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Chroniques des Lumières Assassinées 2 : A Lonesome Demon - Printable Version

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Chroniques des Lumières Assassinées 2 : A Lonesome Demon - Srajitas - 10-31-2006

[Image: detective.jpg]



"Le monde complote constamment contre les braves. C'est le combat ancestral - le rugissement de la foule d'un côté - et la voix de votre conscience de l'autre." Douglas MAC ARTHUR


Chroniques des Lumières Assassinées 2 : A Lonesome Demon - Srajitas - 10-31-2006

Les klaxons des voitures dehors me reveillent. Fais chier. Il est pas midi et il font déja un vacarme à réveiller les morts. J'ai mal au crâne. D'habitude quand le soleil se lève, moi j'me couche. Et ça c'est pas amélioré depuis l'affaire "Abalam".

J'ai cherché des réponses, j'ai cherché à savoir le porque et on m'a clairement et pas très poliment fait comprendre que ma santé en pâtirait sérieusement. Putain d'administration. Ca fait dix nuits que j'écume les bas fonds pour trouver un indice, des infos, quelque chose... ou peut être juste pour me perdre. Bordel, voilà que je parle comme un dépréssif. C'est ptêt c'que je suis faut dire. C'est pas facile ces dernier temps, c'est rien de le dire. Plus d'affaires, plus d'argent, plus de boulot et plus d'amis. Mais pas de rappel en enfer ni de sanctions disciplinaires, curieusement. Je sais pas pourquoi. Peut être que j'en vaux même pas la peine. El Grande Juge Srajitas. Ah putain la blague. Elle doit en faire marrer un paquet, de ces petites connards pédants d'en Bas. J'pourrais tout balancer aux emplumés du coin, ca les emmerderait bien. Mais bon si j'ai rien eu jusqu'à présent c'est bien parce qu'ils savent que je le ferai pas. Enfin j'espère qu'ils le savent. Et je sais pas comment ils le savent. J'dois ptêt ça à ce vieux bouc de Malback. Le salaud.

Encore un jour gris pour un démon de rien du tout, un presque plus démon même. Et j'ai plus de clopes. Hostia. Je sais pas par où commencer. Faut que je sache où le bordel que j'ai foutu en est arrivé. Peut être Zandy. Ouais. Une vraie tigresse avec un coeur plus noir que la nuit et un corps à damner les anges. C'est son job d'ailleurs. Et ça a l'air de pas trop mal lui réussir. Ah, Zandy...

Bon allez faut que j'me secoue. Parce que le jour où ces connards se rapelleront de mon existence ils vont avoir sacrément envie de l'écourter. Faut pas que j'traîne. Et dire que tout a commencé cette nuit là...


Chroniques des Lumières Assassinées 2 : A Lonesome Demon - Srajitas - 10-31-2006

Première partie : Daylight Misery



Je venais de régler une affaire plutôt banale, un rénégat, ou plutôt une rénégate qu'avait fait une sale erreur. Elle s'était dévoilée en capturant un sujet d'expériences prioritaires de chez Malthus. C'est ce qu'on m'a dit en tous cas. En fait elle avait tout simplement été trahie par son comparse. Faut s'attendre à ce genre de merde quand on deale avec des trous du cul pareils. Mais ça j'lai su qu'après. Bref, quand j'me suis pointé elle avait du piger que son pote allait là lui jouer hijo de puta et elle m'attendait. C'tait pas une forte, j'ai pas eu de problème à lui trouer le cuir. Et quand elle a clamsé, j'ai lu dans ses yeux plus que de la simple douleur. Comme si j'étais la pire chose à avoir jamais foulé cette vieille boule de poussière qui nous sert de terrain de Jeu. Pas franchement le genre de regard que j'aime qu'une femme me jette. On a beau être un démon et toutes les conneries qui vont avec, y'a un palpitant là dedans, carrément racorni j'vous l'accorde mais ça veut pas dire qu'on se complaît dans la haine. Moi c'est pas mon truc en tous cas. J'ai toujours considéré qu'on méritait plus d'amour que les autres emplumés bien tranquilles là Haut. On a abandoné la félicité des moutons pour la liberté des loups. Ca demande un sacré courage vous pensez pas ?


Mais je dérive là. Bref après que j'l'ai refroidie, et jamais je saurais ce qui passait dans sa tête pour qu'elle me jette ce regard, j'devais appeler les services "compétents", soi-disant rapport aux risques d'infections et de maladies et autres conneries qu'on m'a servi sous une cloche d'argent, et puis rester bien tranquille à côté du cadavre sans toucher à rien. Mais bon ça c'est pas mon style. J'ai trouvé le cobaye dans une chambre de torture bien glauque. Un certain Tomuta Taistelija, démon d'Abalam, qui avait traîné dans une sale affaire de rénégat, pour changer. Le pauvre gars avait sérieusement morflé. On a pu discuter un moment avant que les gros bras se pointent. Et ce qu'il m'a appris m'a fait des frissons dans le dos. Putain, c'que j'ai pu être con. Dire que je pensais que c'était une belle opportunité pour me hisser hors de la fange et de ce bled merdeux, et même obtenir un grade. Comme quoi quand on se berce d'illusions, c'est souvent trop près du mur.


