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Martine à la Montagne - Vanilla Ice - 08-14-2007

Quelle est la différence entre un pull-over et une moule ?



Pom pom, pom pom pom pom….

From Hades to the world
It's just lost, It's just lost,


Look the children play in the street
With broken arms they seem so sweet
Peace on earth to everyone that you meet
Don't worry, it’s just a dream!
Just after a rainbow you will see,
The sun will fade till the eternity
I've got no more love in my heart
But I eat beans and like to fart

Feel the lost generation….

Yeah yeah yeah yeah!

Feel the lost generation….

Come on come on come on!



Un flash éclaire subrepticement un studio plein à craquer, extinction des feux, l’ombre immerge à nouveau la salle… jusqu’à ce que les projecteurs multicolores illuminent la scène de mille feux.

Sur celle-ci apparaît Niquos, démon de Shaytan de son état mais surtout bien connu pour présenter l’émission phare de la chaîne Channel 666, la Satan Academy. Comme d’habitude, il est entouré de deux ravissantes démones d’Andréalphus qu’il tient par la taille.

Lancé de micro et … manqué ! Encore une fois, il se penche pour le ramasser. Il entonne alors d’une voix forte.

« Démons et démones ! Familiers et Succubes ! Nous revoici pour une nouvelle édition de la Satan Academy !!! Ce soir est un soir important car comme vous le savez, il ne reste plus que 8 candidats au titre de Chev… »

Vanilla Ice est stressé dans le couloir sombre, il entend la voix du démon de Shaytan derrière le rideau. Il regarde son adversaire de ce soir dans les yeux. Le démon Manix, d’Andrealphus. Il sait que ce soir est un soir très important car il fait partie des 8 derniers candidats pour la Satan Academy. Ses autres potes sont tous partis les uns après les autres, Befirah la première, et il y a 2 semaines c’était le tour de Cool T. Heureusement il reste Axe pour s’occuper. Mais ce soir, son avenir à la Sat’ Ac’, comme disent les djeunz’, est compromis. Le public va voter pour son démon préféré et il espère que ça sera lui. Mais rien n’est moins sûr, malgré qu’il ai fait rire les petits démons en gelant la piscine pendant les ébat de l’Andrealphus et d’une petite Caym, VI a eu du mal à récupérer les voix des démons moins « funs » … Contrairement à Manix qui étrangement jouit d’une popularité redorée depuis la perte de ses organes sexuels …

« Et voici donc nos deux nominés de ce soir, il ne faudra en garder qu’un ! Pour cela appellez le 666 et tapez 1 pour Vanilla Ice, 2 pour Manix, vous pouvez aussi envoyez un Hessem Hesse au 69666 … Mais sans plus attendre, accueillons chaleureusement Manix et Vanilla Ice !! »

C’est l’heure. Vanilla Ice sent son cœur de glace battre dans son incarnation toute neuve. Les voilà sur la scène. Aveuglé par les flash et étourdit par les sons du studio, il ne comprend même pas ce que Niquos dit . « De toute façon, c’est sûrement des conneries, comme d’habitude … »

De longues minutes s’écoulent, puis, le compte à rebours commence. Dans dix seconde, il saura s’il continue l’aventure Satan Academy …


10 … 9 … 8 … 7 … 6 …5 …4 … 3 … 2 … 1 …

« Zéroooo !!! »

Les spectateurs et Niquos lancent le dernier chiffre simultanément.
Le résultat s’affiche au tableau. 53% à 47% … Ca s’est tenu à un fil. Des spectateurs poussent des cris de joie, d’autres ont l’air déçus ou en colère. Niquos se penche pour ramasser son micro, qu’il n’arrive toujours pas à rattraper. Manix est débout et exhibe fièrement ses parties amputées. Vanilla Ice est assis, de marbre. Niquos, qui vient de ramasser son micro …


« C’est donc Manix qui continuera l’aventure avec nous ! Dommage pour Vanilla … »

VI n’écoute plus . Il est partagé entre sa peine d’être éliminé, mais pense néanmoins à ses amis qu’il va bientôt retrouver. Du moins, le croit-il …



Martine à la Montagne - Vanilla Ice - 08-15-2007

Un pull-over, ça moule, et une moule, ça pue l’ovaire …


Traversée de la foule, ses supporters tentent d’effleurer le démon de Crocell, qui ne leur porte aucune attention. Il monte dans la limousine sensée le ramener à Immac. Dans celle-ci se trouve un jeune homme, au look très djeunz’, qui semble attendre VI. Après quelques minutes d’un silence lourd, l’inconnu s’adresse à notre protagoniste.

« Vanilla Ice c’est ça ? »

- Euh … Oui, je … »

- Je suis Kiss Cool. Ton supérieur hierarchique … »

Court silence, devant l’incompréhension évidente de notre ami, le dénommé Kiss Cool poursuit :

« … grade deux de notre bon Prince Crocell. »


- Ah, euh ben … Enchantier …J’m’appelle Teuse … »

- Et moi Sonneuse, bon, trêve de blagues, même si j’aurais bien aimé faire un concours de blagues débiles avec toi, j’ai un boulot à faire. Ca me plait pas plus que ça, mais étant ton seul supérieur disponible, j’ai été affecté à cette tâche pourrie. »

- J’ai peur de ne pas te suivre là … »

- Oui bon … Voilà, on a étudié ton dossier, ne me regarde pas comme ça, quand je dis « on » c’est les culs-serrés de chez Andy. Et figure toi que les blues brothers on découvert un truc louche … »

- Non mais pour les plaques dans la discothèque c’était une idée de Cool T et … »

- Je veux pas parler de ça, d’ailleurs c’est quoi cette histoire ? Bon on s’en fout, ils ont regardé ton dossier et ont remarqué un truc bizarre : tu as de très bonnes compétences, tu es même plutôt bourrin, et tu es d’une efficacité mortelle en mission. Or, à Immac, y’a aucun gradé de Crocell. Tu vois le problème ? Non ? Bon, je m’explique : alors que tu as tout pour être Chevalier, ton grade est même pas en prévision. Alors les intellos ont regardé de plus près … Et là ils ont vu des trucs qui leur ont pas plu … Le style anarchique, le jugement de Vico, etc … Ils ont donc décidé de te tuer. »

- QUOI ? NON MAIS J’ME LAISSERAI PAS FAIRE HEIN ET PUIS … »

- Mais nan j’déconne !! Ahahah, quel con celui-là ! Non en fait ils t’envoient juste dans un camp de redressement. »

- C’est quoi cette connerie encore ? »

- C’est le Centre de Recadrage des Démons Fouteurs de Merde, Branleurs et Anarchistes. Mais on l’appelle le CRDFMBA avec les copains. »


Kiss Cool tend une enveloppe à VI.


