu le café. C’est à ce moment, qu’elle réalisa avec stupeur qu’elle se trouvait nue, le corps marqué comme après une bataille !
Foutre, que s’était-il passé ici ?! Paniquée elle chercha du regard quelque chose pour se couvrir, elle ne trouva que des vêtements en lambeaux entassés dans un coin, ainsi qu’un long morceau de tissu noir.

Elle s’accroupit pour se saisir du tissu et l’enroula autour d’elle comme une serviette. Un mauvais pressentiment la saisit ainsi qu’une terrible nausée, qu’importe tout ce foutoir, il fallait qu’elle parte et vite avant que quelqu’un ne vienne…oui, fuir, écouter son instinct, elle recollerait les pièces du puzzle plus tard !

Alors qu’elle se dirigeait vers la sortie, son pied heurta quelque chose de métallique, elle ramassa le zippo au sol et sans plus réfléchir prit la porte qui la mènerait loin de ce lieu maudit.

[Nadir]

http://www.youtube.com/watch?v=e2Ma4BvMUwU

Enfin, il s’était décidé. Discrètement, le Juge avait convoqué Velvet dans son bureau, par lettre, afin que personne ne sache. Il voulait en avoir le cœur net.

Elle vint le trouver le soir même, vêtue comme à l’accoutumée d’une de ses robes de sorcière. La Walther toqua, il l’invita à entrer, bouclant son dossier sur MC Lane. Il voulut s’allumer une clope, puis se souvint qu’il avait perdu son mythique zippo, et prit donc des allumettes. Nadir ne s’embarrassa guère de politesses, tout ce qu’il voulait, c’était la Vérité. Ayant révisé son petit manuel du bon Dominique peut avant, il utilisa une formule classique.

D’abord, le Juge lui demanda ce qu’elle avait fait hier soir. Première surprise, elle mentit par omission, disant être allée chez Jules, y avoir bu un café et être rentré, ce qui supposait qu’elle ne l’avait pas vu et qu’elle ne s’était pas réveillée près de lui le matin même. Nadir lui ayant expliqué sa présence et son réveil, il vit la gradée blêmir, et lui avouer que oui, elle était là. Bien, donc elle reconnaissait les faits, déjà du positif.

Ensuite, en confiance, il osa une nouvelle question, bien plus déplacée et tout de go, Nadir lui demanda si elle était vierge. Comme il s’y attendait, elle devint folle de rage, menaçant de partir. Il justifia alors la question, disant vouloir savoir s’ils avaient commis l’Innommable. Puis il mit en avant que l’absence de souvenirs prouvait un usage d’au moins une substance peu orthodoxe et que si c’était le cas, il devait ouvrir une enquête, notamment si elle l’avait drogué pour le violer. Cela la freina un bref instant, que le Juge saisit en bon professionnel.

Nadir lui dit donc que cela pouvait également salir l’honneur de sa chère et tendre, ce qui sembla faire hésiter sa collègue, mais ne l’arrêta pas. Il la mit donc en garde et la laissa sortir.

Lorsque la porte se referma, le Juge put tout juste réprimer un sourire. Elle était coupable. De quoi ? Il ne le savait pas encore, mais elle avait avouée, sous le coup de la colère être vierge, or si elle avait voulu lui prouver sa bonne fois, il eut été facile de le vérifier. Mais le déni fait parti du deuil, c’est bien connu. Elle reviendrait.

Puis une autre pensée se fit jour dans l’esprit de Nadir : et Yalta ? Il était presque sûr qu’il l’avait trompée, avec Velvet en plus, une angèle plus… austère. Son bref début de sourire disparut. Le Juge devait découvrir ce qui s’était passé et comment, pour son honneur et celui de Yalta.

Il sortit de son bureau, se rendit chez Jules et trouva sur le sol, à peu près à mi-distance entre l’endroit où il gisait et celui où sa suspecte était allongé une dague, plutôt étrange. Puis il s’intéressa aux vêtements en loques, les siens, coupés d’un coup visiblement. Pas de vêtements pour Velvet, elle avait pu les emporter ou elle était déjà nue… Pour terminer, Nadir s’intéressa à un tas de chaises légèrement brûlées. Pas d’allumettes dans les environs, elles avaient été allumées avec un briquet. Le sien sans doute. Or pas trace de cet objet dans les parages. Le Juge devait réinterrogé Velvet, voire fouiller dans ses affaires. Rapidement, il se décida et se dirigea les appartements de sa collègue.