J'étais tombé sur un gros coup. Un vrai de vrai. Un qui m'aurait assuré une belle place au coin du feu. Le gars d'Abalam m'avait raconté c'qu'il avait vu et entendu. En virant la côté délirant, parce que le mec c'était pas le dernier des allumés, y'avait le gros lot. Des trucs qu'il avait vu et entendu pendant qu'on lui tailladait les nerfs à la serpe. Apparement y'avait un gros ponte qui était venu assister à quelques séances de torture et qui avait pas mal papoté avec la fille. Et le p'tit gars il avait entendu quelques p'tites choses interessantes. Une histoire de clef. Bon je suis pas un scientifique et j'ai eu un peu de mal à tout capter mais ça donnait à peu près ça : le Tomuta il avait un genre de virus inactif en lui avec une grosse séquence d'ADN modifié, et cette séquence, codée bien sûr, contiendrait les noms d'une grosse partie des serviteurs de Baalberith incarnés sur Terre, un truc goupillé par un gros Abalam un peu parano. Mais c'est tombé entre de mauvaises mains. Et les deux zouaves qui ont charcuté le pauvre gars voulaient tout simplement faire chanter le Prince démon. Pas froid aux yeux, faut le leur reconnaître. Bon ça valait c'que ça valait mais il semblait sincère et pas du genre à inventer un truc aussi terre à terre qu'un complot avec de simples démons. Son truc c'était plutôt des conneries mystiques de septième océan de l'ombre ouvert au cycle des guerriers du soleil sanglant, ce genre de merdes pour secte de Scox en manque d'inspiration. Là ou une grosse boule s'est formée dans ma gorge c'est quand il m'a dit comment sa tortionnaire avait appelé le gros ponte qui venait matter de temps à autres, une information qu'il avait pu confirmer quand le connard avait fait flasher son aura. Même de derrière la porte et à travers ses paupières closes, elle lui avait brûlé les rétines. Seigneur Vidius, grade 3 d'Andromalius.

Là, il me fallait confirmation. Et ça n'a pas tardé.


Chroniques des Lumières Assassinées 2 : A Lonesome Demon - Srajitas - 11-08-2006

Ils sont venus vers minuit. Le gars Taistelija avait du balancer qu'on avait taillé un brin de causette tous les deux et ça a du faire couler quelques sueurs froides sur le front court et épais de ce bon vieux Vidius. J'avais jamais traité directement avec lui mais je conaissais sa réputation, comme tout le monde ou presque chez Andromalius. Vidius c'tait le genre gros connard prêt à t'offrir un ravalement de façade expéditif voir définitif pour un regard de travers, psychorigide comme un car de CRS et aussi ouvert à la modernité qu'une moule agoraphobe. Du genre à grimper bien haut dans la hiérarchie quoi.

En l'occurence il avait pas lésiné sur les moyens pour se débarasser d'un pauvre juge sans grade comme moi. Quatre gros démons bodybuildés. Puta de vida. Les gars sont sortis d'une grosse bagnole qui s'est garée devant l'hotel ou je créchais, cinquième étage sans ascenseur et juste sous les combles. Dans le genre "guerre du feu" c'aurait été dur de faire mieux. Quatres gorilles velus et massifs, autant dire que ca sentait le roussi. Ils ont monté les marches de l'escalier aussi discretement qu'un char d'assaut et quand ils ont défoncé la porte de ma piaule à coup de bottes, y'avait plus personne. J'ai attendu quelques secondes, histoire qu'ils se grattent bêtement le crâne en se demandant par où l'oiseau avait bien pu s'envoler, avant de déclencher la bombe à clous planqué dans la lampe de chevet. J'les ai entendu gueuler comme des veaux en souriant tout seul dans le noir, perché sur le toit de l'immeuble. Comme quoi ça peut servir d'habiter au dernier étage.

Je suis tranquilement revenu dans ma chambre un brin dévastée par l'échelle d'icendie plaquée contre le mur côté cour. Il en restait un pas encore crevé et une forte odeur de souffre. Le survivant a rien voulu dire, et il a vite rejoint ses potes en enfer. De toute façon je savais déja qui était le salopard derrière tout ça, cette attaque baclée avait juste confirmé que le Vidius devait flipper sévère que toute l'affaire lui pète à la gueule. Quand on joue avec le feu, on se brûle. Et quand on me pète les corones on finit toujours par le regretter. Sur le moment j'en menais pas large. Fallait que je mette les voiles et rapidement. Ma chance c'était qu'il pouvait pas me pourrir par voie administrative s'il voulait pas qu'un subordoné un peu trop zélé mette son nez là ou il faut pas. Donc il devait avoir prévu de flinguer mon incarnation et d'attendre en Bas, à la réception, histoire de me mettre au frais avant que je puisse bavarder un peu trop. J'allais pas le laisser faire.




C'tait une nuit brumeuse. Ca m'arrangeait bien.


Chroniques des Lumières Assassinées 2 : A Lonesome Demon - Srajitas - 12-09-2006

"Y'a des âmes qui vivent là nuit
Qui voient jamais l'soleil
Pauvres coeurs

Toutes ces heures, les yeux ouverts dans le noir
Le plafond qui vacille
L'esprit éparpillé

La poésie du soir
C'est celle des larmes qui roulent
Qui roulent et qui tombent sur un sol indifférent

La mélopée des regrets,
Des questions,
Les dents serrées pour étouffer les sanglots


Et les sourires
Comme des portes
Vers l'abîme insondable

Y'a des âmes qui s'étranglent
De pas pouvoir rêver
Pauvres coeurs"