« Voilà ton billet d’avion. Aller seulement, tu n’en sortira que lorsqu’ils auront fait rentrer les Commandements dans ton ptit crâne de piaf. Hasta la vista amigo, tu pars pour le Groenland !! »


...


Quelques heures plus tard, Vanilla Ice décollait d'Orly, direction l'aéroport de Vienlakestadt, Groenland.
Durant le trajet, VI se demande ce qui l’attend dans ce centre, et à quoi il peut ressembler … A un hôpital psychiatrique peut-être ? C’est Axe qui va être jaloux.
Un homme l’attend à l’aéroport. S’ensuite une ballade en 4x4 aux vitres teintés, l’emmenant dans les terres éloignées et inhabitées du Groenland.

D’ailleurs, pourquoi le Groenland ? C’est peut-être un centre spécial pour démons de Crocell. En tout cas, VI ne s’en plaint pas. Au bout de longues heures de route, le 4x4 s’immobilise. Le chauffeur sombre se retourne vers lui :


« C’est bon, nous sommes arrivés. Vous pouvez descendre et prendre vos affaires. Bon séjour, héhéhé … »

Vanilla Ice descend de la voiture. Ce n’est pas un centre psychiatrique, mais un vrai camp militaire qui se dresse devant lui. Avec les Sergent, et les recrues, qui plus est.

« Si vous voulez bien me suivre … »

Un homme, sûrement un démon en « cure » tout comme lui, vu ses habits, prend ses bagages et les emmène vers le bâtiment le plus proche. VI le suit jusqu’aux dortoirs.

« Ce sera ton lit. Fais gaffe à bien le faire tous les jours, le Sergent est très sévère. »

La voix du démon était très faible et ressemblait plus à un couinement de douleur d’un chien qu’à une voix humaine.

« Je suis Tartopoual, de Kobal, mais ici on m’appelle … »

- COUILLE MOLLE !! C’est pas le moment d’faire le mariolle alors tu lui montre son pieu et tu te casses laver les chiottes branlecouille ! »

Le sergent en question venait d’entre dans la pièce. Sa voix allait très bien avec son visage crispé par une colère désirée. Il avait l’air tellement antipathique que Vanilla Ice ne pu se retenir de penser à Longhorn. Quoique, SLH avait peut-être un peu plus de classe … Alors imaginez !
Tartopoual au garde à vous, tétanisé par l’entrée fracassante du sergent, lui répond par un :


« Sergent, oui sergent ! »

Avant de sortir, il glisse à Vanilla Ice :

« Fais gaffe, c’est un dur. Un grade 3 de chez Baal à c’qu’y paraît … On s’revoit ce soir … »

Il sort faire sa besogne. Le sergent regarde VI avec une expression de dégoût non dissimulée, limite exagérée sur le visage.


« C’est quoi ton nom à toi le guignol ? »

- Euh moi c’est Vanilla Ice, mais vous pouvez m’appeler VI, et vous ? »


Le visage du sergent se tord dans une fureur immense, il se met à hurler :


« BORDEL DE PUTAIN DE CHIOTTE !! TU TE CROIS OU LA , AU CLUB MED ? ICI TU N’ES RIEN, TU ES LE NIVEAU 0 DE LA DEMONITUDE, C’EST COMPRIS ??! »

- Bah ça tombe bien t’façon, j’suis qu’un grade 0 donc bon … »

- SAC A FOUTRE !! C’est que tu veux jouer au petit malin avec moi c’est ça ? J’en ai maté des plus coriaces, sale branleur ! Alors maintenant le premier et le dernier mot qui sortira de ton putain de claquemerde sera Sergent ! Et tu peux oublier ton petit nom de chochotte, ici tu sera désormais « Petite Bite » !

- Sergent, ok mais c’est pas vraiment réaliste regardez je … »

- Rien à foutre p’tit con ! Maintenant tu es le soldat « Petite Bite », que ça rentre dans ton crâne de moineau où j’le rentrerai moi-même à coup de rangers ! Pour ta peine, j’veux te voir dans 5 minutes sur le terrain et tu m’en fera 300 !! »

- Sergent, euh, 300 quoi ? Bâtonnets glacés ? Ca c’est possible j’ai tout un stock … »

- 300 putain de pompes Petite Bite ! Et vu que tu tiens tant à faire le malin, tu m’en fera 600 ! Sac à foutre ! »


Le sergent sort alors du dortoir, raide comme Nabella Leen avec son balais.

Vanilla Ice déballe ses affaire et sort du dortoir. Il a devant lui un camp militaire dont Baal doit être fier.


« Oh putain, dans quelle merde j’me suis encore fourré moi ? »


Martine à la Montagne - Cool T - 08-19-2007

Amour, gloire et doigts d’pied.

A de nombreuses reprises, le démon de Crocell avait essayé d’imaginer la célébrité qui l’attendait à sa sortie de la Satan Académie. Tout d’abord on lui déroulerait le tapis rouge et c’est dans un couloir de succubes en délire qu’on l’accompagnerait dans une limousine. Ensuite des grands sponsors comme Miko et Picsou Magasine lui auraient offert des privilèges à vie, comme par exemple un accès gratuit illimité à leur gamme de produits en échange de la pub qu’il leur ferait. Puis il croulerait sous l’argent et décrocherait le rôle principal d’un film, un producteur ayant reconnu son talent. Et pour clore le tout il serait nommé bras droit du Prince du Froid.

Mais pour tout vous dire, il n’en fût rien.

La sortie de la Satan Académie rima avec « retour à la Réalité », celle avec un grand « R ».
Personne ne l’acclamait au dehors des locaux et à la place de la limousine ronronnait un camion poubelle qui faisait sa tournée du jeudi soir. Cool T avançait d’un pas lent, chargé comme une mule. Il fallait penser à rentrer à Immac à présent. Après tout, peut être que c’était mieux. Au moins il avait ses potes de sections là-bas, et puis il s’éclatait bien en ville. Le seul hic, c’était que Vanilla était encore en jeu et qu’il ignorait quand il sortirait. Mais alors que faire ?

Le glaçon prit alors rapidement la décision d’attendre son ami de toujours, posté devant une des télés présentes dans un des nombreux hôtels. A sa sortie ils rentreraient ensemble chez eux, au sein des Insanes et reprendraient une vie normale, une vie d’insouciance.

Continuant sa progression sur le trottoir il repensait aux semaines passées, celles qui l’avaient conduit ici, et souriant des conneries qu’il avait pu faire il se mit en quête d’un endroit où dormir.

