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Ce ne sont que des enfants - garvek - 11-02-2006

Sandrine et Tatiana sont de jeunes enfants plutot turbulents. Ils ont vécu dans un orphelinat depuis leur petite enfance, sauf peut être Tatiana qui a connu ses parents avant qu'ils ne meurent d'un accident de la route. Leur vie fut difficile, et l'est encore.

Charlène est une mère infertile, privée de la joie d'infanter depuis une opération suite à un cancer des plus difficiles. Elle a survécu, et ses cheveux ont repoussé à la fin de la chimio de la plus belle des manières. Cependant son sentiment la taraude, et elle décide finalement d'opter pour une adoption. Son mari la soutient dans cette décision.

Elle prend alors les 2 filles sous son aile, mais ne tarde pas à constater qu'elle sont fort turbulentes. Les années passent. Elle prend sur elle même, et malgré son travail qui lui prend beaucoup de temps elle arrive à s'en occuper. Elle est assistante dans une maison de retraite. Le mari lui, est devenu chômeur entre temps et passe son temps d'entretiens en entretiens.

Ce dernier finit par trouver un emploi, mais la nature de ce dernier plait fort peu à sa moitié. Une dispute des plus violentes éclate. Finalement le mari lui avoue qu'il a couché avec une autre et la quitte sans aucune autre justification, la laissant ainsi sur le pavé. Charlène pleure. Les enfants n'ont pas encore compris, sauf peut être l'ainée.

Sandrine, innocente, harcèle le lendemain de questions sa mère adoptive, qui sous le choc est incapable de répondre. Quant à Tatiana, elle est assez cynique et finit par trouver une occupation à sa soeur afin de lui changer les idées. Le temps passe.

Les jeunes filles s'épanouissent, mais leurs interactions sociales sont quelque peu douteuses, conséquence logique de leur passé. La mère a bien tenté de les sermonner, en vain. Pourtant elle leur a bien dit que c'était dangereux. Elle a fait son devoir de mère, leur donnant des exemples autant que possible.

Sandrine, encore très jeune, ne comprend absolument pas. Elle se marre comme une folle avec ses amies, et ne trouve absolument pas de problème à trainer avec eux. Elle vient limite à se braquer avec Charlène, et se prend à lui donner des sobriquets lorsqu'elle en parle avec ses copines, ce qui ne tarde pas à remonter aux oreilles de sa tutrice.

Tatiana a un peu plus de maturité mais adhère cependant aussi à la cause de Sandrine. Elle se prend même parfois à expliquer à sa mère, ce qui a tendance à un peu la outrer. Un jour cependant elle décide de mettre le paquet et l'emmène voir un quartier défavorisé. Charlène espère avoir la paix après ça, sachant qu'elle lui prouvera par A+B durant le voyage qu'elle est totalement à côté de la plaque. Mais elle pense cela juste pour se rassurer.

Dans cette banlieue, elle y sait une culture qu'elle ne comprend pas, qui lui fait peur: ces rebelles avec leurs fringues de luxe, leur langage qui ne ressemble pas au français de Molière, les taudis dans lesquels ils vivent. Ainsi accompagnée, Charlène découvre un autre monde. Elle en avait déja vu bien sûr, mais jamais elle n'avait visité, vu d'aussi près. Les gens y sont heureux, pauvres certes mais ils font avec ce qu'ils ont. Ce n'est pas le pire des quartiers non plus, juste à côté ils ont encore récemment brûlé des voitures, en ènième signe de détresse. Mais ce n'est pas dans ce genre d'endroit qu'elle aurait supporté y voir sa fille au premier abord.

Tatiana sourit, elle a fait mouche. Pourtant Charlène ne peut s'empêcher de penser qu'un jour cela tournera mal pour elle. Elle est même tentée de quitter son boulot afin de devenir médiatrice de quartier, s'assurant ainsi la sécurité de ces mômes qui pour certains sont encore plus "paumés" que Sandrine. Mais elle ne peut pas.

Chaque matin, lorsqu'elle voit Mme Martin qui a besoin que l'on nettoie son dentier, M Riguel qui n'arrive pas à faire pipi tout seul ou encore M Fuchon qui souffre de la maladie d'Alzheimer, elle est prise de profonde pitié pour ces gens et se donne entièrement à eux afin d'assurer au mieux leurs derniers jours.

Pourtant, lorsqu'elle revient chez elle, elle ne peut pas s'empêcher de repenser à ces banlieues ...