boule de feu

[Hephaistos]

La jeune femme n'était pas athlétique. Courir n'avait jamais fait parti de ses distraction... mais la, elle avait besoin d'aller vite.
Dans la froideur de l'air nocturne de ce mois de novembre, les semelles de ses chaussures claquaient sur l'asphalte sans que personne n'y prête plus d'attention que cela.
Les poumons brulaient et les muscles protestaient de douleur à cette stimulation aussi peu habituelle qu'agréable.
"faut vraiment être con pour faire ça par plaisir !"
En sueur, et à bout de souffle, elle arriva à la position qui lui avait été assignée.
Elle n'avait eu que peu de temps pour mettre son plan au point, mais la providence l'avait aidé, plaçant sur ses pas ce marchand ambulant. Peu et mal achalandé, certes, mais à défaut des produits qu'elle avait l'habitude d'utiliser, il fallait bien faire avec les moyens du bord.
Alors que les battements de son coeur ralentissaient après cette course échevelée, elle pris soin de vider le contenu de son sac sur le ruban d'asphalte qui s'étendait devant elle.
La foule était encore assez dense en ce début de soirée, mais l'action conjuguée de son physique quelconque et de l'indifférence glacée des citadins prouva une fois de plus que l'on pouvait faire n'importe quoi dans cette ville sans que personne n'y prenne garde.
La voiture de police était hors de vue, la zone était sous contrôle.
Alors qu'elle revenait sur le trottoir, le vrombissement d'un moteur déchira la torpeur dans laquelle s'enfonçait lentement mais surement la rue.
Les phares au xenon de la petite voiture illuminaient le bitume qui semblait disparaitre sous la calandre du véhicule au fur et à mesure que celui ci se rapprochait.
La radio diffusait elle un de ces pitoyables groupe de "métal" chrétien au rythme duquel le couple d'individu occupant l'habitacle secouait la tête comme pris d'un parkinson surdimensionné ? A cette distance, et avec le bruit du moteur et les phares dans les yeux, la jeune femme n'aurait pu le dire.
A l'abri sur le trottoir, elle prit un briquet qu'elle alluma d'un geste négligé.
Souriante, elle se mit alors à chanter :
http://fr.youtube.com/watch?v=erJc4dzZ3IA

[Hephaistos]

emporté par leur bolide le conducteur et son passager ne pouvaient voir les briquets qu'au dernier moments.
Tels de maléfiques coléoptères artificiels, les briquets en plastique translucides renvoyaient des éclats chatoyants dans la lumière crue des phares.
Écrasés par le véhicule en mouvement, les fragiles conteneurs de plastique libèrent instantanément le gaz de pétrole liquide, hautement volatile sur la chaussée, nimbant en un instant la petite voiture rouge d'un nuage de gaz explosif.
sur le bord de la route, la spectatrice, son briquet allumé à la main n'attendait visiblement que cela.
Le zippo suivi une vague courbe pour atterrir dans la vicinité immédiate du véhicule.
Aussitôt le gaz s'embrasa, créant un vide d'air, suivi quasi instantanément d'une énorme déflagration.
La boule de feu entourant la voiture amena quasi instantanément le liquide contenu dans le réservoir de la voiture à son point de fusion, déclenchant une réaction en chaine. En une fraction de seconde la rue dans son entier, confinée entre les hauts murs de deux bâtiments, se transforma en un gigantesque four tunnel où les matières combustiles sembler atteindre instantanément leur point flash
La jeune femme sur le côté de la route chantait maintenant un hit des Doors : come on baby light my fire, apparemment insensible au chaos qu'elle avait provoqué.
Elle semblait maintenant chercher quelque chose dans son sac, sans quitter des yeux l'incendie, comme fascinée

[Hephaistos]

la lancia ypsilon sorti de l'incendie comme une balle d'un canon. apparemment intacte. la jeune femme n'en croyait pas ses yeux. Elle n'était même pas sûr que la voiture ait pâtie de l'incendie.
Putain de lui! comment ont ils fait cela!
sans se démonter, et malgré un temps de surprise elle prit la voiture en chasse. A pieds
bordel de connard d'inventeur de bottes de merde !
alors qu'elle se déplaçait, luttant contre la douleur lancinante de ses muscles fatigués et de ses ampoules aux pieds, elle sortit de sous sa jupe un pistolet automatique. Elle prit à peine le temps de viser avant de commence un feu nourri en direction du véhicule qui s'éloignait déjà alors que Florent et Lucille semblaient ne rien avoir remarqué...
elle écumait de rage, répétant sans cesse : je l'aurai, je l'aurai (à prononcer en imitant le satans de satanas et diabolo des fous du volant (the wacky race en anglais)