La rue semblait déserte et un vent frais faisait s’envoler des feuilles mortes ci et là. L’obscurité régnait en maîtresse absolue dans les moindres recoins des ruelles étroites et une odeur nauséabonde flottait dans l’air. Une enseigne lumineuse attira son attention au loin, à un coin de rue.

Il se pressa alors, impatient d’engloutir un esquimau devant une bonne vieille BD, calé dans un lit bien douillet. Mais alors qu’il ne restait que quelques mètres à parcourir, il sentit ses membres se raidir instantanément. Son corps ne répondait plus et il ne pouvait pas tourner la tête pour voir l’enfoiré qui lui avait fait ça. Les sens à l’écoute, il pu entendre des bruits de pas derrière lui. D’un réflexe il commença alors à faire chuter la température autour de lui. Tandis que le bruit de pas s’accélérait, il parvint à se libérer de la paralysie. Il se retourna alors d’un bond en direction du bruit mais la nuit était trop épaisse pour qu’il puisse identifier l’individu qui était présent. Qui était-il ? Que lui voulait-il ? Il plissa légèrement les paupières pour essayer de deviner quelque chose mais en vain. Des bras surgirent alors de nulle part pour finalement l’immobiliser sur le ventre au sol : ce type était vraiment balaise, où alors c’est qu’ils étaient plusieurs derrière cette mascarade. Alors que Cool T essaya de se débattre, une force frôla son esprit, pour enfin le pénétrer violemment.


- N’essaie pas de lutter, si nous faisons cela c’est pour ton… bien. Un jour tu nous remercieras. En attendant, tu as sommeil…

Un rire machiavélique se fit entendre dans le crâne du démon tandis que ses paupières se firent de plus en plus lourdes. La température du lieu regrimpa progressivement pendant que le voile des ténèbres devint plus lourd que jamais.


Martine à la Montagne - Cool T - 08-19-2007

JOUR 1 : Oh la vache !

L’endroit était une pièce au sol boueux. Les murs étaient faits de taules ondulées et la seule ouverture présente était la porte qui ne laissait qu’à peine entrer de faibles rayons lumineux. Malgré tout, les onze mètres carrés n’étaient pas si sombres que cela car une petite lampe à pétrole était suspendue au dessus du lit sur lequel gisait Cool T, à demi dans les vapes. La flamme vacillait au gré des courants d’air et semblait donner vie au sommaire mobilier dont les ombres étaient projetées sur le bas des murs. Le démon essaya d’abord d’ouvrir les yeux tant bien que mal, faisant naître un léger mal de tête. Au bout de quelques minutes d’essais, ses yeux furent parfaitement ouverts et habitués à la lumière environnante. Il s’assit alors sur le bord du lit. Ses pieds nus en contact avec le sol poisseux lui indiquèrent qu’il ne devait pas faire très chaud là où il était. D’ailleurs il remarqua rapidement que son souffle laissait s’échapper des nuages de vapeur. Se frottant les tempes, il fouilla son esprit encore et encore afin de se rappeler s’il avait déjà visité cet endroit ou un autre de la sorte, mais en vain. Une odeur de poisson pourri embaumait la pièce et bien qu’elle était aussi appétissante que celle d’un chat en état de décomposition avancée, elle lui rappela qu’il avait faim. Cherchant la source de ce putride parfum, il remarqua un plateau repas posé sur une petite commode de bois dans un coin. Il se leva alors pour voir ce qu’il y avait dedans. Son pas lent fit clapoter la boue dans laquelle il s’enfonçait légèrement. En chemin il manqua trébucher sur ce qui s’apparentait à une paire de chaussures. Il se baissa alors pour les ramasser, puis après une brève identification de l’objet, il en conclut que ceci était bien des chaussures, même plus que cela puisqu’elles étaient les sienne. Les lançant sur les draps froissés du lit, il continua sa progression jusqu’au plateau : il était composé d’une assiette contenant du poisson cru ainsi qu’un morceau de pain rassis et un verre d’eau gelé. Finalement, il prit uniquement le couteau qui avait été laissé a disposition et l’enfila au niveau de la ceinture, sous l’élastique de son short. Au passage il remarqua que sa chemise était déchirée à de multiples endroits. Au moins pour se consoler il se dit qu’on lui avait laissé ses habits.

Etant bien décidé à savoir où il était et qui étaient ces mecs qui l’avaient eu comme des lâches, il s’engagea alors sur le chemin de la sortie. La main sur la poignée, il appuya légèrement. Un grincement métallique se fit alors entendre et la porte s’ouvrit sans trop de résistance. Le démon pensa qu’il y avait connu pire comme détention, ou qu’alors ses kidnappeurs avaient une confiance aveugle en leur système de sécurité. L’ouverture donnait sur long un couloir étroit au plafond dardé de trous causés par la rouille. De part et d’autre se trouvaient d’autres portes, donnant probablement accès à d’autres pièces telles que des chambres semblables à celle que le démon du froid venait de quitter. Au bout du couloir de trouvait une porte paraissant un peu plus massive que les autres. Au dessus un écriteau « EXIT » était éclairé par une ampoule qui grésillait. Cool T reprit alors sa progression vers cette porte là. Un vent glacé s’infiltrait dans les lieux et sifflait à ses oreilles. C’est alors que lorsqu’il franchit cette deuxième porte, il n’en cru pas ses yeux.

Une dizaine d’autres baraquements de taules ondulées était bâtis le long d’un couloir principal à la manière d’un camp militaire. De plus, on pouvait deviner aux quatre points cardinaux des murs de barbelés sur lesquels se dressaient régulièrement des miradors menaçantes. Mais ce qui capta d’avantage l’attention du démon fût le sol blanc qui n’était autre que de la glace. Cette eau solide s’étendait à perte de vue et semblait continuer par delà les délimitations de ce camp. Le ciel était lumineux et aucun nuage n’était là pour masquer le soleil glacial qui n’arrivait pas à s’imposer. Il faisait facilement moins vingt degrés, mais cela ne dérangeait en rien le démon du froid qui était insensible à ce genre de températures. Au loin on pu soudain entendre un rythme régulier et monotone. C’était un groupe d’hommes en rang qui marchaient et étaient devancés par un autre homme, sans doute quelqu’un possédant plus de pouvoir. Il marquait la cadence d’un « un, deux, trois, quatre ! » bruyant et autoritaire. La quinzaine d’individus se dirigeait vers Cool T à vive allure, ce qui lui fit prendre conscience qu’il valait peut être mieux se cacher. Reculant d’un léger bond vers l’arrière pour entrer dans le baraquement, il heurta quelque chose de rigide et massif. Il fit alors volte face et se trouva nez à nez avec une vache. Surpris il dégaina alors son couteau et le pointa vers l’animal qui le regardait d’un air passif, ruminant. Les hommes de la section s’étaient arrêtés au commandement du gradé de tête et formaient à présent un arc de cercle autour du démon, lui bloquant toute sortie. Coincé entre une normande et des soldats en uniforme, il décida d’abaisser son couteau. L’homme de tête du régiment prit alors la parole :


- Alors qu’est-ce qui t’arrive, t’as peur de Marguerite, avorton ?