[velvet rain drops]

Journal de Velvet

Azelad,

Je ne sais plus que croire, ma mémoire flanche….

Nadir m’a convoquée aujourd‘hui, non pas que j’en fusse réellement étonnée, le zippo argenté à l’effigie des « Doors » trouvé au sol, m’avais mis la puce à l’oreille quant à son éventuelle présence la nuit précédente.

Je te le jure Azelad, j’avais l’intention de tout lui raconter et de le questionner, de lui avancer mes théories sur un éventuel complot, l’ignominie d’un polymorphe mal intentionné, ou pire une attaque d’Andréalphus dégénérés ! Mais j’eus à peine franchit la porte que les voix m’ont mise en garde et que les énergies négatives ont glacé mon âme!

Le Juge m’a donc devancé en m’affublant de questions et je l’ai écouté, me contentant de répondre et d’attendre sa version.
Oh comme c’était affreux Azelad ! Te rends tu compte qu’il m’a accusé de l’avoir drogué et violé ! Je ne suis qu’un monstre à ses yeux !

Mais tu as raison je suis lâche, j’ai pris peur, peur qu’il interprète ma version des faits et surtout peur qu’il ait raison sur un point : nos relations ont sans doute dépassées les limites de la décence cette nuit là…

Il a aussi menacé d’en parler à Yalta, je n’ai pas bronché, de toute manière ils sont aussi dévergondés l’un que l’autre. Non décidément je ne parlerais pas pour le moment, Nadir ne me propose pas un soutien, il me déclare la guerre, j’attendrais que tout me revienne et j’enquêterais sur ce qui aurait pu provoquer un tel acte…

[Nadir]

http://www.deezer.com/track/194711

Nadir se dirigea donc vers les locaux de sa collègue. Arrivé devant le lieu nommé SAS, il rencontre les deux gardes, deux serviteurs de Velvet, peu réputé pour leur intelligence. Il fait flasher son aura et s’adresse à l’homme, Paolo :

-Bonjour, je viens sur ordre du Conciliabule, voici le mandat.

En haut à droite du papier se trouve une croix, faite pour la partie verticale d’une épée et pour la partie horizontale de deux balances avec inscrit en dessous : Service de Monseigneur Dominique.

Par la présente, Maître Arvyel, certifie que le Serviteur Nadir peut procéder à une fouille des appartements du Serviteur Velvet et ce quand il le souhaite, afin d’y trouver des éléments incriminants cet ange de paganisme. La fouille sera effectuée sans aucune personne présente, afin que des preuves ne soient pas corrompues.

Fait le 23 juin 2009.

Une signature et un tampon officiel sont apposés au bas du document.

Paolo prend le document, le lit en se grattant la tête et dit

Okkkkkkkk allez- y !

Il ouvre l’accès et laisse le Juge entrer, puis referme derrière lui.

Nadir sourit, ravi de voir qu’un grade et un papier bidon sont toujours autant efficaces et fouille la pièce, sous le regard du corbeau de sa collègue, qui croasse et du crâne fétiche, qui le met un peu mal à l’aise. Enfin, dans un tiroir de bureau, près d’une grande armoire, il trouve une étrange boîte, en bois, du chêne sans doute, gravé de mystérieuses runes. Il y a une adresse dessus :

Thomas Gisel
Voyant extralucide
Derrière le chêne 666
Les marches

Le Juge ouvre donc la boîte, qui n’est pas verrouillée et trouve dedans des herbes ainsi qu’une notice :

Herbes pour ouvrir son troisième Œil, afin de pouvoir entendre l’Appel des Dieux Obscurs le moment venu. Certifiées conformes par les fées des Marches. Attention, ne pas ingérer un soir de pleine lune, risque d’effets secondaires non-désirée tels que : mutations, désir sexuel accru, besoin de violence, hallucinations, etc.

Nadir examine le petit sachet fourni, il contient encore un peu de cette herbe, tandis qu’à côté se trouve un autre sachet, vide et sans notice.