Les autres se mirent alors à rire, puis arrêtèrent immédiatement au bref signe de main du chef.

- Vous êtes qui ? Et qu’est-ce que vous m’voulez ? demanda le démon encore troublé.
- C’est notre mascotte, elle ne ferait pas de mal à un pingouin. Dis bonjour à Marguerite ! reprit l’autre.

Le démon saisit alors l’animal par le cou, posant alors la lame émoussée de son arme blanche tout contre sa gorge.

- Si vous t’nez à cette vache, alors répondez à mes questions, ou j’hésiterai pas à en faire du steak haché, lança-t-il d’un air menaçant.

Mais alors qu’il terminait sa phrase, l’animal commença à perdre consistance. Elle perdit sa forme progressivement et sa masse diminua tout autant. Au bout de quelques secondes, sous le regard incrédule de Cool T, ce qui avant était un quadrupède herbivore était devenu un homme noir, grand de deux mètres au moins. Il était nu mais le froid ne semblait pas le gêner. Il mâchait son chewing-gum tranquillement. Il fixa le démon de Crocell et alors une fois de plus quelque chose pénétra son esprit violemment. La même voix que dans la ruelle raisonna dans sa boîte crânienne :

- Je te conseille de me donner ce couteau, matricule CT-541-2 …

Puis à voix haute :

- … démon de Crocell. Tu auras des réponses en temps voulu mais d’abord laisse moi me présenter : Brotok, grade deux de Caym, capitaine de la nuée mortelle. L’administration nous a chargé, moi et d’autres gradés, d’assurer la sensibilisation au Mal et à l’Efficacité à nos forces démoniaques incarnées sur Terre n’utilisant pas leur plein potentiel maléfique.

Prononçant sa tirade qui semblait déjà avoir été prononcée des centaines de fois auparavant, le gradé fit flasher son aura. Dans un second temps, il présenta l’homme de tête du régiment qui était un grade un au service de Baal puis invita le démon de Crocell à le suivre jusqu’à un baraquement fait de pierre à l’ouest du camp. La quinzaine d’hommes quant à elle continua son chemin.

Le bâtiment était construit sur un seul niveau et n’était donc pas vraiment haut. En revanche, il était plutôt long et de nombreuses fenêtres épaisses s’inséraient dans la pierre blanche et poreuse. Brotok entra le premier, baissant la tête pour ne pas se prendre le haut de l’encadrement de la porte. Cool T le suivit.

Ils avancèrent tous les deux jusqu’à une grande pièce où se trouvaient diverses pièces de métal, un peu comme dans un atelier. Au centre était une chose recouverte d’une bâche. On pouvait imaginer que c’était probablement un véhicule vu la forme et la taille.
Le Caym tira d’un coup sec dessus l’étendue de plastique : une jeep blanche se révéla.


- Allez grimpe, avorton. Je dois t’emmener dans le camp principal maintenant que tu es réveillé.
- J’aurais le droit de récupérer mes affaires ? En fait j’aimerait bien prendre une glace, j’ai plutôt la dalle, vous en aurez une si vous voulez.

Les démons montèrent dans la jeep, le gradé démarra puis répondit :

- Ici tu n’as pas le droit de posséder quoi que ce soit. Tes affaires ont été confisquées pour le moment, tu ne les récupèreras que lorsque tu sortiras.

Il enclencha la première puis commença à accélérer, sortant du camp. Cool T reprit :

- Et je sortirais quand ?
- Quand tu seras prêt.
- Je serai prêt quand ?
- Ca dépendra de toi.
- Et je dois faire quoi exactement ?
- Tu verras en temps voulu.
- On est bientôt rendu ?
- Tais-toi maintenant.
- D’accord, mais moi j’ai faim. C’est pas grave si mon estomac fait un peu d’bruit ?
- Si.
- Ah…
- …
- Et pourquoi j’ai été kidnappé au fait ?
- C’est bien plus drôle comme ça.
- Mouais… n’empêche que vous auriez pu me demander, j’aurais ptet’ dit oui.
- J’ai dit tais-toi, tu parles inutilement.
- Bon d’accord… mais vous comprenez bien que je me pose des questions, c’est normal hein.
- La ferme.
- Très bien, je…
- TA GUEULE ! Je suis ton supérieur hiérarchique et tu me dois obéissance. C’est parce que tu agis comme ça que l’administration t’a envoyé ici, au Groenland. Tous les démons que tu rencontreras ici sont dans ton cas. Vous avez tous un certain potentiel mais vous le gâchez. L’administration sait se montrer généreuse avec les recrues comme vous, matricule CT-541-2. Mais je pense qu’elle ne vous donnera pas d’autre chance. T’as bien compris ? Alors tu la fermes et tu exécutes les ordres, point. On est bientôt arrivés au Centre de Recadrage des Démons Fouteurs de Merde, Branleurs et Anarchistes où je serai sur ton dos pendant tout ton séjour, alors t’as intérêt à te montrer obéissant où c’est des mecs moins cool que moi qui géreront ton cas par la suite.

Cool T se fit alors petit jusqu’à l’arrivée au camp. Ce deuxième lieu était identique au premier, mais en beaucoup plus grand. De plus l’activité y était beaucoup plus intense et de nombreux individus grouillaient un peu partout, organisés en petits groupes tous attelés à des tâches bien précises.

Les deux démons descendirent, le gradé accompagnant l’autre jusqu’à un dortoir. Il lui montra son lit. La journée était déjà bien entamée et rien de particulier ne se passa avant l’heure d’aller se coucher. Le démon faisait chambrée avec une dizaine d’autres mecs qui paraissaient plutôt cool en réalité. Le seul hic était qu’il n’étaient pas très bavards et semblaient avoir été réduis à l’état d’objet par les méthodes arbitraires et violentes des gradés du CRDFMBA.



Martine à la Montagne - Vanilla Ice - 08-23-2007

Jour 1 : Tel épris qui croit éprendre ...



Premier jour pour Vanilla Ice dans le Centre de Recadrage des Démons Fouteurs de Merde, Branleurs et Anarchistes. La veille, le Sergent a été gentil pour son arrivée. Il ne lui a fait récurer que trois fois les chiottes du campement. Puis il lui a présenté ses futurs camarades de chambrée.
Outre Tartopoual, VI a rencontré de sympathiques démons. Du moins pour l’instant. La plupart sont là depuis plusieurs mois et sont devenus des petits toutous bien obéissants.
Mais il faut quand même remarquer les démons Relax, de Ouikka, dans le centre depuis trois semaines, et Gneufreu, de Bifrons, ici depuis déjà deux mois, mais sur qui les sermons du Sergent ne marchent pas, sûrement parce qu’il ne les comprend pas. Ces deux démons ont tout de suite plu à Icy qui ressent un bon « feeling » avec eux …
Tous les démons de sa chambrée ont un surnom débile, du même style que Couille Molle, ou P’tite Bite. Sauf Gneufreu, que le Sergent appelle par son nom. Certains disent que c’est parce qu’il n’a pas trouvé de surnom plus débile que son nom original. Le Sergent les appelle toujours par leur surnom, mais entre eux, ils ont appris à faire connaissance.

Relax a été envoyé là suite à un attentat visant le nouveau Président. Bien sûr, il a échoué, ce dernier étant protégé par sa cloche protectrice. Néanmoins, ça a moins fait rire l’Administration, quand elle a appris qu’un démon possédant la puissance d’un grade 2 faisait le con à se faire sauter dans une usine de fromage. Le Sergent l’a appelé « Moudugland ».

Gneufreu est très costaud. Vraiment très costaud. Tellement costaud qu’il a mis sa branlée à son chef de section, un grade 2 de Baal, sous prétexte que celui-ci avait « une mouche sur le nez ». Mais Gneufreu n’est pas très malin. Vraiment pas très malin. Tellement pas très malin qu’il est la risée du camp. Enfin, dans son dos, parce que les rares à le toiser en face font aujourd’hui la queue au Purgatoire.

Voici donc son premier jour de « cure ». Réveillé à 5h du matin par un Furfur jouant aussi bien de la trompette qu’un accordéoniste jouant du Pink Floyd, VI se lève avec les autres démons. Il fait son lit soigneusement, et à 5h30, voilà la compagnie du Sergent Instructeur GrosBill au garde à vous et bien en ligne.


« Alors sale bande de bouseux communistes, vous êtes prêts pour une nouvelle journée de farniente ? Bordel de putain d’merde, vot’ mère a dû vous chier d’travers pour avoir une gueule pareille, et j’m’en bat les roupettes que vous ayez pas d’mère, moi j’vais vous apprendre la discipline bordel de merde ! »

S’ensuit une gaie matinée d’exercices les uns les plus débiles que les autres, selon VI. Pour lui, le mot « exercice », rime avec « explosage de tronche d’emplumés ». Visiblement, pas pour le Sergent.

Arrive midi. Leurs 666 pompes étant terminées, les troupes du Sergent GrosBill peuvent aller prendre leur pose déjeuner.


« Déjà crevé P’tite Bite ? »

- Nan ça peut aller, et toi-euh, et vous ? »

- Putain de résidu de fausse couche de merde ! Je vais te laver ta sale gueule de vomi de chacal au balai à chiotte jusqu’à c’que tu chies de l’Ajax WC par les trous de nez ! Va bouffer ou c’est mon pied au cul qu’t’auras au déjeuner !

Merci à MLH pour cette douce poésie inspiratrice.
VI ne se le fait pas répéter. Le voici à la cantine avec Gneufreu et Relax. Ce dernier et Icy discutent.



« Putain alors toi t’es trop con ! Mouahahah, j’ai adoré, franchement mec j’t’adore ! »

- Euh ouais, merci … »

- Putain t’as vu la tronche du Sergent ? Ca faisait longtemps qu’on avait pas rigolé autant, pas vrai Gneuf’ ? »


- Kapoué … »

- Ah ouais y’a d’la purée … Putain l’Haagenti d’servi ce a couché avec un Malthus et un Uphir ou quoi là ? C’est dégueulasse !! »


- Clair ! J'veux une glace !! »

Cette voix résonne en VI comme un tambour. Il la connaît. C’est même la voix qu’il connaît le mieux. Sachant pertinemment ce qu’il va voir, il se retourne avec un sourire qu’il n’avait pas eu depuis des semaines. C’est bien lui. Son frère, son ami. Son putain de pote. VI en laisse tomber son plateau. T’façon c’était dégueu.

« PUTAIN !! COOL T !! »

Un petit glaçon saute sur un autre, qui ne le voit arriver qu’au dernier moment, et ne peut prononcer qu’un vague « Wéhiii ! », dont Gneufreu répond par un « Atipipipapa ! ».

« Putain mais qu’est-ce que tu fous là ? Pourquoi t’es là ? Comment ça se fait ? Mais pourquoi comment où quand ? Ca fait longtemps qu’t’es là ? Hey les mecs ! Il se tourne vers ses deux nouveaux compères. Lui c’est Cool T ! Mon pote de toujours ! Avec lui on a tout fait ! On leur a mis bien profond aux Youyous d’Immac-sur-Sable ! »

- Oula oula, du calme mec ! J’pense qu’on est là pour les mêmes raisons ! J’suis là depuis 10 jours moi, un Caym m’a emmené là … »


- T’es là pour combien d’temps ? »

- Bah je sais pas trop, jusqu’à c’que j’sois prêt qu’y m’ont dit … »


- Ah ouais … Pareil ! Ben c’est cool ! On va pouvoir s’marrer héhé ! »

- Ouais !! Mais ces salauds ont pris ma collec’ de bâtons de glace … »


- Rooh les enfoirés ! »

- Tu m’étonnes ! En plus on a le droit à cette purée pourrie tous les midi … »

- Boarf on se débrouillera bien, cet aprem’ on fait les exercices de plein air, j’essaierai d’nous trouver un pingouin ou deux … »

- Oh ! Ramène moi d’l’ours, c’est super bon ! »

- Bordel de mortecouille ! Qu’est-ce que tu branles p’tite bite ?! »


- Hé ! Sergent ! Regardez, lui c’est Cool T, c’est mon pote ! »

- TON QUOI ? Putain de crevure de merde, ici tu n’as pas d’ami, ici tu n’es rien ! Tu m’dégoutes sale coco d’mes deux et tu vas voir, avec moi faudra chier droit !
(copyright MLH) Maintenant tu retournes sur le terrain et tu m’en fais 300 ! »

- Pffff … Sergent, oui sergent … Bon, on se voit ce soir ! »

- Okay man, bonne chance ! »


L’après-midi, le Sergent Grosbill est particulièrement sévère avec VI, qui supporte tout sans broncher : la perspective de passer ses « vacances » avec son pote lui a redonné un moral d’acier. Le soir, à la cantine, il retrouve son ami.