[velvet rain drops]

Journal de Velvet

Azelad,

Je me souviens, oui je me souviens de tout ! Cette nuit de Pleine Lune, les instincts d’une vie antérieure ont répondu à l’appel de la Grande Déesse !
Tout s’éclaire à présent, mais il est évident que je devrais cesser les infusions prescrites par ce charlatan. Elles me rendent malade, aujourd’hui encore, une petite contrariété m’a fait rendre jusqu’à n’en plus pouvoir. Shagshog s’était moqué de moi, insinuant que je me livrais à quelques orgies peu reluisantes. Me voyant malade il m’a affublée d’être enceinte, quelle idée saugrenue ! Mais je ne peux parler de mes infusions répugnantes, les autres ne comprendraient pas. Le travail d’un Walther est dur et délicat et mes entretiens thérapeutiques avec les Esprits errants ne regarde que moi, après tout je ne fais rien de mal.
Quant à cette nuit…et bien, j’en reste tout de même contrariée, et fascinée aussi, oui fascinée par cette force phénoménale qui s’est alors emparée de moi, emparée de nous !
Je ne crois pas qu’il faille diaboliser cet acte, bien que ça m’effraie, je pense intimement que c’était la manifestation du destin, Notre Seigneur en est témoin, lui qui dans sa grande sagesse, revêt tous les visages et est la manifestation de l’amour et des instincts créatifs !

Azelad,

Je suis furieuse ! Ce petit salopard de Nadir est venu fouiner dans mes appartements avec de faux papiers pour entourlouper mes serviteurs !
Le pauvre Monsieur Moustache était terrorisé par cette intrusion soudaine et malveillante, j’ai dû le rassurer sur le fait que je ne lui en voulais pas de n’avoir pu agir, lui qui est tellement complexé par sa nouvelle condition….
Je ne sais pas vraiment ce qu’il cherchait, mais j’ai pu constater que ma boite d’infusion avait disparu…
Ah comme je suis contrariée ! Cette nouvelle m’a rendue malade toute la matinée, j’ai dû vomir deux seaux entiers !
J’ai très envie de ces biscuits dont Lahmi s’empiffre soudainement, et aussi de ces délicieux cornichons que jules met parfois dans les coupelles du bar, je crois que je vais aller y faire un tour !

[velvet rain drops]

Velvet s’était donc rendu chez Jules pour y satisfaire son insatiable envie. Bien évidemment, Nadir ne tarda pas à montrer le bout de son nez, et Velvet à sortir de ses gonds.
Ainsi elle le pria sur le champ de s’expliquer sur la fouille de ses appartements. Nadir semblait savourer l’instant, et ce fut avec un sourire plein de malice qu’il lui montra le trophée de sa quête : sa boite d’infusion.
Velvet ne saisit pas de suite l’importance de cette soit disant preuve, pour elle il ne s’agissait que de formalités, un outil de travail comme un autre.
Ce n’est qu’en voyant la lueur dans son regard, et ses lèvres cruelles formuler le mot « Paganisme », qu’elle comprit toute l’horreur de l’accusation.

Désarçonnée et meurtrie, pour la première fois depuis bien longtemps sa foi en était ébranlée, ses pratiques n’avaient jusqu’alors jamais été remises en cause, elle passait peut être pour une folle ou une originale aux regards de certains, mais jamais quiconque ne l’avait montrée du doigt. Faisait-elle quelque chose de mal sans le savoir ? Elle n’eut pas le temps de se pencher davantage sur l’éternelle question du bon et du mauvais, qu’un autre coup lui fut porté.

Alors qu’elle avouait à Nadir se souvenir de cette fameuse nuit et de l’évidence qu’une drogue les avait poussés à l’irréparable, celui-ci l’interrogea sur ce qu’elle ressentait à présent. Elle lui confia naïvement son mal être physique du moment : courbatures, nausées, fringales subites, vertiges et bouffées de chaleur, pensant décrire des effets secondaires non désirés suite à l’absorption de cette substance encore inconnue. Cependant le juge ne semblait pas être de cet avis, elle était enceinte, cela crevait les yeux !

Le choc fut brutal, tout ce qu’elle redoutait et niait de toute son âme s’imposait à elle dans toute sa monstrueuse force. Cette fois, elle ne vomit pas de contrariété mais s’évanouit.

Des visions l’assaillirent alors, elle était, l’espace d’un instant la spectatrice de leur dernier ébat, voyait leurs corps onduler dans l’extase à la lueur d’un grand feu. Elle quittait des yeux les amants fougueux et s’avançait plus près des flammes, et là, elle les vit ! A travers les flammes elle vit, aussi limpides que dans le chaudron du Dagda, les images d’un couple d’humains enlacés dans l’herbe d’une forêt, jouissants à l’unisson des deux anges ! Ces corps de chair, elle ne les connaissait que trop bien, il s’agissait de leur incarnation sur Terre !