« Alors ton excursion ? »

- M’en parle pas, j’ai pas trouvé d’ours, mais y’a un groupe de pingouin que j’ai repéré … Attend qu’on y retourne et j’nous en ramènerai un ou deux. »

- Pas de problème man. Bon alors, raconte moi tout, t’as pas gagné la Sat’ Ac’ ? »

- Bah non, deux semaines après toi j’ai été éliminé … Par l’autre Manix de chez Andréalphus. M’en fout, grâce aux Axes il pourra plus jamais se reproduire héhé … »


Ils passent le repas à se raconter de quelle manière ils s’étaient retrouvés là, et s’endorment sur la promesse de se voir tous les jours, et de s’amuser presque autant qu’à Immac.
Vanilla Ice est heureux, il sent qu’il va bien se marrer …



Martine à la Montagne - Cool T - 08-26-2007

Jour 15 : Le retour de la momie.

Pendant les 10 premiers jours passés dans le camp, la vie de Cool T se résuma à l’exécution pure et simple d’ordres débiles donnés par les gradés. Cependant, la rencontre avec Vanilla Ice raviva en lui l’espoir de pouvoir enfin se détendre à sa manière…

Tous les jours, les deux glaçons essayèrent de se voir le maximum possible. Ils séchaient certains exercices en douce et allaient même jusqu’à improviser des ballades pendant les heures de sommeil.

En effet, ce quinzième jour, Cool T se débrouilla pour sortir en douce de son dortoir alors que tout le monde dormait, esquiver les quelques patrouilles et retrouver Vanilla Ice qui l’attendait avec impatience vers le réfectoire, lieu où ils s’étaient donnés rendez-vous. Des vieux collants sur la tête, ils étaient prêts à entrer en action. Le plan avait été improvisé l’après-midi même après qu’un cuisinier leur ait apprit qu’un stock de glaces arrivait la nuit par camion. Ni une ni deux, ils avaient échafaudé un plan de bataille. Leur objectif : mettre la main sur quelques boîtes.


- Alors mec, qu’est-ce que tu faisais ? Ca fait dix minutes que je t’attends !

- Désolé, mais c’est encore à cause du Kobal. Il raconte des blagues même en dormant, j’savais pas qu’c’était possible à c’point là ! Du coup y’a l’autre dépressif d’chez Gaziel qui menaçait de péter la baraque à coups de séisme. Alors le temps d’calmer l’jeu et que tout l’monde se rendorme…

- Yeah, ça aurait pu être drôle !

- Clair, mais bon on a quelque chose de mieux à faire j’crois. Penses à notre récompense si on réussit !


Après quelques minutes d’attente, on put entendre un moteur : c’était le véhicule que les deux démons attendaient. Il s’approchait lentement tandis qu’une porte de garage s’ouvrit. Il se gara en arrière, et le chauffeur en descendit, prêt à effectuer le déchargement.

Ce fût alors au tour des Crocell de jouer. Vanilla Ice avait réussi à récupérer pendant son séjour une boîte à meuh auprès d’un Abalam qui lui avait troqué contre des petits-suisses à la cantine. Il sortit alors l’objet de sa poche et le retourna. Un long « meuhhhhh » s’en suivit, ce qui attira l’attention du chauffeur qui s’approcha de l’endroit où le démon était tapis. Cool T qui était alors caché sous une couche de neige en profita pour surgir, un débouche toilettes dans la main pour seule arme, et frappa l’individu avec. Ce dernier n’ayant rien vu venir s’écroula au sol dans un bruit sourd, la ventouse fixée sur le haut de son crâne chauve. Il bougeait encore mais était légèrement sonné. Vanilla Ice s’approcha alors et paralysa l’individu, le temps que son complice puisse lui donner le coup de grâce et l’assomer, ce qu’il fit en un éclair.
Les deux démons se dépêchèrent donc à retirer les habits de l’homme et prirent le soin de le momifier avec une tonne de papier toilette, pour ne pas qu’il n’ait froid, quand même !

Cool T se proposa ensuite pour revêtir la tenue de la momie qui était très particulière de par le fait qu’elle était réservée aux employés de l’industrie Cryogel et que l’on pouvait par conséquent les reconnaître grâce à cela. Vanilla Ice endossa donc le rôle de guet et irait sous un sapin non loin de là, gardant un œil sur le mec inconscient.


- Tu fais quoi là à casser le poignet comme ça ??

- Bah je fais le gay va !

- Héhé, allez au boulot ! Tu récupères les boîtes quand je les envoie.

- Good luck man !


Après une tape amicale dans le dos et une poignée de secondes Cool T fût prêt, et il était grand temps ! Une voix l’appela depuis le garage :

- Hé ! Qu’est-ce que tu fous ? T’es pas payé pour regarder le paysage sale routier de mes deux ! Magne-toi avant que je te colle un pied au cul tellement mémorable que t’en chialeras tous les soirs comme une gamine de trois ans !

- Veuillez m’excuser euh… j’avais un b’soin urgent monsieur !

- Moi c’est Chevalier ! Mets toi ça dans le crâne gueule de piaf ! T’as bien de la chance de pas faire partie de ce camp ou ça ferait longtemps que tu serais en train de nettoyer les chiottes avec la langue.


L’homme était un gradé de chez Baal, il était carré et plutôt grand. Son expression de visage indiquait clairement qu’il était sur les nerfs et que ça n’était pas le moment de le faire chier. Cool T se pressa donc pour décharger la tonne de glaces aidé par l’équipe de cuisiniers Haagenti et en profita pour détourner quelques boîtes en les balançant dehors en direction de Vanilla Ice qui les récupéra discrètement.

Une fois la besogne terminée, il s’éclipsa rapidement, et laissa derrière lui la tenue du chauffeur ainsi que le chauffeur, toujours inconscient.

Les deux glaçons prirent donc la poudre d’escampette avec leur butin. En chemin, ils trouvèrent la salle des produits d’entretien ouverte et s’y réfugièrent donc.


- Yeahhh man, matte moi ça, trop cool, des esquimaux à gogo, et des Mikos en plus !

- Ouais trop, ils se font pas chier ! Tu crois que c’était vraiment pour nous ?

- Pfff, i’sont trop radins pour ça. On aurait eu d’la soupe faite avec l’eau d’la fausse sceptique encore.

- Pouah ! Autant crever que de bouffer leur truc. File moi donc une boîte. Elle va en prendre un bon coup moi je te dis !

- Héhé, carrément.


Puis c’est après avoir mangé toutes les glaces jusqu’à la dernière et mis la réserve à sac suite à leur bataille d’eau de javel qu’ils s’endormirent sur des vieux sacs de linge sale.
A l’heure du réveil, c’est une recrue en corvée de nettoyage qui les trouva.

Ainsi commencèrent les réels ennuis…



Martine à la Montagne - Vanilla Ice - 08-30-2007

Jour 20 : MON CUL !! J’AI RIEN ENTENDU !!