Lorsqu’elle ouvrit les yeux, Nadir était au dessus d’elle, l’appelant doucement. L’esprit encore confus, elle se leva péniblement et leur commanda une glace. Aussi étrange que cela puisse paraître ce fut son premier réflexe, elle avait besoin de force pour la suite des événements. Cependant, elle n’eut pas le temps de se remettre de ses émotions, que déjà le juge lui parlait de sa femme. Il voulut aussi savoir ce qu’elle ressentait pour lui depuis La nuit et si d’autres pulsions sexuelles l’animaient encore, chose tout à fait légitime de sa part, pensa-t-elle, et elle n’en ressentie que davantage de culpabilité. Car oui son état accroissait ses désirs, et rien de tout cela ne serait arrivé si elle n’avait pas cru un charlatan. Elle pleura, et Nadir, en bon chrétien, la consola, essuyant ses larmes. Cette proximité la troubla et elle le pria de s’éloigner d’elle.

Elle le considéra un instant, quelque chose clochait, depuis le début de leur entretien il faisait preuve d’un calme abyssal et ne montrait aucune émotion hormis un sourire calculateur. N’était –il point perturbé par tout cet engrenage cauchemardesque ? Il n’avait jamais réellement mentionné le remord et semblait même s’en décharger en mettant le doigt sur les preuves de sa culpabilité à elle. Mais peut-être était-ce là l’attitude des serviteurs de Dominique ? Observer et récolter les informations froidement avant d’établir un raisonnement plausible. La suite de leur conversation lui prouva le contraire.

Alors qu’elle entamait sa fraise melba, exprimant une fois de plus son regret d’avoir pris de ces maudites herbes, d’être la cause de leur malheur, Nadir affirma que Jules en avait mis dans sa glace. Surprise, elle le fixa un instant interdite, il insista cependant en insinuant qu’il y avait peut-être mis autre chose également, quelque chose d’aphrodisiaque !
Paniquée et refusant de commettre un nouveau crime, Velvet n’analysa pas vraiment la situation, elle pria Nadir de se couvrir le visage, s’il souhaitait constater à quelle fin elle prenait ces herbes alors elle attendrait et il verrait, mais en aucun cas elle ne serait tentée.

Nadir s’exécuta, mais continua sur sa lancée, affirmant que de se couvrir le visage ne changerait rien, qu’il était trop tard, il ajouta : « Tu vas sentir ta température corporelle monter et il n'y aura qu'une solution de l'abaisser…et tu la connais.. ». Pourquoi la provoquait-elle, elle n’en savait rien, mais elle devait lutter contre cette irrépressible envie qui avait déjà causé sa perte, elle le supplia de partir.
Ce qu’il fit, mais en prenant un soin sadique à la saluer d’un baiser. Velvet ne put retenir alors son geste, elle le rattrapa et l’éjecta dans le fauteuil, déjà elle regrettait, elle grimpa sur lui et le pris au col, non elle pouvait encore lutter. Elle s’exclama alors qu’elle ne lui ferait rien s’il n’était pas consentent, il lui demanda ironiquement, pourquoi elle se trouvait sur lui dans ce cas. Sentant le désir et la colère monter dangereusement, Velvet fit un ultime effort et se releva, elle devait se concentrer sur la colère. Elle se mit à briser tout ce qui lui passait sous la main pour maitriser sa pulsion en criant à Nadir qu’il parte, qu’elle ne lui ferait rien.

Celui-ci lui rétorqua, dans un dernier défi, que si elle changeait d’avis il l’attendrait dans son bureau...

[Nadir]

http://www.youtube.com/watch?v=D_jQRRucXd4

Journal personnel du Juge Nadir, entrée 2502 datée du 25 juin 2009 :

La gradée Velvet est telle que je le pensais : faible. Après un grand numéro en brandissant la menace de l’enquête pour haute trahison, elle a craqué. Désormais, elle est sous ma coupe et elle sait qu’au moindre faux pas, je déchaînerais ma puissance contre elle. En attendant, elle m’obéit au doigt et à l’œil, sexuellement, mais politiquement aussi j’espère, car c’est bien là le but premier de la manœuvre. En effet, Yalta est un excellent jouet sexuel, nul besoin de contester cela, mais elle ne m’apporte aucun pouvoir, tandis que cette chère Velvet, bien qu’elle soit un peu à la masse a un grade et donc un pouvoir décisionnel. Mais ce n’est qu’un pion, et le moment venu, je la sacrifierai si nécessaire. Il me faut maintenant trouvé comment avoir de l’emprise sur ce cher Dariel, ce pisse-froid psychopathe. Les autres gradés ne m’intéressent pas trop, ils ne l’ouvrent pas beaucoup ses temps.

[velvet rain drops]

http://www.youtube.com/watch?v=UGq8JP6hlyY

Journal de Velvet

Azelad,

Le tourment et la douleur voici le chemin que j’ai choisi.
Hélas je crains que rien ne puisse plus éponger ma peine, le jugement est posé, et nous connaissons le Juge.
J’ai pourtant vu son jeu tu sais, m’accabler d’accusations et, en quelque sorte me faire chanter pour son plaisir.
Oui mais voilà, je ne puis résister à ses charmes et reste irrémédiablement attirer par ses jeux pervers.
Je pourrais me rebeller, refuser ma destinée, mais je n’en aie pas la force et ploie sous le joug de notre alchimie érotique.
Il a juré se perdre avec moi, mais son regard est si froid…
Me voilà face à mon propre monolithe de doutes, égarée et pleine de remords, que dois-je faire ?
Par pitié Seigneur rendez-moi objective! Et puissiez vous me pardonner, j’irais chercher mon reflet, de l’autre côté, s’il le faut.

Azelad,

Je me suis rendue jusqu’au Beau bar, je sais je m’étais jurée de ne jamais y mettre les pieds, mais j’avais besoin de réponses.
J’y ai rencontré l’un des leurs et le choix ne pouvait être mieux quant à mes questionnements.
Il prétend se nommer Klive, et aussi surprenant que cela puisse paraître, il est un maitre de distinction et d’éloquence.
Il n’est pas comme les autres, il est plein d’une expérience qui me fait défaut, comme s’il avait vu naitre les premiers jours.
Il lit mes émotions comme dans un livre ouvert, je sais que j’ai quelques difficultés à les maitriser et cela me trouble.
Cependant, ses discours m’ont effrayée par leur véracité, tellement que je n’ai pu le supporter, je n’ai pu maitriser ma rage et lui ai craché plein de vilenies au visage, je ne vaux pas mieux que les autres finalement.
Comme je regrette il est le seul à me tendre la main, même s’il ne le sait pas, et m’est d’un grand secours, je me trompe d’ennemi en projetant sur lui ma colère refoulée…
Je sais qu’on ne peut accorder confiance à un démon, mais je devrais peut être lui accorder le bénéfice du doute, après tout nous ne faisons que converser et sa présence m’apaise et m’éclaire.
J’irais le revoir, qu’importe les raisons, les chemins ne se croisent pas par hasard.

[Nadir]

http://www.youtube.com/watch?v=Js2DZXiuJpo

Journal personnel du Juge Nadir, entrée 2505 datée du 28 juin 2009 :

Je me suis dit que je devrais quand même consigné le pourquoi du comment de mon comportement… Aussi vais-je éclaircir cela dans ce journal, car il s’agit là, en toute modestie, de mes coups les plus brillants.

Premièrement, Yalta. Elle était une des seules à côtoyer chez Jules le soir. Bien gaulée, l’air bigotte coincée, bref le genre de miss à dévergonder et fissa ! Donc après une approche plutôt classique, objectif atteint. Une vraie coincée, mais le fait que suite à l’un de nos rendez-vous, j’aie appris ses errements et que je n’aie pas été trop sévère a sans doute renforcé son estime pour moi. Puis, grâce à une certaine maîtrise, je l’ai amenée à croire que je l’aimais, l’alcool et la drogue aidant. Il faut dire que je suis rôdé, ce n’est pas la première que je roule ainsi dans la poudre blanche. Le mariage m’a semblé un bon moyen de la garder rien que pour moi tout en pouvant aller voir ailleurs, je me le suis permis.

Deuxièmement, Velvet. Elle, c’est… différent. Déjà, elle est totalement à la masse. Ensuite, je ne me souviens plus exactement, mais je crois que c’est elle la responsable de notre première fois ensemble, chez Jules. Je ne couche pas avec elle pour le plaisir, bien que cela n’ait rien de déplaisant. Non, je dois affermir mon emprise sur elle, en vue d’avoir du soutien à Immac. Mais si la faire tomber me rapporte plus, et bien je le ferai. En attendant, elle semble réellement enceinte, elle qui se prend pour une sainte. Cela influe sur ses hormones, mais pour combien de temps ? Je dois affermir encore ma prise, pour ne pas risquer de la voir fuir.