JOUR 20 !!!



Voilà aujourd’hui 20 jours que VI est dans ce camp. Un mois pour Cool T.

Au début, ils se sont bien marrés tous les deux. De l’épisode du camion de glace aux escapades nocturnes en passant par la course de ski-sur-pingouin (nouvelle épreuve des jeux-olympiques d’hiver …), magnifiquement remportée par Cool T, malgré les protestations de Vanilla Ice au sujet de Gneufreu qui avait dévoré ses propres pingouins.

Mais, à chaque fois, la punition du Sergent Grosbill était conséquente. Après avoir dû nettoyer trois fois les chiottes du campement armés de leur unique brosse à dent personnelle, ils avaient subi les pires sévices.

D’abord, Grosbill les a suspendus au dessus d’un brasier ardent, pour leur montrer de quel bois il se chauffe. La situation étant très désagréable pour les Crocell, elle n’a certes duré que peu de temps. VI activant par réflexe son Tourbillon de Feu, l’immunisant de toute douleur (mais il avait quand même 5 colonnes de malus).

Puis, après l’épisode du ski-sur-pingouin dont les amis de VI, Gneufreu et Relax, avaient participé, le Sergent-Instructeur les a fait tous les quatre s’habiller en Teletubbies pour les ridiculiser devant leurs copains. Cette expérience a coupé court lorsque Tinky-Winky et Lalaa se mirent à faire des « bébétubbies » en direct devant le reste des démons, effarés. D’ailleurs, Vanilla marche encore en canard et rase les murs lorsqu’il croise Gneufreu.

Comble de l’humiliation, le Sergent Grosbill les a alors crucifiés. Vanilla Ice et Cool T passèrent 2 jours entiers accrochés à leurs croix respectives, pendant que les autres se moquaient et leurs jetaient des pierres (Présent !). Du moins, le premier jour. A vrai dire, jusqu’à ce que Gneufreu usa de toute sa délicatesse pour donner une leçon aux démons moqueurs au travers d’une métaphore de grand style. Lorsqu’il se posta devant ses amis crucifiés, il lança à l’assistance :

« Schlagada !! Pouik vlapourtu ! Baheuuu ? »

Dans notre grâce infinie, nous vous accordons un service de traduction en ligne et en direct, pour la modique somme de 666€/minute. Pas la peine de fermer la fenêtre, votre ordinateur est déjà sous notre contrôle. On y a mis un virus de la mort qui tue sa race d’la bombe atomique ouais !

Euh … Hmmm. Reprenons :


« Hé les mecs, vous savez c’qui passe par la tête de ceux qui m’font chier ? »

Un démon de Belial particulièrement téméraire ou complètement taré s’avança, lançant sur un ton de défi :

« On sait pas mais on demande qu’à savoir héhéhé ! »


Gneufreu se rapprocha alors du Belial.

« LEUR CUL !!! »

Relax explosa de rire, et le démon de Belial n’eut pas le temps de comprendre ce qui se passait lorsque le poing du démon de Bifrons s’effondra sur lui.

La théorie de Gneufreu étant démontrée, les autres démons n’osèrent plus se moquer de nos amis les glaçons, qui eurent donc le loisir de passer le reste de leur punition à parlotter.

Mais, piqués au vif dans leur orgueil, les Crocell décidèrent de répliquer.

Au soir du 18ème jour pour de détention pour VI, ils organisèrent un plan diabolique pour se venger du Sergent Grosbill.

A partir des matériaux trouvés dans le campement, il fabriquèrent de crosses et des patins à glace, en projetant un match de hockey le soir même, sensé mettre un tel souk dans le campement que le Sergent-Instructeur en ferait une jaunisse.
Mais c’était sans compter sur la présence dans le campement de Dredd, un serviteur d’Andromalius sensé veiller au bon fonctionnement du camp.
Celui-ci ayant décelé un comportement étrange de la part de nos deux démons, il interrogea leur ami Gneufreu. Celui-ci ne résista pas une seconde à la détection de la vérité de Dredd. Faut dire, avec 1 en Volonté, c’est pas facile.
Fort heureusement pour nos amis, le Juge n’avait pas compris un traître mot du langage du Bifrons. Néanmoins, cela avait créé des doutes dans son esprit et il décida de tirer cette affaire au clair. Il trouva alors les équipements de hockey cachés dans une glacière.

La punition fut à la hauteur de la colère d’un Haagenti dont on vient de piquer les chips. Les deux Crocell furent amenés devant le juge, accompagné de Grosbill. Une rage intérieure déformait les traits de son visage mais il la contenait autant qu’il pouvait. Les Crocell commençaient vraiment à regretter leur erreur. Ils sentaient que la sentence allait être extrêmement désagréable et intensément douloureuse. Mais ils n’imaginaient pas à quel point …

Nos amis furent conduits aux cuisines du campement. Installés sur un chaise, de longues minutes s’écoulèrent durant lesquelles les deux gradés les fixaient intensément.
Puis, soudain, la porte d’ouvrit. Un petit homme en tenue Cryogel fit son entrée dans la pièce, avec une énorme caisse dans les bras. L’Andromalius se leva, dit à l’homme de poser la caisse sur la table. Puis il salua Grosbill, et sortit en jetant un regard satisfait et mesquin aux deux Crocell, qui ne comprenaient pas ce qui se passait.
Le petit homme sortit à son tour. Grosbill, un sourire dément sur le visage. Dans un éclat de rire malsain, il lança aux deux démons :


« MAIS NOM DE CHIERIE DE DIEU VEROLE! A vous deux vous faites une belle paire de burnes ! Mais avec moi, votre petit jeu ne marchera pas. Vous allez apprendre à chier droit ! Foi de Grosbill !! Maintenant, voyons ce que nous avons là … Oooooh ! »

Alors qu’il ouvrit le paquet, les deux Crocell reconnurent instantanément le contenu de celui-ci : c’était la livraison de glace. Cool T essaya de se lever, attiré irrésistiblement par la douce odeur de son met favori.

12. C’est le nombre de centièmes de seconde qu’il fallût à Grosbill pour se lever et empoigner Cool T par le col, le soulevant de 10 cm du sol.


« Essaie seulement encore une fois de te lever et je vais tellement te défoncer la gueule qu'on te mettra dans une galerie d'art abstrait le mongolien ! Vous restez assis, et le premier qui détourne le regard ou ferme les yeux je les lui arrache pour les faire bouffer à l’autre. C’est compris bande de youpins ? »

Il lâcha Cool T, qui s’écrasa sur sa chaise, se redressant aussitôt. Les deux Crocell murmurèrent d’une même voix :


« Sergent … Oui, Sergent … »

- MON CUL !! Vous avez pas plus de voix qu’un oisillon castré ! Vous voyez ces glaces ? Eh bien c’est le dernier stock livré jusqu’en Août. Ca devait nous aider à tenir le Printemps, mais grâce à vos conneries, je vais pouvoir TOUTES me les enfiler moi-même, les unes après les autres, doucement, pour que vous contempliez bien tout ça. Allez, on y va … »


Joignant le geste à la parole, le Sergent-Instructeur Grosbill commença à dévorer les mets délicieux, un par un, jusqu’au dernier. Ce supplice dura toute la nuit, et une grande partie de la journée du lendemain. Exténués et à bout de nerfs, les deux démons furent renvoyés à leur chambrée.

« Cette fois-ci, c’en est trop ! On peut pas laisser passer ça ! »

- Icy, mon pote, écoute, je sais, moi aussi j’suis dég’, mais tu sais bien qu’on peut rien faire. Ils vont encore nous punir et là j’en peux plus … »

- Putain mais t’as vu comment il les a dévorées ? Comme un porc !! Il en a gâché la moitié et je sais même pas s’il a eu l’once d’un goût dans la bouche … »

- Oui c’est bon ça va, j’y étais moi aussi !! Pas besoin de ressasser ça !! Je vais en faire des cauchemars pendant des mois … »


- Excuse moi mec … J’voulais pas dire ça … Mais voilà, il a besoin d’une bonne leçon. Pense à Axe ! Qu’est-ce qu’il aurait fait dans ce cas-là ? »

- Il aurait probablement assassiné tout le camp dans son sommeil … »

- Voilà ! Et c’est qui notre chef ? C’est lui ou c’est l’autre glandu de sous-clone de Longhorn ?

- Tant qu’à avoir un chef … Autant qu’il soit marrant. »


- Bien … Alors t’es avec moi mon pote ? »

- Je l’serai toujours vieux frère ! Allez tape m’en 5 ! On fait quoi alors ? On appelle Gneuf’ ? »

- Non, je préfère pas les méler à ça. J’ai une idée. Mais là, on risque d’en prendre. La punition de la dernière fois, ça va être un câlin à côté de c’qu’on va prendre pour ça. Mais l’important, c’est que cet enculé paie. »

- J’en suis. Raconte moi tout … »


Cet après-midi fut certainement le plus excitant de tous ceux vécus sur Terre par nos deux démons préférés. Après bien sûr la veille de Glace-Couille. Ils préparèrent soigneusement leur coup, et attendirent le lendemain pour passer à l’action.



1 mois passé dans ce camp. Jour symbolique qui marquera très certainement l’avenir de Cool T dans le Centre de Recadrage des Démons Fouteurs de Merde, Branleurs et Anarchistes. Ainsi que celui de son pote Vanilla Ice, qui lui n’en est qu’à son 20ème jour …


H-16 :

6h du matin. Réveil par la trompette du Furfur fou. Au bout de quelques minutes, les recrues du Sergent-Instructeur Grosbill lui font face, au garde-à-vous et bien en ligne.

« Alors sale bande de raclure de coco d’mes deux, vous avez bien dormi ? »


Ils répondent tous en même temps :


« Sergent, oui Sergent !! »

- Et ta sœur, elle bat l’beurre ? Quelle équipe de sous déchets de chiure de merde vous m’faites là ! Vot’ Maman vous a bercé trop près du mur ? Vous avez été traumatisés par Bambi(e) ? Allez, on y va, et au pas de course mes p’tits culs ! »

Entraînement toute la matinée. Le Sergent ne lance aucune réflexion particulière à VI, qui s’en réjouît bien. Il supporte tout sans broncher, en pensant à ce qui va se passer le soir …


H-10 :

Midi. Vanilla Ice et Cool T se retrouvent à la cantine. Ils agissent comme si de rien n’était, mais s’éclipsent 10 minutes avant de revenir à l’entraînement. Ils partent chercher quelque chose d’indispensable à leur plan, dans les glaces arctiques en dehors du camp.

H-6 :

16h. Chacun de son côté, les deux Crocell subissent les entraînement intensifs de leur Sergent respectif. Ils n’ont qu’une idée en tête. Ils ne savent pas ce qu’il adviendra d’eux après ça, mais ils savent qu’ils doivent le faire. « Plus que cinq heures, pense VI, plus que cinq heures … »

H-1 :

21h. Fin de l’entraînement. Les démons rejoignent leurs chambrées après être passés à la cantine. Dernier tour d’inspection du Sergent Grosbill dans les chambrées, avant de rentrer dans ses bâtiments lui aussi. VI et Cool T ne sont pas dans leurs lits. Des pingouins empaillés font office de corps emmitouflés dans leurs draps. Ils passent alors à l’action, réalisant leur plan …

H : 22h

Le Sergent-Instructeur Grosbill a fini son tour d’inspection. Rien à signaler, à part que les deux Crocell torturés ont désormais si peur de lui qu’ils se cachent dans leurs draps, héhé …
Il rentre dans sa tente, commence à se déshabiller.


« Allez hop, encore une putain de journée de passée. Tiens, j’vais me mettre un p’tit VanDamme histoire de m’palucher … »


Le Sergent s’arrête. Il sent un frisson lui parcourir l’échine. Sa tente est plus noire que le trou du cul d’un Dominique. Il pose la main sur la toile. Un mur. Un mur de glace l’entoure. Le Froid redouble d’intensité et il sent ses membres s’engourdir. Il avance, chancelant, et marche sur quelque chose de mou …

« Un …Un putain d’igloo …Les … Les fils de pu… »


« GRRROOOOOAAAAARRRGGG !!!!!! »





A l’entrée de leur chambrée, Vanilla Ice et Cool T patientent. Le cri bestial qui déchire la nuit leur confirme que leur plan s’est déroulé comme prévu.
Ils ne savent pas ce qu’ils vont devenir après cette soirée.

Il faut dire qu’il n’est stipulé nulle part dans le règlement qu'il est interdit de remplacer la tente de son Sergent-Instructeur par un igloo dans lequel repose une famille entière de sauvages ours blancs, mais il risque de ne pas apprécier. D’autant plus que lorsque l’igloo explose sous la fureur du Sergent, la tête d’un des ours est projeté sur les pieds de nos amis, qui s’aperçoivent que celui-ci a gardé le bras de Grosbill entre les dents.



Un rire s’élève du campement. Un rire …
glacial.







PS : Je tiens à remercier infiniment notre papy préféré qui est et restera une éternelle source d’inspiration pour nous tous.



Martine à la Montagne - Major Longhorn - 08-31-2007

Un cri dans la nuit froide

ENCULEEEEeeeeeeeeee